Social-traître — Wikipédia

Dans le vocabulaire léniniste, social-traître est le nom donné à un social-démocrate, dont la ligne politique est accusée de trahir les intérêts de la classe ouvrière qu'elle prétend représenter. Le qualificatif fut utilisé comme injure visant à discréditer les sociaux-démocrates, surtout au cours de la « troisième période » du Komintern devenu stalinien (1928-1943).

Histoire[modifier | modifier le code]

Le terme apparaît lors de la fondation de l'Internationale de 1919, pour désigner les partis ouvriers qui se sont ralliés à l'union sacrée au début de la Première Guerre mondiale[1].

À partir du congrès de Tours en 1920 qui marque la séparation en socialistes et communistes en France, le terme est utilisé par les communistes comme insulte contre les socialistes, accusés de servir la bourgeoisie[1]. Le terme est particulièrement utilisé sous Staline, pour dénoncer aussi bien socialistes que communistes qui s'éloignent de la doctrine du stalinisme[2] puis tombe en désuétude après les années 1950.

L'expression « social-traître » connaît cependant un regain d'intérêt en France lors de la décennie 2010, notamment sur les réseaux sociaux, et vise particulièrement le PS et la gauche de gouvernement[1]. Pour le sociologue Marc Lazar, le retour de cette expression est un marqueur de la division de la gauche, sans que ses utilisateurs lui donnent forcément un sens précis[réf. nécessaire].

« Social-traître » a notamment été proférée comme insulte contre Benoît Hamon, contre le Parti communiste français ou contre la Confédération générale du travail[3],[4],[5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c Lucile Berland et Cédric Rouquette, « «Social-traître», le réveil d'une insulte vintage », sur Slate, (consulté le ).
  2. « Social-traître », sur Encyclopedia Universalis (consulté le ).
  3. « "Social traître", "le banquier d'abord" : la permanence du parti communiste de Besançon recouverte de tags hostiles », sur francetvinfo.fr, .
  4. Frantz Durupt, « Reportage 1er mai : «Dès qu’on a l’occasion de manifester, on manifeste» », sur liberation.fr, .
  5. Maxime Bourdier, « "Social-traître!": Rencontre tendue entre Hamon et des partisans de Mélenchon », sur huffingtonpost.fr.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Citations[modifier | modifier le code]

  • « Hugo : Ce qu'il veut, ce qu'il pense, je m'en moque. Ce qui compte c'est ce qu'il fait […] Il agit comme un social-traître. » (Jean-Paul Sartre, Les Mains sales, 1948)