Société fraternelle des patriotes de l'un et l'autre sexe — Wikipédia

Société fraternelle de l'un et l'autre sexe
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Fondée en février 1790, sous la Révolution française, par Claude Dansard, un maître de pension, la Société fraternelle des patriotes de l’un et l’autre sexe, Défenseurs de la Constitution se donnait pour mission l’éducation civique du peuple afin de faire passer les acquis révolutionnaires dans la vie quotidienne.

L’originalité de ce club révolutionnaire était qu’il ouvrait largement ses portes aux femmes.

Description[modifier | modifier le code]

L’entrée de la Société fraternelle ne coûtait que deux sous. Dansard amenait un bout de chandelle, de l’amadou et un briquet. Lorsque celle-ci venait à manquer, les participants se cotisaient pour aller en acheter une autre. Ce faible éclairage illuminait une tribune ornée d’un buste de Rousseau avec deux secrétaires de sexe féminin et deux de sexe masculin de part, et d’autre d’un président. Les femmes et les hommes étaient assis de chaque côté et s’appelaient « sœur » et « frère ». Cependant, les « sœurs » sont sous la tutelle des « frères »[1].

Les membres de la Société fraternelle, dont Pépin-Degrouhette, Tallien, Merlin de Thionville furent présidents, débattaient de la liberté, de la patrie, de la Constitution avec une chaleur qui dépassait de beaucoup le zèle des Jacobins.

La Société fraternelle de l’un et l’autre sexe réclamait également la réforme du mariage, le divorce et l’éducation des femmes. En février 1791, elle passa une résolution selon laquelle « toutes les demoiselles ou femmes de la Société qui devraient se marier n’épouseraient jamais ce qu’on appelle un aristocrate ».

À l’origine, son lieu de réunion était la bibliothèque du couvent des Jacobins jusqu’au moment où la Société des Amis de la Constitution qui se réunissait, quant à elle, dans l’église du couvent des Jacobins, lui proposa un échange des lieux de réunion. La Société fraternelle devint donc une sorte de succursale des Jacobins. Marat a d’ailleurs loué l’énergie des femmes de la Société fraternelle en l’opposant aux bavardages des Jacobins.

C’est à la Société fraternelle que Jacques Hébert a rencontré sa femme, Françoise Goupil, une ancienne religieuse du couvent de la Conception.

Membres célèbres[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Isabelle Bourdin, Les Sociétés populaires à Paris pendant la Révolution, Paris, Librairie du Recueil Sirey, 1937
  • Marie Cerati, Le Club des citoyennes républicaines révolutionnaires, Paris, Éditions sociales, 1966
  • Charles Engelbert Ölsner, Notice biographique accompagnée de fragments de ses mémoires relatifs à l'histoire de la Révolution française, Éd. Alfred Stern, Paris : [s.n.], 1905.
  • Jean-Clément Martin, La révolte brisée : femmes dans la Révolution française et l'Empire, Paris, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-34626-3, présentation en ligne), [présentation en ligne].
  • Marc de Villiers, Histoire des clubs de femmes et des légions d’Amazones (1793-1848-1871), Paris, Plon-Nourrit et cie, 1910.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Clément Martin, La révolte brisée : femmes dans la Révolution française et l'Empire, Paris, Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-34626-3), p. 98