Site archéologique de Grand — Wikipédia

Andesina
Site archéologique de Grand
Image illustrative de l’article Site archéologique de Grand
En haut : Vue de l'amphithéâtre de Grand.
En bas, de gauche à droite : Inscription en l'honneur d'Apollon et statue équestre de Jupiter retrouvée à Grand (Musée lorrain).
Localisation
Pays Drapeau de l'Empire romain Empire romain
Province romaine Haut-Empire : Gaule belgique
Bas-Empire : Belgique première
Région Grand Est
Département Vosges
Commune Grand
Type ville gallo-romaine
Coordonnées 48° 23′ 07″ nord, 5° 29′ 27″ est
Altitude 350 m
Superficie 60 ha
Géolocalisation sur la carte : Empire romain
(Voir situation sur carte : Empire romain)
Andesina
Andesina
Histoire
Époque Antiquité Ier – Ve siècles
Internet
Site web Site archéologique de Grand la gallo-romaine

Le site archéologique de Grand se situe dans le village de Grand et alentour, dans le département français des Vosges en région Grand Est.

Il correspond probablement à la ville gallo-romaine d'Andesina, relevant de la civitas des Leuques, qui devait compter près de 20 000 habitants répartis sur une étendue dépassant largement celle du village actuel.

Le site archéologique, géré par le conseil départemental des Vosges, comprend l'amphithéâtre de 17 000 places et la mosaïque de 232 m2 pavant un édifice traditionnellement dénommé « basilique », tous deux classés au titre des monuments historiques respectivement en 1846 et en 1884. Comme un sanctuaire dédié à Apollon Grannus est mentionné dans différents textes, les archéologues cherchent depuis le XIXe siècle à retrouver ce bâtiment, mais leurs efforts sont restés vains.

Géographie[modifier | modifier le code]

Géologie[modifier | modifier le code]

D'un point de vue géologique, la région de Grand se trouve au contact de deux formations du Mésozoïque, le Séquanien et le Rauracien. Le Séquanien présente une alternance de calcaires compacts et de calcaires coralliens avec, à la base de l'étage, des marnes argileuses bleuâtres et parfois de vraies argiles ; cette disposition aurait pu favoriser le jaillissement de sources au niveau des marnes imperméables, ce qui n'est pas le cas aux environs immédiats de Grand. Le Rauracien, en strates de calcaire dur, généralement oolithique, fournit une pierre de taille très gélive[1].

Topographie[modifier | modifier le code]

D'un point de vue topographique, la région de Grand se trouve sur un vaste plateau aux ondulations accentuées, qui s'étend à une altitude supérieure à 350 m, entre la haute vallée de la Marne à l'ouest et celle de la Meuse à l'est, toutes deux orientées approximativement du sud au nord et distantes d'une quarantaine de kilomètres. Ce « haut pays », aujourd'hui recouvert en majeure partie de forêts, est compartimenté par les affluents des deux rivières. Le site de Grand occupe une clairière dans la forêt entre l'Ognon à l'ouest et la Maldite à l'est[2].

Frontières et voies romaines[modifier | modifier le code]

Représentation de la voie romaine entre Reims et Metz sur une ancienne carte du 13e siècle.
Vue partielle de la table de Peutinger : voie romaine Reims-Metz (Andesina est au centre).

Malgré l'absence de voie d'eau navigable, les Romains implantent une ville en bordure du grand axe routier de Lyon (Lugdunum, capitale des Trois Gaules) à Reims (Durocortorum, capitale de la Gaule belgique) ; s'il s'agit de l'Andesina figurant sur la table de Peutinger[3], cette cité présente une vignette caractéristique des villes thermales.

À la frontière entre la Gaule belgique et la Germanie durant le Haut-Empire[4], l'antique cité de Grand se trouve dans le territoire des Leuques, peuple gaulois dont le nom signifie les « fulgurants », les « vigilants »[D 1]. Toutefois, la frontière avec la cité des Lingons n'était guère éloignée (moins de 20 km)[5].

Historique des recherches[modifier | modifier le code]

Découverte de l'amphithéâtre et de la mosaïque[modifier | modifier le code]

Le site de Grand fait l'objet de mentions dès le XVIIIe siècle avec notamment celle de Dom Calmet dans sa Notice sur la Lorraine (1756) ou celle du comte de Caylus[6]. C'est en 1820 seulement que Jean-Baptiste Prosper Jollois, fort de son expérience acquise lors de l'expédition scientifique de la campagne d'Égypte (1798-1801), amorce l'étude de l'amphithéâtre et la réalisation d'une première carte archéologique[7], complétée plus tard par une seconde publication[8].

Au cours des décennies suivantes, la recherche sur ce site repose sur les conservateurs du musée départemental des Vosges, d'abord Jules Laurent (1800-1877)[9], puis Félix Voulot[Note 1] qui lui succède en 1878 et découvre en 1883 la « basilique » et la riche mosaïque qu'elle abrite[10].

Il s'ensuit, de 1884 à 1936, une période où il n'y eut pas de fouille méthodique entreprise sur le site, mais quelques découvertes eurent tout de même lieu, notamment par Maurice Toussaint, juste avant la Deuxième Guerre mondiale[11].

Au début du XXe siècle, des historiens de renom comme Camille Jullian et Albert Grenier étudient cette importante agglomération antique[12]. Dans les années 1960, Édouard Salin relance les recherches[13]. À la même époque, la fouille méthodique de l'amphithéâtre, notamment par le couple Jean-Paul et Chantal Bertaux sous la direction de Roger Billoret, souligne le caractère original du plan adopté, en demi-amphithéâtre[D 2].

Recherche du sanctuaire d'Apollon Grannus[modifier | modifier le code]

Photographie d'un fragment de marbre commençant par les lettres A, P et O.
Fragment d'une inscription latine dédiée au dieu Apollon[14].

Supposée par Jollois, la théorie de la présence d'un temple d'Apollon à Grand trouve ses racines du côté des théories romantiques sur la nature et les eaux, puis se développe progressivement sans pourtant jamais avoir été confirmée. Tout commence quand Camille Jullian reprend le mythe développé par le pionnier de l'archéologie gauloise et gallo-romaine, Alexandre Bertrand, qui puise dans la Deutsche Mythologie de Jakob Grimm pour écrire, entre autres : « À côté du culte des pierres, à côté du culte du soleil et du feu existait en Gaule le culte des eaux, des sources, des fontaines, des lacs et des rivières. […] Nous oserions le qualifier de culte national par excellence[15]. »

Suivant la même inspiration, Jullian écrit : « La moitié de la vie dévote, pour le moins, se passe auprès des fontaines ; et les lieux de rendez-vous les plus populaires, ceux où l'on rassemble le plus d'idoles, de chapelles et de croyants, sont ceux où la multiplicité des eaux peut faire croire aux hommes que les dieux y tiennent assemblée » et fait naître l'hypothèse d'un temple des eaux appartenant à Apollon Grannus situé à Grand[16]. Il met en relation Grannus et le site de Grand, « ville mystérieuse où mille dévots se donnaient rendez-vous »[Note 2],[17]. Grand serait cité par la Passion tardive de saint Élophe[18] martyrisé en compagnie de sa sœur Libaire par l'empereur Julien. D'après Jullian, Apollon aurait été l'héritier de l'antique dieu gaulois Bélénus[19].

Cette hypothèse, confortée par la présence probable d'une importante source, se transforme progressivement en certitude : tout en citant la position réservée d'Auguste Allmer, pour qui Grannus n'était pas un dieu de la Gaule[20], Albert Grenier note que « c'est à Grannus, surnom d'Apollon, que l'on rapporte l'origine du nom de Grand (Vosges) dont on ignore d'ailleurs le nom antique »[21]. Dans la troisième partie de son Manuel, Grenier consacre plusieurs pages à l'amphithéâtre de Grand : il qualifie la ville de « lieu de pèlerinage qui dut être célèbre »[22] et explique que les inscriptions découvertes à Grand corroborent la présence d'un sanctuaire d'Apollon Grannus[23]. Dès lors, il ne fait plus aucun doute que Grand fut un site célèbre en raison de son temple oraculaire d'Apollon Grannus, « templum toto orbe pulcherrinum »[24].

Visites hypothétiques de Caracalla et Constantin[modifier | modifier le code]

La notoriété du sanctuaire aurait attiré la visite de Caracalla en 213[25], durant la guerre de Germanie[26], puis celle de Constantin qui aurait eu la vision d'Apollon accompagné de la Victoire[27] en 309[28],[29]. Édouard Salin présume que le vaste édifice est « le temple d'Apollon où le panégyriste situe la vision païenne de Constantin le Grand, sans qu'on puisse jusqu'ici en apporter la preuve formelle »[30].

Toutefois Caracalla n'est jamais allé à Grand, mais au sanctuaire d'Apollon Grannus de Faimingen, en Rhétie[31],[Note 3], et la vision de Constantin a pu se produire ailleurs qu'à Grand (par exemple à Aix-la-Chapelle, où il y a d'importantes sources thermales, même si le toponyme Aquae Granni n'est pas attesté avant le VIIe siècle)[32].

Remise en question de la présence du sanctuaire[modifier | modifier le code]

L'existence du temple n'est cependant toujours pas prouvée, même si Jean-Claude Golvin l'a représenté dans l'une de ses aquarelles représentant le site. Le mythe d'un culte primitif des eaux, largement diffusé par la phénoménologie religieuse de Mircea Eliade[33], donne bien naissance à une reconstruction de la topographie et de l'histoire du site.

En 2007, l'équipe du conseil général des Vosges dirigée par Thierry Dechezleprêtre, archéologue départemental, et groupée autour d'un Conseil scientifique présidé par John Scheid, professeur au Collège de France spécialiste du culte à l'époque romaine, relance la recherche, exhume les archives, et amorce des travaux de terrain à Grand et dans le périmètre du territoire des Leuques[34]. Les travaux récents remettent en question la théorie du sanctuaire dédié à Apollon Grannus[D 3],[35].

Composantes de l'agglomération antique[modifier | modifier le code]

Un habitat romanisé[modifier | modifier le code]

Les composantes du site archéologique.

À son apogée, Grand a pour surface soixante hectares, pour une moyenne de 20 000 habitants[36].

Cette ville présente différents types d'habitat avec notamment l'exemple de la domus de la Fontainotte découverte lors de fouilles préventives effectuées par l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP). D'une manière générale, il semble que dès le Ier siècle, l'habitat soit fortement caractérisé par le processus de romanisation[D 4]. Les recherches actuelles font état de quatre thermes romains à Andesina.

Des habitats privés ont été repérés devant l'amphithéâtre et au nord du village. Il s'agit de quartiers résidentiels organisés en îlots le long de voies de circulation : salles à hypocauste, enduits peints et dalles de calcaires sciées en guise de couverture caractérisent ces bâtiments romanisés. Au sud du village, les prospections aériennes ont permis d'identifier plusieurs villae (grandes exploitations agricoles installées à proximité de terres cultivables). L'une d'entre elles, la « villa de la Violette », a fait l'objet de fouilles archéologiques dans les années 1970[37].

Le parcellaire cadastral du village révèle un espace circulaire de 880 m de diamètre matérialisé par un chemin de ceinture appelé « Voie close »[Note 4]. Cette dernière rappelle une organisation de la trame viaire qui coexistait avec le réseau rayonnant des rues permettant d'entrer et de sortir de la ville. L'habitat s'étend surtout à l'extérieur d'une enceinte monumentale au sein de laquelle se concentre la parure monumentale, à l'exception de l'amphithéâtre situé à l'est.

Une enceinte urbaine[modifier | modifier le code]

Photographie des fondations restaurées d'un reste de rempart protégeant le cœur de la cité.
Restes du rempart entourant le cœur de la cité.

Une enceinte honorifique de 1 760 m de périmètre délimitait un espace de 18 hectares au cœur de la ville[B 1] ; rarissime dans la moitié nord de la Gaule, un tel rempart n'a pas le rôle défensif qu'ont les enceintes urbaines en Gaule romaine contemporaines derrière lesquelles se protègent les villes du Bas-Empire romain. Citée dès le XIIe siècle par Rupert de Deutz[38], la muraille est progressivement démantelée jusqu'à disparaître au XIXe siècle.

Durant les années 1960-1970, Chantal Bertaux mène un travail fondamental qui permet de bien connaître l'enceinte. Elle présentait un aspect de polygone irrégulier à six côtés, dont les murs, majoritairement réalisés en petit appareil, étaient épais de 2,70 m à 2,80 m et devaient s'élever sur une hauteur d'environ 6 m jusqu'à un parapet crénelé. Tous les 80 m, des portes et des tours (au nombre de dix-huit), scandaient régulièrement l'ensemble[39],[D 5].

Des aqueducs souterrains et de nombreux puits[modifier | modifier le code]

Une quinzaine de kilomètres de galeries souterraines, de 4 m à 12 m de profondeur, conduisent l'eau dans le plateau karstique et agissent sur la résurgence. Les études menées par Pierre Delétie et Marc Albouy, dans le cadre du mécénat technologique d'EDF (1989-1991), révèlent la présence au centre de ce réseau d'une résurgence située sous l'église Sainte-Libaire de Grand)[40]. Encore visitables au début des années 2000, ces aqueducs souterrains sont maintenant modélisés grâce à un logiciel 3D permettant une visite sans danger. 307 puits sont également répertoriés sur l'ensemble du site. Ces puits peuvent être considérés comme de « véritables archives de l'environnement à l'époque gallo-romaine », puisqu'ils ont livré des noyaux de fruits cultivés et sauvages, des pépins de raisin, des graines de pommes, de poires et une grande variété de semences et de fruits de plantes sauvages[41].

Un amphithéâtre[modifier | modifier le code]

Photographie d'ensemble de l'amphitéâtre restauré.
Amphithéâtre de Grand avec ses gradins en iroko.

Objet d'explorations ponctuelles depuis le XVIIIe siècle et classé monument historique en 1846[42], l'édifice de spectacles de Grand ne présente guère de ruines visibles jusqu'à son dégagement systématique entrepris à partir de 1963 par Roger Billoret, sous l'impulsion d'Édouard Salin. Grâce à la collaboration d'Albéric Olivier du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS), l'étude architecturale aboutit à une excellente connaissance de l'état originel du bâtiment[43]. Jusqu'en 1981, 50 000 m3 de terre sont retirés du monument, soit 600 000 brouettes[B 2].

L'amphithéâtre, vraisemblablement construit à la fin du Ier siècle, a une capacité estimée d'environ 17 000 spectateurs. Bien qu'exceptionnellement situé hors d'une capitale, il fait partie des plus vastes amphithéâtres du monde romain. Sa caractéristique principale est une cavea incomplète : en effet, seule l'imma cavea (partie inférieure des gradins) a été conçue, ce qui lui vaut d'avoir été classée dans la catégorie des semi-amphithéâtres[44]. Son corridor mesure 148 m de long, tandis qu'il fait 65 m de large, avec une hauteur qui devait approcher les 25 m[D 6].

Entre 1993 et 1995, l'installation de gradins en iroko lamellé-collé (bois exotique imputrescible) permet de restituer la forme de l'amphithéâtre, de protéger la pierre calcaire et donc de donner des spectacles[B 3]. Ces gradins en bois sont aujourd'hui dégradés et ne permettent plus la tenue de grands spectacles.

Une « basilique » et sa mosaïque[modifier | modifier le code]

Photographie d'ensemble de la mosaïque dans le bâtiment qui l'abrite.
Vue d'ensemble de la mosaïque de Grand.

En 1883, Félix Voulot découvre un bâtiment au rôle inconnu, qui reçoit l'appellation technique de « basilique » alors même qu'il ne présente pas de plan basilical[45] ; cette dénomination est désormais devenue usuelle, mais l'usage des guillemets reste recommandé. La « basilique » de Grand, classée monument historique en 1884[46], n'est pas une basilique civile comme on en trouve sur les forums romains, mais sans doute un lieu de réunion extrêmement luxueux. Sa décoration est de très grande qualité, avec notamment une mosaïque et un somptueux décor d'opus sectile (marqueterie de marbre servant à embellir les parois) qui orne l'abside principale[47],[48].

Toujours en 1883, Félix Voulot découvre une mosaïque de 232 m2, la plus grande de Lorraine, qui couvre le sol de la « basilique ». Longtemps datée du milieu du IIIe siècle, certains spécialistes pensent aujourd'hui qu'elle serait de la seconde moitié du IIe siècle. Le motif central, ou emblema, dont un tiers seulement subsiste, pourrait représenter une scène du Phasme de Ménandre[49], un auteur comique grec du IVe siècle av. J.-C. Il est encadré par une panthère, un tigre, un sanglier et un ours[50].

Devenir du site au Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Au Moyen Âge, une grande partie du village de Grand appartenait au comté de Champagne, tandis que les villages aux alentours dépendaient des duchés de Lorraine et de Bar[51].

La grande agglomération secondaire de l'Antiquité s'est rétractée et a périclité vraisemblablement dès le haut Moyen Âge[52].

Mais c'est grâce à l'archéologie funéraire (cinq nécropoles de l'époque mérovingienne) que l'on attribue à Grand un devenir médiéval. Trois constatations ont été faites par Lucien Vilminot en 1939 : les nécropoles sont à l'extérieur de l'agglomération, selon la tradition antique ; elles sont situées dans la moitié est du territoire de la commune[53] ; elles sont à proximité d'une voie puisque certaines ont des origines antiques[D 7].

La plus importante nécropole, celle du Bréhaut, est fouillée dès 1820-1822 par Jollois[54].

Ces nécropoles, où l'on trouve du mobilier dans la plupart des sépultures, sont surtout fréquentées aux VIe et VIIe siècles[55].

Objets remarquables[modifier | modifier le code]

Tablettes zodiacales[modifier | modifier le code]

Tablettes en bois du 2e siècle après Jésus-Christ représentant le zodiaque.
Tablettes zodiacales de Grand (musée des antiquités nationales).

En 1967 et 1968, quatre tablettes d'ivoire formant deux diptyques sont trouvées dans le puits « Jean Duvaux » : un diptyque est conservé au musée départemental des Vosges à Épinal, l’autre au musée des Antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye[D 8].

Les tablettes semblent avoir été brisées de façon intentionnelle (188 morceaux). Elles témoignent de la tradition égyptienne de la fin de la période ptolémaïque ou du début de la domination romaine[56] et des influences orientales qui se répandent en Gaule, surtout à compter de la fin du IIe siècle[57]. Les noms des décans sont retranscrits en copte ancien au moyen de caractères grecs.

Ces tablettes, réservées aux spécialistes, servaient de support à l'établissement d'horoscopes ainsi que pour l'astrologie médicale. Cela servait également à des rites magiques, approches complémentaires dans l'Antiquité[D 9].

Stèle dite de Meditrina[modifier | modifier le code]

Stèle dite de Meditrina.

Découverte en 1841 le long de la route qui mène à l'amphithéâtre, la stèle dite de Meditrina a été identifiée par Félix Voulot comme représentant la divinité Meditrina, fille d'Esculape[D 10]. Toutefois, depuis cette date, d'autres hypothèses ont été proposées : déesse présidant à la fabrication du savon, de gâteaux, de fromages ou, de façon plus convaincante, de bière[58]. Tout comme les tablettes, elle fait partie de la collection du musée départemental.

Sa hauteur est de 62 cm, sa largeur, de 42 cm, et son épaisseur va de 6,5 à 8,5 cm[D 10].

Tourisme[modifier | modifier le code]

Diverses activités ont lieu chaque année : représentations de gladiateurs, théâtres, spectacles, concert.[réf. nécessaire]

En 2013, 20 524 visiteurs ont visité les deux sites de Grand, à savoir l’amphithéâtre et la mosaïque[59].

En 2022 le nombre de visiteurs est de 18 022, avec un pic de visite de mai à septembre.[réf. nécessaire]

Dans la culture populaire[modifier | modifier le code]

Des personnages de la bande dessinée de 2013 Postumus, empereur gaulois. Les faux-monnayeurs de Jean-Marie Woehrel et Silvio Luccisano se retrouvent à Andesina (dont on peut voir, p. 19, une représentation vue du ciel)[Note 5].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Conservateur du musée départemental à partir de 1878.
  2. Les affiches actuelles de communication du conseil départemental des Vosges mettent toujours en exergue l'expression « ville mystérieuse ».
  3. Il est peu envisageable que l'empereur ait eu le temps de retourner sur ses pas après la victoire sur les Alamans, s'il devait franchir le Bosphore vers le 17 décembre.
  4. Dans les anciennes publications scientifiques, ce cercle était dénommé pomœrium, du nom du sillon de fondation des villes romaines.
  5. « Notice bibliographique - Postumus, empereur gaulois », BnF, .

Références[modifier | modifier le code]

  • Thierry Dechezleprêtre (dir.), Sur les traces d'Apollon : Grand la Gallo-romaine, Paris/Épinal, Conseil général des Vosges / Somogy éditions d'Art, , 128 p. (ISBN 978-2-7572-0352-1).
  • Autres sources :
  1. « Grand antique », dans Edmond Frézouls, Les villes antiques de la France. Belgique 1, Strasbourg, AECR, , p. 199.
  2. « Les Prospections géophysiques », Les dossiers d'archéologie, Dijon, Archéologia, no 162 « Grand : Prestigieux sanctuaire de la Gaule »,‎ , p. 67-72 (ISSN 1141-7137) (ouvrage de synthèse sur la ville gallo-romaine).
  3. Roger Billoret, « La ville sanctuaire de Grand et le problème d'Andesina », dans Hommages à Lucien Lerat, t. 1, Besançon, Presses universitaires de Franche-Comté, (ISBN 978-2-25160-294-3).
  4. Aline Resch, « Grand, à la frontière de la cité des Leuques ? », dans Lucas Aniceto, Archéologie de la frontière, Paris, Éditions de la Sorbonne, .
  5. Yves Burnand et Jeanne-Marie Demarolle, « Les limites des cités des Leuques et des Médiomatriques », dans Yves Burnand, Prolegomena ad editionem novam inscriptionum latinarum Galliae Belgicae pertinentia, Paris, , p. 67-93.
  6. Comte de Caylus, Recueil d'antiquités égyptiennes, grecques, étrusques, romaines et gauloises, t. VI, Paris, Tilliard, 1752-1766, p. 349, planche CXI.
  7. Jollois 1823, p. 131-177.
  8. Jollois 1843.
  9. Thierry Dechezleprêtre, « L'agglomération antique de Grand (Vosges) : les grandes phases de la recherche », dans Grand. Archéologie & territoire, Épinal, Conseil général des Vosges, coll. « Archéologie & territoire », , 256 p. (ISBN 9-782860-880916), p. 11-12.
    • Félix Voulot, Bulletin archéologique du Comité des travaux historiques, , 120-124 p. ;
    • Félix Voulot, Comptes-rendus de l'Académie des Inscriptions, , p. 211-216.
  10. Maurice Toussaint, « Répertoire archéologique du département des Vosges : période gallo-romaine »
    • Albert Grenier, « L'Architecture : l'urbanisme, les monuments », dans Manuel d'archéologie gallo-romaine, t. III, Picard, , p. 487-490 ;
    • Albert Grenier, « L'Architecture : Ludi et circensess », dans Manuel d'archéologie gallo-romaine, t. III, Picard, , p. 904-909.
  11. Édouard Salin, « La reprise des fouilles de Grand », Le Pays lorrain, 1963.
  12. On peut y lire Apo[llini ?] / e[t(?) ---] / sa[crum ? ----] (le nombre de lettres manquantes à droite et en dessous est inconnu)c: « Sanctuaire d'Apollon et ??? ».
  13. Bertrand 1887, p. 191-192.
  14. Jullian 1920-1926, tome VI, p. 56.
  15. Jullian 1920-1926, t. VI, p. 47.
  16. Actes des Saints, 16 octobre, p. 2.
  17. Jullian 1920-1926, t. VII, p. 106-107.
  18. Allmer 1890, p. 298-302.
  19. Albert Grenier (préf. Camille Jullian), Manuel d'archéologie gallo-romaine, Paris, A. Picard, , partie II, chap. 1 (« L'archéologie du sol. Les routes. »), p. 313.
  20. Albert Grenier, Manuel d'archéologie gallo-romaine, Paris, Picard, , partie III, chap. 1 (« L'architecture : l'urbanisme, les monuments. »), p. 904 et n. 3.
  21. Anne Daguet Gagey, « Addendum et corrigendum à quelques inscriptions de Grand », dans Jeanne-Marie Demarolle, La mosaïque de Grand, Metz, Centre régional universitaire lorrain d'histoire, , 286 p. (ISBN 9-782860-880916), p. 57-62.
  22. Panégyrique de Constantin, VII, 21, 3-4.
  23. Jullian 1920-1926, t. VI, p. 44.
  24. Camille Jullian, Histoire de la Gaule, 1907-1926, p. 44-45 d'après le résumé de Dion Cassius, Histoire romaine 77, 15, 3-7 (= Xiphilin, p. 333, 21-28 R. St.)
    « Mais aucun des dieux ne lui donna une réponse qui aboutît à la guérison de son corps ou de son esprit, bien qu'il honorât tous les plus illustres… En effet, ni Apollon Grannus, ni Asklépios, ni Sérapis ne lui vinrent en aide, malgré ses nombreuses supplications et sa grande persévérance. »
  25. Jullian 1920-1926, t. VII, p. 107.
  26. Panégyrique de Constantin, VII, 21, 3-4. « Le lendemain du jour où, informé de cette agitation, tu avais fait doubler les étapes, tu appris que tous ces remous étaient calmés et que la tranquillité était revenue, telle que tu l'avais laissée [à ton départ]. La fortune elle-même réglait toute chose de telle façon que l'heureuse issue de tes affaires t'avertit de porter aux dieux immortels les offrandes que tu leur avais promises [et que la nouvelle t'en parvint] à l'endroit où tu venais de t'écarter de la route pour te rendre au plus beau temple du monde, et même auprès du dieu qui y habite, comme tu l'as vu. Car tu as vu, je crois, Constantin, ton protecteur Apollon, accompagné de la Victoire, t'offrir des couronnes de laurier dont chacune t'apporte le présage de trente années » (Galletier (dir.), Panégyriques latins II, Paris, Les Belles Lettres, , p. VII, 21, l-4).
  27. Guy Gauthier, Constantin. Le triomphe de la croix, Paris, France Empire, , 299 p. (ISBN 2-7048-0888-0), p. 90.
  28. Édouard Salin, « Aperçu général de la ville antique de Grand », dans Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et des belles lettres, vol. 109, t. 1, Paris, (lire en ligne), p. 75-86.
  29. Demarolle 2006, p. 63-82.
  30. (de) Brigitte Müller-Rettig, Das Heiligtum des Apollo Grannus zu Grand : Zeitschrift für die Gesischte der Saargegend, , p. 41-66.
  31. Mircea Eliade, Traité d'histoire des religions, Paris, Payot, , p. 165-187.
  32. Thierry Dechezleprêtre, « L'agglomération antique de Grand (Vosges) : les grandes phases de la recherche », dans Grand. Archéologie & territoire, Épinal, Conseil général des Vosges, coll. « Archéologie & territoire », , 256 p. (ISBN 9-782860-880916), p. 30.
  33. Dechezleprêtre, Gruel et Joly 2015.
  34. « Grand. À la recherche du fil conducteur », L'enthousiaste et Vous, octobre 2016, no 15, p. 20.
  35. Catalogue de l'exposition du 15 mai au 14 novembre 2010, « Sur les traces d'Apollon. Grand (Vosges), 50 ans de découvertes », Somogy, Éditions d'Art, p. 14.
  36. Rupert de Deutz, « Passion du bienheureux Élophe, martyr », dans Edmond Frézouls, Les villes antiques de la France. Belgique 1, Strasbourg, AECR, , p. 181-182.
  37. Consulter deux ouvrages :
    • Chantal Bertaux, « L'état des recherches sur l'enceinte de Grand (Vosges) », dans Yves Burnand, Études d'Archéologie gallo-romaine, Nancy, , p. 65-90
    • Chantal Bertaux, « Nouvelles données sur l'économie architecturale de l'enceinte gallo-romaine de Grand », dans Annales de la Société d'Émulation du département des Vosges, , p. 5-18,
    dont on trouve des synthèses dans Chantal Bertaux, « Le rempart du Haut Empire », Les dossiers d'archéologie, Dijon, Archéologia, no 162 « Grand : Prestigieux sanctuaire de la Gaule »,‎ , p. 18-21 (ISSN 1141-7137) (ouvrage de synthèse sur la ville gallo-romaine).
  38. Thierry Dechezleprêtre, « L'agglomération antique de Grand (Vosges) : les grandes phases de la recherche », dans Grand. Archéologie & territoire, Épinal, Conseil général des Vosges, coll. « Archéologie & territoire », , 256 p. (ISBN 9-782860-880916), p. 27-29.
  39. Thierry Dechezleprêtre, « Grand : une aventure archéologique française », dans Le Pays lorrain, vol. 91, (ISBN 978-2-917792-08-7), p. 99.
  40. Notice no PA00107180, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  41. Albéric Olivier, « L'amphithéâtre de Grand. Organisation et construction », dans Spectacula II : le théâtre antique et ses spectacles, Lattes, 1992, p. 163-168.
  42. Jean-Claude Golvin, L'amphithéâtre romain. Essai de théorisation de sa forme et de ses fonctions, Paris, , p. 226-230, 235, 274, 317, 333, 338-339, 378.
  43. Pascal Vipard, « La "basilique" de Grand : l'histoire d'un nom », dans Grand. Archéologie & territoire, Épinal, Conseil général des Vosges, coll. « Archéologie & territoire », , 256 p. (ISBN 9-782860-880916), p. 37-60.
  44. Notice no PA00107181, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  45. « Les revêtements décoratifs de la basilique du sanctuaire gallo-romain de Grand Vosges », dans P. Chardron-Picault, J. Lorenz, P. Pat et G. Sauron, Les roches décoratives dans l'architecture antique et du haut Moyen Âge. Table ronde du centre d'archéologie et du patrimoine, Autun, 18-19 novembre 1999, Paris, , p. 333-353.
  46. Nadine Nikiforoff, « Éclat et diversité du décor de l'édifice à plan basilical de Grand », dans Julien Boislève, Karine Jardel et Graziella Tendron, Décor des édifices publics civils et religieux en Gaule durant l'Antiquité, Ier-IVe siècle : peinture, mosaïque, stuc et décor architectonique, Actes du colloque de Caen, 7-8 avril 2011, Chauvigny, , p. 77-89.
  47. Demarolle 2006, p. 91-118.
  48. Demarolle 2006, p. 201-230.
  49. Léonard Dauphant, « Le royaume des Quatre Rivières : l'exemple de la frontière de la Meuse de Philippe IV à François Ier », dans Michel Catala, Dominique Le Page et Jean-Claude Meure, Frontières oubliées, frontières retrouvées : marches et limites anciennes en France et en Europe, Rennes, , p. 221-234.
  50. Thierry Dechezleprêtre, Guillem Anaïs et Resch Aline, « L'agglomération antique de Grand : des premières cartes archéologiques au Système d'information géographique », Annales de l'Est, no spécial,‎ , p. 45.
  51. Lucien Vilminot, « Les cimetières antiques de Grand et de sa banlieue », dans Compte-rendu du premier congrès lorrain des sociétés savantes de l'est de la France, Nancy, 6-8 juin 1938, t. III : Classe lettres-histoire-géographie, Nancy, G. Thomas, , p. 125.
  52. Jollois 1843, p. 34-35.
  53. Jacques Guillaume, « Les nécropoles mérovingiennes de Grand (Vosges) », dans Thierry Dechezleprêtre, Grand. Archéologie et territoire, vol. 1, (EAN 978-2860880916), p. 167-254.
  54. Jean-Claude Goyon (Table ronde du ), « L'origine égyptienne des tablettes décanales de Grand (Vosges) », dans Les tablettes astrologiques de Grand (Vosges) et l'astrologie en Gaule romaine, De Boccard, , p. 63-76.
  55. Jean-Pierre Martin (Table ronde du 18 mars 1992), « L'astrologie dans l'occident romain : les conditions de pénétration », dans Les tablettes astrologiques de Grand (Vosges) et l'astrologie en Gaule romaine, De Boccard, , p. 13-29.
  56. Gérard Moitrieux, Nouvel Espérandieu, t. III : Toul et la cité des Leuques, Paris, Académie des inscriptions et Belles-Lettres, , p. 136 et 253-254.
  57. « La Fréquentation des principaux sites touristiques en Lorraine - Édition 2014 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Observatoire Lorrain du Tourisme,
    • Rechercher le titre « Fréquentation des principaux sites touristiques en Lorraine » (Édition 2014) ;
    • Cliquer sur le titre, un onglet s'ouvre ;
    • Consulter la première page du document.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Ouvrages de référence[modifier | modifier le code]

  • Roger Billoret, Grand la gallo-romaine, Épinal, Conseil général des Vosges, .
  • Roger Billoret, La ville antique de Grand, Colmar, Delta 2000-SAEP, .
  • « (Divers articles) », Les dossiers d'archéologie, Dijon, Archéologia, no 162 « Grand : Prestigieux sanctuaire de la Gaule »,‎ (ISSN 1141-7137). — ouvrage de synthèse sur la ville gallo-romaine
  • Jean-Paul Bertaux, Chantal Bertaux, Jacques Guillaume et Francis Roussel, Grand (Vosges), Direction régionale des affaires culturelles, Service de l'inventaire général, coll. « Images du Patrimoine », (ISBN 2-87692-478-1).
  • Jeanne-Marie Demarolle, La mosaïque de Grand : actes de la Table ronde de Grand, 29-31 octobre 2004, Metz, Centre régional universitaire lorrain d'histoire, , 278 p. (ISBN 2-85730-034-4).
  • Thierry Dechezleprêtre (dir.), Sur les traces d'Apollon : Grand la Gallo-romaine, Paris/Épinal, Conseil général des Vosges / Somogy éditions d'Art, , 128 p. (ISBN 978-2-7572-0352-1).
  • Thierry Dechezleprêtre (dir.), Grand, Archéologie et territoire, vol. 1, Épinal, Conseil général des Vosges, coll. « Archéologie et territoire », (ISBN 978-2-86088-091-6).
  • Thierry Dechezleprêtre (dir.), Katherine Gruel (dir.) et Martine Joly (dir.), Agglomérations et sanctuaires. Réflexions à partir de l'exemple de Grand, Actes du colloque de Grand (20-23 octobre 2011), vol. 2, Épinal, Conseil général des Vosges, coll. « Archéologie et territoire », (ISBN 978-2-86088-095-4).
  • Florian Audureau, « Les tablettes astrologiques de Grand », Archéologia, n°571, , p.16-17.

Ouvrages anciens[modifier | modifier le code]

Ouvrages spécialisés[modifier | modifier le code]

  • Josèphe Henriette Abry (dir.) et André Buisson, Les tablettes astrologiques de Grand (Vosges) et l'astrologie en Gaule romaine : actes de la table ronde du 18 mars 1992, Lyon/Paris, De Boccard, , 177 p. (ISBN 2-904974-11-3) — Actes de la table ronde du 18 mars 1992, organisée au Centre d'études romaines et gallo-romaines de l'Université Lyon III.
  • Reis Alexander, « Les colonnes à Jupiter de Merten (Moselle) et de Grand (Vosges) : histoire de la découverte, contexte archéologique et fiabilité d’une reconstitution du XIXe s. », Revue archéologique de l'Est, t. 61, no 184,‎ , p. 359-369 (ISSN 1760-7264, lire en ligne, consulté le )
  • A. Zucker (dir), L'Encyclopédie du ciel, Robert Laffont, 2016.
  • J. Evans, The Astrologer's Apparatus: A Picture of Professional Practice in Greco-Roman Egypt, Journal for the History, vol.35/1, p.1-44.

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]