Simorgh (mythologie) — Wikipédia

Simorgh
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Pièce de soie sassanide d'un Simorgh entouré de perles, environ VIe – VIIe siècle apr. J.-C.
Origines

Le Simorgh (en persan : سيمرغ / Simorġ), aussi transcrit Simurgh (en moyen perse : Sênmurw), connu aussi sous le nom de Sîna-Mrû (Pâzand), est un oiseau fabuleux de la mythologie perse.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Plusieurs étymologies ont longtemps été débattues, parmi lesquelles :

Mythologie[modifier | modifier le code]

Statue à deux têtes de Homā dans les ruines de Persépolis, en Iran.

L'oiseau mythique Simorgh est de grande taille, puisqu'il peut transporter un chameau ou un éléphant, et montre une grande animosité envers les serpents. Son habitat naturel est un lieu où l'eau se trouve en abondance. Dans un récit persan antique, il est dit que le Simorgh vit 1700 ans avant de plonger de lui-même dans les flammes ; dans d'autres récits plus tardifs, il est dit qu'il est immortel et possède un nid dans l'arbre du savoir.

D'après la légende persane, cet oiseau est si vieux qu'il a déjà vu trois fois la destruction du monde. Pendant tout ce temps, le Simorgh a tellement appris qu'on pense qu'il possède le savoir de tous les âges.

Les Perses sassanides croyaient que le Simorgh amènerait la fertilité sur la terre et scellerait l'union de la terre et du ciel. Il nichait dans l'Arbre de vie, Gaokerena, et vivait dans la terre de la plante sacrée Haoma, dont les graines pouvaient guérir de tout mal. Dans les croyances iraniennes ultérieures, le Simorgh est devenu un symbole de divinité. Sên-Murv/Simurgh est aussi identifié dans la littérature persane par le nom de Homa et présenté en arabe sous le nom de Rokh.

Quand le Simorgh s'envolait, les feuilles de l'arbre du savoir tremblaient, causant la chute des graines de toutes les plantes. Ces graines se répandirent dans le monde, prenant racine pour devenir chaque espèce de plante ayant jamais vécu, et guérissant toutes les souffrances de l'humanité. On dit que ses plumes étaient couleur de cuivre, et bien qu'il soit initialement décrit comme un chien-oiseau, il a ensuite été connu soit avec une tête d'homme soit avec une tête de chien. Il est naturellement bon et le contact avec ses ailes peut guérir toute maladie ou blessure.

Représentation[modifier | modifier le code]

La représentation du Simorgh varie beaucoup au cours du temps. Dans des œuvres sassanides, on donne ce nom à un animal à protomé de chien, griffes de lion, muni d'une paire d'ailes et d'une queue remontant verticalement et en se végétalisant. À partir des invasions mongoles et de l'arrivée des influences chinoises dans l'art persan, il prend la forme d'un phénix.

Le Simorgh dans le Livre des Rois de Ferdowsi[modifier | modifier le code]

Simorgh transportant Zal étant bébé.

Le Simorgh a fait son apparition la plus célèbre dans la fable de Ferdowsi, le Livre des Rois, où son engagement avec le prince Zal est décrit. D'après le Livre des Rois, Zal, fils du roi Sâm était né albinos. Quand le roi Sâm vit son fils albinos, il pensa qu'il avait la marque des démons, et abandonna l'enfant dans la montagne. Les pleurs de l'enfant arrivèrent aux oreilles du Simorgh au cœur tendre, qui vivait en haut de cette montagne, et l'oiseau récupéra l'enfant et l'éleva lui-même. Zal acquit beaucoup de sagesse en aimant le Simorgh, qui possédait tout le savoir, mais quand il arriva à l'âge d'homme, il eut envie de rejoindre les siens. Bien que le Simorgh devînt terriblement triste, il lui fit cadeau d'une seule plume dorée qu'il devrait brûler s'il avait besoin d'assistance.

Après son retour dans son royaume, Zal tomba amoureux et épousa la belle Rudabeh. Quand vint le temps de la naissance de leur fils, le labeur fut long et terrible. Zal était certain que sa femme mourrait en couches. Rudabeh était proche de la mort quand Zal décida de faire appel au Simorgh. Le Simorgh apparut et lui apprit à faire une césarienne, sauvant ainsi Rudabeh et l'enfant qui deviendrait plus tard le plus grand héros persan, Rostam.

Période islamique[modifier | modifier le code]

Le poète soufi iranien Attar a écrit l'histoire d'une bande de trente oiseaux pèlerins partant sous la conduite de la huppe à la recherche d'un Simorgh dans le livre La Conférence des oiseaux (en persan : منطق‌الطیر). À la fin de leur quête, ils découvrent leur moi profond (jeu de mots sur Simurgh = trente oiseaux).

Le Simorgh est connu sous le nom angà en Arabe, et Zümrüd-ü ankā en Turque Ottoman.

Autres cultures[modifier | modifier le code]

Dans les traditions russes, il existe également un "oiseau de feu" qui ressemble à un phénix et dont l'envol porte bonheur à celui qui y assiste.

Dans la culture contemporaine[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Éditeur : Albin Michel, 5 février 2003
  2. « Might & Magic® Heroes 7 - Ubisoft Official », sur ubi.com via Wikiwix (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Matteo Compareti, The Elusive Persian Phoenix. Simurgh and Pseudo-Simurgh in Iranian arts, 2021, éditions Paolo Emilio Persiani.
  • Farid - ud - Din 'attâr, La conférences des oiseaux, Points, , 304 p. (ISBN 978-2757840245)

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]