Simone Valère — Wikipédia

Simone Valère
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Simone Valère en 1952
Nom de naissance Simone Jeannine Gondolf[1]
Naissance
10e arrondissement de Paris, France
Nationalité Drapeau de la France Française
Décès (à 89 ans)
Roinville-sous-Dourdan (Essonne), France
Profession Actrice
Films notables La Beauté du diable
Le Franciscain de Bourges

Simone Gondolf, dite Simone Valère, née le dans le 10e arrondissement de Paris et morte le à Roinville-sous-Dourdan, est une actrice française[2], figure marquante du renouveau théâtral de l'après-guerre aux côtés de son compagnon puis époux Jean Desailly.

Elle fait carrière avec lui dans la compagnie Renaud-Barrault, avant de fonder, toujours avec lui, la compagnie Valère-Desailly.

Elle a également tourné au cinéma, notamment dans La Beauté du diable et Le Franciscain de Bourges.

Biographie[modifier | modifier le code]

Simone Gondolf est née le à Paris. Ses parents divorcent et elle passe une grande partie de sa jeunesse chez sa tante, Mme Lafrenne (la sœur de son père), à Arnouville, rue de Bordeaux. Elle fréquente l’école de filles du quartier de la Gare (école Casanova actuellement). À l’âge de 17 ans, elle fait sa première apparition au cinéma. Elle débute au théâtre Hébertot, en 1942, dans une pièce intitulée « Mademoiselle Bourrat » et dont l’histoire se passe dans un village nommé « Valère ». Elle prend ce nom comme pseudonyme. Elle joue ensuite dans Une jeune fille savait, d'André Haguet, sur la scène des Bouffes-Parisiens[3].

Simone Valère rencontre Jean Desailly sur le tournage en 1942 du film Le Voyageur de la Toussaint (sorti en 1943) de Louis Daquin, alors qu'il était pensionnaire de la Comédie-Française et marié à Nicole Desailly (pseudonyme de Ginette Nicolas).

En 1946, elle entre avec lui dans la compagnie Renaud-Barrault. Elle y interprète Shakespeare, Kafka, Marivaux, Giraudoux, en passant par Molière, Ionesco et en créant la « Vie Parisienne » d’Offenbach[4].

Carrière au théâtre[modifier | modifier le code]

Elle fait l'essentiel de sa carrière au théâtre, le plus souvent près de son compagnon. Avec Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault, les deux comédiens sont un des couples les plus célèbres du théâtre français. Simone Valère et Jean Desailly jouent 450 fois leur pièce fétiche, L'Amour fou ou la première surprise, d'André Roussin, et mettent leur talent au service des plus grands auteurs dramatiques dont Molière (Le Misanthrope, Amphitryon, Les Fourberies de Scapin), Shakespeare (Comme il vous plaira - elle incarne Rosalind -), (Hamlet - elle joue Ophélie -), Tchekhov (La Cerisaie), Beaumarchais (Le Mariage de Figaro), Claudel (Le Soulier de satin)[3].

Après l'éclatement de la Compagnie Renaud-Barrault au lendemain de mai 68, Simone Valère et Jean Desailly décident de voler de leurs propres ailes et créent la compagnie Valère-Desailly. Ils prennent tout d'abord la direction du Théâtre Hébertot (1973-1976) où elle joue des pièces de F. S. Fitzgerald, Shaw, Roussin, Claudel, Beckett et aussi des spectacles poétiques : Portrait de Péguy, Portrait de La Fontaine[5].

Ils dirigent ensuite le Théâtre Edouard VII, où, deux saisons durant, ils se dépensent sans compter pour défendre un répertoire qui leur était cher, de Jean Giraudoux avec Amphitryon 38, à Henrik Ibsen avec Un Ennemi du peuple.

En 1978, elle joue au Théâtre Marigny Le Cauchemar de Bella Manningham de Frédéric Dard, dans une mise en scène de Robert Hossein[5].

En 1980, ils s'installent au Théâtre de la Madeleine. Ils y jouent ensemble notamment dans Arsenic et vieilles dentelles, de Kesselring, Port-Royal, de Montherlant, La Cerisaie, de Tchekhov et un Le Long Voyage vers la nuit, de Eugene O'Neill[3]. C'est là qu'ils fêtent, en 2001, leurs soixante ans de scène en interprétant un couple vieillissant dans La Maison du lac, d'Ernest Thompson[6]. Ils en conservent le bail jusqu'en 2002.

Carrière au cinéma[modifier | modifier le code]

La beauté discrète et le charme très parisien de Simone Valère, la finesse de son humour et la justesse de son jeu n'ont pas échappé aux metteurs en scène de cinéma. Elle fait sa première apparition sur les écrans dès l'âge de dix-sept ans, dans quatre films sortis en 1941 : Annette et la dame blonde, de Jean Dréville, Mam'zelle Bonaparte, de Maurice Tourneur, Le Dernier des six, de Georges Lacombe, et Premier rendez-vous, d'Henri Decoin[7].

Elle tient des rôles de jeune première dans Le Voyageur de la Toussaint (1942), de Louis Daquin, Manon (1948), d'Henri-Georges Clouzot, La Beauté du diable (1950), de René Clair, puis poursuit sa carrière cinématographique avec des rôles de second plan dans Les Grandes Manœuvres (1955), de René Clair, Germinal, (1962), d'Yves Allégret, Un flic (1971), de Jean-Pierre Melville, L'Assassinat de Trotsky (1972), de Joseph Losey[7],[3].

Elle tourne avec Jean Desailly dans plusieurs films : Le Voyageur de la Toussaint, de Louis Daquin (1943) (ils ne sont pas encore en couple dans la vie), La revanche de Roger la honte, d'André Cayatte (1946), Jocelyn, de Jacques de Casembroot (1952) (adaptation à l'écran du drame romantique de Lamartine), Les Grandes Manœuvres, de René Clair (1955) (où ils n'ont toutefois aucune scène commune), Le Chevalier d'Éon, de Jacqueline Andry (1959) (sous les traits de Louis XV et La Pompadour), L'Année du Bac, de Maurice Delbez et José-André Lacour (1964) (où ils forment un couple de parents), Le Franciscain de Bourges, de Claude Autant-Lara (1967), L'Assassinat de Trotsky, de Joseph Losey (1972) (où ils sont mari et femme)[8].

Elle fait sa dernière apparition à l'écran en 1988, dans Équipe de nuit, de Claude d'Anna[7].

Carrière à la télévision[modifier | modifier le code]

Simone Valère apparaît sur le petit écran dans les téléfilms dramatiques La répétition ou l'amour puni (1958), de Jean-Paul Carrère, et Maigret et la dame d'Étretat (1979), de Stéphane Bertin[7].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Elle rencontre Jean Desailly en 1942 sur le tournage du film Le Voyageur de la Toussaint (sorti en 1943) mais c'est lors de la tournée de la compagnie Renaud-Barrault au Brésil en 1950 qu'ils unissent leurs vies pour toujours tant à la ville que sur scène[9]. Après 48 ans de vie commune, ils se marient le à la mairie du 6e arrondissement de Paris. Elle choisit de ne pas avoir d’enfants en raison de la vie itinérante que mène son couple. Jean Desailly a toutefois deux filles de son premier mariage avec la comédienne Nicole Desailly (née Ginette Nicolas). Il meurt le [8].

Tombe de Jean Desailly et Simone Valère au cimetière de Vert-le-Petit.

Simone meurt le matin du à Roinville-sous-Dourdan, dans l'Essonne, dans la maison de retraite « Les Jardins de Roinville »[10]. Elle repose auprès de Jean à Vert-le-Petit dans l'Essonne.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

Compagnie Renaud-Barrault 1946-1968[modifier | modifier le code]

Théâtre Hébertot 1972-1975[modifier | modifier le code]

Théâtre Édouard VII 1976-1977[modifier | modifier le code]

Théâtre Marigny 1978[modifier | modifier le code]

Théâtre de la Madeleine 1980-2002[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Valère et Desailly reçoivent le prix Saint-Simon 1997 pour leurs mémoires Un destin pour deux.

Lors de la 16e « Nuit des Molières », qui se tient le au Théâtre Mogador, Jean Piat remet au couple Simone Valère-Jean Desailly un Molière d'honneur pour l'ensemble de leur carrière.

Anecdote[modifier | modifier le code]

Simone Valère faillit être l'épouse de Louis de Funès au cinéma et le choix se porta sur Claude Gensac.

Publication[modifier | modifier le code]

  • Un destin pour deux, autobiographie de Simone Valère et Jean Desailly, avec la collaboration de Jean-Marc Loubier, Ramsay, 1996 (ISBN 9782841141128) (ouvrage ayant reçu le Prix Saint-Simon en 1997).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Extrait de naissance n° SB/4355/1921
  2. Mort de l'actrice Simone Valère, sur le site TF1NEWS, 11 novembre 2010.
  3. a b c et d Simone Valère, moitié d'un couple mythique du théâtre français, sur le site TV5MONDE, 11 novembre 2010.
  4. [1], sur le site arnouvilleetsonpassé.fr.
  5. a et b Biographie de Simone Valère
  6. Théâtre : disparition à 89 ans de Simone Valère, sur le site leParisien.fr, 11 novembre.
  7. a b c et d Ciné-Ressources – Fiches personnalités, Simone Valère, interprète.
  8. a et b Biographie de Simone Valère et Jean Desailly.
  9. « INA 1998 ».
  10. Simone valère est décédée, sur le site nouvelObs.com, 11 novembre 2010.

Liens externes[modifier | modifier le code]