Simon Rattle — Wikipédia

Simon Rattle
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Simon Rattle dirigeant l'Orchestre philharmonique de Berlin en 2006
Nom de naissance Simon Denis Rattle
Naissance (69 ans)
Liverpool, Royaume-Uni
Activité principale Chef d'orchestre
Récompenses Prix Wolf en art

Simon Rattle est un chef d'orchestre britannique, né le à Liverpool. Devenu célèbre à la tête du City of Birmingham Symphony Orchestra, il est depuis directeur musical de l'Orchestre symphonique de Londres[1]. Il fut de 2002 à 2018 directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Berlin. Il a été anobli en 1995.

Carrière[modifier | modifier le code]

Formation[modifier | modifier le code]

Simon Rattle commence ses études musicales par le piano et le violon, mais occupe un premier emploi de musicien d'orchestre comme percussionniste. En 1971, il entre à la Royal Academy of Music de Londres où il dirige fréquemment. En 1974, l'année de son diplôme, il remporte le Concours de chef d'orchestre John-Player (John Player Conducting Competition). Après avoir monté et dirigé une remarquable Deuxième Symphonie de Mahler alors qu'il est encore à l'Académie, il est remarqué par l'agent musical Martin Campell-White, qui gère depuis lors sa carrière.

Il a régulièrement dirigé l'Orchestre de l'âge des Lumières.

Orchestre symphonique de Birmingham[modifier | modifier le code]

Il devient successivement chef d'orchestre assistant de l' Orchestre symphonique de Bournemouth en 1974, puis de l' Orchestre philharmonique de Liverpool en 1977. Cependant, c'est son engagement avec l'Orchestre symphonique de Birmingham (City of Birmingham Symphony Orchestra, CBSO) de 1980 à 1998 qui le révèle aux critiques et au public. Non seulement il se place au premier rang durant cette période, mais il hisse également l'orchestre au plus haut niveau artistique en Grande-Bretagne. Quand il quitte l'orchestre, il est l'un des chefs les plus considérés et le CBSO l'un des meilleurs orchestres au monde.

Orchestre philharmonique de Berlin[modifier | modifier le code]

En 1999, Simon Rattle est désigné comme successeur de Claudio Abbado à la tête de l'Orchestre philharmonique de Berlin, généralement considéré comme l'un des postes les plus prestigieux au monde. Sa nomination, décidée par un vote des musiciens, a suscité quelques controverses car certains membres plus conservateurs de l'orchestre marquaient leur préférence pour Daniel Barenboim.

Néanmoins, Rattle l'emporte et entreprend de convaincre ses détracteurs en refusant de signer son contrat tant qu'il n'aurait pas l'assurance que tous les musiciens de l'orchestre verraient leurs salaires augmentés après plusieurs années de stagnation. Il obtient également que l'orchestre soit transformé en une fondation, la Stiftung Berliner Philharmoniker, qui ne touche plus de subventions publiques et a le plein contrôle de ses activités.

Son premier concert a lieu le avec Asyla de Thomas Adès et la Cinquième Symphonie de Gustav Mahler. Cette prestation lui vaut les critiques enthousiastes de la presse internationale. Le concert a été diffusé en CD et en DVD par EMI.

Le , les Berliner Philharmoniker lui renouvellent leur confiance en décidant de prolonger son contrat qui aurait dû s'arrêter en 2012.

Il succède également à Claudio Abbado à la tête du Festival de Pâques de Salzbourg, où il dirige les Philharmoniker dans Fidelio de Beethoven (2003), Così fan tutte de Mozart (2004), Peter Grimes de Britten (2005) et Pelléas et Mélisande de Debussy (2006). Un Anneau du Nibelung de Wagner est annoncé pour 2007–2010, que Rattle dirigera également au Festival international d'art lyrique d'Aix-en-Provence.

Le , il dirige le London Symphony Orchestra lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'été de 2012 au Stade olympique de Londres. Il interprète la bande originale du film Les Chariots de feu composée par Vangelis.

Londres et Munich[modifier | modifier le code]

Le , l'Orchestre symphonique de Londres a nommé Sir Simon Rattle à sa direction à compter de [1]. Cette nomination fait l'objet en Grande-Bretagne d'un large débat, puisque Sir Simon Rattle laissait entendre que son retour dépendait de la construction d'une nouvelle salle de concert à Londres[2].

En 2018 il est, pendant quelques mois, en même temps directeur de l'Orchestre symphonique de Londres et de l'Orchestre philharmonique de Berlin qu'il quitte la même année.

En , le directeur de la Radiodiffusion bavaroise, Ulrich Wilhelm (de), annonce que Simon Rattle va diriger l'Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise pour 5 ans à partir de la saison 2023/2024. Il succédera à l'ancien directeur musical Mariss Jansons, décédé en 2019[3]. Il a déjà souvent dirigé l'orchestre et plusieurs enregistrements ont été publiés par l'éditeur discographique de la radio bavaroise avant sa prise de fonction.

En 2024, il est nommé principal chef invité de l'Orchestre philharmonique tchèque[4].

Direction[modifier | modifier le code]

Rattle possède un répertoire varié incluant quelques directions avec des instruments d'époque, mais il est surtout connu pour ses interprétations des compositeurs du début du XXe siècle. Son enregistrement de la Deuxième Symphonie de Mahler a obtenu plusieurs récompenses et on le tient pour l'un de ses meilleurs enregistrements. Il s'est également fait le champion de la musique contemporaine.

Ses enregistrements récents avec l'Orchestre philharmonique de Berlin ont été généralement bien reçus, notamment son disque des poèmes symphoniques de Dvořák. Son enregistrement de La Mer de Debussy, qualifié de « magnifique » par le magazine britannique Gramophone, a été comparé favorablement à ceux de ses prédécesseurs immédiats, Claudio Abbado et Herbert von Karajan.

Simon Rattle élargit considérablement le répertoire de l’orchestre, non seulement dans le domaine de la musique contemporaine, mais également dans celui de la musique baroque. C’est ainsi qu’il confie à plusieurs occasions la direction des Berliner Philharmoniker à des spécialistes reconnus de l’interprétation à l’ancienne, tels Emmanuelle Haim (Le Concert d'Astrée), Giovanni Antonini (Il Giardino Armonico) ou encore Andrea Marcon (Sonatori de la Gioiosa Marca). Il amène ainsi l’orchestre à augmenter sa palette sonore, tout en restant dans la pleine utilisation des ressources des instruments modernes. Il réalise lui-même des interprétations marquantes dans ce répertoire, particulièrement la Passion selon Saint-Matthieu de Bach et celle selon Saint-Jean. En collaboration avec le metteur en scène américain Peter Sellars, il met en place ce qu’il appelle une « ritualisation », procédé qui consiste à amener les solistes, les choristes et même quelques solistes instrumentistes à se déplacer sur scène et, par des mouvements et des attitudes dramatiques stylisées, à souligner le déroulement de la passion et le sens de la musique et du texte. C’est le ténor anglais Mark Padmore qui assume la charge de l’Evangéliste, conférant à ce rôle une dimension narrative et dramatique rarement atteinte. En 2017 (sortie en 2019 pour le 150e anniversaire de la disparition de Berlioz), il enregistre La Damnation de Faust avec le London Symphony Chorus & le London Symphony Orchestra.

Distinctions[modifier | modifier le code]

Vie privée[modifier | modifier le code]

Il a deux fils nés de son mariage avec Elise Ross, une soprano américaine. Le couple divorce en 1995 après quinze ans de mariage[8]. En 1996, il épouse Candace Allen[5] puis, en 2008, la mezzo-soprano Magdalena Kožená, avec qui il a eu trois enfants.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Simon Rattle nommé à la tête de l'Orchestre symphonique de Londres », sur France Musique, (consulté le )
  2. « Une nouvelle salle de concert à Londres ? », sur France Musique, (consulté le )
  3. Le Temps, le 11 janvier 2021
  4. La Rédaction, « Simon Rattle nommé principal chef invité du Philharmonique tchèque », sur Diapason,
  5. a et b (en-GB) « Sir Simon Rattle: Time for Britain's greatest living conductor to face the music », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. London Gazette : n° 54058, p. 8075, 09-06-1995
  7. « Sir Simon Rattle and his wife Magdalena Ko·ená receiving the Grand... », sur Getty Images (consulté le )
  8. (en-GB) « Simon Rattle: Maestro with the magic touch », The Independent,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]