Siège de Namur (1914) — Wikipédia

Siège de Namur
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la position fortifiée de Namur
Informations générales
Date Du au
Lieu Namur, Belgique
Issue Victoire allemande
Belligérants
Drapeau de l'Empire allemand Empire allemand
Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Drapeau de la Belgique Belgique
Drapeau de la France France
Commandants
Drapeau de l'Allemagne Karl von Bülow
Drapeau de l'Allemagne Max von Hausen
Drapeau de la Belgique Augustin Edouard Michel du Faing d'Aigremont
Forces en présence
107 000 35 000
Pertes
300 morts et 600 blessés ou disparus 15 000 morts ou blessés (incluant 6 700 prisonniers)

Première Guerre mondiale

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Coordonnées 50° 28′ nord, 4° 52′ est
Géolocalisation sur la carte : Belgique
(Voir situation sur carte : Belgique)
Siège de Namur

Le siège de Namur est une bataille entre les forces armées belges et allemandes autour de la forteresse de Namur durant la Première Guerre mondiale. Namur était alors défendue par un anneau de forts modernes, connu sous le nom de Position Fortifiée de Namur (PFN) et dont les intervalles étaient occupés par la 4e division d'armée belge et quatre régiments de forteresse. Lorsque le siège débute le , les forces allemandes mettent à profit les leçons tirées de la bataille de Liège et bombardent méthodiquement les forts avec de l'artillerie lourde provenant d'Autriche-Hongrie avant d'engager l'infanterie. Les troupes françaises envoyées en soutien sont défaites à la bataille de Charleroi et seules quelques-unes peuvent participer aux combats autour de Namur. Les forts sont détruits par le bombardement de l'artillerie lourde, la 4e division d'armée peut battre en retraite vers le sud et une partie des troupes de forteresses est forcée de se rendre le .

Bataille[modifier | modifier le code]

Contexte[modifier | modifier le code]

Le général Karl von Bülow, commandant la IIe armée allemande organise un détachement d'armée sous les ordres du général Max von Gallwitz avec son corps de garde de réserve, le XIe corps provenant de la IIIe armée du général Max von Hausen et d'une division du 7e corps de réserve, soit environ 107 000 hommes qui avancent sur Namur le . La garnison de Namur comporte environ 37 000 hommes des troupes de forteresse et d'infanterie de la 4e division d'armée sous les ordres du général Michel[1]. L'intention belge est de tenir la position fortifiée jusqu'à l'arrivée de la 5e armée française censée les relever. Après l'attaque du fort de Marchovelette le , le détachement d'armée de Gallwitz lance l'assaut général le jour suivant. Au même moment, espérant empêcher l'arrivée en renfort de la 5e armée française, la IIe armée allemande attaque en direction de Charleroi. Cette attaque réussit, un seul régiment français peut atteindre Namur[1]

Siège[modifier | modifier le code]

Durant le siège de Namur, les Allemands mettent à profit les leçons apprises de leur attaque sur la Position fortifiée de Liège qui avait des forts semblables à ceux de Namur. À Liège, l'infanterie allemande avait d'abord tenté de capturer la ville par un coup de main, puis avait eu recours au bombardement par de l'artillerie lourde de siège. À Namur, les Allemands attendent l'arrivée des canons de siège provenant de Liège et commencent les bombardements le . Parmi les canons, il y a des obusiers Škoda de 305 mm, des canons Grosse Bertha de 420 mm capables de tirer à une distance supérieure au rayon des canons des forts. Les forts ont les mêmes caractéristiques que ceux de Liège, construits pour résister à un bombardement par des pièces d'au maximum 210 mm. Le au soir, les forts sont en ruines et l'ordre pour la 4e division d'évacuer Namur est donné par le général Michel. Les troupes de forteresse poursuivent néanmoins leur résistance et le dernier fort se rend le [2].

Vue de la ville de Namur vers 1900

Les forts belges font peu de provisions pour leurs besoins quotidiens dans leurs cantonnements de guerre, et les latrines, les douches, les cuisines et la morgue se trouvent dans la contre-escarpe, un endroit intenable au combat. Cela a d'importants effets sur la capacité des forts à endurer un long assaut. Ces zones de services sont placées directement en face des baraquements qui s'ouvrent dans le fossé à l'arrière du fort (c'est-à-dire en direction de Namur), avec une plus faible protection que les deux faces du saillant[3]. Cette disposition a été pensée pour permettre, d'une part, une recapture par les forces belges à partir de l'arrière et, d'autre part, à une époque où la ventilation mécanique n'en est qu'à ses débuts, une ventilation naturelle des zones de vie et de support. Ce concept est cependant catastrophique en pratique et les Allemands peuvent s'infiltrer entre les forts et les attaquer par l'arrière[4]. Les bombardements massifs allemands poussent les troupes de forteresses à se replier vers le massif central, où les sanitaires, insuffisants pour 500 hommes, rendent l'air irrespirable, pendant que l'artillerie allemande détruit les forts par devant et derrière[5].

Suites[modifier | modifier le code]

Analyse[modifier | modifier le code]

Les Allemands ont inversé les tactiques utilisées à Liège contre des fortifications similaires. Ils ont attendu les canons de siège provenant de Liège avant de lancer l'attaque d'infanterie. Les fortifications belges ont retenu l'avance allemande plus longtemps qu'eux-mêmes ne l'avaient anticipé. Cela occupa temporairement un corps d'armée, mais sans freiner l'avance des autres corps allemands vers Paris.

L'armée belge compte 15 000 victimes dont 10 000 appartenant à la 4e division qui se retire vers le sud, derrière la 5e armée française. La division fait retraite jusqu'au Havre où elle prend la mer pour Ostende, y arrive le et rejoint l'armée de campagne à Anvers[6]. Les auteurs de Der Weltkrieg, l'histoire officielle allemande, rapportent la prise de 6 700 prisonniers belges et français et de 12 canons de campagne et 900 victimes allemandes dont 300 morts[7].

Liens externes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Tyng 1935, p. 99.
  2. Tyng 1935, p. 99–100.
  3. Donnell 2007, p. 32.
  4. Donnell 2007, p. 36.
  5. Donnell 2007, p. 52–53.
  6. Tyng 1935, p. 100.
  7. Reichsarchiv 1925, p. 416.

Sources[modifier | modifier le code]

  • (en) Clayton Donnell (ill. H. Johnson, L. Ray & B. Delf), The forts of the Meuse in World War I, Oxford, UK New York, NY, USA, Osprey Pub, coll. « Fortress » (no 60), , 64 p. (ISBN 978-1-849-08059-0, OCLC 593341774)
  • (en) Reichsarchiv, Der Weltkrieg 1914 bis 1918 Die militärischen Operationen zu Lande: 1 Die Grenzschlachten im Westen, Berlin, Mittler, (OCLC 163368678, lire en ligne)
  • (en) Sewell T. Tyng, The campaign for the Marne, Yardley, Penn. Northam, Westholme Roundhouse distributor, , 413 p. (ISBN 978-1-594-16042-4, OCLC 166889574)

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