Siège de Hama — Wikipédia

Siège de Hama

Informations générales
Date -
Lieu Hama, gouvernorat de Hama, Syrie
Issue « Rébellion » matée
Belligérants
Drapeau de la Syrie République arabe syrienne Drapeau de la Syrie Opposition syrienne
Pertes
inconnues ~ 200 morts

Guerre civile syrienne

Batailles

Coordonnées 35° 08′ 00″ nord, 36° 45′ 00″ est
Géolocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
Siège de Hama

Le siège de Hama a lieu lors de la guerre civile syrienne.

Le , 400 000 personnes manifestent contre le gouvernement ce qui en fait la plus grande manifestation d'opposition[1]. Deux jours plus tard, les chars de l'armée se déploient à Hama[2] dans une opération au cours de laquelle 16 civils trouveront la mort, donnée par les forces de sécurité[3].

Le , le gouvernement envoie l'armée contrôler Hama à la veille du ramadan[4], plus de 100 personnes seront tuées à Hama et d'autres seront faits prisonniers. Le , 200 civils seront tués à Hama.

Prélude[modifier | modifier le code]

De massives protestations commencent dans le centre-ville d'Hama et parfois en banlieue dès le , la première manifestation du fut réprimée par les forces de sécurité, ce qui coûta la vie à 25 manifestants[5].

Au début de l'été 2011, paralysée par les désertions, l'armée commence à abandonner les quartiers de plusieurs villes en Syrie, et notamment à Hama[6].

En juillet, des manifestations anti-régime particulièrement importantes ont lieu à Hama. Le , 500 000 personnes manifestent à Hama selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)[7],[8].

Puis le , l'OSDH rapporte un nombre de 150 000 protestataires et la Ligue syrienne des droits de l'homme 450 000[9],[10],[11].

Le , les ambassadeurs des États-Unis et de la France, Robert Ford et Éric Chevallier, se rendent alors à Hama, désertée par l'armée, à la rencontre des protestataires[10],[11]. En représailles, des partisans du régime mènent plusieurs attaques à Damas contre les ambassades américaine et française[12].

Le vendredi , 150 000 personnes défilent encore à Hama selon l'OSDH[13],[14]. Dans cette ville, l'OSDH compte encore 650 000 protestataires le [15], et 500 000 le [16].

Le , plus de 400 000 manifestants descendent dans les rues de la ville, ce qui en fait la plus grande manifestation contre le régime de Bachar el-Assad[1] qui limogea par la suite le gouverneur de la région[17], deux jours plus tard, les chars de l'armée se déployaient dans la ville[2] dans une opération qui couta la vie à 20 civils, deux cas de viols seront rapportés[3].

Déroulement[modifier | modifier le code]

Opérations de juillet[modifier | modifier le code]

Durant le mois de juillet, Hama qui est devenue un épicentre de la contestation connaît une montée de la violence, la ville est assiégée par l'armée régulière à partir du [1].

Le , l'ambassadeur américain en Syrie, Robert Ford visite la ville et décide d'y rester plusieurs jours ce qui agacera les autorités syriennes[18], selon l'opposition, le 500 000 manifestent contre le président Bachar el-Assad, les manifestants accueillent l'ambassadeur américain avec des fleurs pour exprimer leur gratitude, ce jour, l'ambassadeur de France en Syrie rejoindra l'ambassadeur des États-Unis[19].

Le , de nouveaux chars sont déployés dans la banlieue de Hama[20].

Le , le président de l'OSDH, Abdel Rahman déclare que l'armée a lancé une opération contre la ville de Muadhamiya au nord de Hama[21]. Le même jour, les prisonniers de la prison centrale d'hama se mutinent, ils seront durement réprimés par les forces de sécurité, le nombre de morts est inconnu[22]. La télévision d'État rapporte que 8 policiers ont été tués à Hama[23].

Le gouvernement impute la violence et les décès aux opposants qualifiés de « terroristes » qui auraient tués plus d'une centaine de membres des forces de sécurité[24]. Les mesures de répression à Hama sont les plus intenses depuis le début de la guerre civile syrienne. D'après les opposants, l'assaut du aura fait 84 morts et serait dû à la volonté du gouvernement de reprendre la ville avant le mois saint du ramadan.

Offensive du Ramadan[modifier | modifier le code]

Le , l'armée entre dans Hama et massacre en 24 heures une centaine de civils[25],[26],[27].

Au , la répression dans cette ville aurait fait jusqu'à 200 morts[28],[29].

Le , Hama fut bombardée par l'armée mais beaucoup de résidents se rendaient tout de même dans les mosquées. Selon les opposants, trois croyants furent tués par un bombardement et un quatrième par un tir de sniper. Les chars de l'armée bombardaient les quartiers de al-Qousour et Al-Hamidiya. Selon le gouvernement, le nombre de morts à Hama et Homs a rapidement augmenté. 24 personnes sont tuées le en Syrie[24].

Le , un opposant syrien, Radwan Ziadeh demande au président américain Barack Obama d’exiger le départ de Bachar el-Assad.

Dans la matinée du , Hama était bombardée par l'armée dès les premières heures de la journée puis vers midi les chars sont entrés dans la ville, brisant des barricades et prenant le contrôle d'une place centrale, sur la page facebook de la révolution syrienne fut écrit « l'armée est maintenant placé sur la Place d'Assi » et « les jeunes héroïques de Hama les affrontent et leur interdit d'entrer dans le voisinage »[30]. L'eau, l'électricité et les communications furent coupées à Hama et dans les villages avoisinants[30]. Durant la même journée et à la suite de l'attaque de l'armée, les ouvriers d'Hama annoncent trois jours de grève générale en mémoire des ouvriers morts durant l'assaut.

Les comités locaux de coordination annoncent que le bombardement est particulièrement violent sur les quartiers de Al-Mala'ab et Manakh Janoub[30].

Le , les opérations de l'armée syrienne prennent fin et au total durant l'offensive du Ramadan se déroulant pendant du mois d'août en plein Ramadan, plus de 200 personnes furent tuées à Hama[31].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c (en) BBC News, « Syria: 'Hundreds of thousands' join anti-Assad protests », (consulté le ).
  2. a et b (en) Reuters, « Syrian tanks deploy at Hama after large protest », (consulté le ).
  3. a et b (en) Al Jazeera, « Syrian forces in deadly assault on Hama », (consulté le ).
  4. (en) The Washington Post, « Syria’s Ramadan massacre », (consulté le ).
  5. (en) Hürriyet Daily News, « 'At least 25 dead' in Hama, Syria rallies reach capital », (consulté le ).
  6. Baczko, Dorronsoro et Quesnay 2016, p. 108-109
  7. « Plus de 500 000 manifestants à Hama, le "temps presse", avertit Washington », OLJ,
  8. Georges Malbrunot, « Syrie : manifestation monstre à Hama », Le Figaro,
  9. Georges Malbrunot et Caroline Bruneau, « Syrie : un demi-million de personnes manifestent à Hama », Le Figaro,
  10. a et b « Syrie: nouvelle manifestation monstre à Hama, assiégé par l'armée », Libération avec AFP,
  11. a et b « Syrie : des centaines de milliers de manifestants à Hama, sous haute surveillance », Le Monde avec AFP,
  12. « Syrie : l'ambassade de France à Damas cible d'attaques répétées », Le Monde avec AFP et Reuters,
  13. AFP, « Syrie: manifestations monstres contre le régime, 7 civils tués », La Libre,
  14. Aude Lorriaux, « L'opposition syrienne réunie à Istanbul », Le Figaro,
  15. « Syrie : 1,2 million de manifestants à Hama et Deir Ezzor », Le Monde avec AFP et Reuters,
  16. AFP, « Syrie : quatre morts, les manifestants interpellent l'opinion internationale », 20 minutes,
  17. (en) Dominic Evans, « Syria's Assad sacks Hama governor after protests », Reuters, (consulté le ).
  18. (en) Martin Chulov, « Syria condemns US ambassador's 'provocative' visit to Hama », The Guardian, (consulté le ).
  19. (en) News Wires, « French and US ambassador visits bolster Hama protests », France 24, (consulté le ).
  20. (en) Channel 4 News, « Syrian tank assault on Hama ‘kills 95’ », (consulté le ).
  21. Muadhamiya, to the north, then encircled Hama shortly afterwards.[26].
  22. (en) Al Arabiya, « Hama residents defy siege, shelling to pray in the open », Al-Arabiya, (consulté le ).
  23. (en) Khaled Yacoub Oweis, Reuters, « Syrian tanks bombard residential areas of Hama »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), (consulté le ).
  24. a et b (en) Voice of America, « UN Debates Resolution Condemning Syria As Unrest Continues », (consulté le ).
  25. « SYRIE. Au moins 100 morts dans l'assaut de l'armée contre Hama », L'Obs,
  26. « Le pouvoir syrien décrié après le "massacre" d'Hama », Le Monde avec AFP et Reuters,
  27. « Syrie: la communauté internationale horrifiée par le "massacre" de Hama », AFP,
  28. Nada Bakri, « Civilian Toll Is Mounting in Assault on Syrian City », The New York Times,
  29. Cécile Hennion, « Les canons de ramadan », Le Monde,
  30. a b et c (en) Nada Bakri, « Syrian Troops and Tanks Push Into Defiant City of Hama », sur The New York Times, (consulté le ).
  31. (en) Nada Bakri, « Civilian Toll Is Mounting in Assault on Syrian City », sur The New York Times, (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]