Sergueï Soukhoroutchenkov — Wikipédia

Sergueï
Soukhoroutchenkov
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Informations
Nom court
Сергей СухорученковVoir et modifier les données sur Wikidata
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (67 ans)
BrianskVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Distinctions
Équipes amateurs
Équipes professionnelles
1989Alfa Lum
1990Lada-Ghzel
Principales victoires

Sergueï Nikolaïevitch Soukhoroutchenkov (en russe : Сергей Николаевич Сухорученков), né le à Briansk en Russie (ex-URSS), est un coureur cycliste soviétique.

Médaillé d'or de la course en ligne aux Jeux olympiques de 1980 à Moscou, il a remporté à deux reprises le Tour de l'Avenir et la Course de la Paix, les deux épreuves phares du cyclisme amateur. Il fut considéré à l'époque comme le « Bernard Hinault » de ce cyclisme, dont il est l'un des champions les plus connus, avec l'Allemand Gustav-Adolf Schur, maître à pédaler de la RDA, et le Polonais Ryszard Szurkowski.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils d'agriculteurs[1], il apprend très jeune à tenir sur deux roues et à pédaler. En effet, l'école dont il suivait l'enseignement se trouvait distante de quatre kilomètres du domicile familial, et c'est à vélo qu'il s'y rendait avec son frère aîné[2]. Ce frère, sûrement trop âgé pour partager ses jeux, occupe une place plus importante que l'anecdotique aller-retour cité en ouverture.

Son frère Viktor Soukhoroutchenkov[modifier | modifier le code]

Viktor Soukhoroutchenkov lui a montré la voie de la compétition cycliste. Coureur de bon niveau, il intégrait en 1967 l'équipe soviétique. Sélectionné pour participer à la Milk Race, il y remporte une étape. Durant l'été de la même année, il participe au championnat du monde des 100 km par équipes où son équipe se classe cinquième[3]. Lorsque Serguei eut grandi, passionné de cyclisme, c'est chez son frère Viktor qu'il vint résider, à Leningrad. Celui-ci l'oriente vers le Sport-Club du Travail de Leningrad[4].

Les débuts, de Leningrad à Kouibychev[modifier | modifier le code]

En 1974, il dispute sa première grande compétition nationale, une course organisée à Simferopol en Crimée. Il y est remarqué par Vladimir Petrov, l'entraîneur du centre sportif de Kouibychev[5]. Celui-ci convainc Serguei de venir à Kouibychev[6]. Désormais Serguei s'entraine tous les jours et il est inclus dans l'équipe nationale de l'URSS. À partir de (victoire dans le Tour de Cuba[7]) il est, dans les faits, coureur amateur à temps plein. Quand il ne court pas à l'étranger, il participe à des courses en URSS. C'est ainsi qu'il remporte le Championnat d'URSS en 1978.

Une carrière cycliste contrastée[modifier | modifier le code]

1,76 m, 72 kg, le gabarit du champion n'a rien d'exceptionnel. Après quatre saisons flamboyantes, son exclusion de la sélection nationale l'empêche d'avoir des résultats significatifs.

La suite de la carrière de Soukhoroutchenkov, montre une césure après sa deuxième victoire dans la Course de la Paix en 1984. Il semble que Sergueï Soukhoroutchenkov visait légitimement un second sacre aux Jeux olympiques de Los Angeles mais ceux-ci sont boycottés par l'URSS.

Professionnel en 1989[modifier | modifier le code]

Au début de l'année 1989, Soukhoroutchenkov saisit l'occasion de la création de l'équipe Alfa Lum pour passer professionnel. Mais il a alors 32 ans et ne s'est plus montré dans les pelotons depuis 3 ans, hormis pour disputer des courses en URSS. De plus, le passage d'une quinzaine de Soviétiques dans la catégorie des professionnels a été négocié entre les dirigeants de l'équipe Alfa Lum et les responsables du cyclisme soviétique. Soukhoroutchenkov constate : « on nous paye encore comme des amateurs ». Les dirigeants des parties en présence n'avaient été le chercher de sa semi-retraite que pour l'image, tant son nom cristallisait à lui seul le cyclisme soviétique[8].

Serguei Soukhoroutchenkov reste deux années avec ce statut. Il participe au Tour d'Espagne et au Tour d'Italie, change d'équipe entre les saisons 1989 et 1990, puis se retire de la compétition.

Relations avec Viktor Kapitonov[modifier | modifier le code]

Les interviews publiées en France dans le magazine Miroir du cyclisme font ressortir une personnalité forte et relataient les démêlés avec Viktor Kapitonov[9]. En 2013, Soukhoroutchenkov revient sur ses relations avec Kapitonov, même s'il nie s'être fâché avec lui, il le décrit comme un personnage dur et méchant, à qui il attribue, pourtant, l'évolution du cyclisme en U.R.S.S.. Disposant d'un réservoir inépuisable de talents, Kapitonov considérait qu'une carrière de cycliste ne durait que trois ou quatre ans. À vingt-cinq ans, Kapitonov lui conseillait déjà de songer à sa reconversion, alors qu'il n'était pas encore champion olympique. En 1981, Kapitonov annonce aux coureurs de la sélection que s'ils ne gagnent pas le Tour de l'Avenir et la Course de la Paix, ils seront exclus. Soukhoroutchenkov termine deuxième les deux courses et toute l'équipe est interdite à jamais de courir sous le maillot de l'U.R.S.S. Tous les coureurs abandonnent le cyclisme, à l'exception de Soukho qui persévère. Courant pour une équipe commerciale de Leningrad, il réintègre l'équipe nationale dont Viktor Kapitonov est viré. Soukhoroutchenkov remporte de nouveau la Course de la Paix. Des années plus tard, Kapitonov lui a avoué qu'il aurait préféré qu'il ne gagne jamais plus[10].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Veuf et père de sept enfants[10] (dont au moins quatre fils : Sergueï, né en 1978, Egor, né en 1981, Volodia et Kolia, nés jumeaux en 1985)[11], promu du grade de sous-lieutenant qui était le sien en 1978 à celui de capitaine de l'Armée rouge[12], grade correspondant au diplôme qu'il obtenait après sa reprise des études à l'Institut militaire de culture physique de Leningrad (Saint-Pétersbourg), le champion soviétique quittait la scène sans avoir pu réaliser le rêve de courir le Tour de France.

Sa fille Olga Zabelinskaïa est également cycliste. Après avoir eu un enfant en 2006, elle reprend sa carrière en 2010. En 2011, elle courait dans l'équipe américaine Diadora - Pasta Zara[13].

Il réside actuellement dans la banlieue de Saint-Pétersbourg. Après le décès de sa seconde épouse, il doit multiplier les petits boulots pour subvenir aux besoins de sa famille, sa retraite de champion olympique ne suffisant pas. Il est aujourd'hui bien loin des privilèges que lui procura son titre olympique en URSS (comme une voiture qu'il n'alla jamais réclamer)[10].

Palmarès[modifier | modifier le code]

Palmarès amateur[modifier | modifier le code]

Palmarès professionnel[modifier | modifier le code]

Places d'honneur[modifier | modifier le code]

Résultats dans les grands tours[modifier | modifier le code]

Tour d'Espagne[modifier | modifier le code]

Tour d'Italie[modifier | modifier le code]

Victoires des classements par équipes avec l'équipe de l'URSS[modifier | modifier le code]

Récompenses et diplômes[modifier | modifier le code]

Annexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. La famille Soukhoroutchenkov comptait 5 enfants : 3 garçons, deux filles. Voir Miroir du cyclisme, n° 273
  2. Cf. le site russe sportpanorama, histoire du sport cycliste, Sergei Sukhorutchenkov.
  3. Miroir du cyclisme, n° 91, septembre 1967, classement de ce Championnat du monde dominé par les 4 frères suédois Pettersson. Les soviétiques sont devancés de 4 min 42 s par les vainqueurs.
  4. Sur les différents clubs cyclistes de l'URSS, voir un article de Jean-Marie Leblanc, paru dans le supplément magazine du journal L'Équipe, le 7 mai 1982: "Les stakhanovistes du vélo".
  5. Miroir du cyclisme, n° 363-janvier 1985, le cyclisme en URSS
  6. Kouibychev a depuis repris le nom de Samara
  7. Disputé du 13 au 26 février 1978 le 13e Tour de Cuba est la première grande compétition internationale remporté par Serguei Soukhoroutchenkov. Long de 1 643 km, en 12 étapes et un prologue, il met aux prises 20 équipes. Le vainqueur réalise le parcours en 38 h 25 min 46 s
  8. C'est l'opinion de Soukhoroutchenkov qui est livrée ici
  9. Le n° 417- avril 1990 du Miroir du cyclisme, dans la rubrique mensuelle « Face au Miroir » livre sur 5 pages une interview de « Soukho » par le journaliste Claude Droussent.
  10. a b et c « Le rideau est tombé », reportage publié dans le quotidien L'Équipe du mardi 2 juillet 2013.
  11. Miroir du cyclisme, N° 367, écho d'URSS : « papa gâteau ».
  12. Cf interview de Serguei Soukhoroutchenkov par Émile Besson, dans le Miroir du cyclisme n° 273, septembre 1979 : alors sous-lieutenant, il remarque qu'il est plus souvent sur les routes qu'à la caserne.
  13. Un battito di Cittiglio per Marianne in CDM - Trofeo Binda alla Vos Ottimia Zabelinskaya - www.cicloweb.it de 2010 - consulté le 06/01/2012
  14. Les résultats de l'année 1976 proviennent de l'Annuaire Velo 1977, résultats des compétitions en URSS, p. 211-212.
  15. Vainqueur du classement individuel du Grand prix de l'industrie et de la presse socialiste, "course de plusieurs jours", nom du Tour de l'URSS, cette victoire lui attribue le titre de Champion d'URSS des courses à étapes. Les palmarès soviétiques sont très flous, quant aux appellations exactes de leurs compétitions. Consultation des sites russes Velorider(voir lien externe), VeloKursk et Ev4.ru, page Novosti sportcycliste (Новости Велосрорта) consacrée aux cyclistes de l'Union soviétique et de la CEI. L'année 1978 figure bien dans un article de Claude Droussent (et interview de "Soukho") dans Miroir du cyclisme, N°417, avril 1989, p. 21-25, avec son palmarès succinct.
  16. Soukoroutchenkov, 6e du prologue contre-la-montre, remporte détaché la 1re étape à Divonne-les-Bains, revêt le maillot jaune après cette victoire et le conserve jusqu'à l'arrivée de ce Tour de l'Avenir, 11 jours plus tard. Ses suivants au classement général sont 3 de ses coéquipiers soviétiques : 2e, Ramazan Galaletdinov, à 3 min 33 s ; 3e, Sergueï Morozov, à 4 min 34 s ; 4e, Alexandre Averine. Quelques-uns des coureurs suivants vont se faire un nom dans le cyclisme : Faustino Rupérez (Espagne) 6e, Claude Criquielion (Belgique) 7e, Marino Lejarreta (Espagne) 17e. Voir le Guide 2009 du Tour de l'Avenir.
  17. Au Tour de Cuba 1978, il termine 3e du Prix de la montagne, et avec l'équipe soviétique, il remporte le classement par équipes. Ses coéquipiers sont Vladimir Osokin, vainqueur d'une étape et du classement par points ; Aavo Pikkuus, vainqueur d'une étape, 2e par points, 6e du classement final; Alexandre Kisliak, Vladimir Chapovalov, Saïd Gusseïnov.
  18. Annuaire Velo 79. Cette course en ligne se déroule dans le cadre de 10 jours de course en Bohême, entre le 30 avril et le 9 mai 1978. L'équipe soviétique, dont certains participent à la Course de la Paix à partir du 10 mai, comprend aussi, Alexandre Averine, Alexandre Kisliak, Sergei Morozov.
  19. 'Annuaire Velo 1980, René Jacobs, Robert Desmet, Hector Mahau, Joël Godaert. P. 181. Voir le site www.velorider.ru/velosport/history/7-spartakiada: Итоги VII летней спартакиады народов СССР
  20. "Souko" prend le maillot jaune (porté depuis la 3e étape par ses coéquipiers Youri Kachirine, puis Saïd Gusseïnov) le soir de la 5e étape, remporte en solitaire la 6e étape, St-Trivier sur Moignans-Divonne-les-Bains, et devance 7 jours plus tard au terme de la course son second Saïd Gusseïnov de 4 min 39 s. 3e Jostein Wilmann (Norvège) est à près de 9 min, 4e Sergueï Morozov est à 9 min 43 s, 5e Jan Krawczyk (Pologne) est à 10 min 30 s, Youri Kachirine 6e à 11 min 22 s. À noter à la 17e place un certain Pedro Delgado (Espagne). Cf guide du Tour de l'Avenir, déjà cité.
  21. Vainqueur des étapes Dubnica-Banska Bystrica et Banska Bystrica-Kosice, dans le massif montagneux des Tatras, en Slovaquie, Soukoroutchenkov prend le "maillot jaune" au terme de la 1re de ces deux étapes et le garde jusqu'à l'arrivée finale à Berlin, 10 jours plus tard. Son second, Andreas Petermann (RDA) est à 6 min 27 s, le 3e Krysztof Sujka (Pologne) est à 6 min 41 s, puis viennent Jan Jankiewicz (Pologne) à 6 min 42 s et Aavo Pikkuus (URSS) à 7 min 17 s. Voir les sites dédiés à la Course de la Paix. Il gagne également le Grand prix de la montagne
  22. annuaire Velo 1981, Jacobs. L'équipe soviétique avec Alexandre Gussiatnikov, 4e du classement final, remporte le classement par équipes.
  23. En 1980, "Soukho" remporte le classement par équipes du Milk Race avec Ivan Mitchenko, vainqueur individuel final, Ramazan Galaletdinov (2e du classement final), Alexandre Averine, 4e, Sergei Nikitenko, 6e, et Anatoli Yarkine 15e.
  24. Il gagne également le Grand prix de la montagne.
  25. Annuaire Velo 83. La course se déroule du 31 mai au 5 juin 1982. Le classement final est : 1er Ivan Mitchenko, 2e Soukhoroutchenkov, 3e Viktor Demidenko, 4e Ivan Ivanov, 5e Nikolai Kossiakov.
  26. site france-cyclisme.com. Même référence pour les résultats 1987, 1988.
  27. Soukhoroutchenkov,remporte la Course de la Paix 1984 avec un écart de 15 secondes d'avance sur son second, Nencio Staïkov, et de 22 secondes sur le troisième Olaf Ludwig. C'est un de ses succès les plus étriqué. Il s'empare du '"maillot jaune" au terme de la 8e étape Trunov-Karpacz, qu'il gagne et le porte 3 jours, jusqu'à l'arrivée finale à Varsovie. Par équipes l'équipe d'URSS ne gagne le classement qu'avec 42 secondes sur la RDA. Il gagne également le prix de la montagne
  28. Le Tour de Sotchi, du 4 au 9 avril 1984, est la seule course où le nom de Soukhoroutchenkov apparaît en 1984. Cf annuaire Velo 85.
  29. Le n° 306, août 1981 de Miroir du cyclisme publiait un reportage de 4 pages sur cette course dont l'intitulé exact était Coors bicycle classic. Soukho s'y était signalé par une attaque lors d'une étape de montagne, mais il y avait connu une défaillance magistrale à l'approche du sommet de cette étape qui approchait... les 4 000 mètres d'altitude. (Classement final : 1er-Greg LeMond; 2e-Youri Kachirine; 3e-Youri Barinov)
  30. GP Guillaume Tell 1978, Soukhoroutcenkov remporte le classement par équipes avec l'équipe de l'URSS, qui comprend également, Alexandre Averine, 5e du classement final, Sergei Morozov, 7e du classement final.
  31. annuaire Velo 1981, Jacobs. p 191.
  32. Cf Site du cyclisme. L'équipe soviétique remporte le classement collectif du Tour de Grande-Bretagne 1978. Soukhoroutchenkov, vainqueur à Stoke on Trent, de la 5e étape, est le 1er soviétique au classement final. Deux de ses coéquipiers remportent une victoire d'étape : Alexandre Kisliak,la 8e étape (12e au classement général final); Anatoli Miklashevitch, la 4e étape (13e au classement final). ses autres coéquipiers sont Vladimir Schapovalov, Viatcheslav Dedenov.
  33. La seule trace de la présence de "Soukoroutchenkov" à cette "vuelta", hormis le classement final est sa 2e place de la 16e étape (Albacete-Jaen, 264 km), remporté par le Français Alain Bondue avec 6 secondes d'avance. Cf Pierre Chany, l'année du cyclisme, volume 1986.
  34. Mémoire du cyclisme.
  35. Annuaire Velo 82, Jacobs, De Smet, Mahau, page 39.
  36. Site officiel du Tour de Cuba. En 1979, l'équipe d'URSS remporte le classement par équipes. Outre "Soukho", elle comprend Serguei Nikitenko, vainqueur de 2 étapes (4e du classement final), Saïd Gusseïnov (8e du classement final), Aavo Pikkuus, 10e du classement final, Alexandre Averine, vainqueur de 2 étapes, Anatoli Yarkine, vainqueur de 2 étapes. Il gagne également le Grand Prix de la montagne.

Liens externes[modifier | modifier le code]