Selaginellaceae — Wikipédia

Les Sélaginellacées (Selaginellaceae Willk.) sont une famille de plantes appartenant à la division des Lycophytes. C'est la seule famille de l'ordre monotypique des Selaginellales, qui ne comporte qu'un seul genre actuel, celui des Sélaginelles (Selaginella), et plusieurs genres fossiles.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le nom vient du genre type Selaginella qui serait le diminutif du latin selago, pour une plante ressemblant à la sabine, Juniperus sabina (Cupressaceae).

Le genre Selago est utilisé pour un genre de la famille des Scrophulariaceae ; c'est aussi l'épithète spécifique d'une lycopode, Huperzia selago (Lycopodiaceae), qui a une certaine ressemblance générale avec l'espèce type de Selaginella, Selaginella selaginoides, d'où probablement l'origine du nom générique[1].

Cependant Théis nous met en garde quant à la signification de selago :

« Selado signifie « belle vue », il était en grande vénération parmi les nations celtiques. Un druide à jeun [...] l'enveloppait d'un linge et en exprimait un suc renommé pour plusieurs maladies et notamment pour les maux d'yeux comme l'exprime ce nom.
(Mais) on se rappellera toujours que l'on a donné beaucoup au hasard dans l'application que l'on a faite des noms anciens aux plantes que nous connaissons ; et l'on en tirerait de fausses conséquences si l'on croyait à leur identité. Le selago des Celtes est nécessairement une plante succulente tandis que notre Lycopodium selago ne rend aucun suc[2]. »

Description générale[modifier | modifier le code]

Les Sélaginellacées sont des plantes à ports très divers. Elles possèdent généralement une tige ramifiée par bifurcations successives, portant des racines et de nombreuses petites feuilles entières disposées sur quatre rangs le long des rameaux. Les feuilles de cette famille sont caractérisées par la présence, à leur base, d'une ligule sur la face supérieure[3].

Ne pas confondre avec la famille des Selaginaceae (genres Kuritis, Selago) qui est invalide en classification phylogénétique APG III (2009)[4], ces plantes étant incorporées dans la famille Scrophulariaceae, tribu des Manuleae.

Reproduction[modifier | modifier le code]

Les fructifications (sporanges) sont insérées à l'aisselle des feuilles (= sporophylle) et forment dans leur ensemble un épi quadrangulaire (= strobile). Les Sélaginellacées présentent une hétérosporie et une hétéroprothallie :

  • Les sporanges portés par les sporophylles à la base du strobile contiennent quatre grandes spores (jusqu'à 0,5 mm de diamètre), ce sont les macrospores (considérées comme femelles). On parle de macrosporanges.
  • Les sporanges portés par les sporophylles en haut du strobile contiennent de très nombreuses spores microscopiques, ce sont les microspores (considérées comme mâles). On parle de microsporanges.

Les microspores se cloisonnent en un microprothalle (= prothalle mâle) formé d'une seule cellule végétative et d'une anthéridie. Ce prothalle reste inclus dans la spore.

Les macrospores se cloisonnent en un macroprothalle (= prothalle femelle) limité à la paroi de la spore. Ce prothalle dispose de rhizoïdes et de plusieurs archégones.

Milieu de vie[modifier | modifier le code]

Ce sont des espèces vivant essentiellement dans les régions tropicales avec quelques espèces en régions tempérées.

Liste des genres[modifier | modifier le code]

Après avoir compté de nombreux genres et des milliers d'espèces au Paléozoïque, les Sélaginellacées ne comprennent de nos jours qu'un seul genre, Selaginella Beauv., qui compte environ 700 espèces.

Selon The International Fossil Plant Names Index (IFPNI) (3 août 2023)[5] :

Selon Tropicos (3 août 2023)[6] :

Phylogénie au sein des Ptéridophytes[modifier | modifier le code]

Phylogénie des Ptéridophytes actuelles d'après le Pteridophyte Phylogeny Group (2016)[7] :

 Tracheophyta  
      (Lycopodiophytina)  →
  Lycopodiopsida 


  Lycopodiales  –  Lycopodes




 Isoëtales      –      Isoètes



 Selaginellales     –     Sélaginelles






 Euphyllophytina 
  Polypodiopsida  

    Equisetidae 

  Equisetales    –    Prêles





Ophioglossidae  

  Psilotales – Psilotes



  Ophioglossales 





   Marattiidae 

  Marattiales 


 Polypodiidae  

 Osmundales




 Hymenophyllales




 Gleicheniales




 Schizaeales




 Salviniales




 Cyatheales



 Polypodiales  







 




(Spermatophyta)
les plantes à graines

 





Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. J.L. Maarten et al. Plants of the World. Univ. Chicago, 2018, p. 21 : lire en ligne
  2. A. Théis. Glossaire de botanique, Gabriel Dufour, Paris, 1810, p. 284 : lire en ligne
  3. Edmée Cavot-Abrigeon et Yves Lemoigne «La ligule chez les Ptéridophytes fossiles et actuelles», 1978, p.506-516 : lire en ligne
  4. (en) Angiosperm Phylogeny Group, « An update of the Angiosperm Phylogeny Group classification for the orders and families of flowering plants: APG III », Botanical Journal of the Linnean Society, Wiley-Blackwell, Linnean Society of London et OUP, vol. 161, no 2,‎ , p. 105–121 (ISSN 0024-4074 et 1095-8339, DOI 10.1111/J.1095-8339.2009.00996.X)Voir et modifier les données sur Wikidata
  5. The International Fossil Plant Names Index (IFPNI), consulté le 3 août 2023
  6. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 3 août 2023
  7. (en) Pteridophyte Phylogeny Group et Germinal Rouhan, « A community-derived classification for extant lycophytes and ferns », Journal of Systematics and Evolution, Wiley-Blackwell, vol. 54, no 6,‎ , p. 563–603 (ISSN 1674-4918 et 1759-6831, DOI 10.1111/JSE.12229)Voir et modifier les données sur Wikidata

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