Seigneurie de Biscaye — Wikipédia

Armes primitives de la maison des Haro[1], titulaires de la seigneurie de Biscaye entre le XIe et XIVe siècle. Sa composition a été transmise à l'héraldique de nombreuses municipalités de la province de Biscaye

La seigneurie de Biscaye (Señorío de Vizcaya en espagnol) a été une forme d'organisation politique qui a été maintenue dans l'actuelle province de Biscaye jusqu'en 1876, quand ont été abolies les juridictions (fors). Dépendant de la Castille, mais avec une législation et gouvernement propres, la seigneurie de Biscaye a maintenu l'organisation traditionnelle qui régissait dans cette terre, en offrant à ses citoyens un statut propre et des privilèges qui les rendaient différents du reste des possessions du royaume de Castille.

La légende[modifier | modifier le code]

En l'an 840, des troupes asturiennes du roi Alphonse II, commandées par le frère l'infant Ordoño, réclament à la Biscaye les impôts non payés (un bœuf, une vache et un cheval blanc). Les Biscayens refusent et font face dans la bataille de Padura[2] ou Busturia, où ils vainquirent et poursuivirent les troupes vaincues dans leur fuite jusqu'à l'arbre gafo ou l'arbre malato situé à Luyando[3], Alava, limitrophe à cette époque de la Biscaye, où elles laissèrent clouée une épée. Depuis lors Padura ou Busturia sera appelés Arrigorriaga (pierres rouges - de sang) du fait que par la cruauté de la bataille toutes les pierres ont été teintes de sang. L'infant Ordoño lui-même est mort dans cette bataille et sa tombe se trouve dans l'église de Santa María Magdalena, à Arrigorriaga. Dans la lutte, on notera pour sa bravoure parmi les Biscayens un jeune noble, Lope Fortún, de Mundaka, fils d'une princesse écossaise et d'un noble de Mundaka appelé le serpent (sugar en basque). Après la bataille, les Biscayens acclament ce noble, et en 888 le nomment leur seigneur. Il sera le premier seigneur de Biscaye sous le nom de Señor Blanco (en espagnol) (Jaun Zuria en basque) dû au fait qu'il était blond et de peau très claire.

L'histoire[modifier | modifier le code]

Armoiries du roi Ferdinand II d'Aragon en tant que seigneur de Biscaye

Au début de la Reconquista, les territoires de l'actuelle Biscaye restent sous l'influence du royaume des Asturies.

Après l'annexion du comté de Castille[4] par Sanche III de Navarre (1029), la Biscaye reste sous l'influence navarraise, jusqu'en l'an 1040, quand Íñigo López[5], premier seigneur de Biscaye régissait la Biscaye nucléaire (sans les Enkarterri ni le Durangaldea). Dans les confrontations entre la Castille et la Navarre, il se déclare vassal du roi de Castille, en livrant la Biscaye. En remerciement il est nommé premier seigneur de Biscaye, titre accordé à titre héréditaire.

En l'an 1135 la Biscaye nucléaire est à nouveau sous orbite navarraise, passant définitivement à la Castille en 1180. Les Enkarterri suivent dans le royaume de Castille et le Durangaldea dans celui de la Navarre, jusqu'en 1200, où on l'intégrera dans la seigneurie.

Le titre est hérité par ses descendants jusqu'à ce que, par héritage maternel, en 1370, il revienne à l'infant Juan de Castille, qui hérite de son père le royaume de Castille sous le nom de règne de Juan Ier. La Biscaye restera depuis lors attachée à la couronne, d'abord à celle de Castille et ensuite, depuis Charles Quint, à celle d'Espagne, toujours avec la condition que le Seigneur en place jure de défendre et maintenir les libertés de la seigneurie (propres lois biscayennes). Ces libertés (ou fueros) affirmaient que les Biscayens, au moins en théorie, pouvaient désobéir au Seigneur qui ne respecterait pas son serment.

Les parties de la seigneurie[modifier | modifier le code]

La Biscaye nucléaire était formée par :

Dans des phases postérieures on lui a adjoint :

  • les Enkarterri, 5 républiques unies écartées formées par 10 conseils ou vallées plus grandes avec sa propre juridiction et gouvernement et qui envoyaient ses avocats aux juntes à Avellaneda, où ils se divisaient en tiers.
  • le durangaldea ou mérindade de Durango, qui tenait l'assemblée dans la Campa Foral de Guerendiaga face à l'ermitage San Salvador et de San Clemente d'Abadiano.

Les villages, la ville et les encartaciones allaient seulement aux juntes générales de Guernica quand on allait traiter des sujets communs qui les affectaient.

Les procès qu'auront les moradores de Biscaye pouvaient être faits en appel devant le corrégidor de la seigneurie, et devant le juge majeur de Biscaye qui résidait à la chancellerie royale de Valladolid (Real Cancillería de Valladolid).

Les seigneurs[modifier | modifier le code]

Version biscayenne des armes du roi de l'Espagne (1516-1700)
En lo relativo a los señores de Bizcaya, pueden establecerse tres épocas:
La primera, la apócrifa, que arranca de Andeca y termina en don Zenón; Segunda, la Zuriana, desde Zuría y sus sucesores envueltos en patrañas, pero entre los que quizás exista algo auténtico, y tercera, los notoriamente verdaderos.
No se sabe quien fue el primer señor de Bizcaya.
Es de suponer que, como los Condes de Castilla brillaban por sus hazañas y virtudes cívicas y militares, y su jefatura llegaba hasta Mena y Ayala, y a alguna parte de lo que después fue tierra encartada de Bizcaya, y los Bizcaínos se fijarían en algún caudillo del linaje de los condes castellanos, a quien dieron el señorío, así como otros bizcaínos, los de Durango, se lo entregaron a los reyes de Nabarra.
Estanislao J. de Labayru Historia de Vizcaya, Tomo II, Libro Primero, Capítulo IV[6]

Légendaires[modifier | modifier le code]

Selon Lope García de Salazar, il y a eu cinq seigneurs de Biscaye avant les premiers seigneurs qui peuvent être considérés historiques. Ceux-ci sont :

  • Jaun (Lope) Zuria.
  • Son fils Munso ou Nunso López (909-920) [7]
  • Ínigo Esquirra, surnommé « le Gaucher » (el Zurdo ou Ezquerra). Fils du précédent. (920-924)
  • Lope II Íñiguez, aussi appelé Lope Díaz le Lindo, fils du précédent. Épouse une dame castillanne. (924-931)
  • Sancho López, fils du précédent (931-993)

Et à partir d'ici, la relation des seigneurs coïncide avec ce qui est historique, qui commence avec Ínigo Esquirra, qu'il considère le sixième Seigneur de Biscaye et qui était frère bâtard de Don Sanche[8].

Liens internes[modifier | modifier le code]

Seigneurs historiques[modifier | modifier le code]

Version biscayenne des armes royales d'Espagne

Maison de Haro

Maison de Bourgogne

Maison de Haro

Maison de Lara

Maison de Trastamare

  • À partir d'ici, le titre reste lié à la couronne de Castille, et plus tard, à celle d'Espagne, actuellement par le roi Felipe VI.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. grandesp.org.uk
  2. La bataille de Padura ou d'Arrigorriaga est un affrontement légendaire entre les troupes de Léon qui détruisirent la Biscaye et les Biscayens envoyés par Jaun Zuria
  3. Luyando (Luiaondo en basque et officiellement) est une commune et conceil appartenant à la municipalité d'Ayala, dans la province d'Alava, Pays basque (Espagne).
  4. Le comté de Castille a été un secteur géographique qui faisait partie du royaume de León jusqu'à ce qu'il soit libéré de celui-ci pour devenir le royaume de Castille.
  5. Íñigo López, premier seigneur de Biscaye. (1028-1077). Il a exercé la souveraineté de la Biscaye comme il est dit dans des inscriptions de 1017 et 1020 : « Comte Enneco Lopiz de Biscaye » ("Comes Enneco Lopiz Vizcayensis", en latin)
  6. Souvenirs de l'histoire de Biscaye: les seigneurs
  7. Título de cómo fue don Munso López, su fijo, segundo Señor de Vizcaya en de las Bienandanzas...
  8. Libro XX de las BIENANDANZAS E FORTUNAS DE LOPE GARCÍA DE SALAZAR Edición realizada por Ana María Marín Sánchez

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sources[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]