Second triumvirat (Argentine) — Wikipédia

Le second triumvirat (en espagnol : Segundo Triumvirato) est l’organe exécutif qui, succédant au premier triumvirat le , conduisit les destinées des Provinces Unies du Río de la Plata jusqu’au , date à laquelle il fut supplanté à son tour par le Directoire.

Origine[modifier | modifier le code]

Un soulèvement révolutionnaire, survenu en , exigea la constitution d’un nouveau triumvirat[1]. À partir du mois de en effet, avec l’arrivée depuis l’Europe de José de San Martín et d’autres patriotes, l’élan révolutionnaire qui avait animé la révolution de Mai 1810 avait repris de la vigueur. Le , San Martín et Francisco Ortiz de Ocampo rassemblèrent leurs troupes sur la place principale de Buenos Aires et forcèrent la convocation d’un cabildo ouvert en vue de l’élection d’un second triumvirat.

Composition[modifier | modifier le code]

Le scrutin du organisé pour désigner les membres de ce triumvirat donna le résultat suivant :

Cependant, Paso fut remplacé par José Julián Pérez (es) en , et Álvarez Jonte par Gervasio Posadas en août de la même année. Enfin, en novembre, Juan Larrea vint prendre la place de Pérez.

Actes de gouvernement[modifier | modifier le code]

Crise finale et avènement du Directoire[modifier | modifier le code]

Dès le début, des dissensions s’étaient fait jour au sein du second triumvirat, en particulier entre, d’une part, Paso, de tendance modérée, et de l’autre, Peña et Jonte, qui se trouvaient sous l’obédience de la loge lautarienne, et par le biais desquels cette société secrète parvenait à influer sur la plupart des décisions prises par le gouvernement.

L’Assemblée générale, une fois installée, garda la supériorité politique sur l’exécutif, mais dès la fin 1813, elle cessa presque totalement de se réunir, laissant ainsi toute l’intitiative aux mains du gouvernement. Avec le temps, et bien que les débuts se soient présentés sous de favorables auspices, les difficultés finirent par se manifester : Ferdinand VII s’étant ressaisi de la couronne, les menaces d’une offensive royaliste se renforcèrent.

La tension due aux problèmes accumulés fut à son comble à la suite des défaites de Manuel Belgrano dans les batailles de Vilcapugio et de Ayohuma. En réaction, Carlos María de Alvear, avec l’appui de la loge lautarienne, poussa à la désignation d’un pouvoir exécutif unipersonnel. La crise culmina avec la dissolution du triumvirat et l’élection du premier Directeur suprême des Provinces Unies du Río de la Plata, Gervasio Antonio de Posadas, qui entra en fonction le [3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. López 1911, p. 236-238.
  2. L’an XIII correspond à l’année 1813, et non à la treizième année suivant le moment fondateur de la république d’Argentine, la révolution de mai 1810. Il n’y a donc pas d’analogie avec le calendrier républicain français.
  3. López 1911, p. 395-396.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (es) Carlos S. A. Segreti, La aurora de la Independencia, 1810-1815, vol. 2, Buenos Aires, La Bastilla, coll. « Memorial de la Patria (coll. dirigée par Félix Luna », .
  • (es) Ternavasio, Marcela, Gobernar la Revolución, éd. Siglo Veintiuno, Buenos Aires, 2007.
  • (es) Vicente Fidel López, Historia de la República Argentina : su origen, su revolución y su desarrollo político hasta 1852, vol. 4, Buenos Aires, J. Roldán, , 484 p. (lire en ligne).