Schöllenenbahn — Wikipédia

Matterhorn-Gotthard Bahn
Schöllenenbahn
Ligne de Göschenen à Andermatt
Image illustrative de l’article Schöllenenbahn
Rame MGB sur la rampe en sortie de Göschenen
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Historique
Mise en service 1917
Électrification 1917
Concessionnaires Schöllenenbahn AG (SchB) (1904 – 1961)
Furka-Oberalp-Bahn (FO) (1961 – 2003)
Matterhorn-Gotthard Bahn (MGB) (depuis 2003)
Caractéristiques techniques
Longueur 3,770 km
Écartement métrique (1,000 m)
Électrification 11 kV – 16 ²⁄₃ Hz
Pente maximale 179 
Crémaillère De type Abt
Nombre de voies Voie unique
Trafic
Exploitant(s) Matterhorn-Gotthard Bahn (MGB)
Trafic Transport en commun, tourisme
Ligne Göschenen–Andermatt
Schéma de la ligne
CONTg
Ligne CFF du Gothard de Lucerne à Chiasso
KBHFa BHF
0,000 km Göschenen alt. 1106 m
STR+Za STR
0,260 km début crémaillère
STR+Z tSTRa
Tunnel ferroviaire du Gothard
KBSTaq ABZgr
Ateliers MGB
hKRZWae
Viaduc de Steinem
eABZg+1
Embranchement du transbordement de Göschenen
TUNNEL2
Tunnel du Sprengi
WBRÜCKE1
tSTRa
tDST
1,270 km Steinlekehr alt. 1215 m
tSTR
Tunnel du Tanzbein
tSTRe
Tunnel du Jostbach
DSTR
(vue sur le Pont du Diable)
hKRZWae
TUNNEL1
Tunnel de l'Urnerloch
STR+Ze
2,770 fin crémaillère
CONTgq BHFq ABZqr CONTfq
3,7 km Andermatt alt. 1436 m
Ligne MGB de Brigue à Disentis/Mustér par la Furka

La Schöllenenbahn est une courte ligne à voie unique et à crémaillère du canton suisse d'Uri. Elle relie Göschenen à Andermatt et emprunte les gorges de la Reuss (Schöllenenschlucht). Elle présente une pente maximale de 179 ‰.

La ligne a été établie entre 1913 et 1917 par la compagnie Schöllenenbahn AG (SchB), à qui l'assemblée fédérale avait concédé la construction et l'exploitation d'une ligne de chemin de fer le . La SchB a fusionné le avec la Furka-Oberalp Bahn (FO), laquelle, à son tour, a fusionné le avec la Brig-Visp-Zermatt (BVZ) dans la Matterhorn-Gotthard-Bahn (MGB).

De nos jours, la Schöllenenbahn transporte environ 400 000 passagers par an. Elle a eu, dans le passé, une importance militaire particulière : elle approvisionnait les forts du « Réduit national » dans le Massif du Saint-Gothard. La ligne est longue de 3770 m, dont 2509 m équipés de crémaillère. Elle franchit de nombreux ouvrages d'art (5 tunnels, pour une longueur de 1022 m, 5 galeries de protection, pour une longueur de 1110 m et 4 ponts, pour une longueur totale de 260 m) [1],[2].

Histoire[modifier | modifier le code]

Journal du chantier de Richard Zschokke montrant son interruption due à la mobilisation le 1er août 1914.
Action de la compagnie Schöllenenbahn AG (24 juin 1912) [3]
Train de la Schöllenenbahn sur le deuxième pont de la Reuss, vers 1920

Depuis le XIIe siècle, le Saint-Gothard était la liaison Nord-Sud la plus importante entre Bâle et Milan. Une étape principale était Andermatt, dans la vallée de l'Urseren, qui a été intégrée au canton d'Uri en 1410. Avec l'inauguration du tunnel ferroviaire du Saint-Gothard le , le col du Saint-Gothard ainsi que la vallée de l'Ursen et son chef-lieu Andermatt, ont subitement perdu leur caractère stratégique pour les transports. La vallée se coupait du monde extérieur et les coûts d'entretien de la route qui passait dans les gorges de la Schöllenen devinrent insuportables. D'un autre côté, Göschenen situé à l'entrée du tunnel profitait de l'opportunité: les touristes pouvaient rejoindre facilement la Suisse centrale grâce à la nouvelle ligne de chemin de fer. À Andermatt, on a construit de plus grands hôtels. Il ne manquait alors plus qu'une liaison fiable avec Göschenen, par les gorges de la Schöllenen. En 1890, Grussy, un ingénieur bernois, a proposé un projet de ligne à crémaillère et voie étroite dans les gorges de la Schöllenen. Ce projet affichait un coût faramineux. Début 1903, l'ingénieur Richard Zschokke et les entreprises Gribi & Hasler, de Berthoud (Emmental), ainsi que Rothacker, de Saint-Imier (Jura bernois), ont présenté une requête à la Confédération Suisse. Celle-ci a été validée par le conseil fédéral le . Il y a cependant eu des résistances contre la construction de la ligne ferroviaire : les protecteurs de l'environnement ont reçu l'appui des transporteurs routiers et des diligences. Le , une nouvelle société a pu voir le jour[4].

Son financement a été des plus difficiles et n'a pu être assuré qu'avec une participation de l'armée suisse. Le planning a été également difficile à tenir et n'a pu se résoudre qu'avec la participation du fabricant de locomotives Brown-Boveri, de Baden (Argovie). La voie ferrée a été conçue dès le début avec une alimentation électrique de 1200 V continus. De même que 3 ponts, 3 tunnels et une galerie pare-avalanches. La construction proprement dite a commencé le Compte tenu de la pente importante (max. 179 ‰), mais également afin d'assurer une interopérabilité avec la ligne de la Furka à Andermatt, c'est le système de crémaillère Abt qui a été choisi. Mais le mauvais temps et la pénurie de main d'œuvre ont retardé l'avancement des travaux. Et après le déclenchement de la Première Guerre mondiale à l'été 1914, le projet était quasiment stoppé avec seulement 50 ouvriers à disposition alors qu'en , le chantier en comptait encore 600. Ce n'est qu'en 1915-1916 que la construction put rapidement reprendre grâce à l'importance stratégique que ce projet revêtait aux yeux des militaires. Le , on procéda au premier roulage d'essai. L'inauguration eut lieu le . Et le premier train roula le selon l'horaire prévu. Initialement, seule la circulation estivale était prévue et subventionnée par la Confédération. Pour faits de guerre, une plus grosse cérémonie ne put avoir lieu. Les coûts de construction avaient considérablement dépassé la prévision. Une banque d'Uri qui avait participé au financement déposa même son bilan. Après l'armistice, les transports militaires cessèrent quasiment d'approvisionner les positions du Réduit national d'Andermatt et du Saint-Gothard. La compagnie ferroviaire se trouva alors en grande difficulté financière. À l'automne 1919, l'hiver se déclara précocement et entraîna des coûts de fonctionnement élevés. Le trafic dut être complètement suspendu le  : les finances étaient à sec et l'État fédéral refusait de subventionner les circulations hivernales[5].

La Poste suisse permit au trafic hivernal de survivre en mettant en œuvre et en facturant le transport de courrier, de matériel et de personnes[4] pour ainsi dire, en louant la voie et le train.

Le , le Conseil fédéral a validé une modification de la concession : la desserte pouvait désormais s'étaler sur toute l'année. Et les subventions accordées également pour toute l'année. Ainsi, l'année 1926 verra pour la première fois une offre de service sans interruption. Depuis 1925, la correspondance était assurée avec la Furka-Oberalp. Le , l'alimentation passe en courant alternatif 11 kV 16,7 Hz ~ afin d'être compatible avec elle. La motorisation des locomotives a été adaptée en conséquence et le service assuré sans discontinuité. Ainsi la SchB devenait techniquement compatible tant avec la Furka-Oberalp qu'avec les chemins de fer rhétiques (RhB).

Malgré le service tout au long de l’année, la ligne n’a jamais réalisé de gros bénéfices et a été plusieurs fois en difficulté. Lorsque la route des gorges de la Schöllenen a été agrandie en 1956 et que le trafic privé a augmenté de plus en plus, la compagnie est finalement tombée dans le rouge. Le , la Schöllenenbahn AG fusionna avec la Furka-Oberalp Bahn (FO). La Schöllenenbahn AG a été radiée du registre du commerce le .

Accidents[modifier | modifier le code]

Accident du 1er septembre 2016.

En , un violent orage a détruit les galeries pare-avalanches et raviné les voies. Certaines parties de l'itinéraire étaient couvertes de débris et de boue. Le service a dû être interrompu temporairement et l'ensemble du parcours entièrement rénové. Cela n'a pu se faire qu'avec l'appui des finances fédérales. Les galeries ont été considérablement élargies.

Depuis , l'itinéraire est continuellement rénové. Des structures supplémentaires de protection contre les avalanches sont en cours de construction.

Le , un accident est survenu : un train de la ligne Disentis-Zermatt a été aiguillée avec quatre voitures de voyageurs sur la voie beaucoup trop raide de la Schöllenenbahn à la suite d'une erreur de signalisation.

Le , il y eut un accident similaire. Trente personnes ont été blessées[6].

Matériel roulant[modifier | modifier le code]

La Schöllenenbahn utilisait des locomotives électriques à deux essieux et à crémaillère fabriquées par les sociétés SLM et BBC. Les quatre locomotives utilisées avaient la désignation SchB HGe 2/2 (de). À l'origine, elles fonctionnaient sous une tension continue de 1200 volts =.

En 1941, elles ont été converties en courant alternatif 11 kV 16,7 Hz ~. La dernière de ces quatre locomotives a été mise au rebut en 1985. Avant cette conversion, les locomotives ne fonctionnaient, sur le tronçon à crémaillère, qu'à 9 km/h. Après la conversion, elles pouvaient les parcourir plus rapidement, à 20 km/h. Les véhicules étaient de couleur crème en haut et gris bleu en bas. Après la fusion, ils ont été repeints en rouge foncé, de la couleur de la FO. En 1941, après l'électrification du chemin de fer Furka-Oberalp et le changement de l'exploitation électrique en courant alternatif, des locomotives et des wagons de cette compagnie ont également été utilisés. Les locomotives et les voitures ont été rachetées ensemble. Ainsi, des automotrices FO BCFhe 2/4 (de) fabriquées par la société SLM et motorisées par BBC ont pu être exploitées. Elles ont été mises au rebut à partir de 1993.

Aujourd'hui (2019), les voitures de la Matterhorn-Gotthard Bahn empruntent cette ligne. L'engin moteur est toujours à l'extrémité aval du train, et une voiture-pilote à l'extrémité amont.

Exploitation[modifier | modifier le code]

Aujourd'hui, la Schöllenenbahn propose des navettes cadencées à l'heure et est totalement intégrée dans les horaires des CFF et de la MGB.

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

(de) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en allemand intitulé « Schöllenenbahn » (voir la liste des auteurs).

Références[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]