Saraqeb — Wikipédia

Saraqeb
Administration
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
gouvernorat Idlib
Démographie
Population 32 495 hab. (2004)
Géographie
Coordonnées 35° 51′ 52″ nord, 36° 48′ 21″ est
Altitude 370 m
Divers
Site(s) touristique(s) Ebla
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Syrie
Voir sur la carte administrative de Syrie
Saraqeb

Saraqeb (en arabe : سراقب, Sarāqib?) également orthographié Saraqib, ou Sarāqib selon la norme DIN 31635) est une ville dans le nord-ouest de la Syrie, rattachée administrativement au gouvernorat d'Idleb et située à l'ouest de la ville du même nom. Son altitude est 370 mètres. Le site antique d'Ebla est situé à cinq kilomètres au sud de la ville[1].

Selon le recensement de 2004, la ville comptait 32 495 habitants. La ville est le centre d'un Nahié comprenant 24 localités, avec une population totale de 88 076 en 2004[2]. Ses habitants sont majoritairement musulmans sunnites[3].

Elle ne doit pas être confondue avec le village portant le même nom et situé dans la même province.

Histoire[modifier | modifier le code]

Une grande communauté Nawar habitait à Saraqeb au cours de la période ottomane[4]. Saraqeb est connue pour son coton et sa broderie[5]. Le , l'ancien président égyptien Gamal Abdel Nasser s'adresse aux habitants de la ville, dans un discours commémorant l'union entre l'Égypte et la Syrie formant la République arabe unie[6].

Guerre civile syrienne[modifier | modifier le code]

Lors de la rébellion au début de la guerre civile en syrie, les premières manifestations contre le gouvernement de Bachar el-Assad débutent le [7]. En , la ville se soulève[8]. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme, les forces de sécurité syriennes ont arrêté plus de 200 personnes, soupçonnées de s'opposer au gouvernement après leur intervention du [9].

L'Armée syrienne Libre contrôle totalement la ville à la suite de combats le . Saraqeb occupe une situation stratégique, étant à l'intersection des routes vers Alep, Damas et Lattaquié[10].

Le 29 avril 2013, une attaque aérienne au sarin tue une femme et fait 10 blessés, tous civils[11],[12].

Le 2 août 2016, l'Observatoire syrien des droits de l'homme fait état de 24 cas de suffocation dans la ville de Saraqeb[13].

Le , Ahrar al-Cham prend le contrôle de Saraqeb et évince Jabhat Fatah al-Cham[14].

Le , la population de Saraqeb participe pour la première fois à des élections, afin d'élire les nouveaux membres du conseil local[15]. Environ 2 500 personnes, dont un quart de femmes, se rendent aux urnes ; soit un taux de participation de 55 %[15]. Les djihadistes du Hayat Tahrir al-Cham pénètrent le lendemain dans la ville, arrachent le drapeau de l'opposition syrienne et tuent un journaliste[15].

Le , Hayat Tahrir al-Cham prend la ville et expulse Ahrar al-Cham[16]. Des milliers de personnes sortent alors dans la rue pour réclamer leur départ[15].

Le , les djihadistes se retirent[15]. La ville est alors tenue par le Front des révolutionnaires et la police locale[15].

En septembre 2017, la ville est bombardée dans le cadre d'une offensive loyaliste, appuyée par l'aviation russe à Idlib et à Hama[17].

Le , une attaque au chlore au moyen d'hélicoptères ou d'avions sur Saraqeb fait 10 morts et 5 blessés par asphyxie[18].

L'armée syrienne entre dans la ville de Saraqeb le [19] et la reprend entièrement le [20]. La ville est ensuite reprise par les rebelles le [21]. La ville est à nouveau reprise par l'armée syrienne le [22].

Sport[modifier | modifier le code]

Le club de football local, fondé en 1980, joue en deuxième division.

Personnalités[modifier | modifier le code]

  • Roman Filipov (1984-2018), pilote militaire russe mort à Saraqeb.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Gockel et Bruns 1998, p. 87
  2. (en) « Syrian Arab Republic - Population Statiscs », (consulté le ) Ligne 3234 du tableau.
  3. Oweis, Khaled Yacoub. Syrian opposition won't talk to officials linked to crackdown, Reuters, 15 February 2013.
  4. Berland 2004, p. 73
  5. Shoup 2008, p. 96
  6. Information Department 1960, p. 65
  7. Benjamin Barthe, Laure Stephan, Cécile Hennion, Madjid Zerrouky et Allan Kaval, A Idlib, l’épilogue de l’insurrection syrienne, Le Monde, 14 septembre 2018.
  8. Filiu, p. 169.
  9. Tensions ripple in Syria as U.S., Turkey address crisis. CNN, 11 August 2011.
  10. Syrian Observatory for Human Rights, 2 November 2012.
  11. René Backmann, « Comment Bachar al-Assad a gazé son peuple: les plans secrets et les preuves », sur Mediapart, (consulté le )
  12. « Damas est responsable de l'attaque chimique, selon l'enquête française », sur LEFIGARO (consulté le )
  13. « Attaques chimiques en Syrie : histoire d'un massacre de masse », sur LEFIGARO (consulté le )
  14. Lawrence1918x, « Reports that Ahrar is now in full control of Saraqib - a very strategic place in Idlib CS since it used to supply S Aleppo and Hama. », sur Twitter,
  15. a b c d e et f Delphine Minoui, Syrie : au cœur de la province d'Idlib, un fragile îlot de résistance, Le Figaro, 27 juillet 2017.
  16. « Al-Qaeda wins the upper hand in Idlib as jihadist groups unleash hell upon one another », AMN - Al-Masdar News | المصدر نيوز,‎ (lire en ligne, consulté le )
  17. Suleiman Al-Khalidi Russia, Syria intensify bombing of rebel-held Idlib, witnesses say, Reuters, 24 September 2017
  18. « Bombardements du régime en Syrie: des civils souffrent d'asphyxie, 10 morts », sur www.romandie.com (consulté le )
  19. Syrie: les forces du régime pénètrent dans la ville stratégique de Saraqeb, AFP, 5 février 2020.
  20. L'armée syrienne reprend une ville stratégique dans la province d'Idleb, AFP, 8 février 2020.
  21. Syrie: combats près d'une ville clé reprise par les rebelles, Le Figaro avec AFP, 27 février 2020.
  22. « Guerre en Syrie : l'armée syrienne reprend la ville de Saraqeb des forces rebelles et turques », sur France24.com, (consulté le )

Bibliographie[modifier | modifier le code]