Santé sexuelle — Wikipédia

Évènement de sensibilisation au SIDA en Angola

La santé sexuelle est un concept proche de celui de santé reproductive.

Il a été établi par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans les années 1972-1975 [1], recouvrant selon cette organisation trois points fondamentaux[2] :

  • une capacité de jouir et de contrôler le comportement sexuel et reproductif en accord avec l'éthique personnelle et sociale ;
  • une délivrance de la peur, de la honte, de la culpabilisation, des fausses croyances et des autres facteurs psychologiques pouvant inhiber la réponse sexuelle et interférer sur les relations sexuelles ;
  • la santé reproductive, nécessitant une absence de troubles, de dysfonctions organiques, de maladies ou d'insuffisances susceptibles d'interférer avec la fonction sexuelle et reproductive.

Ces trois points fondamentaux doivent être compris, selon l'OMS, comme étant des droits de l'individu et des devoirs de la société à leur égard.

Origine du concept[modifier | modifier le code]

L'expression santé sexuelle était déjà utilisée en 1820 et son usage s'est étendu à partir des années 1950 pour se généraliser à la fin du XXe siècle[3].

L'origine de ce concept provient, d'une part, de la définition par l'OMS du concept de la santé en 1946, et, d'autre part, de l'apparition du fait de la contraception orale d'une sexualité récréative séparé de la reproduction, et, surtout, de la révolution sexuelle des années 60.

La libéralisation des mœurs ainsi que des problèmes de santé publique, en particulier le SIDA, ont fait prendre conscience de l'importance de la santé sexuelle, et des comportements et des attitudes qui permettent de la conserver et de l'améliorer.

Les moyens de la santé sexuelle[modifier | modifier le code]

Au niveau individuel[modifier | modifier le code]

La santé sexuelle implique au niveau individuel :

  • Des connaissances objectives sur la sexualité, tant par rapport aux organes génitaux et à la reproduction, que par rapport au plaisir sexuel, aux relations et aux activités sexuelles, ainsi qu'aux états affectifs et amoureux.
  • Des connaissances sur les troubles et les maladies sexuelles (dont les MST), ainsi que sur les moyens de les prévenir et des professionnels de santé à consulter.
  • Une perception claire que la sexualité, le plaisir sexuel et les relations amoureuses sont normales, valorisantes et valorisées (sans être survalorisées[4]).
  • Des capacités sociales et relationnelles, telles l'empathie, le contrôle émotionnel, le contrôle comportemental, la responsabilisation, la maîtrise d'actions prosociales, de gestion des conflits et de coopération, un discours autocentré (langage "je"), le respect d'autrui, etc.

Au niveau institutionnel[modifier | modifier le code]

Les moyens actuels de la santé sexuelle concernent essentiellement trois niveaux :

  • L'information : information de base, destinée à l'ensemble de la population, sur l'anatomie, la physiologie et la psychologie de la sexualité (c'est le niveau de l'information et de l'éducation sexuelle).
  • Le conseil (counseling) : c'est le niveau d'intervention de tous les professionnels non thérapeutes qui sont en contact avec des personnes pouvant avoir des difficultés sexuelles.
  • La thérapie : c'est le niveau de la prise en charge des troubles, avec des thérapies appropriées, par des médecins spécialisés ou des psychologues thérapeutes.

Néanmoins on observe, en raison de la nature particulière de la sexualité dans les sociétés occidentales, une forte réticence à développer l'éducation sexuelle ainsi qu'un manque de moyens et de formation des professionnels de la santé aux problèmes spécifiques de la sexualité.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « who.int/topics/sexual_health/f… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  2. ABRAHAM G, PASINI W. Introduction à la sexologie médicale. Payot 1974, p.100.
  3. Meyer Jérômine (2021). Vie sexuelle des étudiants de Strasbourg en 2021 : Comportements, éducation sexuelle et violences Thèse ; Université de Strasbourg.
  4. Gilles Trudel et Sylvie Aubin, La baisse du désir sexuel : méthodes d'évaluation et de traitement, Paris, Masson, (réimpr. 2003), 233 p. (ISBN 2-294-00999-1, lire en ligne), Variables environnementales et désir sexuel, chap. 3, p. 51

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]