Samara — Wikipédia

Samara
(ru) Самара
Blason de Samara
Héraldique
Drapeau de Samara
Drapeau
Samara
Administration
Pays Drapeau de la Russie Russie
Région économique Volga
District fédéral Volga
Sujet fédéral Drapeau de l'oblast de Samara Oblast de Samara
Maire Dmitri Azarov (ru)
Code postal 443000 – 443125
Code OKATO 36401
Indicatif +7 846
Démographie
Gentilé Samarien, Samarienne[1]
Population 1 169 719 hab. (2017)
Densité 2 510 hab./km2
Géographie
Coordonnées 53° 12′ nord, 50° 11′ est
Superficie 46 600 ha = 466 km2
Fuseau horaire UTC+04:00
Cours d'eau Volga, Samara
Divers
Fondation 1586
Statut Ville depuis 1688
Ancien(s) nom(s) Kouïbychev (1935-1990)
Localisation
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Samara
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Samara
Liens
Site web Site officiel

Samara (en russe : Самара) (entre 1935 et 1991 Kouïbychev) est une ville de Russie et la capitale administrative de l'oblast de Samara. Sa population s'élève à 1 169 719 (2017), ce qui en fait la neuvième ville de Russie. Elle fut initialement une forteresse édifiée en 1586 à la suite de la conquête du khanat de Kazan. Ses habitants sont appelés les Samariens.

Située au confluent de la Volga et de la Samara, elle s'est développée par la suite comme nœud ferroviaire. La décentralisation d'usines moscovites durant la Seconde Guerre mondiale, la proximité de gisements de pétrole ont suscité l'installation d'entreprises d'industrie chimique et de constructions mécaniques (aérospatiale) qui ont joué un rôle moteur dans sa croissance.

Géographie[modifier | modifier le code]

Position[modifier | modifier le code]

Samara est située dans le Sud-Est de la Russie européenne, à 862 km vol d'oiseau à l'est-sud-est de Moscou et à 167 km de la frontière avec le Kazakhstan située au sud-sud-est. Samara est construite sur la rive gauche de la Volga, principal fleuve de la Russie européenne. La ville occupe un triangle d'environ 15 kilomètres de côté délimité par la rive gauche de la Volga à l'ouest et par le fleuve Samara au sud. Samara est entourée par plusieurs villes satellites : Novokouïbychevsk, Syzran, Tchapaïevsk, Togliatti qui forment une conglomération. Elle fait partie d'un chapelet de villes atteignant le million d'habitants construites sur les rives du cours moyen de la Volga : Nijni Novgorod (529 km à vol d'oiseau) au nord-ouest, Kazan (298 km) et Oulianovsk (environ 170 km) au nord, Saratov (environ 350 km) au sud-est et Volgograd (environ 500 km) au sud-sud-est.

Géologie et hydrographie[modifier | modifier le code]

La ville est située à l'extrémité orientale d'une boucle presque fermée que la Volga est obligée de décrire pour contourner les monts Jigouli qui font obstacle à sa progression vers le sud et qui résultent d'un pli faillé transversal[2]. Au niveau de Samara, la Volga se situe immédiatement en aval de la partie le plus large de son bassin. Son débit naturel très irrégulier atteint en période de crue (à la fonte des neiges) un débit particulièrement élevé (maximum relevé de 60 000 m³). Le fleuve a été aménagé de bout en bout pour réguler le débit, le rendre navigable durant la période des basses eaux et permettre d'irriguer de grandes surfaces de terre. Tout au long de la Volga des barrages ont été construits pour stocker l'eau dans des lacs réservoirs de très grande surface du fait de la pente très faible du fleuve. Le fleuve n'est navigable que durant la moitié de l'année car il est pris par les glaces durant plusieurs mois.

Climat[modifier | modifier le code]

Le climat de Samara est de type continental humide (Dfb selon la classification de Köppen), caractérisé par de forts contrastes thermiques entre l'hiver et l'été. La neige recouvre le sol en moyenne 146 jours par an entre fin octobre et début avril. La hauteur de neige peut atteindre 91 cm au milieu de l'hiver. Le total annuel moyen des précipitations atteint 567 mm.

  • Température record la plus froide : −43,0 °C ()
  • Température record la plus chaude : 39,0 °C ()
  • Nombre moyen de jours avec de la neige dans l'année : 116
  • Nombre moyen de jours de pluie dans l'année : 117
  • Nombre moyen de jours avec de l'orage dans l'année : 27
  • Nombre moyen de jours avec du blizzard dans l'année : 21
Relevé météorologique de Samara
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) −14,2 −13,8 −7,6 2,7 9,6 14,3 16 13,8 8,7 2 −5,2 −11,1 1,3
Température moyenne (°C) −11,1 −10,4 −4,1 6,9 14,8 19,4 20,9 18,6 12,9 5,1 −2,9 −8,2 5,2
Température maximale moyenne (°C) −7,8 −6,6 −0,3 11,8 20,6 25 26,3 24,3 18,2 8,9 −0,3 −5,3 9,6
Précipitations (mm) 47 41 31 40 36 60 58 53 46 51 51 53 567
Source : Le climat à Samara (en °C et mm, moyenne mensuelles) Pogoda.ru.net


La Volga prise dans les glaces photographiée depuis les quais du centre-ville de Samara.

Histoire[modifier | modifier le code]

Préhistoire[modifier | modifier le code]

La région de Samara est considérée comme le foyer originel des Indo-Européens d'après l'Hypothèse kourgane.

Khanat bulgare de la Volga[modifier | modifier le code]

Le khan Koubrat dirigeant des Proto-Bulgares turcophones de la steppe pontique parlant une langue oghoure crée vers 630 un état éphémère, la Grande Bulgarie, dont le vaste territoire s'étend sur les cours aval du Don, du Dniepr et de la Volga entre la mer d'Azov et la Mer Caspienne. À sa mort, les dissensions entre ses héritiers entrainent l'éclatement de l'état. Kotrag (en), un des cinq fils de Koubrat, entraine une partie des bulgares vers le nord où il fonde le Khanat bulgare de la Volga, au confluent de la Kama et de la Volga. Le territoire occupé comprend l'emplacement actuel de Samara et la capitale Bolgar est située à environ 200 kilomètres de cette ville. L'Islam devint religion d'État quand le khan Almuch se convertit en 922. À partir du tournant du millénaire, le khanat entre en conflit avec les principautés russes de la Rus de Kiev situées sur sa frontière occidentale.

Occupation mongole[modifier | modifier le code]

En , une avant-garde de l'armée mongole de Gengis Khan sous le commandement de Subötaï et Djebé, entre dans la Bulgarie de la Volga, près de Samara, mais est défaite à la bataille de Kernek (en). Les Mongols reviennent en 1229 et vainquent les Bulgares. Quelques années plus tard, en 1232, la cavalerie mongole occupe la partie sud de la Bachkirie et le sud de la Bulgarie de la Volga. En 1236, les forces mongoles dirigées par Batu assiègent et s'emparent de la capitale et du pays tout entier. Selon certains historiens, plus de 80 % de la population du pays est tuée pendant l'invasion et la population rurale restante est contrainte de quitter les steppes. Les mongols s'installent définitivement dans la région créant un état baptisé la Horde d'or qui s'étend de l'Oural aux portes de l'Europe occidentale. Ils installent leur capitale Saraï sur le cours aval de la Volga. La Bulgarie de la Volga est divisée en plusieurs principautés autonomes vassales de la Horde d'or. En 1367, les négociants italiens mentionnent l'existence d'un village de Samar sur l'emplacement de la ville.

Khanat de Kazan : création et chute[modifier | modifier le code]

Les principautés russes devenues vassales de la Horde d'Or tentent progressivement de reprendre leur autonomie à compter de 1370 sous la conduite de la Grande-principauté de Moscou et ils y parviennent temporairement après avoir vaincu les mongols à la bataille de Koulikovo. Le territoire de la Horde d'or commence à se morceler à partir de 1430 avec la création du Khanat de Crimée puis celle du khanat de Kazan en 1438 et enfin celle du khanat d'Astrakhan entre la Volga, le Don, le Kouban et le Terek en 1466. Le khanat de Kazan, qui comprend la région de Samara au niveau de sa limite méridionale, entretient des relations tumultueuses avec les principautés russes. Des raids partis du khanat vont régulièrement piller celles-ci et capturent des esclaves. La Russie monte progressivement en puissance en unifiant toutes les principautés russes et en reculant ses frontières vers l'est. En 1552, le tsar Ivan le Terrible prend Kazan. En 1586, une forteresse est construite à l'emplacement de Samara et une garnison y est installée[3].

XVIIe siècle au XIXe siècle[modifier | modifier le code]

Samara vers 1904.

Mais, pendant deux siècles encore, cette région eut mauvaise réputation. Les méandres du fleuve et les vallées servaient d'abri aux pirates qui attaquaient les bateaux de négociants. Cette région fut le théâtre de révoltes dirigées par Stépane Razine (1670-1671) et Yéméliane Pougatchev (1773-1775). Des armées de Cosaques et de paysans échappés du servage s'emparent des villes situées sur le cours de la Volga et prennent le contrôle d'importants territoires. Les troupes du tsar écrasèrent difficilement les émeutiers. Razine et Pougatchev sont exécutés à Moscou. À partir de la fin du XVIIIe siècle, les "Jigouli" cessent de représenter une menace pour la sécurité des voyageurs. En 1851, Samara devient la capitale du gouvernement de Samara. À partir de la fin du XIXe siècle, elle devient un des plus grands centres russes de collecte et de transport des céréales.

XXe siècle[modifier | modifier le code]

Samara devient un port important le long de la Volga, artère fluviale majeure pour le transport en Russie, et nœud de communication à l'intersection de la voie ferrée Moscou-Tcheliabinsk. Elle doit faire face à des mouvements d'agitation pendant et après la révolution de 1905 (assassinat du gouverneur Ivan Blok à l'été 1906). Pendant la guerre civile russe, Samara est prise par les bolcheviks fin 1917; puis, en , par leurs ennemis socialistes-révolutionnaires (aidés de légionnaires tchèques) qui y forment le Komutch. Samara est rebaptisée de 1935 à 1991 Kouïbychev, du nom de Valerian Kouïbychev, héros de la Révolution.

Seconde Guerre mondiale : installation des usines de construction aéronautique[modifier | modifier le code]

La deuxième naissance de Samara est liée à l'invasion de l'Union soviétique par l'Allemagne. Sous la menace des troupes allemandes progressant rapidement sur le territoire soviétique, de nombreuses usines d'armement sont démontées et évacuées hors de portée des bombardiers germaniques dans les villes situées à l'arrière. Parmi celles-ci figurent deux usines de construction aéronautique l'une de Voronej l'autre de Moscou qui sont réinstallées avec leur personnel à Samara et qui seront à l'origine de la future « spécialisation » de l'industrie de la ville. L'Usine d'Aviation d'État no 1, qui était située à Moscou et qui produisait des avions et des dirigeables pour le complexe militaro-industriel soviétique depuis les années 1920 fabrique durant la Seconde Guerre mondiale, de 1941 à 1945, 11 000 Iliouchine Il-2 Sturmovik, l'un des meilleurs avions d'attaque au sol de cette époque. Elle s'engagea ensuite dans la production de chasseurs à réaction MiG-9 et MiG-15 ainsi que de bombardiers à réaction Il-28 et Tu-16.

En , Staline donne l'ordre de transférer à Samara/Kouïbychev le gouvernement de l’Union soviétique, l'appareil du Comité central du parti bolchevik et les ambassades. Il est également prévu que Staline s'y installe. En quelques mois, est construit pour Staline un bunker — un abri souterrain — profond de 37 mètres, qui existe encore. Samara accueille des établissements culturels de Moscou, y compris le Théâtre Bolchoï. C'est en qu'est créée au théâtre d'opéra et de ballet la célèbre symphonie nº 7 de Chostakovitch (dédiée à Léningrad assiégée). Le musicien dirige en personne la première de son œuvre.

Développement après guerre[modifier | modifier le code]

Moteurs de fusée Soyouz en cours d'assemblage dans l'usine Progress en mai 2014.
Samara dispose d'une longue plage avec une promenade aménagée le long de la Volga.

La Volga, qui depuis la création de Samara constitue un axe de circulation important est caractérisé par un débit très irrégulier. Alimentée principalement par la fonte des neiges et des glaces, la moitié du volume d'eau s'écoule durant les mois de mai et juin. Les responsables de l'Union Soviétique lancent avant la Seconde Guerre mondiale un plan d'aménagement du fleuve qui comprend la construction d'une série de barrages tout au long de son cours destinés à retenir une partie des eaux en période de crues et à les restituer durant les périodes de bas étiage (de l'été à l'hiver). L'objectif est d'en faire une voie navigable pour des navires de grand gabarit, de produire de l'électricité et d'irriguer les terres situées en aval de Samara qui subissent une pluviométrie faible ou quasi nulle. Le barrage de Samara construit environ 50 kilomètres en amont de la ville entre 1950 et 1957 est un des plus grands barrages sur la Volga, produisant 11000 gigawatts par an. Le réservoir de Kouïbychev créé par le barrage est une véritable mer intérieure d'une superficie de 6450 km². Le bilan de ces aménagements est mitigé car si la production d'électricité et l'amélioration des conditions de navigation sont au rendez-vous, les aménagements agricoles ne produisent pas les résultats escomptés et le bilan écologique et humain est particulièrement négatif[4].

Quand l'Union soviétique décide de construire une très grande usine de production de voitures particulières, une ville à 100 km de Samara fut choisie et baptisée Togliatti du nom de Palmiro Togliatti, chef historique du Parti communiste italien. En effet, cette usine, qui produit la gamme Lada, repose sur un transfert technologique de la société italienne (Fiat). C'est pourquoi un modèle de cette gamme a porté le nom de « Lada Samara », un autre le nom de « Jigouli », que sont les collines qui occupent l'autre bord de la Volga face à Togliatti et que l'on rejoint par la route du barrage de Kouïbychev.

En 1957, est décidée la fabrication en série de la fusée R-7 Semiorka, développée par l'OKB-1 (le Bureau d'études expérimental no 1), dirigé par l'ingénieur Sergueï Korolev. Le R-7 Semiorka était conçu comme un missile balistique intercontinental (ICBM). L'usine d'Aviation no 1 fut réunie à l'Usine de moteurs no 24, contiguë. En une dizaine de mois, l'usine fut reconstruite et le personnel envoyé en formation auprès de l'OKB-1 et de l'Usine no 88, à Moscou. La fabrication des R-7 commença en 1958 à Kouibychev et le premier test réussi eut lieu au centre d'essai de Baïkonour le . L'usine se consacra alors à la production en série des missiles R-7 et R-7A. Certains missiles R-7 et R-7A étaient ensuite reconvertis en lanceurs spatiaux dans l'Usine no 88. C'est l'usine Progress qui fabrique le lanceur qui mit Youri Gagarine en orbite en 1961. Une statue du cosmonaute a été édifiée sur les berges de la Volga pour commémorer cet événement. En 1965, l'Usine d'Aviation no 1 est rattachée au Ministère des constructions mécaniques générale et prit le nom de Progress. L'usine abandonne la fabrication de missiles balistiques intercontinentaux pour se consacrer entièrement à la construction d'une famille de lanceurs spatiaux dérivés du R-7. Au total, 1600 lanceurs furent construits par l'usine Progress en 35 ans :

Depuis la dissolution de l'Union soviétique[modifier | modifier le code]

L'industrie liée à l'armement, à l'aéronautique et au spatial est touchée de plein fouet par la dislocation de l'Union soviétique. Plusieurs facteurs se conjuguent pour réduire ses commandes : crise économique, réduction de la taille du budget liée à celle du pays, diminution de la part de budget consacré à l'armement, désorganisation liée à la dispersion des fournisseurs dans des pays ayant pris leur autonomie, etc. . En 1994, l'usine Progress est rattachée à l'Agence spatiale russe. Le nombre des fusées Soyouz commandées diminue fortement et l'usine doit diversifier sa production en se spécialisant dans la fabrication de seringues jetables.

Samara a accueilli le 19e sommet Union européenne-Russie (17 au ). Ce sommet s'est soldé par un échec car les sujets de discorde entre la Russie et l'Union européenne sont nombreux[5]. En 2018, la ville de Samara est l’une des villes hôtes de la Coupe du Monde de football.

Lors de la guerre russo-ukrainienne de 2022, un bombardement ukrainien sur Makiivka le , 4 minutes avant le changement d'année, a causé la mort de plusieurs soldats issus de Samara, ce qui a causé une manifestation à Samara le , un événement très rare dans le contexte de l'époque[6].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Divisions administratives[modifier | modifier le code]

Vue panoramique sur le raïon d'Octobre.

Samara est divisée en 9 raïons ou arrondissements urbains :

  1. Raïon de Kouïbychev (87 647 habitants en 2014) : situé au sud de la ville sur la rive gauche de la Samara, il est divisé en 5 micro-raïons, et en plusieurs bourgades.
  2. Raïon de Samara (30 910 habitants) : c'est le centre-ville situé au sud-ouest, avec la rue de Léningrad (surnommée « l'Arbat »[7] de Samara, la place de la Révolution et la place Khlebnaïa (ou la place du Pain) nommée ainsi en raison du commerce de pain et de céréales qui s'y faisait autrefois, et la chapelle Saint-Alexis.
  3. Raïon de Lénine (65 073 habitants) : c'est le centre-ville historique et culturel de la ville, avec ses anciennes artères commerçantes bordées d'hôtels particuliers ou de vieilles maisons de bois. On y trouve la place Kouïbychev, l'une des places les plus étendues d'Europe (17,4 ha), le monument de la Gloire, symbole de la ville, et le jardin Stroukov.
  4. Raïon du Chemin de fer (Jeleznodorojny raïon) (120 345 habitants) : c'est ici que se trouve la gare centrale et treize des plus importantes usines de la ville.
  5. Raïon d'Octobre (Oktiabrski raïon) (120 345 habitants) : ce quartier comporte un certain nombre de musées et d'établissements d'enseignement, et le jardin botanique de l'université de Samara (40 ha).
  6. Raïon du Soviet (Sovietski raïon) (179 972 habitants) : il était situé à la campagne avant-guerre. Il comporte maintenant des universités et des parcs.
  7. Raïon Industriel (Prom'chlenny raïon) 276 540 habitants) : il est situé au nord-est de la ville et comprend le parc Youri-Gagarine.
  8. Raïon de Kirov (87 647 habitants) : c'est le plus grand district de la ville avec son aéroport no 2 et quinze micro-raïons.
  9. Raïon de Krasnaïa Glinka (ou de l'Argile rouge) (86 457 habitants) : il est situé le plus au nord et est recouvert de parcs naturels et de villages pittoresques.

Jumelages[modifier | modifier le code]

Économie[modifier | modifier le code]

Atelier n° 4 du constructeur JSC Kuznetsov.

La ville se trouve au cœur d'un important complexe pétrochimique, hydroélectrique et industriel (constructions mécaniques).

Les principaux établissements installés à Samara sont :

  • Le Centre spatial de Samara regroupe Le bureau d'études TsSKB et l'usine Progress qui fabrique les lanceurs Soyouz, principale fusée spatiale russe. Le Centre qui employait environ 28 000 personnes avant l'éclatement de l'Union soviétiquemais était réduit à 9000 au tournant du siècle.
  • JSC Kouznetzov fabrique les moteurs de la fusée Soyouz et assure la maintenance des moteurs de l'aviation militaire russe. Il produit également des groupes de puissance.
  • Aviakor constructeur des avions Tupolev 24000 emplois à l'époque de l'Union soviétique mais qui peine à se reconvertir
  • Usine du constructeur aéronautique Mig également touché par la disparition des commandes
  • Fonderies d'aluminium et d'acier
  • Plusieurs usines de fabrication de roulements à billes
  • Raffinerie de pétrole
  • Constructeurs de pièces détachées automobiles
  • Fabricants de machines outils
  • Fabricants de câbles pour télécommunications

Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Réseau routier[modifier | modifier le code]

La 36K-141 peu avant la ceinture périphérique en direction du centre.

La ville est reliée à Moscou distante d'environ 1050 kilomètres par la route fédérale M5 (appelée également autoroute de l'Oural) qui se prolonge jusqu'à Tcheliabinsk et Iekaterinbourg, la M5 passant au nord de la ville. Au sud, la ville est le départ de la route fédérale A300 vers le Kazakhstan. De plus, la ville dispose d'un contournement routier (le début de la R229), reliant toutes les routes principales partant ou desservant Samara, avec la M5 comme extrémité nord. Depuis ce périphérique partent aussi la 36K-851vers Otradny, une branche de la M5 vers Orenbourg et la suite de la R229 vers Balakovo et Saratov.

Réseau ferroviaire[modifier | modifier le code]

Une quarantaine de trains intercités quittent ou arrivent quotidiennement dans la gare principale de Samara située dans le centre-ville et hébergée dans un ensemble immobilier construit en 2001 de 101 mètres de haut. Une des destinations principales est Moscou. Le temps de trajet pour cette destination est de 13 à 16 heures. Le voyage jusqu'à Saint-Petersbourg prend environ 30 heures[8]. Des trains de banlieue desservent également les différents quartiers de la ville ainsi que les agglomérations périphériques.

Transports en commun[modifier | modifier le code]

métro de Samara.

La ville dispose d'une large panoplie de systèmes de transports en commun : métro lourd, tramways, trolleybus, bus, bateaux passagers, train de banlieue[9]. Le métro inauguré en 1987 est constitué d'une ligne unique de 12,7 km qui comprend 10 stations. Le réseau de tramways a été créé en 1915. Il comprend 23 lignes et 67 kilomètres de voies. C'est le principal moyen de transport en commun (part de marché de 42 %)[10].

Transports en commun (chiffres 2011)[10]
Mode de transport Nombre de lignes Arrêts Nbre passagers/jour
Milliers
Nbre passagers/an
Millions
Part de marché
Tramway 22 216,5 78,4 42,7 %
Métro 1 9 42,3 15,4 8,4 %
Trolleybus 14 76,5 27,6 15 %
Bus 48 171,3 62 25,9 %
Taxis collectifs 160 8 %

Aéroport[modifier | modifier le code]

L'aéroport international Kouroumotch situé au nord de Samara relie celle-ci par des vols réguliers avec les principales villes de Russie en particulier Moscou et Saint-Petersbourg. Le trafic était en 2016 supérieur à 2 millions de passagers.

Ports fluviaux[modifier | modifier le code]

Port fluvial passager.

La Volga est utilisée à la fois pour le trafic de marchandises et le transport de voyageurs lorsqu'elle n'est pas prise par les glaces. Les installations portuaires pour les voyageurs consistent en un quai long de 605 mètres situé sur la rive gauche de la Volga qui dispose de postes d'amarrage pour 6 navires. Des petits ferrys assurent plusieurs fois par jour une desserte des agglomérations situées en amont et en aval de Samara jusqu'à Togliatti (72 km) pour l'amont[11].

Le port de commerce est utilisé pour le transport de céréales, de matériaux de construction et de produits pétroliers.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

La situation démographique de Samara s'est fortement dégradée au cours des années 1990. Alors qu'en 1990, les taux de natalité et de mortalité étaient sensiblement égaux (respectivement 11 et 11,1 pour mille), la natalité a baissé et la mortalité a fortement augmenté. En 2005, le solde naturel accusait un important déficit de 7,1 pour mille (avec un taux de natalité de 9,4 pour mille et un taux de mortalité de 16,5 pour mille).

Évolution démographique
1811 1840 1856 1897* 1913
4 40013 70024 40089 999106 800
1923 1926* 1931 1939* 1959*
147 000171 952222 300390 488806 356
1970* 1979* 1989* 2002* 2010*
1 044 8491 216 2331 254 4601 157 8801 164 896
2012 2013 2014 2015 2016
1 169 1841 171 5981 172 3481 171 8201 170 910
2017 - - - -
1 169 719----
(Sources : (*) ou estimations de la population[12])

Nationalités[modifier | modifier le code]

Au recensement de 2002, les différentes nationalités [13] se répartissaient ainsi :

Religion[modifier | modifier le code]

L'église Sainte-Tatiana en hiver
Vue de l'église luthérienne Saint-Georges dans le centre historique de Samara

Samara regroupe plusieurs groupes confessionnels. Le plus important est l'orthodoxie russe avec ses églises colorées et ses monastères, mais il y a aussi des églises de Vieux-Croyants, des églises catholiques ou luthériennes, des mosquées, une synagogue et, apparues récemment, des maisons de prières pour les communautés baptistes et pentecôtistes, financées par les États-Unis.

  • Orthodoxie : La première église fut construite au XVIe siècle, lorsque l'endroit fut fortifié. Il y avait 7 églises en 1787 et déjà 46 à la fin du XIXe siècle. Un peu avant le milieu du XIXe siècle, les Vieux-Croyants locaux s'unirent à l'Église orthodoxe synodale, en conservant leurs rites. Ces « traditionalistes » orthodoxes construisirent deux magnifiques églises. Les églises orthodoxes, dont beaucoup disparurent ou souffrirent, lors de la persécution athée du régime communiste, font aujourd'hui l'ornement de la ville. L'Église Saints-Pierre-et-Paul a été construite en 1865 ; l'église Saint-Michel-Archange, construite en 1915, est fermée en 1929 et attribuée jusqu'en 1991 à diverses organisations ; elle est rendue à la communauté orthodoxe, reconsacrée en 1992 et restaurée[14]. La cathédrale Saints-Cyrille-et-Méthode, la plus récente, a été ouverte au culte en 2001.
  • Catholicisme : La plus ancienne paroisse catholique de la ville est celle de l'église du Sacré-Cœur.
  • Luthéranisme : L'église luthérienne la plus ancienne est la ravissante église néo-gothique de couleur rose Saint-Georges, à l'origine pour la communauté des Allemands de la Volga, construite en 1865.
  • Islam : Les Tatars musulmans s'installèrent dans la région dès le XVIe siècle et leur première mosquée fut construite en 1856. Le conseil municipal permit l'édification d'une seconde mosquée en 1907. Elles furent fermées toutes les deux en 1930. L'une d'elles rouvrit à la fin des années 1960. Une nouvelle mosquée a été construite en 1999, la plus haute d'Europe.
  • Judaïsme : En 1875, la communauté israélite était composée de 30 familles, en 1900 de 1547 personnes. On entreprit de construire une synagogue en 1903. Achevée en 1908, c'était la plus importante de la région de la Volga. Elle ferma en 1929 et fut transformée en maison de la culture, puis en boulangerie industrielle. Elle est à moitié en ruines aujourd'hui.

Éducation et recherche[modifier | modifier le code]

Samara possède 12 établissements d'enseignement supérieur dont les principaux sont :

  • l'université nationale de recherche de Samara (KuAI) ou Université Korolev qui fait partie des meilleures institutions de formation d'ingénieurs de Russie,
  • l'Université d’État de médecine de Samara (SamGMU) qui comprend 8000 étudiants,
  • l'Université technique de l'État de Samara qui regroupait 20000 étudiants en 2009,
  • l'Académie d'état de Samara en sciences sociales et humanités fondée en 1911 qui comprend 11 facultés et dispense 42 cursus de formation différents,
  • l'université d'État de Samara d'architecture et de génie civil,
  • l'université d'État de Samara d'économie,
  • l'académie des chemins de fer de Samara (SSUPS) qui regroupe 10000 étudiants,
  • l'Académie agronomique d'État de Samara,
  • l'Institut d'État de la culture de Samara (SGIC), et
  • l'Institut de médecine militaire de Samara qui a fermé ses portes en 2010.

L'activité des principaux instituts de recherche de la ville est coordonnée par le Centre de recherche de Samara branche de l'Académie des sciences russe ((RAS SamNTs). Ce sont l'Institut d'ingénierie théorique et l'institut du traitement de l'image.

Sports[modifier | modifier le code]

Maquette du stade Cosmos Arena construit pour la Coupe du monde de football de 2018.

La ville abrite le club de football du Krylia Sovetov Samara, qui évolue régulièrement en première division russe.

Samara Arena[modifier | modifier le code]

Samara a été retenue pour accueillir 6 matchs de la Coupe du monde de football de 2018 dont 4 matchs de poule (notamment, un match de la sélection de Russie) et des matchs de ⅛ et de ¼ de finale. Pour les accueillir, la ville a fait construire un nouveau stade d'une capacité de 45 000 places baptisé Samara Arena. Le stade devait initialement être bâti sur une île au sud de Samara. Mais celle-ci étant isolée et sans pont, le coût de l'opération a été critiqué et le projet se réalise finalement au nord-ouest de la ville, dans un quartier résidentiel situé dans la partie la plus élevée de l'agglomération. Le stade se trouve à environ 15 kilomètres de la gare principale de la ville et donc du centre-ville. Sur le plan architectural, le stade a la forme d'une soucoupe volante et d'une étoile. Ce dessin ainsi que le nom donné au stade (cosmos) se veulent un rappel du rôle central joué par la ville dans le programme spatial du pays. La structure du stade est constituée par un dôme métallique de forme ovale et à la partie supérieure pratiquement aplatie qui protège l'ensemble des spectateurs des intempéries en ne laissant une ouverture qu'au-dessus du terrain. Le dôme d'une masse de 13 000 tonnes repose sur des piliers de 21 mètres de haut de forme pyramidale. Le stade a un diamètre de 330 mètres pour une hauteur maximale de 60 mètres.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux culturels[modifier | modifier le code]


Evénements culturels[modifier | modifier le code]

Volontaires du Tom Sawyer Fest à Samara
  • Le Tom Sawyer Fest est un festival de restauration du patrimoine bâti du vieux centre-ville de Samara. Ce festival, aide à la sauvegarde des maisons en bois du centre historique. Lancée en 2015, grâce à l'implication de nombreux bénévoles et professionnels, cette initiative de sauvegarde s'est étendue à une vingtaine d'autres villes de Russie.
  • VolgaFest (ru) est un festival pluridisciplinaire annuel, créé en 2016, qui se tient sur les berges de la Volga.

Produits locaux[modifier | modifier le code]

  • Samara offre une multitude de produits locaux, les glaces SAM-PO, produites depuis 1995 sont un de ces fleurons.
  • Les chocolats de la fabrique "Rossiya" (ru), créée en 1969, font partie des produits-phares de la ville.

Personnalités liées à la ville[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Jean-Yves Dugas, Panorama sélectif de gentilés en français reliés à des lieux de partout dans le monde. (Extraits du dictionnaire universel des gentilés en français), Montréal, Linguatech, (lire en ligne)
  2. Laurent Touchart, Géomorphologie de la Russie Le colosse aux plaines d'argile, L'Harmattan, (ISBN 978-2-336-79504-1), « 2.1.2.2 La faille décrochante de la boucle de Samara et les monts Jigouli dans la table russe », p. 134/231
  3. Olivier Perrin, « Samara, une ville au sommet », Le Monde, 18 mai 2007.
  4. Pascal Marchand, « Une catastrophe d'origine administrative, l'aménagement de la Volga par la bureaucratie », Revue de géographie de Lyon, vol. 66, nos 3-4,‎ , p. 231-237 (DOI https://doi.org/10.3406/geoca.1991.5788, lire en ligne)
  5. Richard Werly, « A Samara, la Russie divise l'Union européenne », Le Monde, 18 mai 2007.
  6. « Guerre en Ukraine : Pourquoi le bombardement de Makïivka par les Ukrainiens est un événement inédit », 20 minutes,‎ (lire en ligne)
  7. Rue piétonnière pittoresque de Moscou.
  8. (en) « 2018 FIFA World Cup - Samara », sur www.football-rus.com (consulté le )
  9. (ru) Samatrans.info
  10. a et b (en) « Transport of our city », Opérateur de transport de Samara (consulté le )
  11. (ru) « http://www.samaratrans.info/wiki/index.php/%D0%A1%D0%B0%D0%BC%D0%B0%D1%80%D0%B0_%D1%80%D0%B5%D1%87%D0%BD%D1%8B%D0%B5_%D0%BF%D0%B5%D1%80%D0%B5%D0%B2%D0%BE%D0%B7%D0%BA%D0%B8 », CAMAPATPAHC (consulté le )
  12. « Recensements et estimations de la population depuis 1897 », sur pop-stat.mashke.org(ru) « Office fédéral de statistiques, Recensement de la population russe de 2010 », sur www.ru(ru) « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au 1er janvier 2012 » [rar], sur gks.ru(ru) « Population résidente par municipalité de la fédération de Russie au 1er janvier 2013 » [rar], sur gks.ru
  13. En Russie, on distingue la nationalité (origine ethnique déclarée) de la citoyenneté (appartenance à l'État).
  14. (ru) « Храм во имя Архистратига Михаила г. Самара | Официальный приходской сайт », samara-arhmihail.cerkov.ru (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]