Salman Radouïev — Wikipédia

Salman Radouïev
(ru) Салма́н Раду́ев
Illustration.
Salman Radouïev en 1996.
Fonctions
Préfet du raïon de Goudermes (en) de la république tchétchène d'Itchkérie[1],[2]

(~ 2 ans)
Président Djokhar Doudaïev
Biographie
Nom de naissance Salman Betyrovitch Radouïev
Surnom Titanic[3]
Michael Jackson[4]
Le Jirinovski tchétchène[5]
Date de naissance
Lieu de naissance Novogroznenski (en), RSSA de Tchétchéno-Ingouchie (RSFS de Russie)
Date de décès (à 35 ans)
Lieu de décès Solikamsk (Russie)
Nature du décès Hémorragie interne
Nationalité soviétique (1967-1991)
tchétchène (1991-2000)
russe (2000-2002)
Parti politique PCUS (1987-1991)
Religion Islam sunnite

Salman Radouïev
Salman Radouïev

Surnom Titanic
Michael Jackson
Nom de naissance Salman Betyrovitch Radouïev
Naissance
Novogroznenski (en), RSSA de Tchétchéno-Ingouchie (RSFS de Russie)
Décès (à 35 ans)
Solikamsk (Russie)
Origine tchétchène
Allégeance Drapeau de l'URSS Union soviétique (1985-1991)
République tchétchène d'Itchkérie (1991-2000)
Arme Forces armées de la république tchétchène d'Itchkérie
Unité Forces des fusées stratégiques
Régiment spécial Borz (ru)
Grade Général de brigade (dégradé en 1997[1],[2])
Années de service 1985 – 2000
Commandement "Bérets présidentiels" (1992-1994)
Front du Nord-Est (1994-1996)
Armée du général Doudaïev (ru) (1996-2000)
Conflits Première guerre de Tchétchénie
Crise de l'entre-deux-guerres en Itchkérie (ru)
Seconde guerre de Tchétchénie
Faits d'armes Lutte contre les unités armées anti-Doudaïev
Raid de Goudermes (ru)[1],[6]
Prise d'otages de Kizliar-Pervomaïskoïe[1],[6]
Affrontements entre nationalistes et wahhabites à Goudermes
Distinctions Ordre de l'Honneur de la Nation (ru)
Ordre du Héros de la Nation (ru)
Ordre du Défenseur de la Patrie (ru)
Arme personnelle honorifique
(l'ensemble des décorations susmentionnées lui sont retirées en 1997)
Autres fonctions Préfet (1992-1994)

Salman Betyrovitch Radouïev (en russe : Салма́н Бетырович Раду́ев), né le à Novogroznenski (en) et mort le à Solikamsk, est un des plus célèbres seigneurs de guerre de la première guerre de Tchétchénie et de la première phase de la seconde guerre de Tchétchénie[7].

Il fut notamment général de brigade dans l'armée de la république tchétchène d'Itchkérie de 1995 à 1997[8], commandant du front du Nord-Est entre novembre 1994 et juin 1996, et organisateur d'un certain nombre d'attaques de grande envergure sur le territoire de la fédération de Russie, dont la plus connue d'entre elles est sans doute la prise d'otages de Kizliar.

Condamné pour terrorisme, il trouve la mort dans la colonie pénitentiaire du « Cygne blanc (en) » en 2002[6].

Vie avant le conflit tchétchène[modifier | modifier le code]

Salman Betyrovitch Radouïev est né le à Novogroznenski (en), une localité rurale au sud-est de Goudermes dans la république socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie[2]. Il appartient au taïp des Gordaloï (ru)[2],[5],[9].

Il suivit des études au lycée numéro 3 dont il sortit diplômé avec les honneurs selon ses propres dires.

Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, il se met à travailler comme plâtrier dans l'équipe de construction de la municipalité de Goudermes en .

À l'issue de son service militaire dans l'Armée rouge (qu'il effectue en tant qu'ingénieur en construction dans une unité des forces des fusées stratégiques stationnée en RSS de Biélorussie), il rejoint le Parti communiste de l'Union soviétique en [1],[2],[5]. De retour à la vie civile, il s'investit ardemment dans le Komsomol (l'organisation de jeunesse communiste du PCUS), dont il devient l'un des leaders pour la RSSA tchétchéno-ingouche[10].

Au début des années 1990, Radouïev décide de lancer une entreprise privée : il devient le fondateur du « Centre des associations de travail bénévoles », une société spécialisée dans le commerce des produits de l'industrie légère[2],[5],[6].

Le , Radouïev déclare dans un entretien au journal Moskovski Komsomolets qu'il a « derrière lui des études supérieures en économie, des études postuniversitaires et des études doctorales quasiment terminées »[5]. Plus tard, il déclara également qu'il avait suivi des cours par correspondance à l'Université d'État d'économie de Rostov (ru), spécialité « planification industrielle », mais il n'a pas obtenu de diplôme de celui-ci[2],[5]. Toujours selon ses propres dires, il étudia aussi à l'Académie bulgare des sciences à Varna[1],[5] à la faculté d'économie de Khassaviourt, un campus délocalisé de l'Institut du management, des affaires et du droit de Makhatchkala[5],[11].

Rôle dans les guerres de Tchétchénie[modifier | modifier le code]

Lors de la révolution tchétchène, il se range du côté de l'opposition aux autorités de la république socialiste soviétique autonome de Tchétchénie-Ingouchie et notamment du Congrès national du peuple tchétchène (en) dirigé par le général Djokhar Doudaïev. En , il est nommé préfet du raïon de Goudermes (en) par un oukase de Doudaïev. C'est à cette époque que les deux hommes deviennent apparentés puisque Radouïev épouse sa nièce[7] ou la fille de son deuxième cousin[1],[2],[5],[10]. Au printemps 1994, il est démis de ses fonctions de préfet par les habitants du raïon de Goudermes. Au cours de l'été 1992, il fonde et dirige l'unité d'élite des « bérets présidentiels », qui constitue la compagnie de sécurité de la présidence de la république tchétchène d'Itchkérie.

En , soit quelques semaines avant le déclenchement de la première guerre de Tchétchénie, il est nommé commandant du front du Nord-Est des forces armées de la république tchétchène d'Itchkérie. Le [12], Goudermes est prise par les troupes fédérales et Radouïev est contraint de se cacher dans les hauts plateaux du raïon de Vedeno (en), où, selon certaines informations, il rejoint un détachement de Chamil Bassaïev (natif de la région), sans entreprendre d'actions militaires indépendantes[5]. En , lors des élections des autorités locales de la république tchétchène d'Itchkérie, Radouïev se porte candidat au poste de chef de l'administration de Goudermes. Le , après avoir été déclaré vainqueur, ses partisans s'allient avec un détachement des services de sûreté de l'État dirigé par Soultan Geliskhanov (en) et lancent un assaut victorieux sur Goudermes, qu'ils parviennent à tenir conjointement jusqu'au [5].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f et g (ru) Guennadi Trochev, Моя война. Чеченский дневник окопного генерала, Vagrius (ru),‎ , 201 p. (ISBN 5-264-00657-1 et 978-5-264-00657-9, OCLC 48552973, lire en ligne), chap. 3 (« Время набегов »)
  2. a b c d e f g et h (ru) Vladimir Demchenko, « Кого обвиняет Генпрокурор? », Izvestia,‎
  3. (en) « Chechen warlord dies in Russian jail », Dawn, (consulté le )
  4. (en) Gitit Ginat, « Paradise Lost », Haaretz, (consulté le )
  5. a b c d e f g h i j et k (ru) « радуев салман - биография, фотографии, новости », sur 24news.ru (consulté le )
  6. a b c et d (ru) Oleg Pétrovitch Orlov (en) et Aleksandr Tcherkassov, Россия--Чечня: цепь ошибок и преступлений, 1994-1996, Права человека,‎ , 2e éd. (1re éd. 2010), 448 p. (ISBN 978-5-7712-0420-8 et 5-7712-0420-X, OCLC 697866898, lire en ligne), p. 428
  7. a et b (ru) Anna Komissarova, «Уже могилу вырыли — там я и ожил», sur Lenta.ru,‎ (consulté le )
  8. (ru) « Радуев Салман Бетырович », sur kavkaz-uzel.eu,‎ (consulté le )
  9. (ru) « Биография Салмана Радуева », sur Gazeta.ru,‎ (consulté le )
  10. a et b (en) « Obituary: Salman Raduyev », The Independent,‎
  11. (ru) « Радуева похоронили тайком », Komsomolskaïa Pravda,‎
  12. Viatcheslav Avioutskii, « Nord-Caucase. Atlas d'une poudrière », Outre-Terre, vol. 4, no 3,‎ , p. 79 (lire en ligne Accès libre [PDF])

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]