Sainte-Mère-Église — Wikipédia

Sainte-Mère-Église
Sainte-Mère-Église
Vue de l'église Notre-Dame.
Blason de Sainte-Mère-Église
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Manche
Arrondissement Cherbourg
Intercommunalité Communauté de communes de la Baie du Cotentin
Maire
Mandat
Alain Holley
2020-2026
Code postal 50480
Code commune 50523
Démographie
Gentilé Sainte-Mère-Églisais
Population
municipale
2 965 hab. (2021)
Densité 57 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 24′ 32″ nord, 1° 19′ 04″ ouest
Altitude Min. 0 m
Max. 41 m
Superficie 52,27 km2
Type Commune rurale et littorale
Aire d'attraction Commune hors attraction des villes
Élections
Départementales Canton de Carentan-les-Marais
Législatives Première circonscription
Localisation
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Sainte-Mère-Église
Liens
Site web www.saintemereeglise.fr

Sainte-Mère-Église est une commune française, chef-lieu de canton du département de la Manche, dans la région Normandie, peuplée de 2 965 habitants[Note 1].

La commune est connue pour être l'une des premières communes de France continentale libérées le 6 juin 1944 lors de la bataille de Normandie.

Le 1er janvier 2016, elle est créée sous le statut de commune nouvelle après la fusion des communes de Sainte-Mère-Église, Beuzeville-au-Plain, Chef-du-Pont, Écoquenéauville et Foucarville[1] étendue le 1er janvier 2019 à Carquebut et Ravenoville[2].

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Sainte-Mère-Église est une commune du département de la Manche, dans la région Normandie. Elle est située à 14 km de Carentan et à 37 km de Saint-Lô.

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Sainte-Mère-Église est traversée par la rivière le Merderet[4]

Accès[modifier | modifier le code]

Réseau routier de la Manche.

La commune est traversée dans le sens nord-sud par la RN 13 (2 × 2 voies).

Transport inter-urbain[modifier | modifier le code]

Sainte-Mère est associée aux transports en commun départementaux par bus (Manéo) via la ligne 1 : Cherbourg-Octeville - Valognes - Carentan - Saint-Lô.

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique franc, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Normandie (Cotentin, Orne), caractérisée par une pluviométrie relativement élevée (850 mm/a) et un été frais (15,5 °C) et venté[6]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat maritime », correspondant au Cotentin et à l'ouest du département de la Manche, frais, humide et pluvieux, où les contrastes pluviométrique et thermique sont parfois très prononcés en quelques kilomètres quand le relief est marqué[7].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,3 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 10,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 667 mm, avec 12,9 jours de précipitations en janvier et 6,9 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020 la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Sainte-Marie-du-Mont à 7 km à vol d'oiseau[8], est de 11,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 890,0 mm[9],[10]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Sainte-Mère-Église est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[12],[13],[14]. La commune est en outre hors attraction des villes[15],[16].

La commune, bordée par la Manche, est également une commune littorale au sens de la loi du , dite loi littoral[17]. Des dispositions spécifiques d’urbanisme s’y appliquent dès lors afin de préserver les espaces naturels, les sites, les paysages et l’équilibre écologique du littoral, comme le principe d'inconstructibilité, en dehors des espaces urbanisés, sur la bande littorale des 100 mètres, ou plus si le plan local d’urbanisme le prévoit[18],[19].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Formes latinisées : Sancte Marie Ecclesia 1080 - 1082, Ecclesia de Sancte Maria. Mention de 1317 : Saincte-Mariglise. Sainte-Mariglise, « Sainte-Marie-Église », a été altéré en Sainte-Mère-Église. En effet, les formes anciennes impliquent une référence à Marie[20], sans rapport donc avec Méréglise (Eure-et-Loir) qui est attesté sous la forme Mater ecclesia, église-mère[21].

Au cours de la période révolutionnaire de la Convention nationale (1792-1795), la commune a porté le nom de Mère-Libre[22].

Le gentilé est Sainte-Mère-Églisais.

Histoire[modifier | modifier le code]

Carte Sainte-Mère-Église (commune nouvelle).
Carte Sainte-Mère-Église (commune nouvelle, 2019).

L'histoire de la commune est celle des anciennes communes fusionnées.

En 2018, deux communes ont exprimé le souhait de rejoindre la commune nouvelle : Ravenoville[23] alors que cette dernière avait rejeté l'option en 2015[24] et Carquebut[25].

En 2019, un arrêté complémentaire a été pris le 27 décembre 2018 pour rétablir un accent aigu sur le mot Église[26].

Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

Un mannequin est accroché sur l'église de Sainte-Mère-Église en hommage à John Steele.
Le , à h 30, le parachutiste Cliff tombe dans le jardin de cette maison où loge un officier allemand et qui donne sur la place de l'Église.
Borne 0 face à la mairie, point de départ de la « voie de la Liberté ».

Le , au cours de la bataille de France, les Allemands font leur entrée dans le bourg et placent sur la mairie un immense drapeau à croix gammée. L'occupation va durer près de quatre ans à Sainte-Mère-Église.

Le à 23 h, un incendie se déclare dans un bâtiment en face de la place de l'église[27]. Les pompiers et la population tentent de maîtriser l'incendie en se passant des seaux de mains en mains, surveillés par une cinquantaine de soldats allemands armés de fusils[28]. C'est dans ce contexte que des parachutistes américains atterrissent par erreur dans le village.

Les Allemands tirent sur les parachutistes qui s'abattent sur le sol, l'un d'eux se dirige vers l'incendie. L'un des parachutistes, John Steele, est emporté par son parachute sur le clocher de l'église où il reste accroché deux heures[29], pendant que les combats font rage en dessous de lui. Les parachutistes qui tombent dans les tilleuls bordant la place ou qui y restent accrochés seront tous tués[28].

Ce célèbre événement sera repris dans le film Le jour le plus long mais certaines libertés scénaristiques seront faites, comme la blessure au pied de John Steele (qu'il ne s'est pas faite à cause d'une balle tirée par un soldat allemand situé en bas de l'église comme dans le film, mais simplement en retombant du clocher) ou encore le fait qu'il devienne sourd à cause des cloches. Il faut savoir également que dans la version du film, John Steele est positionné dans l'orientation de la place du village, à la manière du mannequin situé sur l'église. Cependant, dans la réalité des faits, John Steele était situé de l'autre coté du clocher, donnant sur la rue "Général Koening", mais pour des raisons pratiques du tournage, on a donc changé sa position.

Un autre parachutiste, du nom de Kenneth Russell, a aussi atterri sur l'église, 6 mètres plus bas, et cette fois-ci bien du côté de la place du village, mais préférant donner de la popularité à John Steele et ne voulant pas faire parler de lui, il restera pendant longtemps très discret à ce sujet[30],[31].

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Jusqu'aux prochaines élections municipales de 2020, le conseil municipal de la nouvelle commune est constitué de tous les conseillers municipaux issus des conseils des anciennes communes. Le maire de chacune d'entre elles devient maire délégué[1].

Liste des communes déléguées
Nom Code
Insee
Intercommunalité Superficie
(km2)
Population
(dernière pop. légale)
Densité
(hab./km2)
Sainte-Mère-Église (commune déléguée)
(siège)
50P26 CC de la Baie du Cotentin 17,68 1 606 (2019) 91


Beuzeville-au-Plain 50051 CC de la Baie du Cotentin 2,04 47 (2019) 23
Chef-du-Pont 50127 CC de la Baie du Cotentin 3,78 671 (2019) 178
Écoquenéauville 50170 CC de la Baie du Cotentin 3,52 78 (2019) 22
Foucarville 50191 CC de la Baie du Cotentin 5,06 124 (2019) 25
Carquebut 50103 CC de la Baie du Cotentin 8,54 296 (2019) 35
Ravenoville 50427 CC de la Baie du Cotentin 11,65 254 (2019) 22

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
1984 2014 Marc Lefèvre DVD  
janvier 2016[32] mai 2020 Jean Quétier SE Cadre retraité
Réélu maire de la commune nouvelle pour le mandat 2019-2020[33]
mai 2020 En cours Alain Holley    
Les données manquantes sont à compléter.

Jumelages[modifier | modifier le code]

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis sa création.

En 2021, la commune comptait 2 965 habitants[Note 3], en augmentation de 16,27 % par rapport à 2015 (Manche : −0,76 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
2014 2015 2016 2017 2021
2 5682 5502 5313 0772 965
(Sources : Insee à partir de 2014[34].)
Histogramme de l'évolution démographique

Santé[modifier | modifier le code]

Une pharmacie et plusieurs médecins sont présents dans la commune.

Enseignement[modifier | modifier le code]

Sainte-Mère-Église est rattachée à l'académie de Caen.

Économie et tourisme[modifier | modifier le code]

La commune dispose d'un parc d'activité avec la zone artisanale « les Crutelles ».

Depuis février 2010, Sainte-Mère-Église forme avec Ravenoville et Sainte-Marie-du-Mont un groupement de « communes touristiques »[35].

Pour les services, la commune dispose d'un bureau de poste, d'un office de tourisme et d'une gendarmerie. Pour les loisirs, on trouve notamment un complexe sportif avec salle omnisports et stade. Il y a aussi une bibliothèque.

Le musée Airborne est situé sur la commune.

La commune est labellisée Village étape depuis 2018.

Culture locale et patrimoine[modifier | modifier le code]

Lieux et monuments[modifier | modifier le code]

Les lieux et monuments de la commune sont ceux des anciennes communes déléguées.

Personnalités liées à la commune[modifier | modifier le code]

Église de Sainte-Mère-Église, avec un mannequin de parachutiste accroché au clocher

Héraldique[modifier | modifier le code]

Armes de Sainte-Mère-Église

Les armes de la commune de Sainte-Mère-Église se blasonnent ainsi :
D'azur à l'église d'argent, couverte d'or et surmontée de deux parachutes aussi d'argent soutenant chacun une étoile du même, l'église chargée des lettres A et M capitales de sable, à la champagne cousue de gueules chargée d'un léopard aussi d'or[37].

Le léopard d'or sur champ de gueules rappelle les armes de la Normandie.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Damien Fantauzzo, Sainte-Mère-Église, première ville libérée de France, Esprit du livre, , 256 p.
  • Yves Lecouturier, Les Plages du Débarquement, Éditions Ouest-France, (ISBN 978-2-7373-2339-3)
  • Maurice Lecœur, Sainte-Mère-Église 1082-1944, Éditions Fanval, 1988

Bande dessinée[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

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Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. Population municipale 2021, légale en 2024.
  2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
  3. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a et b « Recueil des actes administratifs de la préfecture de la Manche, n° 79 », .
  2. Recueil des actes administratifs de la Manche du 27 décembre 2018 (pages 3 à 6)
  3. « Géoportail (IGN), couche « Limites administratives » activée ».
  4. Notice du Sandre sur le Merderet, consultée le 26/10/09
  5. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  6. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le )
  7. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  8. « Orthodromie entre Sainte-Mère-Église et Sainte-Marie-du-Mont », sur fr.distance.to (consulté le ).
  9. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  10. « Station Météo-France « Ste Marie du Mo » (commune de Sainte-Marie-du-Mont) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le )
  11. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le )
  12. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  13. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
  14. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  15. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
  16. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
  17. « Les communes soumises à la loi littoral. », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr, (consulté le ).
  18. « La loi littoral », sur www.collectivites-locales.gouv.fr (consulté le ).
  19. « Loi relative à l’aménagement, la protection et la mise en valeur du littoral. », sur www.cohesion-territoires.gouv.fr (consulté le ).
  20. Noms de lieux de Normandie, Lepelley, Paris, 1999 (ISBN 2862532479).
  21. François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1985.
  22. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui, « Notice communale : Sainte-Mère-Église », sur ehess.fr, École des hautes études en sciences sociales (consulté le ).
  23. Fusion avec Sainte-Mère : « Un vrai atout à jouer »
  24. Commune nouvelle. Le conseil de Ravenoville a dit non
  25. Le conseil a dit oui à Sainte-Mère-Église
  26. Arrêté n° 18-71 du 2 janvier 2019 portant modification de l'arrêté n° 18-66 du 27 décembre 2018 créant la commune nouvelle de SAINTE-MERE-ÉGLISE
  27. Un bâtiment qui se trouvait à l'emplacement de l'actuel musée.
  28. a et b Plaquette historique de la commune
  29. Yves Lecouturier 1999, p. 72
  30. (fr + en) Collectif d’auteurs de l’Airborne Museum, Objectif Sainte-Mère-Eglise, Saint-Lô, Big Red One éditions, , 172 p. (ISBN 2919257145)
  31. « D-Day : la véritable histoire de John Steele, le parachutiste américain accroché au clocher de Sainte-Mère-Eglise », sur France 3 Normandie, (consulté le )
  32. Jean Quétier, maire de la commune nouvelle
  33. « Sainte-Mère-Église. Élection du maire de la commune nouvelle », La Manche libre,‎ (lire en ligne).
  34. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  35. [PDF] « Préfecture de la Manche - Recueil des actes administratifs - février 2010 » (consulté le ) : page 4.
  36. « Auguste Chapey — Wikimanche », sur www.wikimanche.fr (consulté le )
  37. « GASO, la banque du blason - Sainte-Mère-Église Manche » (consulté le ).