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SNC-Lavalin inc.
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Création 1911
Fondateurs Arthur Surveyer

Jean-Paul Lalonde Roméo Valois

Personnages clés Guy Saint-Pierre

Bernard Lamarre

Forme juridique Société par actions
Action TSX : ATRL
Siège social Montréal, Québec
Drapeau du Canada Canada
Direction Ian Edwards (PDG) depuis 2019
Actionnaires Caisse de dépôt et placement du Québec (19,9 %) ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Ingénierie, énergie, construction
Filiales AtkinsVoir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 52 435 en 2018
Site web www.snclavalin.com

Capitalisation 3 160 M-CAD en octobre 2019
Chiffre d'affaires 10 084 M-CAD en 2018
Résultat net 1 317 M-CAD en 2018 (perte)
Siège social de SNC-Lavalin, boulevard René-Lévesque, à Montréal, tour de 22 étages construite en 1987.

AtkinsRéalis (anciennement SNC-Lavalin inc.) est l’un des plus importants groupes d'ingénierie et de construction au monde, et un acteur majeur en matière de propriété d’infrastructures et de services d’exploitation et d’entretien. SNC-Lavalin a des bureaux dans tout le Canada et dans plus de 35 autres pays, et travaille dans une centaine de pays. Son siège social est à Montréal. Par le nombre d'employés, elle se classe parmi les 10 plus grosses firmes du genre au monde.

Le groupe SNC-Lavalin est issu de la fusion de SNC et de Lavalin en 1991.

Histoire[modifier | modifier le code]

La création du Groupe SNC-Lavalin inc. remonte à 1911, lorsque Arthur Surveyer fonde un petit cabinet d'ingénieurs-conseils. Au fil des ans, la firme connaît une croissance constante et se taille une réputation d'excellence au Canada dans les secteurs du génie civil et de l'énergie. En 1937, le fondateur s'associe à Emil Nenniger et à Georges Chênevert. En 1947, l'entreprise est rebaptisée Surveyer, Nenniger et Chênevert inc. puis SNC inc. en 1975.

Le fonds d'archives d'Arthur Surveyer est conservé au centre d'archives de Montréal de Bibliothèque et Archives nationales du Québec[1].

Fusion SNC/Lavalin[modifier | modifier le code]

L'événement le plus marquant de l'histoire de la société est le mariage entre les deux plus grandes firmes canadienne d'ingénierie, SNC inc. et Lavalin inc., en .

À compter de 1982, Lavalin entame une diversification tous azimuts qui va bien au-delà de son créneau traditionnel. La récession de 1990 pèse lourdement sur les activités du groupe et les difficultés du groupe de Bernard Lamarre font régulièrement la manchette dans les médias. La filiale IACO Trading enregistre une perte de 50 millions de dollars en raison de l'annulation d'un contrat. Par ailleurs, la participation de Lavalin dans l'entreprise pétrochimique Kemtec n'a jamais été rentable malgré les infusions de capital de la filiale de génie-conseil et les subventions des gouvernements du Québec et du Canada[2].

Dès , Guy Saint-Pierre aborde les problèmes de Lavalin avec le ministre québécois de l'Industrie, du Commerce et de la Technologie, Gérald Tremblay, dans le but d'éviter la mainmise d'une société étrangère comme Bechtel ou Fluor Daniel. En mars, un groupe de travail sous le nom de code de « Phénix » est chargé d'évaluer différents scénarios de reprise du groupe concurrent[3].

Entré en poste le , le nouveau président et chef de l'exploitation de Lavalin, Yves Bérubé, arrive à la même conclusion que Saint-Pierre et Tremblay : une fusion de SNC et de Lavalin représente la meilleure alternative malgré sa grande difficulté. Chargé de « faire le grand ménage », Bérubé obtient d'abord l'aide de la Société générale de financement pour renflouer partiellement Kemtec[4], mais les banques deviennent de plus en plus nerveuses. À la mi-juin, un consortium de huit banques canadiennes et étrangères dirigé par la Banque nationale du Canada parlent d'abandonner Lavalin[5].

De par sa taille, la nouvelle société devient un leader mondial avec son vaste réseau international, ses centaines d'experts dans de nombreux secteurs d'activité et ses ressources en gestion et en financement de projets.

Avec son acquisition du fournisseur d’armement Les Arsenaux canadiens Limitée du gouvernement du Canada en 1986, le Groupe SNC était devenu producteur d’armement, essentiellement de munitions. Le , SNC-Lavalin vend sa filiale SNC Technologies, spécialisée dans les poudres propulsives, à General Dynamics pour la somme de 315 millions de dollars CA[6].

Expansion internationale[modifier | modifier le code]

Selon un article de La Presse canadienne du , SNC-Lavalin serait devenue la première firme d'ingénierie au monde devançant URS, de San Francisco (É.-U.). Son chiffre d'affaires dépassant les 5 milliards USD en 2006.

En , SNC-Lavalin a annoncé l'obtention d'un contrat pour la construction d'une ville en Algérie, Hassi Messaoud[7].

En , SNC-Lavalin obtient le contrat de maitrise d'ouvrage de la résidence Horizon Sud à Évry en Essonne (France). Ce chantier connaîtra de nombreux problèmes de malfaçons et la responsabilité de son responsable sur place sera engagée[8],[source insuffisante].

En , SNC-Lavalin a signé un contrat de 450 millionsCAD pour construire une conduite qui servira « à transporter de l'eau potable depuis le désert du sud de la Libye jusqu'aux centres urbains dans le nord »[9].

En , SNC-Lavalin a signé « un contrat de 215 millions [CAD] pour la modernisation d'une fonderie de cuivre en Serbie orientale »[10].

En , SNC-Lavalin a obtenu un contrat s'élevant à 650 millions CAD pour la gestion d'une« usine de traitement des mousses [bitumineuses] dans la région de Fort McMurray », où se déroule l'exploitation des sables bitumineux de l'Athabasca[11].

En , SNC-Lavalin et Groupe Aecon obtiennent un contrat s'élevant à plus de 600 millions $ CA pour des rénovations à la centrale nucléaire de Darlington en Ontario[12].

La société a réalisé le [13] "Panoramique des Dômes" - train à crémaillère du puy de Dôme - mis en service le . Son exploitation fut aussitôt interrompue pour trois semaines à la suite d'un fort orage qui causa une coulée de boue venant d'une parcelle déboisée du conseil général. La gestion du train est assurée par TC Dôme, une société dont SNC-Lavalin détient 51 %.

En , SNC-Lavalin acquiert l'entreprise britannique Kentz, spécialisée dans l'ingénierie pour l'industrie pétrolière et minière, pour 1,16 milliard de livres[14].

En , SNC-Lavalin se sépare de ses actifs français, qui sont repris par la société de participations Impact Holding et le fonds Ciclad sous la marque Edeis[15].

En , SNC-Lavalin annonce l'acquisition d'Atkins pour 2,6 milliards de dollars[16].

En , la firme revend au groupe français Systra ses actifs scandinaves (eux-mêmes issus d'Atkins)[17],[18].

Actionnaires[modifier | modifier le code]

Liste des principaux actionnaires au [19].

Nom %
La Caisse de dépôt et placement du Québec 19,9%
RBC Global Asset Management 16,6%
Jarislowsky, Fraser 10,8%
MFS Investment Management Canada 0,95%
CIBC Asset Management 0,50%
Dawson Capital Management 0,33%
Scopus Asset Management 0,093%
Nikko Asset Management 0,084%
GWL Investment Management 0,073%
BlackRock Fund Advisors 0,065%

Activités[modifier | modifier le code]

Cette firme fournit essentiellement la main-d'œuvre pour concevoir et gérer différents ouvrages demandant une expertise en génie civil (bâtiments, routes, systèmes d'aqueduc, etc.) ou en énergie (centrale thermique, par exemple)…

En 2005, elle fournit des services d'ingénierie, d'approvisionnement, de construction, de gestion de projet et de financement de projet dans différents secteurs d'activité économiques : produits chimiques et pétrole, mines et métallurgie, pharmaceutique, agroalimentaire, tout ce qui touche au génie civil, énergie, environnement et télécommunications[20].

En 2008, elle est décrite comme la plus grande société d'ingénierie au monde[20]. Elle compte à ce moment 4 500 employés au Québec et 16 000 dans le monde, dont 1 052 ingénieurs québécois, pour un chiffre d'affaires de 5,2 milliards de dollars canadiens[20]. Environ 1,5 % de cette somme est investie en recherche et développement[20]. SNC-Lavalin est en 2008 le second plus important employeur d'ingénieurs québécois après Hydro-Québec[20].

SNC-Lavalin Aéroports[modifier | modifier le code]

SNC-Lavalin Aéroports était chargé de l’exploitation de 17 plates-formes aéroportuaires en France et de 2 à l'étranger[21] avec l'aéroport d'Angoulême, d'Annecy, d'Auxerre[22], de Chalon, de Cherbourg, de Dijon du Havre, de Nîmes, de Reims, de Rouen, de Tarbes, de Toulouse Francazal, de Tours, de Troyes, de Vannes, ainsi qu'en outre-mer l'aéroport de Dzaoudzi-Pamandzi à Mayotte et l'aéroport de Grand-Case Espérance à Saint-Martin, et enfin à l'étranger l'aéroport international de Malte et l'aéroport de Castellón-Costa Azahar.

SNC Lavalin Aéroports a également géré Paris-Vatry jusqu'en 2013[23].

SNC Lavalin Aéroports a cédé la gestion de ses 19 aéroports à la société française Edeis, partenariat entre la société Impact Holding et le fonds Ciclad, en [24].

Quelques réalisations en Europe[modifier | modifier le code]

  • Ingénierie du bâtiment et de l'aménagement :

Hall XXL, parc des expositions de la Beaujoire de Nantes (France), parc des expositions Hungexpo (Hongrie), hôtel Monte Carlo Bay (Monaco), centre hospitalier de Bourgoin-Jallieu (France), centre hospitalier intercommunal de Toulon (France), reconstruction du plateau technique du centre hospitalier de Fort de France (France, Martinique), IKEA (France), Siège social Le Progrès (France), etc.

  • Ingénierie des infrastructures, du transport et de l'environnement :

Panoramique des Dômes Puy-de-Dôme (France), Barrage Itoiz (Espagne), LGV Est européenne-Tronçon C (France), etc.

  • Ingénierie des sciences de la vie :

Unité pharmaceutique GlaxoSmithKline (Belgique), Unité de production Malteurop (Ukraine), Siège social Piper & Charles Heidsieck (France) ; etc.

  • Ingénierie des procédés industriels :

EDF La Réunion (France), Bancs d'essais moteurs PSA Peugeot Citroën (France), Station de compression de gaz (Algérie), Unité de fabrication de verres Saverglass (France), etc.

Controverses[modifier | modifier le code]

Accusations de corruption[modifier | modifier le code]

En , la société « [admet] avoir financé une mission d'observation sur le terrain qui a produit un rapport très favorable au régime Kadhafi ». En effet, la Libye de Kadhafi compte parmi les meilleurs clients de SNC-Lavalin[25].

À la fin de , à la suite d'une « enquête interne sur des commissions cachées », le président du groupe, Pierre Duhaime, démissionne de son poste. Selon cette enquête, « M. Duhaime a autorisé des commissions irrégulières totalisant pas moins de 56 millions $US à des agents commerciaux pour des projets non précisés », ce qui vient à l'encontre du code de déontologie de l'entreprise[26],[27]. En , Robert Card devient le président de la firme.

Le , la société est poursuivie en Ontario pour une somme de un milliard $ CA par des actionnaires « qui ont vu la valeur de leurs placements [...] chuter à la suite de révélations au sujet de paiements qui auraient été versés en Afrique du Nord »[28].

Le , l'ex-président Pierre Duhaime est arrêté par l'UPAC, pour des soupçons de complot pour fraude et usage de faux. Ces accusations pourraient faire perdre à SNC-Lavalin sa licence d'entrepreneur en construction de la RBQ[29].

Le groupe est accusé depuis 2015 de corruption pour avoir versé 48 millions de dollars canadiens de pots-de-vin à des responsables libyens pour décrocher d’importants contrats dans le pays. Un accord hors cour entre la justice canadienne et SNC-Lavalin aurait permis à l'entreprise d’échapper à une condamnation. En , la ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, démissionne, accusant le premier ministre Justin Trudeau et des membres de son entourage d'exercer des pressions contre elle pour la forcer à intervenir en faveur de SNC-Lavalin. Elle évoque notamment des « menaces voilées » pour qu’elle intervienne auprès du bureau des procureurs[30].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fonds Arthur Surveyer (P450) - Bibliothèque et Archives nationales du Québec (BAnQ).
  2. Lalande 1991, p. 223
  3. Lalande 1991, p. 224
  4. Lalande 1991, p. 225
  5. Lalande 1991, p. 226
  6. Vente de la filiale SNC Technologies
  7. La Presse canadienne, « En bref - SNC-Lavalin aménagera une nouvelle ville en Algérie », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Quentin Brarda, « Horizon Sud : l’enfer du décor », sur Essonne Info, (consulté le )
  9. La Presse canadienne, « En bref - Contrat en Libye pour SNC-Lavalin », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. La Presse canadienne, « En bref - Contrat pour SNC-Lavalin en Serbie orientale », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. La Presse canadienne, « En bref - SNC-Lavalin: un contrat de plus de 650 millions en Alberta », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. La Presse canadienne, « En bref - SNC-Lavalin et Aecon remportent un contrat nucléaire en Ontario », Le Devoir,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. France 3 Auvergne, « Immobilisé douze heures après un déraillement, le panoramique des Dômes est reparti », France 3 Auvergne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. SNC-Lavalin bulks up energy business with $2 billion Kentz buy, Euan Rocha et Susan Taylor, Reuters, 24 juin 2014
  15. « Edeis reprend l'ensemble des actifs français de SNC-Lavalin », sur Les Echos, (consulté le )
  16. SNC-Lavalin offers to buy WS Atkins for $2.6 billion, Reuters, 3 avril 2017
  17. Stéphane Rolland, « SNC-Lavalin vend ses activités en Scandinavie », sur Le Devoir, (consulté le )
  18. (en) Press release - Systra expands in Scandinavia with three acquisitions in Sweden, Denmark and Norway, (lire en ligne)
  19. Zone Bourse, « Snc Lavalin : Actionnaires Dirigeants etc », sur www.zonebourse.com (consulté le )
  20. a b c d et e Morazain, Jeanne, SNC-Lavalin in Top 45, Plan - La revue de l'Ordre des Ingénieurs du Québec, janvier-février 2008, p. 15, (ISSN 0032-0536).
  21. Le groupe SNC-Lavalin va gérer l’aéroport de Dijon-Bourgogne
  22. SNC-Lavalin reprendra la gestion de l'aérodrome d'Auxerre-Branches
  23. Les actionnaires se retirent de la Société d'Exploitation Vatry Europort
  24. Le groupe canadien SNC-Lavalin lâche la gestion des aéroports français dont Toulouse-Francazal et Tarbes
  25. Isabelle Hachey, « SNC-Lavalin éclaboussé : Une mission financée par le géant québécois a accouché d'un rapport pro-Kadhafi », La Presse,‎
  26. La Presse canadienne, « Enquête interne sur des commissions cachées - Le numéro un de SNC-Lavalin démissionne : Pierre Duhaime a contrevenu aux règles en autorisant des paiements de 56 millions $US », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  27. La Presse canadienne, « Enquête chez SNC-Lavalin: le p.d.g. Duhaime démissionne », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  28. La Presse canadienne, « Un recours collectif d'un milliard est autorisé contre SNC-Lavalin », Le Devoir,‎ (lire en ligne)
  29. La Presse, « SNC-Lavalin pourrait perdre gros », La Presse,‎ (lire en ligne)
  30. « Au Canada, Justin Trudeau vit une crise politique sans précédent », sur Le Monde,

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Carole-Marie Allard, Lavalin : les ficelles du pouvoir, Chicoutimi, JCL Éditions, coll. « Gens du pays », , 317 p. (ISBN 2-920176-89-7)
  • Suzanne Lalande, SNC : génie sans frontières, Libre expression, , 273 p. (ISBN 2-89111-509-0)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]