Principauté de Galicie-Volhynie — Wikipédia

Royaume de Galicie-Volhynie
rue Галицко-Волинскоє Королѣвство

XIIe siècle – 1352

Drapeau Blason
Description de l'image Alex K Halych-Volhynia general.png.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Halytch, Volodymyr, Chełm puis Lviv
Langue(s) Vieux russe
Religion Christianisme orthodoxe
Histoire et événements
1084 Principauté de Galicie
1199 Union avec Volhynie sous Roman le Grand
1253 Début du règne de Daniel Ier
1256 Fondation de Lviv
1349 Incorporé au Royaume de Pologne

La principauté (ou royaume) de Galicie-Volhynie (en ruthène Галицко-Волинскоє Королѣвство, en ukrainien : Галицько-Волинське князівство, en polonais : Księstwo halicko-wołyńskie, en russe : Галицко-Волынское княжество, en latin : Regnum Galiciae et Lodomeriae, Regnum Rusiae), appelée aussi Galicie-Volhynie en français ou Rus' de Halytch-Volodymyr, est un État de l'Europe orientale formé par l'union des principautés ruthènes de Galicie et Volhynie (dite aussi Lodomérie) à la fin du XIIe siècle.

À son apogée aux XIIIe et XIVe siècles, elle s'étend du Wieprz à l'Ouest aux deux rivières Boug, septentrionale et méridionale à l'Est, englobant la Ruthénie rouge et la Ruthénie noire ; outre son territoire proprement-dit, elle étend son influence sur ses vassaux : la principauté de Tourov et Pinsk et les duchés valaques de la future Moldavie entre la Pocoutie et la mer Noire[1],[2].

Roman le Grand et l'union des principautés de Galicie et Volhynie[modifier | modifier le code]

Roman le Grand, prince de Volhynie, de la dynastie des Rurikides, réunit son état à la principauté de Galicie voisine à la fin du XIIe siècle. S'appuyant sur les habitants des villes, sur des boyards dévoués et sur de bonnes relations avec les ducs polonais Piast, Roman le Grand bâtit un État puissant, signe un traité de paix avec la Hongrie et noue des relations diplomatiques avec l'Empire byzantin, avec lequel il commerce par le Sereth, le Pruth, le Danube et le Dniestr. En 1205, Roman le Grand lance une offensive contre la Pologne, mais il est arrêté par les armées de Conrad de Mazovie et de Lech le Blanc. Il est tué en passant la Vistule le lors de la bataille de Zawichost.

Sa mort est suivie d'une période de troubles dont essaient de profiter la Hongrie et la Pologne, puissances rivales. André II de Hongrie se proclame roi de Galicie-Volhynie (en latin rex Galiciae et Lodomeriae). En 1215, Hongrois et Polonais arrivent à un compromis en vertu duquel la principauté est indépendante avec comme souverain Kálmán, fils du roi de Hongrie André II ; Kálmán épouse Salomé, fille de Lech le Blanc, en 1219.

Royaume de Galicie-Volhynie[modifier | modifier le code]

Galicie-Volhynie.
Le royaume de Galicie-Volhynie sur la carte de l'Europe au XIIIe siècle.

En 1221, le prince Mstislav le Hardi chasse la dynastie hongroise, mais c'est Daniel Ier, le fils de Roman le Grand, qui réunifie la Galicie-Volhynie. Il devient vite le plus puissant des princes ruthènes et étend son pouvoir en occupant Kiev. En 1245, il écrase les Polonais et les Hongrois à Jarosław, mais il est contraint de plier devant des Mongols de la Horde d'or dont il essaiera de se libérer.

Il est couronné premier roi de Galicie-Volhynie en 1253. Pendant son règne, son royaume prospère : il fonde les villes de Chełm (1237), près de Lublin, et de Lviv (dit également Léopol) (1256). L'immigration contribue au développement économique du pays avec l'arrivée des commerçants juifs, arméniens ou grecs et des artisans allemands. Des routes commerciales se développent, reliant la mer Noire à la Pologne, au Saint-Empire et à la mer Baltique. Daniel transfère sa capitale de Halych à Chelm.

Après la mort de Daniel, ses fils Chvarno et Léon (Lev) Ier lui succèdent. Léon transfère la capitale du pays à Lviv en 1272. En 1303, George Ier, fils de Léon obtient du patriarche de Constantinople Athanase Ier la nomination d'un métropolite à Halytch. À sa mort, le pays est gouverné par ses fils André II et George II qui sont tués en 1323 en combattant les Mongols. Leur mort marque la fin du règne des héritiers de Roman le Grand en Galicie-Volhynie. Le dernier souverain de la principauté de Galicie-Volhynie est Boleslas, le neveu de Léon et le fils de Troïdène Ier de Tchersk. Ce dernier meurt empoisonné en 1340. Le pays connaît alors une période d'anarchie qui profite aux influences de la Pologne et de la Hongrie.

Galicie et Lodomérie polonaises et autrichiennes[modifier | modifier le code]

De 1349 à 1352, le roi de Pologne Casimir III le Grand et le grand-duc de Lituanie Gediminas s'affrontent pour s'emparer de la principauté de Galicie-Volhynie. En 1352, la Pologne et la Lituanie concluent un accord sur le partage de la Galicie-Volhynie. Casimir III le Grand obtient la Galicie (avec Lviv, Halych, Chełm, Loutsk et Belz), la Podolie et un morceau de la Volhynie. Le reste de la Volhynie et la Podlachie deviennent lituaniennes. Quant aux duchés valaques, ils s'émancipent en formant la principauté de Moldavie en 1359[3].

À la suite de l'Union de Lublin en 1569, la principauté de Galicie-Volhynie devient polonaise et fait désormais partie de la Pologne-Lituanie. En 1772, l'impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, qui est aussi reine de Hongrie, justifie la participation de l'Autriche aux partages de la Pologne par les droits de la Hongrie sur l'ancien royaume de Galicie et Volhynie. Les territoires polonais annexés par l'Autriche prennent le nom officiel du Royaume de Galicie et de Lodomérie, même s'ils n'incluent que l'ancienne Galicie ; la Volhynie restant temporairement polonaise avant de revenir à l'Empire russe.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

  1. Youri Koriakov, V.V. Sédov : Archéologie de l'URSS (Археология СССР).
  2. Gheorghe Postica, Civilizația veche feudală din Moldova (« la civilisation féodale ancienne de Moldavie »), Ed. Știința, Chișinău, 1995, p. 64-77, (ISBN 5-376-01634-X).
  3. Alexandru Boldur, Histoire de la Bessarabie, éd. Victor Frunză, Bucarest 1992, pp. 111-119.