Royaume de Saxe — Wikipédia

Royaume de Saxe
Königreich Sachsen

18061918

Drapeau
Drapeau (à partir de 1815)
Blason
Hymne Sachsenlied (de) (1890-1918)
Description de cette image, également commentée ci-après
Le royaume de Saxe au sein de l'Empire allemand.
Informations générales
Statut

Monarchie constitutionnelle successivement membre de :
la confédération du Rhin (1806-1813)
la confédération germanique (1815~1866)
la confédération de l'Allemagne du Nord (1867-1871)

l'Empire allemand (1871-1918)
Capitale Dresde
Langue(s) Allemand
Monnaie Saxon thaler (en)
Démographie
Population 2 556 244 hab. (1871)
4 202 216 hab. (1900)
Superficie
Superficie 14 993 km2
Histoire et événements
1806 L'électeur Frédéric-Auguste devient roi
1918 Abdication de Frédéric-Auguste III
Roi
(1er) 1806-1827 Frédéric-Auguste Ier
(Der) 1904-1918 Frédéric-Auguste III

Entités précédentes :

Entités suivantes :

Le royaume de Saxe en 1895.

Le royaume de Saxe (en allemand : Königreich Sachsen) est un État d'Europe centrale (18061919), successeur de l'électorat de Saxe (Kurfürstentum Sachsen) et prédécesseur de l'État libre de Saxe (Freistaat Sachsen). Le royaume fut gouverné par la branche albertine de la maison de Wettin et avait pour capitale Dresde.

Il fut membre de la confédération du Rhin (18081813), puis de la Confédération germanique (18151866), de la confédération de l'Allemagne du Nord (18671871) et, enfin, de l'Empire allemand (18711918) ; il disparaît en 1918 lorsque l'Allemagne devient une république. Il fut également membre de l'Union commerciale de l'Allemagne centrale (de) (18281834), puis du Deutscher Zollverein, ou l'union douanière allemande (18341919).

C'était l'État le plus densément peuplé de l'Empire allemand et d'Europe au XIXe siècle[1], et il comprenait plusieurs régions naturelles très distinctes : le bassin lipsien, la vallée de l'Elbe, une partie de la Haute-Lusace, le Vogtland, puis les pentes des monts Métallifères. Il correspond à peu près au Land actuel de Saxe.

Cet État avait pour bornes :

Constitution[modifier | modifier le code]

La constitution est signée par le roi Antoine Ier le et est modifiée le par Albert de Saxe. Le royaume de Saxe est une monarchie constitutionnelle héréditaire, avec deux chambres qui se réunissent tous les deux ans. La deuxième chambre compte 82 députés. Le royaume de Saxe a quatre voix à la Diète fédérale de l'Empire allemand et envoie quatorze députés au Reichstag.

Histoire[modifier | modifier le code]

Le royaume de Saxe tire son origine du duché de Saxe qui fut fondé en 1422. Deux de ses ducs furent rois de Pologne de 1697 à 1763.

L'un de ses ducs les plus illustres, Frédéric-Auguste III, resta neutre autant qu'il le put dans les guerres de la Révolution française. Napoléon Ier, en plus de la Saxe, lui confia la souveraineté du duché de Varsovie.

Création[modifier | modifier le code]

Après la bataille d'Iéna et par le traité de paix signé à Posen, le , l'électorat de Saxe intégra la confédération du Rhin[2]. Il s'engageait à fournir à Napoléon Ier des troupes auxiliaires : en retour, il en reçut, en 1806, le titre de roi de Saxe sous le nom de Frédéric-Auguste Ier[3].

Par le traité de paix signé à Tilsit, le , le roi de Prusse céda l'arrondissement de Cottbus au roi de Saxe[4],[5]. Frédéric-Auguste fut également nommé grand-duc de Varsovie, ses ancêtres ayant régné sur la Pologne au XVIIIe siècle.

Par le Traité de Schönbrunn (), l'empire d'Autriche cède les enclaves qu'elle possédait en Saxe : Art 3° du traité "Il cède et abandonne à S.M. le Roi de Saxe les enclaves dépendantes de la Bohême et comprises dans le territoire du Royaume de Saxe, savoir les paroisses et villages de Günthersdorf, Taubentränke, Gerlachsheim, Leukersdorf, Schirgiswalde, winkel, etc.".

Par la suite, Frédéric-Auguste Ier resta fidèle à la cause de Napoléon : il en fut sanctionné par la perte d'un tiers de ses États, qui revinrent à la Prusse en donnant naissance à la Saxe prussienne (Lusace, Thuringe, partie de la Misnie, Mansfeld, Querfurt, etc.) lors du congrès de Vienne en 1815, l'Autriche refusant la présence de la Prusse à ses frontières nord-ouest. Le roi de Prusse, en effet, avait proposé au congrès de donner la Rhénanie au souverain saxon en échange de l'annexion de la Saxe. La France soutint l'Autriche et laissa la Prusse s'installer à sa frontière. Elle le paya chèrement en 1871.

En effet, la Saxe, par la richesse de ses mines, disposait dès la première moitié du XIXe siècle d’une industrie florissante. La première ligne de chemin de fer d'Allemagne reliait Leipzig à Dresde (1839). Même s'il fallut acheter deux locomotives aux Britanniques pour inaugurer la ligne, le royaume fabriqua d'emblée son propre matériel roulant aux Ateliers ferroviaires d'Übigau créés par le Pr Schubert en 1836. En outre, la Saxe bénéficia des premières écoles d'ingénieurs d'Allemagne, avec l’École des mines de Freiberg (1765) et le Technische Bildungsanstalt zu Dresden (1828).

En 1831, à la suite d'insurrections qui avaient éclaté à Dresde et à Leipzig, le roi Antoine Ier se vit contraint d'octroyer une constitution à la Saxe. Cette constitution n'ayant pas été suffisamment respectée, une nouvelle insurrection éclata en 1848 et apporta de nouvelles concessions.

Ayant pris parti pour l'empereur d'Autriche lors de la guerre austro-prussienne, le royaume de Saxe, vaincu, dut adhérer à la confédération de l'Allemagne du Nord le , et fut intégrée dans l'Empire allemand en 1871.

Comme partout ailleurs en Allemagne, la royauté fut renversée en 1918, et le royaume devint l'État libre de Saxe au sein de la nouvelle république de Weimar.

Divisions administratives[modifier | modifier le code]

Le royaume de Saxe a longtemps été divisé en cinq districts (en allemand : Kreis) :

En 1806, le royaume de Saxe était divisé en sept arrondissements, subdivisés en bailliages (en allemand : Ämter) :

  • L'arrondissement électoral (en allemand : Kurkreis), comprenait les onze bailliages de Wittemberg (en allemand : Amt Wittenberg), Schweinitz (en allemand : Amt Schweinitz), Seyda (en allemand : Amt Seyda), Annaburg (en allemand : Amt Annaburg), Pretzsch (en allemand : Amt Pretzsch), Gräfenhainichen (en allemand : Amt Gräfenhainichen), Schlieben (en allemand : Amt Schlieben), Liebenwerda (en allemand : Amt Liebenwerda), Bitterfeld (en allemand : Amt Bitterfeld), Belzig (en allemand : Amt Belzig), Gommern (en allemand : Amt Gommern)
  • L'arrondissement de Thuringe (en allemand : Thüringer Kreis), comprenait les bailliages suivants :
    • Les deux bailliages de Tennstedt (en allemand : Kreisamt Tennstedt) et Pforta (en allemand : Schulamt Pforta)
    • Un bailliage de l'ancien duché de Saxe-Zeitz (en allemand : Herzogtum Sachsen-Zeitz) : Tautenburg (en allemand : Amt Tautenburg)
    • Le bailliage de Treffurt (en allemand : Amt Treffurt), en main commune (en allemand : Ganerbschaft) avec l'électorat de Mayence (en allemand : Kurmainz) et la Hesse-Kassel (en allemand : Hessen-Kassel)
    • Sept bailliages de l'ancien duché de Saxe-Weissenfels (en allemand : Herzogtum Sachsen-Weißenfels) : Weißenfels (en allemand : Amt Weißenfels), Langensalza (en allemand : Amt Langensalza), Freyburg (en allemand : Amt Freyburg), Sachsenburg (en allemand : Amt Sachsenburg), Sangerhausen (en allemand : Amt Sangerhausen), Eckartsberga (en allemand : Amt Eckartsberga) et Weißensee (en allemand : Amt Weißensee)
    • Six bailliages de la principauté de Saxe-Querfurt (en allemand : Fürstentum Sachsen-Querfurt) : Wendelstein (en allemand : Amt Wendelstein), Sittichenbach (en allemand : Amt Sittichenbach), Querfurt (en allemand : Amt Querfurt), Heldrungen (en allemand : Amt Heldrungen), Dahme (en allemand : Amt Dahme) et Jüterbog (en allemand : Amt Jüterbog)
  • L'arrondissement de Meißen ou, en ancien français, de Misnie (en allemand : Meißnischer Kreis)
  • L'arrondissement de Leipzig ou, en ancien français, de Leipsick (en allemand : Leipziger Kreis)
  • L'arrondissement des monts Métallifères (en allemand : Erzgebirgischer Kreis)
  • L'arrondissement de Vogtland (en allemand : Vogtländischer Kreis)
  • L'arrondissement de Neustadt (en allemand : Neustädter Kreis)

En 1835, il a été réduit à quatre arrondissements, désignés par les noms de leurs chefs-lieux : Dresde, Leipzig, Zwickau, et Bautzen.

Souverains[modifier | modifier le code]

Prétendants au trône[modifier | modifier le code]

Lignée d'Alexandre de Saxe-Gessaphe, héritier testamentaire d'Emmanuel de Saxe[modifier | modifier le code]

Lignée d'Albert-Joseph de Saxe, héritier agnatique d'Emmanuel de Saxe[modifier | modifier le code]

Ministres-présidents[modifier | modifier le code]

Liste des ministres-présidents (en allemand : Vorsitzende des Gesamtministeriums)

Ministres-présidents
Nom Fin Début
Bernhard August von Lindenau Septembre 1843
Julius Traugott Jakob von Könneritz (de) Septembre 1843
Alexander Karl Hermann Braun
Gustav Friedrich Held
Ferdinand von Zschinsky
Friedrich Ferdinand von Beust
Johann Paul von Falkenstein (de) Octobre 1866
Richard Freiherr von Friesen (de)
Georg Friedrich Alfred Graf von Fabrice (de)
Karl Friedrich Wilhelm von Gerber (de)
Julius Hans von Thümmel (de) Décembre 1891
Heinrich Rudolf Schurig (de)
Karl Georg Levin von Metzsch-Reichenbach (de)
Konrad Wilhelm von Rüger (de)
Victor Alexander von Otto (de)
Max Clemens Lothar Freiherr von Hausen
Heinrich Gustav Beck (de)
Rudolf Heinze

Les châteaux de la Maison royale de Saxe (branche albertine)[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (de) « Geschichte Sachsens : Souveränes Königreich Sachsen » [« Histoire de la Saxe ; le Royaume de Saxe souverain »], Chronique [html], sur sachsen.de (consulté le ).
  2. Traité de paix entre Sa Majesté l'Empereur des Français, Roi d'Italie, et S. A. S l'Électeur de Saxe, signé à Posen le 11 décembre 1806, article 2 : « S. A. S. électorale accède au traité de Confédération et d'alliance conclu à Paris le 12 de juillet de la présente année, et par son accession elle entre dans tous les droits et dans toutes les obligations d'alliance, de la même manière que si elle eût été partie principale contractante audit traité ».
  3. Traité précité, article 3 : « S. A. S. électorale prendra le titre de Roi [de Saxe], et siégera dans le collège et au rang des rois, suivant l'ordre de son introduction ».
  4. Traité de paix entre Sa Majesté l'Empereur des Français, Roi d'Italie, et Sa Majesté le Roi de Prusse, signé à Tilsit le 9 juillet 1807, article 12 : « S. M. le Roi de Prusse cède en toute propriété et souveraineté à S. M. le Roi de Saxe, le Cotbuser Kreis ou arrondissement de Cotbus, dans la Basse-Lusace ».
  5. Traité précité, article 6 : « S. M. l'Empereur des Français, Roi d'Italie, s'engage à faire céder à S. M. le Roi de Saxe, par le futur traité de paix avec la Prusse, le Cotbuser-Kreis ou arrondissement de Cotbus ».

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]