Rosario Murillo — Wikipédia

Rosario Murillo
Illustration.
Rosario Murillo en 2017.
Fonctions
Vice-présidente de la République du Nicaragua
En fonction depuis le
(7 ans, 3 mois et 3 jours)
Élection
Réélection 7 novembre 2021
Président Daniel Ortega
Prédécesseur Omar Halleslevens
Porte-parole du gouvernement nicaraguayen
En fonction depuis le
(17 ans, 3 mois et 3 jours)
Président Daniel Ortega
Première dame du Nicaragua
En fonction depuis le
(17 ans, 3 mois et 3 jours)
Prédécesseur Lila T. Abaunza
Biographie
Nom de naissance Rosario Murillo Zambrana
Date de naissance (72 ans)
Lieu de naissance Managua (Nicaragua)
Nationalité Nicaraguayenne
Parti politique FSLN
Conjoint Daniel Ortega
Enfants
  • Zoilamérica Narváez Murillo (1967)
  • Rafael Antonio Ortega Murillo (1968)
  • Anuar Joaquín Hassan Murillo (1971-1972)
  • Carlos Enrique Ortega Murillo (1977)
  • Daniel Edmundo Ortega Murillo (1980)
  • Juan Carlos Ortega Murillo (1981)
  • Laureano Facundo Ortega Murillo (1982)
  • Maurice Facundo Ortega Murillo (1985)
  • Camila Antonia Ortega Murillo (1987)
  • Luciana Catarina Ortega Murillo (1989)
Diplômée de université de Cambridge
Profession professeur
femme de lettres
Religion catholicisme
Résidence Villa Carlos Fonseca

Signature de Rosario Murillo

Rosario Murillo

Rosario Murillo Zambrana, née le à Managua, est une poétesse, révolutionnaire sandiniste et femme d'État nicaraguayenne. Elle est l'épouse du président du Nicaragua Daniel Ortega depuis 2005 et la vice-présidente du pays depuis le .

Biographie[modifier | modifier le code]

Rosario Murillo naît le 22 juin 1951 à Managua au sein d'une famille aisée. Ses parents l'envoient à l'âge de onze ans poursuivre sa scolarité au Royaume-Uni, où elle apprend l’anglais et le français. Lors de son retour au Nicaragua, ses parents la marient à Jorge Narváez. Elle a alors quinze ans[1].

En 1968, elle intègre la rédaction du journal La Prensa et travaille aux côtés de Pedro Joaquín Chamorro, fervent critique du régime somoziste, qui sera assassiné en 1978[1].

Membre du Front sandiniste de libération nationale (FSLN) depuis 1969, elle participe à la fondation d'un mouvement clandestin d'artistes opposé à Somoza. En 1977, après avoir été incarcérée quelque temps, elle s'exile au Panama, au Venezuela et au Costa Rica.

Elle rencontre Daniel Ortega à la fin des années 1970 et partage sa vie depuis lors. Ils se marient en 2005.

Elle est députée à l'Assemblée nationale de 1984 à 1990, pendant le premier mandat de Daniel Ortega. Lorsque ce dernier est réélu à la présidence, elle est nommée porte-parole du gouvernement, fonction qu'elle occupe depuis le .

Rosario Murillo est peu appréciée au sein des anciens membres du Front sandiniste de libération nationale, considérée comme « conflictuelle » et « manipulatrice ». Dora María Téllez, ancienne ministre de la Santé sandiniste, confirme qu'elle « a déjà purgé toute la vieille génération sandiniste »[2].

Elle est élue vice-présidente de la République lors des élections générales du , aux côtés de son mari, réélu au premier tour pour un troisième mandat consécutif[3]. Elle prend ses fonctions le [4].

En 2018, alors que des manifestations secouent le pays, et que son mari est accusé de dérive autoritaire afin de se maintenir au pouvoir, elle est la principale organisatrice de sa communication, dans un contexte où le système médiatique est cadenassé[5]. Elle apparaît ainsi chaque jour sur les chaînes de télévision d'État afin de freiner la contestation, mêlant ses monologues de références bibliques et cosmiques. Elle traite notamment les protestataires de « vampires assoiffés de sang » et les accuse d'avoir « fabriqué » des morts tués par la police du régime (alors qu'Amnesty International en recense 320)[6]. Elle fait l'objet de sanctions du gouvernement américain depuis 2018[7].

En novembre 2021, Radio France internationale note qu'elle est la « véritable numéro un du pays pour de nombreux observateurs »[8].

Le couple est réélu lors de l'élection présidentielle de 2021. Le président américain Joe Biden qualifie le scrutin, joué d'avance et condamné par la communauté internationale, de « comédie »[9].

Famille[modifier | modifier le code]

Rosario Murillo perd l'un de ses enfants lors du tremblement de terre de 1972. La douleur l'incite à écrire ses premiers poèmes peu après[1].

Elle rencontre Daniel Ortega à la fin des années 1970 et partage sa vie depuis lors, ils se marient en 2005. En février 1998, sa fille Zoilamérica Ortega Murillo accuse son beau-père d'avoir sexuellement abusé d'elle durant son enfance, à partir de 1978[10]. La plainte est rejetée le 29 mai[Quand ?] par le juge d'instruction de Managua pour vice de forme[11]. Zoilamérica Ortega Murillo s'est exilée au Costa Rica[12].

Les huit autres enfants de Rosario Murillo sont restés au Nicaragua. Ils détiennent tous le titre de conseiller présidentiel. Ils assurent le contrôle de la distribution du pétrole et du gaz avec la société Albanisa. Avec les bénéfices du pétrole, ils ont investi dans « l’hôtellerie, le bois, la sécurité, les énergies renouvelables ». La plupart d'entre eux dirigent des chaînes de télévision ou des agences de publicité. Selon un entrepreneur, « la fortune du clan est incalculable ». Toutefois, plusieurs témoignages indiquent qu'ils vivent dans « une sorte de prison dorée ». Ils doivent obtenir l'accord de Rosario Murillo pour chaque décision de leur vie[13],[4],[14].

Œuvres (sélection)[modifier | modifier le code]

  • Gualtayán (1975)
  • Sube a nacer conmigo (1977)
  • Un deber de cantar (1981)
  • Amar es combatir (antología) (1982)
  • En espléndidas ciudades (1985)
  • Las esperanzas misteriosas (1990)

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b et c « Rosario Murillo: la poderosa y omnipresente "copresidenta" de Daniel Ortega », sur RFI,
  2. « Le Nicaragua vit sous le mauvais œil de sa «diablesse» », Le Temps,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. EE UU califica de “proceso viciado” las elecciones de Nicaragua, El País, 7 novembre 2016.
  4. a et b Frédéric Saliba, « Comment le couple Ortega a fait main basse sur le Nicaragua », Le Monde, (consulté le )
  5. Ludovic Hirtzmann, « L'ex-guérillero compte sur ses soutiens russes et cubains », Le Figaro,‎ 6-7 novembre 2021, p. 8 (lire en ligne).
  6. Alix Hardy, « Le Nicaragua sous la coupe des Ortega », Le Figaro, 15-16 décembre 2018, p. 12.
  7. « Nicaragua : une contre-enquête », sur Médelu,
  8. Marie Normand, « Nicaragua: avant les élections, les voix critiques en prison ou en exil », sur rfi.fr, (consulté le ).
  9. B. Mousset et N. Pagnotta, « Nicaragua : Daniel Ortega réélu une quatrième fois », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  10. (en) Phil Davison, « Ortega faces sex abuse case from his stepdaughter », sur The Independent, (consulté le )
  11. « Daniel Ortega, un président controversé », Le Monde diplomatique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. (es) « Muere en cárcel de Nicaragua hombre que acusó a Ortega de violar a su hermana », Swissinfo,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. « Enquête. Nicaragua : la sinistre saga des enfants du tyran Ortega », El País América sur Courrier International,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. (es) « Los herederos de la dinastía Ortega Murillo y su cárcel de oro », El País,‎ (lire en ligne, consulté le )

Article connexe[modifier | modifier le code]