Roquette (plante) — Wikipédia

Eruca sativa

La roquette (Eruca sativa) est une espèce de plante annuelle de la famille des Brassicacées (ou crucifères), à fleurs blanches ou jaunâtres veinées de brun ou de violet ; ses feuilles ressemblent à celles des radis et des navets, botaniquement très proches, et ont une saveur piquante et poivrée.

Phytonymie[modifier | modifier le code]

Le nom vient du latin eruca, qui a donné le bas-latin ruca, puis le vieil italien ruchetta. Selon les régions, on l'appelle aussi rucola (Suisse, probablement à cause du nom en allemand et en italien), « rouquette » (Languedoc et Roussillon) ou « riquette » (Nice). La riquette est une forme sauvage de la roquette, aux feuilles petites et très goûteuses.

D'autres plantes plus ou moins semblables, dans les genres Diplotaxis, Erucastrum ou encore Bunias, portent le nom de roquette ou fausse-roquette. Lorsqu'il est besoin de les différencier, les Diplotaxis sont appelées « roquettes sauvages » et les Eruca « roquettes domestiques », les autres sont qualifiées de « fausses roquettes ».

Synonyme[modifier | modifier le code]

Synonyme accepté (d'après ITIS)

Description[modifier | modifier le code]

Appareil végétatif[modifier | modifier le code]

Cette plante annuelle, hérissée à la base (poils raides), a une tige dressée et ramifiée de 20 à 60 cm de hauteur. Elle présente une hétérophyllie avec des grandes feuilles basales et de plus petites feuilles caulinaires, épaisses, pennatilobées (lyrées-pennatifides), avec une marge de 4 à 10 à lobes incisés-dentés et un grand lobe terminal[1]. Ces feuilles froissées dégagent une odeur piquante et sulfurée due à la libération de thiocyanates et d'isothiocyanates.

Appareil reproducteur[modifier | modifier le code]

Les fleurs, d'un diamètre de 20 à 32 mm, sont regroupées dans un corymbe lâche. Elles sont portées par d'épais pédicelles mesurant de 3 à 8 mm, beaucoup plus courts que le calice. Les quatre sépales dressés sont brun-violet, les latéraux étant un peu bossus, plus longs que le pédicelle. Les quatre pétales blanchâtres ou jaunâtres sont veinés de violet intense. L'androcée est composé d'étamines jaunes. L'ovaire est prolongé par un stigmate fendu en 2 lobes connivents. Les fruits sont des courtes siliques dressées, subcylindriques, de 12 à 25 mm de taille, prolongées par un bec comprimé en sabre, égalant la moitié des valves convexes ornées d'une seule nervure. Ils contiennent sur deux rangs des graines globuleuses, lisses, comestibles[1].

Biologie[modifier | modifier le code]

On la sème au printemps, et jusqu'au début de l'été.

Consommée depuis l'Antiquité, les Romains l'avaient consacrée à Priape et la recommandaient aux maris peu portés sur la « chose ». Cette réputation s'est perpétuée au Moyen Âge, les autorités religieuses interdisant sa culture dans les jardins des monastères. Mais elle fait partie des plantes dont la culture est recommandée dans les domaines royaux par Charlemagne dans le capitulaire De Villis (fin du VIIIe ou début du IXe siècle)[2].

Salade de roquette, carottes et parmesan.

Utilisations[modifier | modifier le code]

En cuisine[modifier | modifier le code]

Roquette crue
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 105 kJ
(Calories) (25 kcal)
Principaux composants
Glucides 3,65 g
Amidon 0 g
Sucres 2,05 g
Fibres alimentaires 1,6 g
Protéines 2,58 g
Lipides 0,66 g
Saturés 0,086 g
Trans 0 g
Eau 91,71 g
Cendres totales 1,40 g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 160 mg
Cuivre 0,076 mg
Fer 1,46 mg
Magnésium 47 mg
Manganèse 0,321 mg
Phosphore 52 mg
Potassium 369 mg
Sélénium 0,3 µg mg
Sodium 27 mg
Zinc 0,47 mg
Vitamines
Acides aminés
Acides gras

Source : United States Department of Agriculture

On récolte les jeunes feuilles tendres, qui sont utilisées en salade, seules ou en mélange (mesclun), ou les feuilles plus développées que l'on cuit dans les pâtes, le risotto, le pesto, les soupes et les ragoûts.

En Italie, la roquette est souvent utilisée dans les pizzas, ajoutée au dernier moment de la cuisson ou, immédiatement après, de sorte que les feuilles ne se fanent pas dans la chaleur. Sur l'île d'Ischia, dans la baie de Naples, un alcool digestif appelé rucolino est préparé à partir de cette plante. Sa liqueur est une spécialité locale qui est dégustée comme le limoncello ou la grappa.

En Égypte, la roquette est couramment consommée au petit déjeuner, dans un ragoût de fèves.

Autres usages[modifier | modifier le code]

Réputée pour ses vertus aphrodisiaques dans l'Antiquité, on en extrayait de l'huile essentielle pour composer des huiles de massage[3].

Symbolique[modifier | modifier le code]

Calendrier républicain[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Hippolyte Coste, Flore descriptive et illustrée de la France, de la Corse et des contrées limitrophes, P. Klincksieck, , p. 78.
  2. Mélinda Wilson, Fleurs comestibles: du jardin à la table, Les Editions Fides, , p. 190-192.
  3. Tannahill Reay, Food in History, Three Rivers Press, États-Unis, 1988.
  4. Ph. Fr. Na. Fabre d'Églantine, Rapport fait à la Convention nationale dans la séance du 3 du second mois de la seconde année de la République Française, p. 25.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]