Roger Knobelspiess — Wikipédia

Roger Knobelspiess
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
GassinVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Roger Maurice KnobelpiessVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Conjoint
Autres informations
Lieu de détention

Roger Knobelspiess, né le à Elbeuf[1] en Seine-Inférieure et mort le à Gassin[2], est un malfaiteur français devenu écrivain puis acteur. Son œuvre est consacrée à l'univers carcéral[3].

Biographie[modifier | modifier le code]

Fils de Joseph Knobelspiess (1914-1969), ramoneur et homme à tout faire d’ascendance alsacienne (Guebwiller), et de Gabrielle Cauwet, Roger Knobelspiess évolue dans une famille nombreuse de « 7 frères et sœurs, quatre garçons et trois filles[4] » marquée par la violence de parents alcooliques[5]. Il vit, avec son frère Jean, une jeunesse délinquante faite de petits vols. Jean est abattu par un commerçant à qui il a volé un autoradio.

Condamnations[modifier | modifier le code]

En 1972, Roger Knolbelspiess est condamné à quinze ans de prison pour un vol à main armée commis dans une station-service, qu’il nie avoir commis. En 1976, il ne réintègre pas la prison après une permission de sortie et commet des vols à main armée, puis est à nouveau arrêté et réincarcéré. En prison, il rencontre Jacques Mesrine. Cultivé, s’exprimant bien, il explique la délinquance par les inégalités de la société bourgeoise, et obtient le soutien de nombreux intellectuels en vue[6]. Gracié par le président de la République, François Mitterrand, en 1981, il est de nouveau arrêté et incarcéré, en 1983 pour un braquage qu’il nie de nouveau avoir commis. Il se coupe alors un doigt qu'il envoie au garde des Sceaux Robert Badinter pour protester contre l'injustice de son emprisonnement. Il sera acquitté en .

Le , il est arrêté en flagrant délit au cours du braquage de la Banque populaire de Thuir dans les Pyrénées-Orientales. Condamné le de la même année à sept ans de prison par la cour d’assises de Rouen pour la fusillade contre des policiers, survenue rue aux Saulniers à Saint-Pierre-lès-Elbeuf dans la nuit du 23 au , il est à nouveau condamné, le , à neuf ans de prison ferme par la cour d’assises de Perpignan pour le braquage de Thuir. Il est finalement libéré en grâce à une remise de peine. Il a passé au total vingt-six ans derrière les barreaux.

Soutien des intellectuels[modifier | modifier le code]

En 1980, encore incarcéré, Roger Knobelspiess publie son premier livre, «QHS : quartier haute sécurité », un texte qui avait poussé le gouvernement à fermer ces fameux quartiers. Cultivé, brillant, «Knop» explique la délinquance par «les inégalités de la société bourgeoise».

Il s'attire la sympathie d'artistes : du chanteur Jacques Higelin qui lui a consacré Ballade pour Roger dans son album «Tombé du ciel» au dessinateur Georges Wolinski, en passant par le chanteur Léo Ferré ou encore par l'actrice Marie Rivière qui a raconté son combat pour le faire sortir de prison dans «Un amour aux assises». Il était alors comme il le confiait au «Parisien» en 2003, le héros des « intellos de gauche » dans la lutte anticarcérale[7].

Vie privée[modifier | modifier le code]

Knobelspiess a eu pour compagne l'actrice Marie Rivière — elle raconte son combat pour le faire sortir de prison dans Un amour aux assises. Ils ont eu un fils, François.

À partir des années 90, il joue des petits rôles dans une vingtaine de films de cinéma et de télévision, notamment chez Jean-Pierre Mocky, Bertrand Tavernier, Xavier Durringer ou Vincent Ravalec.

Dans les années 2000, il se retire dans le Tonnerrois en Bourgogne.

Publications[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Télévision[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Extrait d'acte de naissance no 561 / 1947 d'Elbeuf-sur-Seine.
  2. « Mort de Roger Knobelspiess : “Les exclus, les damnés, flamboient comme ils peuvent” » sur actualitte.com le 20 février 2017.
  3. Notice d'autorité personne du catalogue général de la BNF.
  4. Roger Knobelspiess, QHS
  5. Josyane Savigneau, « La mort de Roger Knobelspiess, ancien braqueur devenu écrivain », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  6. Cf. la chanson Ballade pour Roger sur l’album Tombé du ciel de Jacques Higelin (paroles de J. Higelin, Marie Rivière et Roger Knobelspiess).
  7. Par M.-L. W. Le 20 février 2017 à 21h57, « Mort de Roger Knobelspiess, l'ex-taulard qui se battait pour la condition des détenus », sur leparisien.fr, (consulté le )
  8. https://www.youtube.com/watch?v=6CeHO6doMEo - (index à 6 min 24)

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Interviews[modifier | modifier le code]