Roger Grillon — Wikipédia

Roger Grillon
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MauleVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
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Maurice Roger Grillon, né à Poitiers le et mort à Maule[1] le , est un peintre, illustrateur et graveur sur bois français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Maurice Roger Grillon est le fils d'Albert-Fulgence Grillon, peintre et lithographe à Poitiers. Après avoir suivi les cours de l'École des beaux-arts de Poitiers, Roger Grillon entre en 1900 dans l'atelier de Fernand Cormon à l'École des beaux-arts de Paris, ayant obtenu une bourse de la ville de Poitiers. Il délaisse très vite l'enseignement académique, préférant fréquenter les ateliers et académies où l'enseignement est plus indépendant, et où il rencontre Henri Matisse, Albert Marquet, Georges Linaret[2] (1878-1905), Georges Gublin[3] (1873-1909), etc.

Dès 1904, Roger Grillon expose au Salon des artistes français ; mais il abandonne rapidement ce salon, préférant montrer son travail aux Indépendants et au Salon d'automne. En 1926, la galerie Berthe Weill lui consacre une exposition personnelle. Le peintre quitte Paris pour s'installer tout d'abord à Céret, puis à Saint-Paul-de-Vence, ensuite à Prades (de 1922 à 1927) et enfin Lagrasse dans les Corbières jusqu'à sa mort, le à Maule.

Postérité[modifier | modifier le code]

Illustration de Rococo de Paul Morand.
Paysage : Lagrasse, route de Ribaute, huile sur toile de Roger Grillon au Musée des Beaux-Arts de Carcassonne.

Dès 1939, Raymond Escholier organise une rétrospective de son œuvre au Petit Palais à Paris, présentant des peintures, des dessins, mais également des gravures. En effet, Roger Grillon a illustré plusieurs ouvrages, tels que Vénus et Adonis de Shakespeare (1921, gravure sur bois), L'Enfant qui prit peur d'Auguste Gilbert de Voisins (1926, eaux fortes) ou Perpignan de Joseph Delteil (1927, eaux fortes). En 1952, Marc Sandoz présente une importante rétrospective autour de Roger Grillon, regroupant quatre-vingts œuvres (peintures, aquarelles, dessins, illustrations). En la galerie Martin-Caille lui consacre une rétrospective et un album dans lequel les toiles de Lagrasse sont les plus nombreuses. En 1988 le Centre Paul Gauguin de Pont-Aven lui consacre une exposition.

Les musées d'Alger, Angers, Albi, Carcassonne, Céret, Fontenay-le-Comte, La Rochelle, Grenoble, Troyes, le musée national d'art moderne et le Musée du Luxembourg conservent des œuvres de Roger Grillon.

Liste des livres illustrés[modifier | modifier le code]

  • Vénus et Adonis, de Shakespeare, Paris, L. Pichon, 1921. (Bois gravés originaux).
  • L'Aventure de Thérèse Beauchamps, de Francis de Miomandre, Paris : Arthème Fayard, 1925. (20 bois gravés originaux).
  • La Maladère, de Bernard Barbey, Paris, Grasset, 1926.
  • Le Baiser au lépreux, de François Mauriac, Paris, Arthème Fayard, coll. « Le Livre de demain », 1926 (37 bois gravés originaux).
  • L'Enfant qui prit peur, de Gilbert de Voisins, Paris, G. Crès et Cie, 1926. (Eaux fortes).
  • Les Sources, par Alphonse Gratry, Paris, les Éditions G. Crès et Cie, 1926. (Bois gravés).
  • Au-dessus de la ville, de Edmond Jaloux, Paris, Arthème Fayard, 1927. (30 bois gravés originaux).
  • Perpignan, de Joseph Delteil, Paris, Émile-Paul frères, 1927. (Frontispice).
  • La cour d'assises, de René Benjamin, Arthème Fayard, coll. Le Livre de Demain, 1928. (25 bois gravés originaux).
  • Baltique, de Luc Durtain, Paris, E. Hazan, 1928. (Portrait).
  • Catherine-Paris, de Marthe Lucie Lahovary de Bibesco,  Paris, Arthème Fayard, 1929. (34 bois gravés originaux).
  • Couleur de vigne et d'olivier, de Jean Lebrau, Paris, la Muse française, Garnier, 1929. (Frontispice).
  • Corbières, 1931. (Album).
  • L'Archipel aux sirènes, de Somerset Maugham, Paris, Alexis Redier, 1931. (8 eaux-fortes).
  • La conscience dans le mal de Gilbert de Voisins, Paris, Ferenczi et fils, 1932.
  • Les tendresses brisées, de Marcel Laurent, Paris, J. Ferenczi et fils, 1932.
  • Le Crime des justes, de André Chamson, Paris, Arthème Fayard, 1932. (39 bois gravés originaux).
  • Le Tourmenteur, de Georges Imann, Paris, Arthème Fayard, 1932. (30 bois gravés originaux).
  • Mal d'amour, de Jean Fayard, Paris, Arthème Fayard, 1934. (36 bois grévés originaux).
  • Ballades à mi-voix, de Marie-Antoinette Daguet, Paris, Le Divan, 1934. (eau-forte en frontispice).
  • Narbonne et ses étangs, de Paul-François Alibert, Paris, imprimerie la tradition, 1934. (Album de six eaux-fortes).
  • Les Saints Innocents, de René Duverne, Paris, Desclée De Brouwer, 1934.
  • Le nœud de vipères, de François Mauriac, Paris, J. Ferenczi et fils, 1935.
  • Le Pacha de Tombouctou, d'André Demaison, Paris, J. Ferenczi et fils, 1935.
  • Rococo, de Paul Morand, Paris, Arthème Fayard, coll. « Le Livre de demain », 1935. (28 bois gravés originaux).
  • Un de Baumugnes, de Jean Giono, Paris, J. Ferenczi et fils, 1935. (Illustrations en couleur).
  • Drogues et peintures. Album d'art contemporain, n° 25, par Philippe Chabaneix,  Paris, Laboratoires Chantereau, 1935. (Peintures].
  • Les Compagnons de la houle, de Maurice Constantin-Weyer, Paris, Arthème Fayard, coll. « Le Livre de demain », 1936. (38 bois gravés originaux).
  • Paris 1937 [Album collectif réalisé à l'occasion de l'Exposition internationale et dédiée à la gloire de Paris], Paris, Ville de Paris, 1937.
  • La Croisière du hachich, de Henry de Monfreid, Paris, J. Ferenczi et fils, 1937. (Bois gravé).
  • L'hermine passant, de Lucie Delarue-Mardrus,  Paris, J. Ferenczi et fils, 1938. (Bois gravés originaux).
  • Terre de Chanaan, de Louis Chadourne, Paris, Arthème Fayard, 1938. (34 bois gravés originaux).
  • Images des jours, de Jean Lebrau, éditions du Phare, 1938. (Bois gravés originaux).
  • Rose noire, de Alexandra Roubé-Jansky, Paris, Arthème Fayard, 1942, (26 bois gravés originaux).
  • Mal d'amour de Jean Fayard, prix Goncourt 1931, Paris, Arthème Fayard, coll. « Le Livre de demain », 1932 et 1941. (36 bois gravés originaux).
  • Les Huit Paradis, de Marthe Lucie Lahovary de Bibesco, Paris, Ferenczi & Fils, 1936. (Bois gravés et dessins).

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Certaines sources affirment par erreur qu'il s'appelle Roger-Maurice et est décédé à Lagrasse, à Paris ou à Poitiers. Mais dans ses actes d'état civil il figure sous les prénoms de Maurice Roger et son acte de décès figure bien dans les registres de Maule.
  2. France Huser, « [titre inconnu] », Le Nouvel Observateur,‎ , p. 104 (lire en ligne, consulté le ) : « Georges Linaret, dont on devait dire par la suite qu'il exerça une influence sur les peintres de sa génération […] »
  3. Voir Joconde.

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Marcus Osterwalder (dir.), Dictionnaire des illustrateurs : 1890-1945, éditions Ides et Calendes, 1992, p. 459.
  • « Grillon (Roger-Maurice) » dans Bénézit, 1976.
  • Paul Boilevin, « Roger Grillon », Le Pays d'Ouest, 3e année, , p. 225-228.
  • Jean Girou, « Roger Grillon, peintre des Corbières », "Roger grillon"&selectedTab=search L'éclair, , p. 6.
  • Jean Lebau, « Roger Grillon », Vallespir, n° 6, , p. 7-8.
  • Jean Girou, Peintres du Midi...Jacques Gamelin, Jean Jalabert, Odilon Redon, Pierre Laprade, Roger Grillon, Achille Laugé, Hermine David, Marc Chagall, Jacques Ourtal, Paul Sibra, Raymonde Martin-Duclos, Louis-Paul Amiel, Marc Saint-Saens, Paris, Floury, 1939.
  • Raymond Escholier, « Roger Grillon au Petit Palais », Le Journal, , p. 2.
  • Jean Lebrau, « Roger Grillon », Revue historique et littéraire du Languedoc, 1946, n°10 ; pp. 129-132.
  • André Weber, Roger Grillon l'indépendant (1881-1938), 1970.

Liens externes[modifier | modifier le code]

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