Roger Etchegaray — Wikipédia

Roger Etchegaray
Image illustrative de l’article Roger Etchegaray
Roger Etchegaray en 2012.
Biographie
Nom de naissance Roger Marie Elie Etchegaray
Naissance
Espelette (France)
Ordination sacerdotale par
Jean Saint-Pierre
Décès (à 96 ans)
Cambo-les-Bains (France)
Cardinal de l'Église catholique
Créé
cardinal
par
le pape Jean-Paul II
Titre cardinalice
Évêque de l'Église catholique
Ordination épiscopale par
le cardinal François Marty
Vice-doyen du Collège cardinalice
Président du Conseil pontifical « Cor unum »
Président du Conseil pontifical « Justice et Paix »
Prélat de la Mission de France
Archevêque de Marseille
Évêque auxiliaire de Paris
Évêque titulaire de Gemellae in Numidia
Autres fonctions
Fonction religieuse
Fonction laïque

Blason
(it) Notice sur www.vatican.va
(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Roger Marie Élie Etchegaray, né le à Espelette et mort le à Cambo-les-Bains[1], est un cardinal français.

Originaire du Pays basque, il est archevêque de Marseille de 1970 à 1985, avant d'être appelé à Rome par le pape Jean-Paul II qui lui confie plusieurs postes importants au sein de la curie romaine[2]. il assure la présidence de la Conférence des évêques de France de 1975 à 1981.

Biographie[modifier | modifier le code]

Prêtre[modifier | modifier le code]

Ordonné le pour le diocèse de Bayonne dans sa paroisse natale[3] de Saint-Étienne d'Espelette, ce jeune prêtre basque traverse sous le pontificat de Pie XII les aléas de l’après-guerre, la réforme liturgique, la crise des prêtres ouvriers, la guerre d’Algérie dans l’ombre de Léon-Albert Terrier, évêque de Bayonne, avant de diriger le secrétariat de l’épiscopat français.

Évêque[modifier | modifier le code]

Expert au concile Vatican II, Roger Etchegaray est nommé évêque auxiliaire de Paris le , puis archevêque de Marseille le . Le , dans le contexte des ratonnades à Grasse, Marseille et ailleurs, il appelle publiquement au calme[4].

Il est nommé prélat de la Mission de France le .

Il préside la Conférence des évêques de France de 1975 à 1981, ainsi que le Conseil des conférences épiscopales européennes de 1971 à 1979.

Il se retire de la mission de France le [5].

Le , il est nommé président des conseils pontificaux Justice et Paix et Cor Unum. Un an plus tard, le , il renonce à sa charge d'archevêque de Marseille pour se consacrer entièrement à la curie romaine.

Cardinal[modifier | modifier le code]

Roger Etchegaray est créé cardinal par Jean-Paul II lors du consistoire du , avec le titre de cardinal-prêtre de San Leone I, et dont il était l'ultime survivant. Il est élevé au rang de cardinal-évêque de Porto-Santa Rufina le [6].

Pendant plus de vingt ans, il est l'un des principaux collaborateurs du pape polonais. À la tête de deux dicastères — Justice et Paix et Cor Unum — il est l’envoyé spécial de Jean-Paul II.

De 1979 à 2005, il effectue des dizaines de voyages plus ou moins officiels, doublant souvent la diplomatie officielle du Saint-Siège. C’est lui qui est envoyé chez Fidel Castro, au Rwanda en plein génocide, dans Jérusalem en crise, au cœur de la Chine communiste ou auprès de Saddam Hussein : le Saint-Siège, opposé à l'invasion de l'Irak de 2003, envoie le cardinal Etchegaray auprès des autorités irakiennes pour les persuader de coopérer avec les Nations unies afin d'empêcher la guerre, sans succès[7],[8].

Il est aussi le délégué spécial du pape pour l’organisation de la rencontre inter-religieuse d’Assise en 1986[9], et pour l’animation du Grand Jubilé de l’an 2000[10]. Il est, avec le cardinal Ratzinger, un des principaux conseillers et confidents de Jean-Paul II tout au long de son long pontificat.

Il perd sa qualité d'électeur le jour de ses 80 ans, le . C'est pourquoi il ne peut pas participer aux votes des conclaves de 2005 (élection de Benoît XVI) et de 2013 (élection de François).

Vice doyen du Sacré-collège (appelé aussi Collège des cardinaux) du au , il est alors le numéro trois du Saint-Siège dans l'ordre de préséance, derrière le pape et le cardinal Sodano, ancien secrétaire d'État, doyen du Collège des cardinaux.

Lors de la procession d'entrée de la messe de Noël célébrée en la basilique Saint-Pierre au Vatican le , le cardinal Etchegaray tombe et se fracture le col du fémur, pris dans la bousculade lors d'une tentative d'agression du pape Benoît XVI par une déséquilibrée. Il est opéré à l'hôpital Gemelli à Rome[11] le , avec succès, selon le Vatican.

Le , il reçoit la dignité de Grand-croix de la Légion d'honneur qui lui est remise par le Premier ministre français Manuel Valls[12], à Rome à la villa Bonaparte[13].

Il prend congé du pape François au mois de pour pouvoir se retirer au Pays basque, dans une maison de retraite à Cambo-les-Bains[10].

Le , le pape François accepte sa demande de le décharger de l'office de vice-doyen du collège et approuve l'élection, faite par les cardinaux-évêques, du cardinal Giovanni Battista Re pour le remplacer[14].

À la mort du cardinal José de Jesús Pimiento Rodriguez, le , il devient le membre le plus âgé du collège cardinalice, mais il meurt le lendemain, le [15]. Son cardinalat a duré 40 ans et 66 jours (du au ).

Obsèques[modifier | modifier le code]

Sépulture du cardinal Etchegaray à Espelette

Les obsèques du cardinal Etchegaray sont célébrées le en la cathédrale Sainte-Marie de Bayonne[16]. Elles sont présidées par le cardinal Dominique Mamberti et concélébrées par l'évêque de Bayonne, Marc Aillet, en présence de plusieurs autres évêques, notamment de l'archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre Ricard, et de l'archevêque de Lyon, le cardinal Philippe Barbarin. En fin d'après-midi, il est inhumé dans le caveau familial, à Espelette, son village natal[17].

Œuvres[modifier | modifier le code]

  • J'avance comme un âne : A temps et à contretemps (nouv. édition), Paris, Fayard, coll. « Religieux (28) - (Nouvelle éd. refondue et augmentée) », , 296 p. (ISBN 978-2-213-63136-3)
  • Petite vie de Eugène de Mazenod (1782-1861), Paris, Desclée de Brouwer, (ISBN 2-220-03709-6)
  • J’ai senti battre le cœur du monde : conversations avec Bernard Lecomte, Fayard, coll. « Témoignages pour l'Histoire », , 476 p. (ISBN 978-2213630571)
  • L’homme, à quel prix ?, Paris, Points, coll. « Points documents », , 128 p. (ISBN 978-2-7578-3886-0)
  • Avec Dieu chemin faisant, Paris, La Martinière, coll. « Religion et spiritualité », , 176 p. (ISBN 978-2-7324-6501-2)
  • R. Etchegaray et Enzo Bianchi (Préface), Qu'ai-je-fait du Christ ?, Paris/Les Plans-sur-Bex (Suisse), Parole et Silence Editions, coll. « Spiritualité/Poche », , 167 p. (ISBN 978-2-88918-456-9) Document utilisé pour la rédaction de l’article

Autres fonctions[modifier | modifier le code]

Distinctions[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Un buste en glaise du cardinal Etchegaray a été réalisé par le sculpteur Daniel Druet[18].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Le cardinal Roger Etchegaray est décédé - Diocèse 64 Bayonne, Lescar et Oloron », sur diocese64.org (consulté le ).
  2. Le cardinal Etchegaray, homme de terrain de Jean-Paul II.
  3. Pierre Puchulu, Les évêques originaires du diocèse de Bayonne depuis le concordat de 1801, Bulletin de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, no 133, .
  4. L'appel au calme de Mgr Etchegaray, évêque de Marseille, extrait du JT du sur le site de l'INA.
  5. Histoire de la Mission de France.
  6. Le cardinal Roger Etchegaray, l’homme des missions délicates de Jean-Paul II.
  7. « Iraqi president meets Papal envoy Etchegaray », Irish Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. (en) Declaration by Cardinal Roger Etchegaray Following his Meeting with Iraqi President Saddam Hussein, Holy See Press Office, (lire en ligne)
  9. 27 octobre 1986, la première rencontre inter-religieuse pour la paix à Assise.
  10. a et b Claire Lesegretain, « Le cardinal Roger Etchegaray revient en France », sur la-croix.com, (consulté le ).
  11. « Agression du pape : le cardinal Etchegaray hospitalisé », Le Figaro, 25 décembre 2009.
  12. a et b Décret du 18 avril 2014 paru au Journal officiel le 20 avril 2014 (« Promotion de Pâques »). Le cardinal Etchegarray était depuis 2002 grand officier de la légion d'honneur.
  13. Radio Vatican, « La Grand-Croix de la Légion d'honneur remise au cardinal Etchegaray », sur fr.radiovaticana.va, .
  14. (it) Salle de presse du Saint-Siège, « Rinunce e nomine », sur press.vatican.va, (consulté le ).
  15. [1], sur la-croix.com, 4 septembre 2019.
  16. L’adieu des Basques au cardinal Etchegaray.
  17. Les obsèques du cardinal Etchegaray ont été célébrées à Bayonne.
  18. Bustes sculptés par Daniel Druet.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]