Rodope — Wikipédia

Rodope
Chevaux de Paranésti, en 1992
Chevaux de Paranésti, en 1992
Région d’origine
Région Thrace, Drapeau de la Grèce Grèce et Drapeau de la Bulgarie Bulgarie
Caractéristiques
Morphologie Poney
Taille 1,35 m en moyenne
Robe Généralement bai ou gris

Le Rodope (grec moderne : Ροδόπης / rodopi), ou Thrace, est une race de poneys originaire de la région européenne de Thrace, partagée entre la Grèce et la Bulgarie. Il est décrit pour la première fois en 1997, dans le cadre d'un recensement officiel du gouvernement grec, et reste peu étudié.

Le Rodope est une race rare, puisqu'il en existe environ 1 000 individus dans les années 2010. Une centaine d'entre eux vivent dans les monts Rhodopes et le Nome de Xánthi.

Dénomination[modifier | modifier le code]

Le nom local de ces chevaux, en grec moderne, est Ροδόπης (Rodopi)[1], traduit par « Rodope » ou « Rhodope » en anglais[2],[3]. Il est créé en 1997, durant le premier recensement officiel de cette population de chevaux[1],[2]. L'autrice du guide Delachaux juge le nom « Thrace » (thráki en grec) plus approprié pour désigner la race[3].

Histoire[modifier | modifier le code]

La caractérisation du Rodope découle d'un recensement officiel des populations de chevaux mené par le gouvernement grec en 1997, afin que les propriétaires de races de chevaux rares puissent bénéficier d'aides pour la conservation[1],[2]. D'après l'association grecque de protection animale Amalthia, c'est essentiellement un problème administratif qui a conduit à différencier le Rodope[4].

La race est étudiée une première fois par le Pr T. Alifakiotis, mais ne dispose pas de documents d'enregistrement et d'identification officiels[5].

D'après le Pr Menegatos, le Rodope actuel présente une ressemblance avec un bas-relief thrace antique exposé au musée de Komotini, notamment en ce qui concerne l'épaisseur de l'encolure de l'étalon[5].

Une étude de caractérisation des races animales rares de la Grèce est publiée en 2010 par l′Institute for Rare Breeds and Seeds in Europe[6]. Cependant, le Rodope n'est pas encore davantage étudié[1].

Description[modifier | modifier le code]

L'étude de caractérisation de 2010[1] et le guide Delachaux (2016)[3] indiquent une fourchette de taille de 1,25 m à 1,45 m, pour une moyenne de 1,35 m. Cette même moyenne est indiquée par le Pr Menegatos, de l'université d'Athènes[5]. En revanche, CAB International donne une fourchette de 1,25 m à 1,35 m[2]. L'association Amalthia estime que le Rodopi ne devrait pas être désigné comme une race spécifique, mais comme une population du Pindos[4].

Morphologie[modifier | modifier le code]

Il existe en fait deux types, celui des montagnes et celui des plaines[1]. Le type des plaines est plus proche du Thessalien[1]. Le type des montagnes de Rodope et Xanthe partage des caractéristiques en commun avec le Pindos et le Thessalien[1].

Le corps est plutôt mince et compact[3]. Les membres, solides, sont terminés par de durs sabots noirs[3]. Crinière et queue sont abondantes[3]. D'après le guide Delachaux, il est d'usage de toiletter la crinière en arc de cercle[3].

Robes[modifier | modifier le code]

Les robes prédominantes sont le bai, le gris et le rouan[3]. Il existe quelques sujets isabelle[3]. Les marques blanches sont fréquentes[3].

Tempérament et entretien[modifier | modifier le code]

Le caractère est considéré comme bon, avec une adaptation aux terrains difficiles[3].

Utilisations[modifier | modifier le code]

Charrette attelée dans les Rhodopes, côté bulgare.

La race est employée pour le transport en montagne et la randonnée équestre[3]. Certaines juments sont saillies par des baudets pour donner des mules[3]. La fonction écologique du Rodope, parmi d'autres populations de chevaux et poneys européens semi-sauvages qui entretiennent la végétation, a été soulignée[7].

Diffusion de l'élevage[modifier | modifier le code]

La race est propre aux plaines et aux montagnes de Thrace, dans le Nord de la Grèce[1]. Le type le plus caractéristique provient des montagnes des Rhodopes et de Xánthi, et forme une population d'une centaine d'individus[1]. CAB International indique une population d'environ 1 000 individus qui vivent en semi-liberté (2016)[8]. Bonnie Lou Hendricks (université d'Oklahoma) indique la présence de cette race en Bulgarie[9]. Les monts Rhodopes étant transfrontiers, la race existe effectivement en Bulgarie, où elle aide à la conservation du rare Karakatchan[2].

Le Rodope n'est pas répertorié dans la base de données DAD-IS[10], et ne figure par conséquent pas non plus dans l'étude globale des populations de chevaux menée par Rupak Khadka de l'université d'Uppsala, et publiée en août 2010 pour la FAO[11].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d e f g h i et j Kugler et Monitoring Institute 2009, p. 84.
  2. a b c d et e Porter et al. 2016, p. 498.
  3. a b c d e f g h i j k l et m Rousseau 2016, p. 157.
  4. a et b (en) « Rodopis », Amalthia (consulté le ).
  5. a b et c Menegatos.
  6. Kugler et Monitoring Institute 2009.
  7. (en) Waltraud Kugler et Elli Broxham, The Ecological Value of Feral Livestock Populations in Europe : Overview, situation and development of a network for management of wild livestock populations, Final Report, SAVE-Project, (lire en ligne), p. 35.
  8. Porter et al. 2016, p. 469 ; 498.
  9. (en) Bonnie Lou Hendricks, International Encyclopedia of Horse Breeds, Norman, University of Oklahoma Press, , 2e éd., 486 p. (ISBN 0-8061-3884-X, OCLC 154690199, lire en ligne), p. 460Voir et modifier les données sur Wikidata.
  10. (en) « Grèce, cheval », Système d’Information sur la Diversité des Animaux Domestiques (DAD-IS) (consulté le ).
  11. (en) Rupak Khadka, « Global Horse Population with respect to Breeds and Risk Status », Uppsala, Faculty of Veterinary Medicine and Animal Science - Department of Animal Breeding and Genetics, .

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • [Kugler et Monitoring Institute 2009] (en) Waltraud Kugler et Monitoring Institute, Rare Breeds and Varieties of Greece : Atlas 2010, Montricher, Suisse, Institute for Rare Breeds and Seeds in Europe, (lire en ligne)
  • [Porter et al. 2016] (en) Valerie Porter, Lawrence Alderson, Stephen J. G. Hall et Dan Phillip Sponenberg, Mason's World Encyclopedia of Livestock Breeds and Breeding, CAB International, , 6e éd., 1 107 p. (ISBN 1-84593-466-0, OCLC 948839453)Voir et modifier les données sur Wikidata
  • [Rousseau 2016] Élise Rousseau (ill. Yann Le Bris), Guide des chevaux d'Europe, Delachaux et Niestlé, (ISBN 978-2-603-02437-9), « Thrace », p. 157. Ouvrage utilisé pour la rédaction de l'articleVoir et modifier les données sur Wikidata