Robert Pinget — Wikipédia

Robert Pinget
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Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 78 ans)
ToursVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Robert André John PingetVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalités
française (à partir de )
suisseVoir et modifier les données sur Wikidata
Formation
Activités
Autres informations
Mouvement
Distinctions
Œuvres principales
L'Inquisitoire
Quelqu'un

Robert Pinget, né le à Genève en Suisse et mort le à Tours en France[1], est un romancier et dramaturge français d'origine suisse.

Biographie[modifier | modifier le code]

Robert Pinget, après avoir terminé des études de droit, exerce le métier d'avocat à Genève durant un an. Il quitte la Suisse en 1946 pour Paris, où il entre à l'École des Beaux-Arts.

Il publie son premier ouvrage, Entre Fantoine et Agapa en 1951. En 1952, Robert Laffont publie son premier roman, Mahu ou le Matériau, sous l'impulsion de Georges Belmont. Ensuite c'est Le Renard et la Boussole chez Gallimard, en 1953. Alain Robbe-Grillet et surtout Samuel Beckett qui restera un grand ami de Pinget, le conseillent à Jérôme Lindon patron des Éditions de Minuit[2]. Grâce à leur soutien, Graal Flibuste paraît chez Minuit en 1956, après avoir été refusé par Raymond Queneau chez Gallimard. Désormais, Minuit sera l'éditeur de Pinget. En 1959, il obtient le Prix Rambert pour son roman Le fiston paru la même année aux éditions de Minuit[3].

Son roman intitulé Quelqu'un a remporté le prix Femina en 1965.

En 1966, il obtient la nationalité française et s'installe en Touraine, dans ce qu'il appelle sa « chaumière », où il écrira la plupart de ses livres. Il y construit une tour, et invente ce qui est considéré comme sa « dernière veine », à savoir la série des « carnets », dont la parution commence en 1982, avec la publication de Monsieur Songe, du nom de ce personnage vieillissant dont Robert Pinget n'a jamais nié qu'il était une forme d'alter ego.

En 1987 il se voit attribuer le Grand prix national des Lettres.

Peu après le colloque qui lui est consacré à Tours, en 1997, il succombe à une attaque cérébrale dans cette même ville, le .

L’œuvre[modifier | modifier le code]

Œuvre romanesque[modifier | modifier le code]

Pour ses œuvres « romanesques », à partir de son entrée aux Éditions de Minuit, Robert Pinget s'est toujours situé explicitement dans le cadre du Nouveau Roman en jouant clairement le jeu de la remise en question, qui caractérise ce mouvement, des codes de l'écriture romanesque : intrigue, psychologie des personnages, contexte historique. Ses romans comportent ainsi toujours une réflexion sur l'écriture en train de se faire, avec un narrateur qui en commente la progression. Mais il complète cette réflexion par l'expression de sa sensibilité et d'une analyse de soi[4].

Œuvre dramatique[modifier | modifier le code]

L’œuvre dramatique comprend vingt œuvres, rassemblant des pièces de théâtre, des pièces radiophoniques et des scénarios de films. Les distinctions de genre restent cependant floues, puisqu'une pièce a été adaptée pour la télévision, avant d'être reprise au théâtre, et que plusieurs romans ont été adaptés pour la scène[5]. Néanmoins, il est notable que Pinget a écrit pour la radio très tôt dans sa carrière[6].

Journaux[modifier | modifier le code]

Robert Pinget n'a jamais reconnu écrire un journal, pourtant ses derniers textes, attribués à « Monsieur Songe » sont bien un journal écrit à la troisième personne, « lieu d'échange et de confrontation entre la fiction et l'autobiographie ». Il subvertit le genre comme il a subverti le roman, ni procès-verbal ni chronologie raisonnée, mais tension entre souvenirs, lectures, affects, paroles rapportées, etc.[7] : « Vieux thèmes mêlés aux notations du jour. Le temps les saisons. Cœur inadapté. Et le fil ténu d'un récit sans importance qui s'impose encore, on ne sait pourquoi[8] ».

Poèmes[modifier | modifier le code]

Germaine Tailleferre a mis onze de ses poèmes en musique dans Pancarte pour une porte d'entrée (en). Ils ont été interprétés par Mario Hacquard et Claude Collet.

Citation[modifier | modifier le code]

« Il me semble que lorsqu'on est attiré par un écrivain, ce n'est pas sa biographie qui intéresse. Je m'étonne toujours qu'on aborde un écrivain avec des questions qui n'ont rien à voir, ou peu à voir, avec son œuvre. Je n'ai pas de vie autre que celle d'écrire. Mon existence est dans mes livres… »

— Entretien avec Louis-Albert Zbinden, Gazette de Lausanne, 4 décembre 1965

Œuvres[modifier | modifier le code]

Romans[modifier | modifier le code]

Recueil de nouvelles[modifier | modifier le code]

Théâtre[modifier | modifier le code]

  • Lettre morte, 1959, pièce en deux actes
  • La Manivelle, 1960, pièce radiophonique
  • L'Hypothèse, 1961, théâtre
  • Ici ou ailleurs, Architruc, L'Hypothèse, 1961, théâtre
  • Autour de Mortin, 1965, dialogues, Éditions de Minuit(ISBN 978-2-70730-489-6)
  • Abel et Bela, 1961, théâtre
  • Identité, 1971, théâtre
  • Paralchimie, suivi de Architruc, L'Hypothèse, Nuit, 1973, théâtre
  • Un testament bizarre, et autres pièces (Mortin pas mort, Dictée, Sophisme et sadisme, Le chrysanthème, Lubie), 1986, théâtre
  • De rien, 1992, théâtre
  • L'Affaire Ducreux, et autres pièces (De rien, Nuit, Le bifteck), 1995, théâtre, Éditions de Minuit(ISBN 978-2-70731-540-3)

Autres publications[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Notice biographie de la BNF
  2. Le Chantier, L’œuvre dans tous ses états, p. 13
  3. « Liste des lauréats | Le Prix Rambert », sur www.prix-rambert.ch (consulté le )
  4. Le Chantier, L'œuvre dans tous ses états, p. 13-14
  5. Le Chantier, L’œuvre dans tous ses états, p. 17
  6. Jean Verrier, « La traversée des médias par l’écriture contemporaine : Beckett, Pinget », Études françaises, volume 22, numéro 3, hiver 1986, p. 36 (lire en ligne).
  7. Le Chantier, L’œuvre dans tous ses états, p. 32
  8. L'apocryphe, I, V, p. 14

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Yoshinori Iwata, Ecriture et intériorité dans quatre romans de Robert Pinget, éditions Slatkine, 1997
  • Jean Roudaut, Robert Pinget : Le Vieil homme et l'Enfant, Éditions Zoé, 2001
  • Jérôme Lindon a réalisé (sous le pseudonyme de Louis Palomb) deux romans qui peuvent apparaître comme des pastiches de Pinget, Correspondance et Réflexions, publiés par Les Éditions de Minuit, 1968.
  • Denise Bourdet, Robert Pinget, in Brèves rencontres, Paris, Grasset, 1963.
  • Jean-Claude Liéber (dir.) et Madeleine Renouard (dir.), Le chantier Robert Pinget : Colloque de Tours, Jean-Michel Place, (ISBN 978-2-85893-528-4)
  • Dossier Robert Pinget, Histoires littéraires, no 40, 2009 Lire en ligne
  • Robert Pinget : matériau, marges, écriture, éditions Manuscrits modernes, 2011
  • Robert Pinget : inédits, Revue des sciences humaines, Presses universitaires du Septentrion, no 317, 2015, Lire en ligne
  • David Ruffel, L'écriture-fiction de Robert Pinget Lire en ligne
  • Eric Eigenmann et Nathalie Piégay, Robert Pinget : la fabrique d'un monde d'Agapa à Sirancy, Albias (Tarn-et-Garonne), Jean-Michel Place éditeur, , 224 p. (ISBN 978-2-38358-005-8)
  • Jean Verrier, « La traversée des médias par l’écriture contemporaine : Beckett, Pinget », Études françaises, volume 22, numéro 3, hiver 1986, p. 35–43 (lire en ligne).

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]