Robert Paparemborde — Wikipédia

Robert Paparemborde
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Robert Paparemborde en 1971, portant le maillot de la Section paloise.
Fiche d'identité
Nom complet Robert Pierre Paparemborde
Naissance
Ance (France)
Décès (à 52 ans)
Paris 14e (France)
Taille 1,82 m (6 0)
Surnom Patou
Poste Pilier droit
Carrière en junior
PériodeÉquipe 
0000-? Section paloise
Carrière en senior
PériodeÉquipeM (Pts)a
1966-1983
1983-1984
Section paloise
Racing CF
Carrière en équipe nationale
PériodeÉquipeM (Pts)b
1975-1983 France 54 (40)[1]
Carrière d'entraîneur
PériodeÉquipe 
Racing CF

a Compétitions nationales et continentales officielles uniquement.
b Matchs officiels uniquement.
Dernière mise à jour le 16 août 2015.

Robert Paparemborde (dit Patou), né le à Ance (Pyrénées-Atlantiques) et mort le à Paris 14e[2] d'un cancer du pancréas, est un joueur puis entraîneur français de rugby à XV[3].

Il est un pilier droit de rugby atypique, rapide et manieur de ballon, mesurant 1,82 m. Paparemborde est l'un des joueurs emblématiques de la Section paloise, et dans une moindre mesure du Racing Club de France[4].

Paremborde a été berger en Vallée d'Ossau, ceinture noire de judo et champion de France cadets en 1964, international de handball junior en 1967, et est devenu une légende du rugby français en étant élu meilleur pilier du monde dans les années 1970. Il a également occupé des postes importants dans le rugby français en tant que vice-président de la FFR et manager général des équipes nationales.

Après 17 saisons avec son club de cœur de la Section paloise, il rejoint le Racing Club de France avec à la clé un poste de responsable relations publiques chez Banania et la promesse de nombreux retours en Béarn.

« Je ne pouvais pas rester insensible aux arguments proposés par Banania. » déclare Patou, qui signe alors un contrat similaire à celui de Jean-Pierre Rives chez Pernod[5].

Paparemborde aide ensuite le Racing à remonter en 1re division pour ce qui sera sa dernière saison de joueur en 1984. Il mène ensuite ce club au titre de champion de France en 1990 en tant qu'entraîneur.

Biographie[modifier | modifier le code]

Né en vallée de Barétous, il est scolarisé à Laruns[6]. C'est au collège que lui vient le surnom de Patou, en référence au Patou des Pyrénées[7]. En effet, il se fait vite remarquer par son physique, il a déjà un corps d'athlète, sa démarche tranquille et souple, sans méchanceté aucune, toujours à défendre le plus petit car il en imposait.

Il débute par l'athlétisme (aux lancers, et au relais 4 × 100 m), le judo (devenant champion de France cadet en 1964), et le handball (international junior en 1967), puis il est troisième ligne junior aussi à 18 ans à la Section paloise, et dans l'équipe du lycée Louis-Barthou de Pau. À 20 ans, il est suffisamment adroit et rapide pour jouer trois-quarts centre et aile à la Section paloise, avant de se fixer définitivement au poste de pilier droit l'année suivante (il supplée néanmoins au poste de pilier gauche, face à la Nouvelle-Zélande en 1979)[8].

Robert Paparemborde est une icône de la Section paloise, club avec lequel il a disputé 17 saisons et accédé à l'équipe de France de rugby à XV. À la fin de sa carrière, il rejoint le Racing Club de France, l'aidant à remonter en 1re division lors de sa dernière saison en tant que joueur (1984)[9].

Paparemborde connaît une longue carrière internationale sous le maillot du XV de France de 1975 à 1983 dont il est l'inamovible pilier droit, décrochant sous le maillot frappé du coq 3 victoires dans le Tournoi des Cinq Nations (1977, 1981 et 1983) dont 2 Grands chelems, et est de la première équipe française à battre les All Blacks chez eux en 1979.

Avec son ami Jean-Pierre Rives, il est l'un des membres fondateurs des Barbarians français. Le , il participe au premier match des Barbarians français contre l'Écosse à Agen[10]. Les Baa-Baas l'emportent 26 à 22[11]. Il est également sélectionné pour leur deuxième et troisième matchs en tant que capitaine de l'équipe : le , les Baa-Baas l'emportent 34 à 4 contre Crawshay's à Clermont-Ferrand puis le , les Baa-Baas s'inclinent 18 à 28 contre la Nouvelle-Zélande à Bayonne[12],[13].

Deux ans plus tard, le , il est de nouveau le capitaine pour son dernier match avec les Barbarians français contre l'Australie à Toulon. Les Baa-Baas s'inclinent 21 à 23[14].

Il est également entraîneur, puis président, du Racing club de France, club qu'il mène au titre de champion de France en 1990 (en tant que directeur technique), et en finale en 1987 (en tant qu'entraîneur).

Il est membre du comité directeur de la FFR de 1980 à 1984, et candidat malheureux à la présidence en 1991. Vice-président de la FFR et manager général des équipes de France après l'accession de Bernard Lapasset à la présidence fin 1991, Paparemborde est débarqué un an plus tard parce qu'il avait lui-même voulu débarquer l'entraîneur du XV de France Pierre Berbizier après la défaite à Nantes face à l'Argentine[15].

Il est aussi l'un des actionnaires du mensuel Rugby Drop International, et directeur relations publiques chez Banania.

Cependant, Paparemborde est également connu pour son rôle dans le Tour de France. En tant que représentant de Banania, sponsor du maillot jaune en 1984 et 1986, il était présent dans la caravane publicitaire du Tour. Avec Jean-Louis Pagès, directeur des sites ASO, il a contribué à créer le concept du village départ, offrant des petits-déjeuners chaleureux aux cyclistes avec du chocolat chaud. Paparemborde était un passionné de cyclisme et a joué un rôle clé dans le choix du parcours du Tour de France, notamment en contribuant à inclure Laruns, la ville où il a grandi, dans le programme en 1985.

Depuis lors, le Tour de France est régulièrement accueilli à Laruns, avec des arrivées remarquables et des célébrations sportives. Paparemborde a laissé un héritage durable, forgeant une relation étroite entre le rugby et le cyclisme et ouvrant la voie pour que Laruns devienne un lieu privilégié du Tour de France.

Il meurt le 18 avril 2001 dans une clinique de Paris 14e, des suites d'un cancer du pancréas[16],[2]

Carrière[modifier | modifier le code]

Scolarité[modifier | modifier le code]

Au service militaire[modifier | modifier le code]

En club[modifier | modifier le code]

En équipe nationale[modifier | modifier le code]

Paparemborde commence sa carrière internationale le face à l'Afrique du Sud, match perdu 38 à 25. Il est par la suite sélectionné à 54 reprises au sein du XV tricolore avec lequel il marque sept essais (longtemps record mondial pour un pilier)[17].

Il remporte le Tournoi des Cinq Nations en 1977, 1981 et 1983 (dont deux Grands Chelems en 1977 et 1981).

Il fait partie du XV de France victorieux pour la première fois en Nouvelle-Zélande le à Auckland sur le score 24 à 19.

Il remporte également les Jeux méditerranéens de 1979, et fait partie des tournées en Afrique du Sud en 1975 et 1980, États-Unis en 1976, Argentine en 1977, Nouvelle-Zélande en 1979 et Australie en 1981.

Palmarès[modifier | modifier le code]

En club[modifier | modifier le code]

Demi-finaliste du championnat de France en 1974.

En équipe nationale[modifier | modifier le code]

Hommages[modifier | modifier le code]

À sa mort, de nombreuses personnalités du rugby ou de la politique lui rendent hommage[18].

« C'est un frère qui s'en va. Un homme de caractère doté d'une intelligence supérieure. Il y avait chez lui la volonté de faire avancer les choses du rugby, comme les mêlées qu'il maîtrisait si bien. Il avait horreur des injustices... »

— Jacques Fouroux

« Le rugby français perd un joueur d'exception, un capitaine exemplaire et un entraîneur reconnu. Robert aura marqué de son empreinte le XV tricolore. C'est un bien triste moment pour le sport français. »

— Jacques Chirac

« Pour moi, c'était un frère et pour des dizaines de milliers de jeunes, un modèle. Quand on me demandait de le définir, je disais toujours c'est un homme, un vrai: il était résolu, courageux, modeste, fidèle et empreint d'une sagesse profonde. »

— François Bayrou

« C'était un joueur moderne qui a inventé une nouvelle forme du jeu de pilier avec des courses, un jeu toujours très propre, jamais vulgaire. Il avait apporté une touche d'impertinence, de variété, d'originalité. Il était d'une époque où la finance n'était pas encore au cœur de l'aventure. Cette disparition nous affaiblit. »

— Daniel Herrero

Le stade de rugby de Laruns porte son nom depuis 2003[19]. À Colombes, un collège Robert-Paparemborde ouvre ses portes en 2009 et à Paris le stade de la pelouse de l'hippodrome d'Auteuil a été baptisé en 2013 Espace Paparemborde[20].

François Bayrou était un ami de longue date de Patou Paparemborde. Une fois élu édile de Pau en 2014 et le projet de rénovation du stade du Hameau enclenché, Bayrou a envisagé de baptiser l'enceinte emblématique du rugby béarnais en stade Paparemborde[21],[22]. Robert Paparemborde n'a jamais disputé de matches au stade du Hameau sous les couleurs de la Section paloise, puisqu'entre 1966 et 1983 le club palois évoluait au stade de la Croix du Prince.

Références[modifier | modifier le code]

  1. « Fiche de Robert Paparemborde », sur www.ffr.fr, (consulté le ).
  2. a et b Robert Paparemborde sur fichiers des décès
  3. « Finales Rugby - PAPAREMBORDE Robert Pierre », sur finalesrugby.fr (consulté le )
  4. « Retraite Paparemborde | INA » (consulté le )
  5. « Cyclisme : à Laruns, un Tour chez Patou », sur LaRepubliqueDesPyrenees, (consulté le )
  6. « La vallée d'Ossau : culture et mémoire - Robert Paparemborde », sur cauhape.bernard.free.fr (consulté le )
  7. « Les dix ans de la mort de « Patou » », sur La République des Pyrénées (consulté le )
  8. Gaston, Pierre., On l'appelait Patou : Robert Paparemborde, Orthez, Éditions Gascogne, 225 p. (ISBN 978-2-36666-128-6 et 2-36666-128-2, OCLC 1132283428, lire en ligne)
  9. « Mort de Robert Paparemborde, un rugbyman solide aux convictions chaleureuses », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Gaston, Pierre., On l'appelait Patou : Robert Paparemborde, Orthez, Éditions Gascogne, 225 p. (ISBN 978-2-36666-128-6 et 2-36666-128-2, OCLC 1132283428, lire en ligne)
  11. « Barbarian Rugby Club vs Ecosse », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
  12. « Barbarian Rugby Club vs Nouvelle-Zélande », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
  13. « Barbarian Rugby Club vs Crawshay's », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
  14. « Barbarian Rugby Club vs Australie », sur www.barbarianrugbyclub.com, Barbarians français (consulté le )
  15. Jean-Louis Laffitte, « Paparemborde au paradis des piliers », sur www.ladepeche.fr, La Dépêche du Midi, (consulté le )
  16. "L'ours des pyrénées" Paparemborde est décédé
  17. a et b « Paparemborde en Equipe de France », sur Fédération Française de Rugby (consulté le )
  18. « Paparemborde au paradis des piliers », sur ladepeche.fr (consulté le )
  19. « Tour de chauffe (9/21) : Pau-Laruns, chez Robert Paparemborde - Cyclisme - série - Tour de chauffe (9/21) », sur L'Équipe (consulté le )
  20. « Pelouses de l’hippodrome d’Auteuil », sur paris.fr (consulté le ).
  21. « Stade du Hameau : François Bayrou annonce 13 000 places assises couvertes », sur La République des Pyrénées (ISSN 0247-7807, consulté le )
  22. Philippe Goulliaud, « François Bayrou se lance à l’assaut de la mairie de Pau », sur Le Figaro.fr, (consulté le )

Liens externes[modifier | modifier le code]