Robert Guédiguian — Wikipédia

Robert Guédiguian
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Robert Guédiguian au festival de Cannes 2015.
Nom de naissance Robert Jules Guédiguian
Naissance (70 ans)
Marseille
Nationalité Drapeau de la France Française
Profession Réalisateur
Films notables À la vie, à la mort !
Marius et Jeannette
À l'attaque !
Les Neiges du Kilimandjaro

Robert Guédiguian, né le à Marseille, est un réalisateur de cinéma, producteur et scénariste français d'origines arménienne et allemande[1].

En 1997, il est récompensé par le prix Louis-Delluc pour son film Marius et Jeannette, sélectionné au festival de Cannes 1997 dans la section Un certain regard.

Biographie[modifier | modifier le code]

Enfance et formation[modifier | modifier le code]

Né à Marseille, Robert Guédiguian est d'origine arménienne par son père et allemande par sa mère et fils d'un ouvrier électricien travaillant à bord des bateaux dans le port de la ville[2]. Il fréquente assidument les salles de cinéma durant son enfance et son adolescence[2]. Il quitte ensuite sa ville natale, dont il fait cependant le décor de prédilection de ses films.

C’est à travers Marseille et, particulièrement le quartier de L'Estaque, qu'il scrute l’histoire de ceux qu’il appelle, en référence à Victor Hugo, les « pauvres gens »[2] : ouvriers, salariés, petits patrons, chômeurs, déclassés[2].

Carrière[modifier | modifier le code]

Jean-Pierre Darroussin, un des acteurs fétiches de Guédiguian depuis Ki lo sa ? en 1985.

Dans presque tous les films de Robert Guédiguian se trouvent trois comédiens récurrents – ensemble ou deux par deux : sa compagne et « muse »[3] Ariane Ascaride, Gérard Meylan et Jean-Pierre Darroussin[2]. Il entretient également une relation continue avec le scénariste Jean-Louis Milesi, Gilles Taurand et Serge Valletti, une troupe d’acteurs et une équipe technique (le monteur Bernard Sasia, le chef opérateur Pierre Milon, l’ingénieur du son Laurent Lafran, le décorateur Michel Vandestien, le directeur de production Malek Hamzaoui etc.).

En dehors des fictions ayant pour cadre la cité phocéenne, il a réalisé une commande sur les derniers jours de François Mitterrand (Le Promeneur du Champ-de-Mars, 2005) et rendu hommage à un pays, l'Arménie[2], qu’il n’a jamais revendiqué comme sien, mais qu’il découvre dans Le Voyage en Arménie (2006) sans jamais se départir d’un point de vue personnel.

Producteur indépendant, Robert Guédiguian est partenaire d'une maison de production en nom collectif (Agat Films & Cie / Ex Nihilo) qui intervient de façon militante dans la totalité du champ de la création audiovisuelle et du spectacle vivant[2]. Dans son cinéma comme dans son activité de producteur plane l’idée utopique que l’art conscient de lui-même peut changer le monde, sans que l’artiste lucide néglige d’intervenir directement dans le débat public, à l’instar d’un Pier Paolo Pasolini, auteur de référence[2].

De jusqu'à , il est président de La Cinémathèque de Toulouse[4],[5].

En 2018, il est membre du jury au Festival de Cannes, présidé par Cate Blanchett, aux côtés des actrices Léa Seydoux et Kristen Stewart, de la réalisatrice Ava DuVernay, de la chanteuse Khadja Nin, de l'acteur Chang Chen et des réalisateurs Denis Villeneuve et Andreï Zviaguintsev.

Engagement politique[modifier | modifier le code]

Robert Guédiguian adhère au Parti communiste français à 14 ans, en 1968[2] (il a même vendu L'Humanité Dimanche à la criée dans la rue avec Alexandre Adler)[6]. Rêvant de devenir un intellectuel communiste, il dévore le Manifeste du parti communiste et La Guerre civile en France[2]. Il est très motivé, jusqu'à l'abandon du programme commun et l'éclatement de la gauche française, à l'automne 1977[2]. Il rend sa carte deux ans plus tard et réalise son premier film[2].

Robert Guédiguian soutient, sans y adhérer, le Parti de gauche (PG) dès sa fondation en et la liste du Front de gauche aux élections régionales françaises de 2010[7][source secondaire nécessaire].

En 2011, il soutient la candidature de Jean-Luc Mélenchon à l'élection présidentielle de 2012[8][source secondaire souhaitée]. Il renouvelle son soutien en 2017[9][source secondaire souhaitée] et en 2022[10], puis soutient la Nouvelle Union populaire écologique et sociale pour les élections législatives de la même année.

Vie personnelle[modifier | modifier le code]

Robert Guédiguian est marié avec l'actrice française Ariane Ascaride[11]. Ils se sont rencontrés à la faculté d'Aix-en-Provence dans les années 1970 alors qu'elle était militante au sein de l'UNEF[11]. En 1980, Guédiguian la fait jouer dans son premier long métrage, Dernier été. Ascaride est ensuite à l'affiche de tous ses films, à l'exception du Promeneur du Champ-de-Mars, en 2005[11].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Box-office[modifier | modifier le code]

Films Années Drapeau de la France France[14]
Marius et Jeannette 1997 2 655 205 entrées
Les Neiges du Kilimandjaro 2011 694 158 entrées
Le Promeneur du Champ-de-Mars 2005 588 047 entrées
Marie-Jo et ses deux amours 2002 571 926 entrées
La Villa 2017 552 273 entrées
L'Armée du crime 2009 428 961 entrées
Gloria Mundi 2019 332 385 entrées
À l'attaque ! 2000 265 714 entrées
Le Voyage en Arménie 2006 261 456 entrées
À la place du cœur 1998 258 685 entrées
La ville est tranquille 2001 244 474 entrées
Mon père est ingénieur 2004 182 845 entrées
Lady Jane 2008 163 565 entrées
Au fil d'Ariane 2014 125 339 entrées
À la vie, à la mort ! 1995 106 724 entrées
Une histoire de fou 2015 85 633 entrées
Dieu vomit les tièdes 1991 11 431 entrées

Distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Robert Guédiguian en 2011.

Nominations et sélections[modifier | modifier le code]

Vidéographie[modifier | modifier le code]

Un coffret DVD comprenant les vingt films qu'il a réalisé avant Gloria Mundi est édité par Diaphana le [15].

Adaptations de son œuvre en bande dessinée[modifier | modifier le code]

Trois bandes dessinées ont paru chez Emmanuel Proust éditions, inspirées de films de Robert Guédiguian :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Robert Guédiguian : "Je suis allemand par ma mère, arménien par mon père, français de naissance, italien par choix"
  2. a b c d e f g h i j k et l « Robert Guédiguian : “C'est terrible, cette absence de fédération des pauvres gens” », Mathilde Blottière, Télérama.fr, 15 novembre 2011 (consulté le 16 juin 2015).
  3. « Ariane Ascaride : En Midi-Pyrénées, j'ai senti l'humanité », La Dépêche du Midi, 2 septembre 2012.
  4. Jean-Marc Le Scouarnec, « Robert Guédiguian : «Il faut agrandir la Cinémathèque de Toulouse» », La Dépêche du midi,‎ (lire en ligne)
  5. Bruno Vincens, « Robert Guédiguian président de La Cinémathèque de Toulouse », L'Humanité,‎ (lire en ligne)
  6. « Robert Guédiguian: "Etre engagé, c'est être engagé à changer le monde" », sur franceinfo.fr (version du sur Internet Archive)
  7. « Meeting de lancement, discours de Robert Guédiguian » sur le site national du Parti de gauche.
  8. « Ils et elles votent Front de gauche », L'Humanité.
  9. « BLOG - Je vais voter Jean-Luc Mélenchon pour son programme et parce que grâce à lui, le peuple est réapparu », Huffington Post,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  10. Marceau Taburet, « Présidentielle: 2 000 personnalités appellent à voter pour Jean-Luc Mélenchon », sur Libération (consulté le )
  11. a b et c « Ariane Ascaride au fil des films de Robert Guédiguian », Caroline Besse, Télérama.fr, 18 juin 2014 (consulté le 9 août 2015).
  12. « Décret du 27 mars 2016 portant promotion dans l'ordre de la Légion d'honneur » [PDF], sur legiondhonneur.fr, (consulté le ).
  13. Décret du 14 mai 2010 portant promotion et nomination
  14. Robert Guédiguian - Box-office France sur JP Box-office. Consulté le .
  15. « Boutique », sur Diaphana Distribution (consulté le )

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Robert Guédiguian, Jean-Louis Milesi, A la vie à la mort !, Hachette/Arte éditions, 1997, 123 p. (ISBN 9782012097629)
  • Robert Guédiguian, Jean-Louis Milesi, Marius et Jeannette, Hachette/Arte éditions, 1997, 126 p. (ISBN 9782012097636)
  • Robert Guédiguian, La ville est tranquille, éditions L’Ecailler du Sud, 2008, 160 p. (ISBN 9782352990253)
  • Isabelle Danel, Conversation avec Robert Guédiguian : Je n'ai jamais rien fait seul !, Les Carnets de l'Info, 2008, 188 p. (ISBN 978-2-916628-26-4)
  • Agnès Olive, Agnès Olive rencontre Robert Guédiguian, La Belle Bleue, coll. « Les conversations au soleil », 2009, 80 p. (ISBN 978-2-917970-04-1)
  • Robert Guédiguian, Maryse Dumas et Stéphane Sahuc, Parlons politique : Reconstruisons la gauche, Arcane 17, 2011, 90 p. (ISBN 978-2-918721-13-0)
  • Christophe Kantcheff, Robert Guédiguian, cinéaste, Éditions du Chêne, 2013, 320 p. (ISBN 978-2-8123-0765-2)
  • Robert Guédiguian, Marie Desplechin, Ariane Ascaride, Le Voyage en Arménie, éditions LettMotif, 2015, 152 p. (ISBN 9782367161242)
  • (en) Joseph Mai, Robert Guédiguian, French Film Directors, 2017, 168 p. (ISBN 9780719096471)
  • (it) Lucio Barisone, Robert Guédiguian, éditions Lindau, Torino Film Festival
  • (it) Caterina Liverani, A sinistra del Cuore - il cinema di Robert Guédiguian, Edizioni ETS, 2018, 122 p. (ISBN 9788846753441)
  • (es) Esteve Riambau (es), Robert Guédiguian. Grandes ilusiones, Semana Internacional de Cine, Valladolid, 1999 (ISBN 978-84-87737-31-2)
  • (es) Robert Guédiguian, Jean-Louis Milesi, Marie-Jo y sus dos amores, éditions Ocho y Medio, 2003, 152 p. (ISBN 9788495839367)
  • (de) Daniel Winkler, Marseille! Eine Metropole im filmischen Blick, Schüren Verlag, Marburg, 2013 (ISBN 978-3-89472-860-1)
  • (de) Daniel Winkler, Transit Marseille. Filmgeschichte einer Mittelmeermetropole, Transcript Verlag, Bielefeld, 2007 (ISBN 978-3-8394-0699-1)
  • Christophe Kantcheff, Guédiguian, Les éditions de l’atelier, 2018
  • Robert Guédiguian en dialogue avec Christophe Kantcheff, Les lendemains chanteront ont-ils encore ?, Éditions Les liens qui libèrent, 2021
  • Robert Guédiguian, la gente no s’adona del poder que té / La gente no sabe de su poder de Aarón Rodriguez Serrano, La mostra de Valencia 2022

Documentaires[modifier | modifier le code]

  • Robert sans Robert de Bernard Sasia et Clémentine Yelnik (2013)
  • En vérité je vous le dis, conversation avec Robert Guédiguian de Richard Copans (2012)

Liens externes[modifier | modifier le code]