Robert Aldrich — Wikipédia

Robert Aldrich
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Robert Aldrich et Bette Davis pendant le tournage de What Ever Happened to Baby Jane? (1962).
Nom de naissance Robert Burgess Aldrich
Naissance
Cranston (Rhode Island, États-Unis)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 65 ans)
Los Angeles
(Californie, États-Unis)
Profession Réalisateur
Films notables Vera Cruz
En quatrième vitesse
Feuilles d'automne
Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?
Chut... chut, chère Charlotte
Les Douze Salopards

Robert Aldrich est un réalisateur, scénariste et producteur américain né le à Cranston (Rhode Island) et mort le à Los Angeles (Californie).

Il s'est fait connaître par des films tels que Vera Cruz (1954), En quatrième vitesse (1955), Le grand couteau (1955), Feuilles d'automne (1956), Attaque (1956), Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (1962), Chut... chut, chère Charlotte (1964), Le vol du Phoenix (1965), Les Douze Salopards (1967) et Plein la gueule (1974), films considérés comme ayant contribué au renouvellement de différents genres cinématographiques : westerns, films policiers, films d'action, drames sociaux.

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et formation[modifier | modifier le code]

Robert Burgess Aldrich[1] est né dans une famille fortunée. Il est le fils de Lora Elsie (née Lawson) issue d'une famille autrichienne de confession juive[2],[3] et de Edward Burgess Aldrich, patron de presse de Rhodes Island et personnalité politique du Parti républicain, par ailleurs, il est le neveu de John D. Rockefeller[4]. Après ses études secondaires à la Moses Brown School (en), de Providence, il suit des études de droit et d’économie à l'Université de Virginie[5],[6]. En 1941, il abandonne ses études universitaires avant d'obtenir son diplôme, car peu intéressé par une carrière dans la finance et en conflit avec sa famille à cause de ses sympathies pour les idées de la gauche américaine.

Carrière[modifier | modifier le code]

Les débuts dans le cinéma[modifier | modifier le code]

En 1941, après son mariage avec Harriet Foster[7], il part pour Hollywood, et grâce à une recommandation de son oncle Winthrop W. Aldrich, dont le fils travaille à la RKO[8], il se fait embaucher par la RKO Pictures ; sa formation lui permet d’accéder à un poste à l'administration de la production.

Son entrée dans le monde du cinéma est désapprouvée par sa famille qui le déshérite.

En 1942, il passe de l'administration de la production à la gestion logistique des films en devenant second assistant réalisateur, ce qui lui permet de travailler auprès de Robert Stevenson, Irving Reis, Richard Wallace, Edward Dmytryk, William A. Seiter, Leslie Goodwins, John H. Auer, etc., et d'observer leur manière de faire[9].

Pendant la Seconde Guerre mondiale, il est réformé pour des séquelles d'une blessure au genou. Le manque de main-d'œuvre à Hollywood lui permet d'accéder au poste de premier assistant réalisateur sur des courts métrages.

Il quitte la RKO Pictures en 1944 pour travailler aux The Enterprise Studios (en) jusqu'à son rachat par la Metro Goldwyn Mayer en 1948[10]. Pendant cette période il assiste Jean Renoir (L'Homme du Sud, 1945), William A. Wellman (Les forçats de la gloire, 1945), Leslie Fenton (Pardon my past, 1945), Albert Lewin (The Private Affairs of Bel Ami, 1947), Robert Rossen (Sang et or, 1947), Lewis Milestone (Arc de triomphe, 1948), Richard Fleischer (So This Is New York, 1948), Abraham Polonsky (L'enfer de la corruption, 1948), Max Ophüls (Pris au piège, 1949).

Robert Aldrich continue son apprentissage, toujours comme assistant réalisateur auprès de Lewis Milestone (Le poney rouge, 1949), Roy Del Ruth (Feu rouge, 1949), Richard Wallace (L'amour a toujours raison, 1949), Alexander Hammid et Irving Reis (Enchantement musical, 1951), Joseph Losey (M, 1951 ; Le Rôdeur, 1951), Irving Reis (New Mexico, 1951), Charles Chaplin (Les feux de la rampe, 1952), Charles Lamont (Les joyeux pirates / Abbott and Costello Meet Captain Kidd (en), 1952)[11].

Cette première partie de carrière, riche en collaborations, lui permet d'acquérir un solide savoir-faire : « Ce qu'on apprend à ne pas faire est aussi important que ce qu'on apprend à faire. On observe les maîtres dont Milestone, Losey, Wellman, Dassin, Reis et on apprend beaucoup... J'ai travaillé aussi avec de très mauvais réalisateurs que je ne nommerai pas, et dans ces cas, on se promet de ne pas faire les erreurs qu'ils font[12] ».

Parallèlement Robert Aldrich se passionne pour le théâtre, plus spécialement pour les auteurs d'avant-garde et de gauche rassemblés autour du Group Theatre (New York City) (en)[13],[14], il découvre des auteurs et des acteurs comme Harold Clurman (en), Lee Strasberg, Cheryl Crawford, Stella Adler, Morris Carnovsky, Clifford Odets, Sanford Meisner, Elia Kazan, Harry Morgan, Robert Lewis (director) (en), John Garfield, Canada Lee, Franchot Tone, Frances Farmer, Phoebe Brand (en), Ruth Nelson, Will Geer, Howard Da Silva, Sidney Lumet, John Randolph, J. Edward Bromberg, Michael Gordon, Paul Green, Marc Blitzstein, Paul Strand, Anna Sokolow, Lee J. Cobb, Roman Bohnen, Jay Adler, Luther Adler, Don Richardson (director) (en), Sidney Kingsley (en), Robert Ardrey, Irwin Shaw, et des œuvres qui l'inspireront, comme Le Grand couteau adaptation d'une pièce de Clifford Odets[15].

Par manque d'opportunités pour tourner des films à Hollywwod, il emménage à New York pour offrir ses services à la télévision en plein essor[16], et grâce à William Butler, Robert Aldrich commence sa carrière de réalisateur, en tournant des épisodes de diverses séries pour la CBS (série Schlitz Playhouse of Stars) puis la NBC (Four Star Playhouse, The Doctor, China Smith (en)). Il continuera sa participation à la télévision jusqu'en 1959, en tournant notamment les épisodes pilotes des séries Aventures dans les îles et Hotel de Paree (en). Grâce aux relations qu'il a nouées en tant que réalisateur à Hollywood, il fait intervenir des vedettes de premier plan comme Ida Lupino, Charles Boyer, David Niven, Dick Powell, Warner Anderson dans des épisodes de séries , il révèlera Charles Bronson et Joan Camden, etc.

En 1953, Aldrich tourne son premier long métrage lorsque la MGM le retient pour la réalisation de Big Leaguer[17] avec Edward G. Robinson, qui sera avec Plein la gueule son seul film d'inspiration sportive.

Le western revisité[modifier | modifier le code]

C'est en s'inspirant de la série China Smith (en)[18] qu'il réalise son deuxième film, Alerte à Singapour[19],[20], qui est son premier film noir. Ce film est remarqué par Burt Lancaster et Harold Hecht qui confient à Aldrich leur prochaine production Bronco Apache en 1954. Le personnage de Massaï interprété par Burt Lancaster est "le dernier Apache qui lutte au monde". Bronco Apache est l'un des premiers films hollywoodiens à prendre fait et cause pour les Indiens[21], quatre ans après La Flèche brisée et La Porte du diable. Bien que la fin qui prévoyait la mort de Massaï ait été transformée en happy-end sous la pression d'United Artists, le film est en rupture avec les Indiens renégats ou fiers guerriers d'Hollywood et Aldrich dira plus tard que son film «avait quinze ans d'avance sur son temps et prenait une position très ferme par rapport aux atroces injustices subies par les Indiens[22].» Le film est particulièrement remarqué et remporte un grand succès public ce qui permet à Aldrich de rempiler sur la production suivante de Hecht-Lancaster, Vera Cruz[23].

Gary Cooper, Denise Darcel et Burt Lancaster (de dos) dans Vera Cruz.

Vera Cruz[24], qui sort quelques mois après Bronco Apache, est une production importante pour l'époque, d'un coût de trois millions de dollars, mais il est tourné dans une grande improvisation. Celle-ci sera plutôt profitable au film. Comme Bronco Apache, Vera Cruz marque une rupture dans l'histoire du western. C'est la première fois qu'on ose porter à l'écran des héros aussi crapuleux et violents, attirés par le seul appât du gain et étrangers à toute morale. Même si son personnage évolue positivement, Gary Cooper y incarne le rôle le plus noir de sa carrière[25]. Vera Cruz annonce le western des années 1960 : Les Sept Mercenaires, Pour une poignée de dollars et surtout La Horde sauvage. Le film remporte à nouveau un énorme succès, succès qui lui permet de créer sa compagnie de production[23], Aldrich est désormais perçu comme un cinéaste visionnaire. Il a toute liberté pour son film suivant qu'il auto-produit, En quatrième vitesse.

L'apocalyptique du film noir et les démêlés avec la Columbia[modifier | modifier le code]

Après avoir revisité le western, Robert Aldrich s'attaque au film noir en tournant après Alerte à Singapour, En quatrième vitesse[26], Racket dans la couture, il reprendra le genre du film noir en 1971 avec Pas d'orchidées pour Miss Blandish[27] d'après le roman de James Hadley Chase et en 1975 avec La Cité des dangers, d'après le roman City of Angels de Steve Shagan[28],[29].

Ses trois premiers films noirs sont en rupture avec le genre, violences, dureté, meurtres en cascade sur fond de pessimisme, de cynisme, de désenchantement.

Dans Alerte à Singapour[30],on retrouve une mise en scène de la violence (succession de meurtres) et une révision de l'atmosphère tragique des premiers films noirs comme Le Faucon maltais (The Maltese Falcon) de John Huston, La Clé de verre (The Glass Key) de Stuart Heisler, Adieu, ma belle (Murder My Sweet) de Edward Dmytryk, Assurance sur la mort (Double Indemnity) de Billy Wilder, Laura (Laura) d'Otto Preminger, etc., le tragique cède le pas au nihilisme[31] et au désespoir, le personnage principal est un anti-héros, il ne réenchante pas le monde corrompu par ses actions rédemptrices.

En quatrième vitesse[32],[33],[34],[35] est l'adaptation d'un roman policier de Mickey Spillane, de la série Mike Hammer, qu'il transforme en cauchemar apocalyptique nucléaire, le personnage du privé Mike Hammer est un anti-héros opportuniste, misogyne, brutal, cynique, dénué de toute compassion sauf pour sa secrétaire Velda, ne cherchant nulle vérité mais surtout à se sauver d'une situation malencontreuse, traversant les bagarres et fusillades en gardant une tenue impeccable sous les yeux mi amusés, mi soucieux de Velda, tout cela sur un fond d’anxiété paranoïaque[36]. D'après Robert Aldrich lui-même, ce film est une dénonciation du maccarthysme et d'une société américaine rongée par la peur, confrontée au péril nucléaire : " Le film traite de l'atroce période que ce pays a traversée pendant McCarthy et des suites qu'elle a eues. McCarthy n'était pas encore liquidé. Le procès commença à l'époque où le film sortit mais l'angoisse était encore là pendant que nous tournions. La référence au maccarthysme était notre seule justification théorique pour faire ce film. Nous ne voulions pas faire une adaptation de Spillane. Nous nous sommes servis de lui pour faire passer certains commentaires[37]." D'après le site Rotten Tomatoes le film est salué par la critique américaine avec un consensus le déclarant comme étant : An intriguing, wonderfully subversive blend of art and commerce, Kiss Me Deadly is an influential noir classic / Un mélange curieux, surprenant et subversif autour de l'art et des affaires, Kiss Me Deadly s'impose comme un film noir de référence"[38].La critique européenne fait de même, ainsi en France, Robert Aldrich est applaudi aussi bien par Roger Tailleur de Positif[39] que par François Truffaut[40] des Cahiers du cinéma. D'un point de vue esthétique la forme colle au fond comme l'écrit Charles Bitsch : "Aldrich, phénomène de la caméra dont l'imagination visuelle n'a d'égale que l'assurance, n'arrête de nous étonner et de nous plonger dans la plus totale perplexité. Pour lui plus de lois, plus de tabous : les plans peuvent être aussi vertigineux que diamétralement opposés, impossible n'est pas américain. Il nous fait assister à la lutte implacable du blanc sur le noir : masses d'ombre qui s'entrecroisent ou se heurtent, zébrées d'éclairs blancs. Désintégration du montage, explosion de l'image : voilà le premier cinéaste de l'ère atomique.[39]

En quatrième vitesse (Kiss me deadly) est inscrit au National Film Registry de la Bibliothèque du Congrès en 1999[41].

Le succès commercial d'En quatrième vitesse permet à Aldrich de monter sa société de production, Associates and Aldrich en 1955. La première production de la compagnie est Le Grand Couteau, adaptation d'une pièce à succès de Broadway écrite par Clifford Odets, à cette occasion, il dirige pour la première fois Jack Palance. Le film aborde le milieu du cinéma, et Aldrich en profite pour peindre le portrait d'un producteur qui endosse toutes les tares d'Hollywood et les bassesses de la nature humaine. Le personnage se veut une synthèse de Louis B. Mayer, Jack Warner et Harry Cohn. "Il est bien évident que Rod Steiger et moi, nous nous sommes amusés à en remettre un peu[42]". le film est un échec commercial mais remporte le Lion d'argent de la Mostra de Venise.

En difficulté financière, Aldrich doit signer un contrat de deux ans pour la Columbia Pictures dirigée par Harry Cohn et tourne le mélodrame, Feuilles d'automne avec Joan Crawford. Feuilles d'automne est un mélodrame noir, qui porte un regard de compassion sur une femme, Millie, de cinquante ans solitaire, indépendante qui tombe sous le charme d'un trentenaire, Burt, qui s'avère avoir développé des troubles psychiatriques conséquences de traumatismes liés à sa participation aux combats de la guerre de Corée et d'avoir découvert à sa démobilisation que son père couchait avec son épouse. Millie arrive à convaincre Burt à suivre une psychothérapie dans un établissement spécialisé. C'est le premier film qui aborde ce qui sera appelé plus tard les troubles de stress post traumatiques (TSPT) et les bienfaits de la psychothérapie, film étonnamment optimiste qui sort du nihilisme des films précédents, puisque Burt guérit, l'amour de Millie et sa confiance en l'avenir gagnent[43]. Le public américain ne comprend pas le film, mais il est salué à la Berlinale où il remporte un Ours d'argent.

Le film de guerre revisité[modifier | modifier le code]

Lee Marvin dans la bande-annonce d’Attaque.

Pour la deuxième production d’Associates and Aldrich, Robert Aldrich réalise son premier film de guerre, Attaque, adaptation d'une pièce de théâtre Fragile Box par Norman A. Brooks[44], qu'il engagera comme scénariste. Pour le casting, il fait à nouveau appel à Jack Palance. Aldrich renoue avec son cinéma violent et sans concession. Il rompt avec les films de guerre qui font l'apologie de l'US Army se battant pour la démocratie, ou qui dénoncent la guerre comme une absurdité. Aldrich refuse de montrer le grand spectacle de la guerre, aucune scène de bataille épique. Ce qui intéresse Aldrich ce sont les hommes dans la guerre, et tout particulièrement la tension qui règne entre eux, leurs traumatismes. Il insiste également sur la lâcheté, le carriérisme d'officiers ne pensant qu'à leur médaille, leur incompétences, l’alcoolisme de certains, leur organisation de trafics internes. Il n'y a pas de héros mais des hommes ordinaires avec leurs vices et leurs vertus qui survivent comme ils peuvent aux épreuves de la guerre. Ce film, sortant des canons établis du genre, est l'un des rares films hollywoodien à n'avoir pas reçu le soutien technique et matériel de l'US Army. Si le film est très mal accueilli aux États-Unis, en revanche, il est encensé en Europe où il remporte le prix de la critique à la Mostra de Venise 1956.

La corruption au sein des entreprises[modifier | modifier le code]

Racket dans la couture (The Garment Jungle)[45],[46], deuxième de la Columbia, a pour sujet le monde de la corruption dans le milieu de la mode, du cynisme des grandes entreprises prêtes à tout pour assurer leur hégémonie, de l'influence du crime organisé sur les syndicats[47]. Ce film porte un regard pessimiste sur les luttes sociales minées par la corruption et la violence de la mafia, du monde de la mode identifié à une jungle sans foi ni loi, faite de compétition brutale, de lutte par la terreur. Refusant les consignes de la Columbia quant à la fin du film (happy end), il est congédié et c'est Vincent Sherman qui tournera la fin. Après Attaque, les exigences de Robert Aldrich sont des provocations de trop, Harry Cohn, directeur de la Columbia pictures, qui s'était sans doute reconnu dans le personnage du producteur du Le Grand Couteau (1957) licencie Robert Aldrich qu'il soupçonne en plus d'être sympathisant communiste. Rejeté par la Columbia et les autres majors de Hollywood qui ne le lui font plus confiance, Aldrich doit s'exiler en Europe à la fin des années 1950.

L'exil européen[modifier | modifier le code]

À Berlin, il tourne pour la Hammer Film Productions et l'UFA Tout près de Satan, ce film a tout pour réussir, Robert Aldrich en a rédigé le scénario, la distribution est prestigieuse Jack Palance, Jeff Chandler et Martine Carol, mais le montage fait par la Hammer Film Productions et l'UFA est désastreux, c'est un échec, au grand dam de Robert Aldrich qui n'a pas eu son mot à dire. Il enchaîne avec Trahison à Athènes, produit par une succursale britannique de la Metro-Goldwyn-Mayer. Malgré la présence de Robert Mitchum et de Donald Wolfit, Trahison à Athènes ne peut se sauver d'un scénario plus que convenu[48]. Robert Aldrich rencontre de grandes difficultés pour diriger des équipes étrangères et polyglottes et à comprendre les critères des maisons de production européenne. Il retourne temporairement aux États-Unis pour tourner El Perdido écrit par Dalton Trumbo, produit et interprété par Kirk Douglas. Il apporte sa pierre à la production des péplums des années 1960, en réalisant avec Sergio Leone le film biblique Sodome et Gomorrhe. Ce film détonne dans la filmographie de Robert Aldrich, pourtant de sa bouche même n'affirme-t-il pas que : "Every director ought to get one Biblical film out of his system, but there's not very much that you can do about this sort of picture " / "chaque réalisateur devrait avoir un film biblique à son actif, même s'il n'y a pas grand-chose à en tirer"[49]. Phrase paradoxale, en fait pour lui il s'agissait d'une étape pour voir s'il était capable de sortir de son style, de ne pas s'imiter[50]. Les critiques, très favorables à Aldrich, commencent à douter de son talent.

Retour d'exil, une carrière en dents de scie[modifier | modifier le code]

Robert Aldrich retourne aux États-Unis en 1962 et commence à travailler à Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?[51],[52] Ce film avec Chut... chut, chère Charlotte redonne une place à des actrices telles que Bette Davis, Joan Crawford, Olivia de Haviland, Agnes Moorehead que Hollywood avait reléguées du fait de leur âge. Avec Qu'est-il arrivé à Baby Jane ?, Aldrich renoue avec le style de ses débuts et explore à nouveau le microcosme hollywoodien avec sa dureté. Il pousse la confrontation entre Bette Davis et Joan Crawford, dans des rôles de stars déchues, aux limites de la jalousie morbide, de la cruauté et de la folie[53]. Le film est accueilli très favorablement par le public qui lui fait un triomphe alors qu'il est sifflé par les critiques au Festival de Cannes. Ce succès amène Aldrich à tenter de reformer l'équipe du film (Olivia de Haviland devra remplacer Joan Crawford) dans Chut... chut, chère Charlotte (1964) qu'il réalise juste après son western parodique, Quatre du Texas (1963). Le seul film de cette période qui connut un échec commercial est Le Vol du Phœnix (1966)[54] avec James Stewart à cause d'un scénario jugé peu plausible. Cependant Aldrich est de nouveau sollicité par les studios.

La MGM lui confie Les Douze Salopards en 1967. Il aborde à nouveau la violence dans la guerre, et surtout les exactions des militaires. Aucun des héros n'est sympathique et pourtant la plupart mourront en faisant leur devoir. "J'ai essayé de dire dans ce contexte, que ce ne sont pas seulement les Allemands qui prennent prétexte de la guerre pour commettre des actions particulièrement atroces, et que les Américains et d'autres aussi agissent de même. La guerre est déshumanisante. Il n'y a pas de guerre propre. Quand quelqu'un est impliqué dans une guerre, il l'est bel et bien, point final[55]". Le succès du film permet à Aldrich d'acquérir ses propres studios. Il rachète les anciens studios de la Famous Players-Lasky construits en 1913.

Après le succès des Douze Salopards, Aldrich revient à un sujet qui le fascine, Hollywood, dans Le Démon des femmes qu'il réalise pour la MGM et qui est une nouvelle description impitoyable des mœurs hollywoodiens. Le film est un échec et Aldrich tente de renflouer ses finances en reprenant les recettes de Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? et Chut... chut, chère Charlotte avec Faut-il tuer Sister George ?(1968). Cette fois-ci l'action se déroule dans le milieu de la télévision et des séries, l'actrice June Buckridgean (interprétée par Beryl Reid) tient le rôle principal d'une série radiophonique "Applehurst", série valorisant les actions d'une infirmière, Sister George. Dans la vie réelle la personnalité de June Buckridgean est bien loin de Sister George, c'est une lesbienne violente, alcoolique et paranoïaque. Ses rapports avec la direction de la station radiophonique met en exergue les bassesses et intrigues du milieu de la radio. Le film suscite les indignations, mettre en scène une lesbienne, alcoolique et manipulatrice de surcroît, est intolérable en regard des codes moraux de l'époque. Certaines salles classent le film comme X[56], c'est la mort du film.

Aldrich, pour sauver son studio, entreprend un nouveau film de guerre, Trop tard pour les héros en 1970. Durant la guerre du Pacifique, une patrouille anglaise accompagnée d'un lieutenant américain se retrouve piégée derrière les lignes japonaises. C'est de nouveau le comportement des hommes qui intéresse Aldrich pour qui les actes héroïques ne sont que le fruit du hasard. Lâcheté et courage sont d'égales valeurs. La guerre est à nouveau décrite comme sale, cruelle et violente, à l'opposé des films hollywoodiens qui mettent en valeur héroïsme et courage. Comme les précédents films réalisés dans ses studios, le film est un échec commercial. Aldrich se tourne alors vers le film de gangsters, Pas d'orchidées pour miss Blandish (1971) dans lequel il peut donner libre cours à son goût pour les personnages violents, antipathiques, névrosés et psychopathes. L'année suivante, il retrouve Burt Lancaster dans Fureur apache et les thèmes développés dans Bronco Apache. Mais cette fois-ci Aldrich, à contre-courant des westerns pro-indiens radicaux et bien-pensants de l'époque, évoque la violence d'hommes en lutte pour leur survie. Le film est mal compris et accusé de racisme. Pourtant les scènes finales d'action, obligatoires dans le genre, montrent le chef apache Ulzana et cinq guerriers, maîtriser remarquablement le terrain montagneux, tuer leurs sept poursuivants blancs -parmi lesquels le héros Macintosh/ Burt Lancaster qui mourra lentement de ses blessures-, capturer la plupart de leurs chevaux. Seule l'intervention-surprise d'un huitième adversaire, Ke-Ny-Tay, tout à la fois éclaireur Apache de la cavalerie U.S. et beau-frère d'Ulzana, les met en déroute et fait disperser toutes leurs prises animales. Il avait auparavant poignardé un sixième guerrier éclaireur d'Ulzana qui venait d'éventer et de déjouer un piège tendu par le commandant aux six assaillants montagnards du groupe MacIntosh. Ulzana et un guerrier survivent malgré tout aux combats, indemnes, dans un rapport de force de six contre huit.

Aldrich doit se résoudre à vendre son studio. Il prévoyait d'y tourner de huit à seize films sur une période de cinq ans. En 1973, il n'en aura réalisé que cinq et produit qu'un seul (Qu'est-il arrivé à tante Alice ? de Lee H. Katzin). Aldrich conserve cependant sa société de production renommée en Aldrich Company. Cinéaste de l'affrontement, des corps à corps, Robert Aldrich va transposer ceux-ci dans le milieu des vagabonds de la Grande dépression avec L'Empereur du Nord (1973) avant de trouver dans le sport et Plein la gueule (1974) avec Burt Reynolds un sujet qui convient à son cinéma physique[6]. Il retrouve Burt Reynolds l'année suivante dans le polar noir, La Cité des dangers. Ces deux films sont des succès public, et Aldrich se voit confier par Lorimar Productions la réalisation de L'Ultimatum des trois mercenaires. Mais, charcuté au montage par la production, le film est un échec. Lorimar garde cependant sa confiance en Aldrich et produit Bande de flics qui est un nouvel échec. Le ton violent et grossier du film et des policiers est rejeté par la critique et les spectateurs. Pour retrouver le succès, Aldrich se lance dans l'humour juif, alors à la mode, qu'il transpose dans l'univers des westerns dans Le Rabbin au Far West (1979). Pour son dernier film, Deux Filles au tapis (1981), avec Peter Falk, sur le catch féminin[57], Aldrich réussit son dernier morceau de bravoure cinématographique : " c'est un mélange de sophistication et de brutalité, de musique et de hurlements, de chorégraphie et de coup de poings, de sang et de strass, d'élégance et de violence, dont la réussite peut être considérée comme une sorte de testament esthétique du cinéaste Robert Aldrich. "[58].

La fin[modifier | modifier le code]

Après Deux Filles au tapis, Robert Aldrich, fatigué par la maladie, se retire du cinéma.

Après avoir été hospitalisé au Centre médical Cedars-Sinaï de Los Angeles, il décède le des suites d'une insuffisance rénale dans sa résidence de Los Angeles (Californie)[59],[60].

Il repose au Forest Lawn Memorial Park (Hollywood Hills)[61]

Vie familiale[modifier | modifier le code]

Robert Aldrich s'est marié deux fois :

  1. Harriet Foster, de 1941 à 1965
  2. Sibylle Siegfried, de 1966 à son décès.

De l’union avec Harriet Foster, sont nés quatre enfants Adell, William, Alida et Kelly.

Leur fille Adell Aldrich[62] a fait carrière dans l'industrie du cinéma et leur fils William Aldrich[63] est producteur et acteur de cinéma.

Récompenses et distinctions[modifier | modifier le code]

Récompenses[modifier | modifier le code]

Nominations[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]

Comme réalisateur[modifier | modifier le code]

Cinéma[modifier | modifier le code]
Télévision (réalisateur)[modifier | modifier le code]
  • 1952 : participation à la série Schlitz Playhouse of Stars pour l'épisode ("The Pussyfootin' Rocks" )
  • 1952 : participation à la série China Smith, pour deux épisodes ("Straight Settlement" et "Shanghai Clipper")
  • 1952 / 1953 : participation à la série The Doctor pour quatre épisodes ("Blackmail", "The Guest", "A Tale of Two Christmases", "Take the Odds")
  • 1953 / 1954 : participation à la série Four Star Playhouse pour cinq épisodes ("The Squeeze" , "The Witness", "The Hard Way", "The Gift", "The Bad Streak" )
  • 1959 : participation à la série Hotel de Paree (en) pour un épisode ("Sundance Returns")
  • 1959 : participation à la série Aventures dans les îles pour deux épisodes (La Perle noire /The Black Pearl et Safari en mer / Safari at Sea)

Comme scénariste[modifier | modifier le code]

Comme producteur[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. (en-US) Geoff Mayer and Brian McDonnell, Encyclopedia of Film Noir, Greenwood Press, Westport, Connecticut, pages 87-88
  2. (en-US) « Robert Aldrich », sur jewishvirtuallibrary.org (consulté le ).
  3. Pour éviter tout malentendu, quant à la judaïté de Robert Aldrich, il faut lire attentivement l'incise "Il est le fils de Lora Elsie (née Lawson) issue d'une famille autrichienne de confession juive". Que signifie ce passage du point de la judaïté et non du judaïsme de Robert Aldrich ? Du point de vue de la Halakah (jurisprudence rabbinique) étant fils d'une juive il est juif ! Mais est-il un pratiquant juif certainement pas ! Il n'a jamais fréquenté la synagogue et il est probable qu'il n'a même pas été circoncis, mais nous trouvons ici l'ambivalence du mot "juif" qui désigne à la fois une appartenance à une communauté, un peuple et une pratique religieuse. S'il avait habité en Allemagne sous le régime nazi, il aurait été envoyé en camp comme tant d'autres Juifs laïcisés. Donc pour répondre aux questions légitimes, Aldrich était-il un juif au sens religieux du terme NON, Aldrich était-il un juif au sens de fils d'une juive, donc appartenant à un peuple OUI. D'où des contradictions dans les sources consultées, tout dépend de quel point de vue on aborde la judaïté de Robert Aldrich. (Cf. l'article "Juif" in Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, éd du Cerf, 1993, pages 608-610)
  4. (en-US) American Council of Learned Societies, American National Biography (volume 1), New York, Oxford University Press USA, , 912 p. (ISBN 0-19-520635-5, lire en ligne), p. 251-253
  5. (en-US) « Notable Alumni | College and Graduate School of Arts and Sciences, University of Virginia », sur as.virginia.edu (consulté le ).
  6. a et b (en) « Robert Aldrich | American director », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  7. (en-US) Alain Silver, « Aldrich, Robert », sur Senses of Cinema, (consulté le ).
  8. a b et c (it) « ALDRICH, Robert », sur Enciclopedia Treccani.
  9. (en-US) « Robert Aldrich », sur hollywoodsgoldenage.com (consulté le ).
  10. (en-US) Thomas F. Brady, « ENTERPRISE SI6NS DISTRIBUTION DEAL; Studio Concludes Agreement With Metro for Domestic Release of Four Films », The New York Times,‎ (ISSN 0362-4331, lire en ligne, consulté le )
  11. « Ciné-club : Robert Aldrich », sur cineclubdecaen.com (consulté le ).
  12. (en) Charles Higham, Joël Greenberg, The Celluloid Muse. Hollywood Directors Speak, 1969.
  13. (en) « Group Theatre | American theatrical company », sur Encyclopedia Britannica (consulté le ).
  14. (en-US) « Group Theatre | About the Group Theatre | American Masters | PBS », sur American Masters, (consulté le ).
  15. (en) « The Big Knife » (consulté le ).
  16. « Robert Aldrich, le défricheur », sur Avoir Alire - Critiques et news films, Livres, BD, musique, séries TV, Spectacles (consulté le ).
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Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles dans des encyclopédies et ouvrages de références[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Alain Silver & Elizabeth M. Ward (dir.), Film Noir: An Encyclopedic Reference to the American Style, Woodstock, New York, Harry N. Abrams, 1979, rééd. 1993, 479 p. (ISBN 9780879514792, lire en ligne), Rubriques de ses films,
  • (en-US) Jean Pierre Coursodon (dir.), American Directors, volume II, New York, McGraw-Hill Companies, , 452 p. (ISBN 9780070132627, lire en ligne), p. 1-10,
  • (en-US) Alain Silver & James Ursini, Film Noir Reader, New York, Limelight, 1 mai 1996, rééd. 1 août 2004, 351 p. (ISBN 9780879101978, lire en ligne), p. 209-236,
  • (en-US) American National Biography, Volume 1: Aarons - Baird, New York, Oxford University Press, USA, , 912 p. (ISBN 9780195127805, lire en ligne), p. 251-253,
  • (en-US) Derek Elley (dir.), Variety Movie Guide 2000, New York, Perigee Trade / Penguin Putnam, , 1003 p. (ISBN 9780399525827, lire en ligne), Rubriques de ses films,

Essais[modifier | modifier le code]

Francophones[modifier | modifier le code]
  • « Robert Aldrich », Séquences, n°19,‎ , p. 17 - 19 (ISSN 1923-5100, lire en ligne),
  • Jean-Pierre Piton, Robert Aldrich, Paris, Edilig, , 126 p. (ISBN 978-2-85601-099-0),
  • Michel Mahéo, Robert Aldrich, Marseille, Rivages, coll. « Rivages Cinéma », , 161 p. (ISBN 978-2-86930-084-2),
  • Jean-Baptiste Thoret, Le cinéma américain des années 70, Paris, Cahiers du cinéma, coll. « Essais », 2006, rééd. 18 novembre 2017, 395 p. (ISBN 978-2-86642-991-1),
  • William Bourton, Robert Aldrich, Paris, Presses universitaires de France, coll. « Perspectives critiques », , 168 p. (ISBN 978-2-13-058320-2),
Anglophones[modifier | modifier le code]
  • Richard Combs, Robert Aldrich, British Film Institute, , 76 p. (ISBN 978-0-85170-084-7),
  • Alain Silver et Elizabeth Ward, Robert Aldrich : a guide to references and resources, Boston, G. K. Hall, , 192 p. (ISBN 978-0-8161-7993-0, lire en ligne),
  • Edwin T. Arnold, The Films and Career of Robert Aldrich, Knoxville, University of Tennessee Press, novembre 1986, rééd. 31 décembre 1986, 302 p. (ISBN 978-0-87049-504-5, lire en ligne),
  • Alain Silver et James Ursini, Whatever Happened to Robert Aldrich? : His Life and His Films, Limelight, , 406 p. (ISBN 978-0-87910-185-5),
  • Robert Aldrich, Edwin T. Arnold et Eugene L. Miller, Robert Aldrich : interviews, Jackson, University Press of Mississippi, , 228 p. (ISBN 978-1-57806-603-2, lire en ligne),
  • Tony Williams, Body and Soul : The Cinematic Vision of Robert Aldrich, Lanham, Maryland., Scarecrow Press, , 396 p. (ISBN 978-0-8108-4993-8, lire en ligne),

Articles[modifier | modifier le code]

  • (en-US) Stuart Byron, « "I Cant Get Jimmy Carter to See my Movie !": Robert Aldrich talks with Stuart Byron », Film Comment, Vol. 13, No. 2,‎ , p. 46-52 (7 pages) (lire en ligne),
  • (fr) Roger Viry-Babel, « "The Legend of Lylah Clare" (Le démon des femmes de Robert ALDRICH, 1968) », Revue française d'études américaines, No. 19,,‎ , p. 107-116 (10 pages) (lire en ligne),
  • (en-US) David Thomson, « Deadlily », Film Comment, Vol. 33, No. 6,‎ novembre / décembre 1997, p. 16-19 (4 pages) (lire en ligne),
  • (en-US) Kelly Hankin, « Lesbian Locations: The Production of Lesbian Bar Space in "The Killing of Sister George" », Cinema Journal, Vol. 41, No. 1,‎ , p. 3-27 (25 pages) (lire en ligne),
  • (en-US) Walter Hill, « Anarchic Instincts », Film Comment, Vol. 49, No. 1,‎ janvier / février 2013, p. 57 (1 page) (lire en ligne),
  • (en-US) Robert Kleyn, « Kiss Me Deadly », Framework: The Journal of Cinema and Media, Vol. 54, No. 1,‎ , p. 114-119 (6 pages) (lire en ligne),
  • Jean-Daniel Piquet, " Fureur apache, 1972, film de Robert Aldrich, 103 minutes, actuellement disponible sur OCS Géants ; un western raciste ?" dans Cahiers d'Histoire, Revue d'histoire critique n° 159-octobre-novembre-décembre 2023 rubrique "Un certain regard", p. 210-212.

Liens externes[modifier | modifier le code]