Risque sismique dans le Cher — Wikipédia

Risque sismique dans le Cher
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Image illustrative de l’article Risque sismique dans le Cher
Géographie
Pays France
Région Centre-Val de Loire
Département Cher
Zonage sismique
1-très faible 50 communes
2-faible 240 communes
Vulnérabilité de la population
1-très faible 39 230 habitants[1](2011)
2-faible 275 371 habitants[1] (2011)
Vulnérabilité du bâti
1-très faible 23 803 logements[1] (2011)
2-faible 145 769 logements[1] (2011)

Le risque sismique dans le Cher est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département du Cher (région Centre-Val de Loire, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type séisme se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux enjeux humains, économiques ou environnementaux situés sur le territoire départemental.

Les 290 communes du département se répartissent en deux zones : 50 sont en zone sismique « très faible » et 240 sont en zone de sismicité « faible ». Selon les zones, certains bâtiments doivent respecter la réglementation parasismique les concernant.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au cours des 500 dernières années, la base de données SisFrance des séismes historiques en France, gérée par le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), recense 39 événements ressentis dans au moins une commune du département. Ces séismes historiques n’ont jamais entraîné de dommages matériels importants. Les 20 les plus récents sont les suivants[2] :

Date Heure Localisation épicentrale[note 1] Région ou pays de l'épicentre Intensité épicentrale
12 août 1976 22 h 52 min 33 s Sancerrois (Sancerre) Berry 4
29 mars 1975 22 h 58 min 31 s Sologne (Salbris ?) Orléanais-Blésois-Pays Chartrain
7 mars 1962 1 h 25 min 33 s Champagne Berrichonne (Les Aix-D'Angillon) Berry
3 octobre 1933 7 h 54 min 20 s Val de Loire (Tigy) Orléanais-Blésois-Pays Chartrain 6
12 mars 1926 21 h 48 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant) Berry
2 mars 1926 6 h Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
19 janvier 1926 Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
18 janvier 1926 5 h 30 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
17 janvier 1926 18 h 40 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
30 décembre 1925 14 h 30 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
28 décembre 1925 14 h Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry 4
26 décembre 1925 Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
9 décembre 1925 23 h 40 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry 5
4 décembre 1925 16 h 15 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
4 décembre 1925 13 h 10 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry
3 décembre 1925 18 h 58 min 24 s Marche-Boischaut (La Châtre) Berry 6
26 septembre 1925 5 h 5 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant-La Châtre) Berry 6,5
16 novembre 1911 21 h 26 min Jura Souabe (Ebingen) Allemagne 8,5
4 janvier 1911 18 h 40 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant ?) Berry
4 janvier 1911 17 h 42 min Marche-Boischaut (Chateaumeillant ?) Berry

Zonage sismique[modifier | modifier le code]

Pour chaque commune du territoire national, un aléa sismique, c'est-à-dire l’ampleur des mouvements sismiques attendus sur une période de temps donnée, a pu être défini à partir de l'analyse des données de la sismicité historique (données issues de témoignages et de documents bibliographiques recensés depuis environ 1 000 ans), des données instrumentales (mesurées par des appareils depuis une cinquantaine d’années) et par l'identification des failles actives. Le précédent zonage sismique de 1991, en vigueur jusqu’à fin , se fondait sur des données sismologiques antérieures à 1984. Le nouveau zonage a bénéficié de l’amélioration de la connaissance de la sismicité historique et des nouvelles données de sismicité instrumentale et historique depuis 1984[3]. À l’issue de cette étude probabiliste, une nouvelle carte nationale de l’aléa sismique a été publiée par le ministère chargé de l’écologie le [3] et a abouti à un découpage de la France en cinq zones de sismicité défini par décret du [4] (article D563-8-1 du code de l’environnement), allant de la zone 1, de sismicité très faible, à la zone 5, de sismicité forte.

Antérieurement à 2011, le département du Cher était entièrement classé en zone 0, risque négligeable mais non nul, en application du décret n° 91-461 du et sur la base du découpage cantonal au [5]. Depuis 2011, le département se répartit en deux zones de sismicité[4] :

Zone de sismicité Nombre de communes Communes
1 - très faible 50 Les communes du département non situées en zone 2.
2 - faible 240 Les cantons de Les Aix-d’Angillon, Baugy, Bourges-1, Bourges-2, Bourges-3, Bourges-4, Bourges-5, Charenton-du-Cher, Chârost, Châteaumeillant, Châteauneuf-sur-Cher, Le Châtelet, Dun-sur-Auron, Graçay, Henrichemont, Levet, Lignières, Lury-sur-Arnon, Mehun-sur-Yèvre, Nérondes, Saint-Amand-Montrond, Saint-Doulchard, Saint-Martin-d’Auxigny, Sancoins, Saulzais-le-Potier, Vierzon-1,

Les communes de Apremont-sur-Allier, Bué, La Chapelle-Hugon, Charentonnay, Chaumoux-Marcilly, Le Chautay, Couy, Crézancy-en-Sancerre, Cuffy, Étréchy, Feux, Gardefort, Garigny, Germigny-l'Exempt, Groises, La Guerche-sur-l'Aubois, Jalognes, Lugny-Champagne, Massay, Menetou-Râtel, Méry-ès-Bois, Méry-sur-Cher, Le Noyer, Précy, Saint-Hilaire-de-Court, Saint-Laurent, Sancergues, Sens-Beaujeu, Sévry, Thénioux, Thénioux, Torteron, Veaugues.

Prévention du risque sismique[modifier | modifier le code]

Travaux de réduction de la vulnérabilité[modifier | modifier le code]

Les travaux de réduction de la vulnérabilité (mitigation) des enjeux bâtis passe par une vérification de la conformité des structures aux règles parasismiques en vigueur.

Réglementation parasismique[modifier | modifier le code]

L’objectif de la réglementation parasismique est la sauvegarde des vies humaines pour une secousse dont le niveau d’agression est fixé pour chaque zone de sismicité, dans des limites économiques supportables pour la société[6]. Les articles R563-1 à R563-8 du Code de l’environnement distinguent deux types d’ouvrages :

  • les ouvrages « à risque normal » comprenant les bâtiments, équipements et installations pour lesquels les conséquences d’un séisme demeurent circonscrites à leurs occupants et à leur voisinage immédiat»[7] ;
  • les installations classées « à risque spécial » correspondant « aux bâtiments, équipements et installations pour lesquels les effets sur les personnes, les biens et l’environnement de dommages même mineurs résultant d’un séisme peuvent ne pas être circonscrits au voisinage immédiat desdits bâtiments, équipements et installations ». La nouvelle réglementation parasismique, définie par l'arrêté du , s'impose à ces ouvrages, quel que soit le niveau d'aléa[8].

La catégorisation des bâtiments est la suivante[9] :

Catégorie d'importance Illustration Description
I * Bâtiments dans lesquels il n'y a aucune activité humaine nécessitant un séjour de longue durée
II * Habitations individuelles
* Établissements recevant du public (ERP) de catégories 4 et 5
* Habitations collectives de hauteur inférieure à 28 m
* Bureaux ou établissements commerciaux non ERP, h ≤ 28 m, max. 300 personnes
* Bâtiments industriels pouvant accueillir au plus 300 personnes
* Parcs de stationnement ouverts au public.
III * ERP de catégories 1, 2, et 3
* Habitations collectives et bureaux, h > 28 m
* Bâtiments pouvant accueillir plus de 300 personnes
* Établissements sanitaires et sociaux
* Centres de production collective d'énergie
* Établissements scolaires
IV * Bâtiments indispensables à la sécurité civile, la défense nationale et le maintien de l'ordre public
* Bâtiments assurant le maintien des communications, la production et le stockage d'eau potable, la distribution publique de l'énergie
* Bâtiments assurant le contrôle de la sécurité aérienne
* Établissements de santé nécessaires à la gestion de crise Centres météorologiques

Selon qu'il s'agisse de constructions neuves ou de travaux sur constructions existantes, les règles parasismiques applicables àdépendent de la zone sismique, de la catégorie du bâtiment, ainsi que du niveau de modification envisagé sur la structure[9] :

Zone Catégorie
de bâtiment
Bâti neuf
Règles
Bâti existant
Types de travaux Règles de construction
2 - faible IV Eurocode 8[10]
= 0,70 m/s2
> 30 % de SHON créée
> 30 % de plancher supprimé à un niveau
Eurocode 8[10]
= 0,42 m/s2

Prise en compte du risque dans l'aménagement[modifier | modifier le code]

Plan de prévention des risques[modifier | modifier le code]

Le Programme National de Prévention du Risque Sismique, appelé Plan Séisme, établi par l’État français, qui s’est achevé à la fin de l’année 2010, a permis d'améliorer la prise en compte du risque sismique dans les constructions grâce, en partie, à l’élaboration d'un nouveau corpus réglementaire, et préalablement, la modification du zonage sismique établi à partir d'études probabilistes[11].

Document d’urbanisme[modifier | modifier le code]

Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les plans locaux d'urbanisme (PLU) permettent de refuser ou d'accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones exposées[12].

Permis de construire[modifier | modifier le code]

En zone de sismicité très faible, aucune réglementation parasismique n'est imposée à l'exception des bâtiments à risque spécial, ayant une réglementation spécifique.

En zone de sismicité faible (zone 2), des règles de construction para-sismiques s'appliquent pour les bâtiments neufs de catégorie III et IV et existants pour la catégorie IV en fonction du niveau de la modification apportée par les travaux : l'habitat individuel n'a aucune contrainte règlementaire à respecter en matière de norme constructive. Par ailleurs, en zone de sismicité faible, pour limiter la vulnérabilité des personnes à ce risque, l'ajout ou le remplacement des éléments non structuraux (cheminées...) doit être effectué en respectant les prescriptions de l'Eurocode 8 partie 1 pour les bâtiments de catégories III et IV.

Information sur le risque sismique[modifier | modifier le code]

Information préventive[modifier | modifier le code]

Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales, départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs[13].

Information des acquéreurs ou locataires[modifier | modifier le code]

L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation à la charge des vendeurs ou bailleurs : l'établissement d’un état des risques naturels et technologiques et la déclaration d’une éventuelle indemnisation après sinistre. Concernant le risque sismique, seules les communes en zone de sismicité de 2 à 5 sont soumises à cette obligation, en application de l’arrêté du 19 mars 2013[14]. Le , le Ministère de l'écologie, du développement durable et de l'énergie a publié un site Internet dénommé "Géorisques" dédié aux risques majeurs qui donne à l'ensemble des usagers les informations réglementaires sur les risques auxquels ils sont soumis en localisant leur habitat directement sur une carte ou en saisissant leur adresse. Ce site permet en particulier aux notaires et agences immobilières d'éditer l'état des risques naturels et technologiques à fournir obligatoirement aux acquéreurs ou locataires[15].

Organisation des secours[modifier | modifier le code]

Au niveau départemental[modifier | modifier le code]

En cas de survenue d'un séisme de grande ampleur affectant plusieurs communes du département, le plan Orsec départemental[note 2] serait déclenché et mis en œuvre. Ce plan définit, en application de la loi n° 2004-811 du de modernisation de la sécurité civile, l’organisation de la direction des secours et permet la mobilisation des moyens publics et privés nécessaires à l’intervention. Au niveau départemental, le préfet est directeur des opérations de secours. Il élabore et déclenche le dispositif Orsec[16].

Au niveau communal[modifier | modifier le code]

Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention[17].

Notes et références[modifier | modifier le code]

Notes[modifier | modifier le code]

  1. L’épicentre est le point théorique situé à la surface terrestre à la verticale du foyer du séisme
  2. Orsec : Organisation de la Réponse de SÉcurité Civile.

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d Eider, Base de données régionales et départementales sur l'environnement, l'énergie, le transport, le logement et la construction
  2. « Liste des séismes régionaux ressentis dans le département du Cher »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur sisfrance.net (consulté le ).
  3. a et b « Le zonage sismique de la France », sur risquesmajeurs.fr, (consulté le ).
  4. a et b Décret no 2010-1255 du 22 octobre 2010 portant délimitation des zones de sismicité du territoire français.
  5. « Zonage sismique antérieur à 2011 », sur icab.fr (consulté le ).
  6. « La prévention du risque sismique en France »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
  7. Article R563-3 du Code de l'environnement
  8. « Les ICPE à risque spécial », sur planseisme.fr (consulté le ).
  9. a et b « La nouvelle règlementation parasismique applicable aux bâtiments dont le permis de construire est déposé à partir du 1er mai 2011 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, (consulté le ).
  10. a et b Application obligatoire des règles Eurocode 8
  11. « Le site internet de la prévention du risque sismique » (consulté le ).
  12. « Informations transmises aux maires pour l’élaboration de leur document communal d’information sur les risques majeurs - zone de sismicité faible »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur prim.net (consulté le ), p. 6.
  13. « Dossier d'information communal sur les risques majeurs », sur risquesmajeurs.fr (consulté le ).
  14. « Information de l’Acquéreur ou du Locataire (IAL) : obligations du vendeur ou du bailleur »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur developpement-durable.gouv.fr, Ministère de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie (consulté le ).
  15. « Géorisques : un site d’information pour évaluer les risques près de chez vous »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur service-public.fr, (consulté le ).
  16. « Présentation du dispositif ORSEC », sur mementodumaire.net (consulté le ).
  17. « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur mementodumaire.net (consulté le ).

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]