Rhume — Wikipédia

Rhume
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Les rhinovirus sont la principale cause du rhume banal.
Causes Rhinovirus, Coronaviridées, Adenoviridae, virus respiratoire syncytial, Metapneumovirus humain (en), parainfluenza ou Bocavirus (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Transmission Transmission aéroportée (d), contamination par les sécrétions respiratoires (d), transmission par contact (d), transmission directe (d) et transmission par surface contaminée (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Symptômes Toux, mal de gorge (en), rhinorrhée, fièvre, acouphène, ronflement, céphalée, éternuement et congestion nasaleVoir et modifier les données sur Wikidata

Traitement
Médicament Chlorure de zinc, gluconate de zinc (en), ascorbate de sodium, (+)-noréphédrine (d), guaïfénésine, paracétamol et vicks VapoRubVoir et modifier les données sur Wikidata
Spécialité Médecine générale, infectiologie et otorhinolaryngologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Classification et ressources externes
CISP-2 R74Voir et modifier les données sur Wikidata
CIM-10 J00.0
CIM-9 460
DiseasesDB 31088
MedlinePlus 000678
eMedicine 227820
med/2339
MeSH D003139
Patient UK Upper-respiratory-infections-coryza

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La rhinopharyngite (ou nasopharyngite, communément nommée rhume banal) est une infection fréquente et généralement bénigne des voies aériennes supérieures (cavité nasale et pharynx) par un virus, le plus souvent de la famille des picornaviridés (qui inclut les rhinovirus), des adénovirus ou des coronavirus.

Les principaux symptômes du rhume banal sont une rhinite (éternuements, congestion et écoulement nasal de mucus), une toux sèche ou productive peu fréquente et tardive, une pharyngite, une conjonctivite, des myalgies, de la fatigue, des maux de tête, mais généralement pas de fièvre (quand il y a de la fièvre, et ce surtout chez l'enfant, où elle est fréquente, elle ne dépasse pas les 38,5 - 39 °C), une perte d’appétit et des douleurs diffuses (dans la moitié des cas)[1].

Il s’agit de l’infection respiratoire la plus fréquente chez les jeunes enfants.

Étymologie[modifier | modifier le code]

Le mot « rhume » est emprunté au bas latin rheuma, signifiant « flux marin » ou « catarrhe », terme lui-même emprunté au grec rheuma, signifiant « eau qui coule », qui s'est spécialisé en médecine, initialement pour tout type d'écoulement corporel[2]. Le mot dérive du grec rhein, « couler », qu'on retrouve dans le suffixe -rrhée (cf. diarrhée). Outre la rhinopharyngite, le terme peut aussi désigner une rhinite ayant pour cause le rhume des foins (rhinite allergique), l'allergie aux pollens, le rhume de cerveau (coryza) et aussi d’autres types d’infections comme une synovite (rhume de hanche).

Mode de transmission[modifier | modifier le code]

L'infection par un rhinovirus est la cause la plus fréquente (40 %) des infections respiratoires bénignes, les autres étant dues à divers virus, notamment coronavirus, adénovirus, virus respiratoire syncytial, virus influenza (responsable de la grippe), virus para influenza. Les virus responsables du rhume banal se transmettent entre les individus de deux façons : par aérosol, engendré lors de la toux ou de l’éternuement ; et par contact avec de la salive ou des sécrétions nasales contaminées.

Le virus inhalé contamine les cellules du nasopharynx (l’espace situé entre le nez et la gorge) et se multiplie rapidement. Les points d’entrée principaux sont le nez, mais aussi les yeux (dans ce cas, la contamination du nasopharynx s’effectue par drainage du liquide via le canal lacrymonasal).

La période d'incubation est en général de deux à cinq jours, parfois moins.

Mode de propagation[modifier | modifier le code]

Le rhume est une maladie qui se manifeste souvent par temps froid. Cette périodicité s’explique par plusieurs phénomènes :

  • la promiscuité due aux comportements en hiver (dans les transports en commun, dans les restaurants, lors de la rentrée des classes où les enfants constituent le réservoir naturel du virus)[3] favorisant la transmission virale ;
  • l’air est plus sec en hiver, la muqueuse du nez est ainsi plus fragile et par conséquent plus vulnérable aux virus[4] ;
  • dans un air plus sec, les microparticules souvent composées d’eau qui transportent les virus sont plus légères et volatiles et permettent ainsi aux virus de se répandre beaucoup plus facilement dans l’air ambiant[5].

La croyance populaire attribue aux conditions hivernales – la pluie et le froid – l'origine des rhumes[6]. La plupart des études scientifiques suggèrent que la hausse du nombre d'infections durant l'hiver serait due à des changements comportementaux tels qu'une plus grande promiscuité et des séjours prolongés dans des lieux confinés[7],[8],[9],[10]. Toutefois, en décembre 2022 une équipe rattachée à l'université de Harvard propose une explication complémentaire, en établissant une baisse de la production de vésicules extracellulaires (en) par les muqueuses nasales en cas d'exposition au froid[11],[12],[13].

Néanmoins, Sheldon Cohen (en), professeur de psychologie, a constaté que les personnes ayant un cercle social plus important et diversifié ont de l'ordre de 4 fois moins de probabilités d'être contaminées par un rhume que les personnes plus isolées socialement[14].

Prévention[modifier | modifier le code]

Le rhume peut être prévenu par l'hygiène, le lavage de main, l'éviction des personnes malades et la distanciation physique.

Traitement[modifier | modifier le code]

Le rhume est une maladie bénigne chez l’adulte, qui guérit généralement spontanément. Il n’existe aucun traitement médicamenteux antiviral reconnu qui agisse sur l’agent responsable du rhume banal. Les antibiotiques ne sont par ailleurs pas indiqués, n’ayant aucun effet sur les virus.

Le traitement médical permet en revanche de soulager les symptômes, notamment la congestion nasale et les maux de tête. Le traitement préventif consiste à limiter la propagation virale en appliquant les mesures des comportements-barrière ou encore d’hygiène des mains afin d’empêcher toute diffusion manuportée.

Des dizaines de « remèdes de grand-mère » sont attestés pour soigner les rhumes, mais aucun n'a fait ses preuves lors des évaluations médicales. Parmi ceux-ci on peut citer certains remèdes à base de plante comme l'échinacée ou le curcuma, la soupe au poulet, ou des idées plus farfelues comme l'insertion de gousses d'ail dans le nez[15].

Les vitamines C et D (dont l'absorption est naturellement réduite par la saison hivernale) semblent pouvoir présenter un très léger effet préventif et curatif au niveau symptomatique, mais elles ne combattent pas directement le virus responsable de la maladie, et dont seul le système immunitaire peut venir à bout[15]. Par ailleurs, il est déconseillé de se « survitaminer », l'absorption en trop grande quantité de vitamines pouvant provoquer une hypervitaminose bien plus dangereuse que le rhume à soigner. De même, l'idée répandue dans les médias et la publicité de « booster son système immunitaire » n'a aucun sens médical : il n'existe aucun stade au-dessus de la simple bonne santé, assurée par une alimentation saine et un exercice physique régulier[16].

Complications[modifier | modifier le code]

Bien que bénignes, ces infections présentent toutefois un risque chez certains sujets : asthmatique, insuffisant respiratoire, ou fragilisés (enfants, personnes âgées, fumeurs). Les complications principales sont la surinfection (ou co-infection) bactérienne (principalement par les pneumocoques), la sinusite, et la décompensation en bronchite chronique ou encore en emphysème. Cette maladie, comme toute maladie virale, peut causer une inflammation au niveau des muscles lisses du corps dont les intestins et le myocarde (myocardite virale).

Malgré son caractère courant et généralement bénin, le rhume peut s'avérer mortel dans des cas extrêmes, notamment chez les patients totalement immunodéprimés, comme ceux ayant fait l'objet d'une destruction de leur moelle osseuse en vue d'une greffe ultérieure, par exemple dans le cas de malades atteints de leucémie ou suivant une chimiothérapie agressive (lymphome et autres cancers)[17].

Chez l'enfant[modifier | modifier le code]

Description[modifier | modifier le code]

Il s’agit d’une maladie très courante provoquée par l’adaptation du système immunitaire à l’environnement rempli de germes et virus. Transmise par voie aérienne, on ne la trouve pas dans les premiers mois car les anticorps maternels défendent encore l’enfant après sa naissance. Écoulements nasaux, fièvre, inflammation des tympans marquent la crise typique de cette pathologie qui guérit spontanément en moins d’une semaine ou parfois un jour . Une laryngite striduleuse apparaît parfois. Des formes chroniques ou une surinfection peuvent compliquer cette pathologie. Les cellules de l'intérieur du nez produisent un liquide visqueux, le mucus, plein d'anticorps qui emprisonnent les microbes.[réf. nécessaire]

Traitement[modifier | modifier le code]

Le traitement médical courant est symptomatique. Il consiste en une bonne hydratation de l’enfant, et une désobstruction du rhinopharynx régulière (mouchage et éventuel lavage nasal).

Une fièvre élevée peut nécessiter l’administration d’antipyrétique. En cas de surinfection bactérienne, on utilisera des antibiotiques. La prévention des récidives de la forme chronique peut se faire avec des immunostimulants, une oligothérapie ou des cures thermales. Dans la forme chronique, l’ablation des végétations peut être indiquée. Il existe de nombreux traitements en médecine traditionnelle ou populaire[18].

Épidémiologie[modifier | modifier le code]

Il s'agit d'une affection très fréquente : chaque adulte a en moyenne, chaque année, environ quatre épisodes infectieux des voies aériennes[19]. Ils sont encore plus fréquents chez l'enfant. Le coût résultant est très important : plus de 20 milliards de dollars par an aux États-Unis[20].

Histoire[modifier | modifier le code]

Bien que les causes du rhume aient été découvertes durant les années 1950, la maladie suit en réalité l'humanité depuis l'Antiquité[21], en mutant fortement. Ses symptômes et traitements ont été décrits dans le papyrus Ebers, le plus ancien texte médical, rédigé au XVIe siècle av. J.-C.[22].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7185637/#!po=27.6786
  2. Alain Rey, Dictionnaire historique de la langue française. Éditions Le Robert 2006. (ISBN 2-84902-236-5).
  3. Anne-Sylvie Sprenger, « Ce n’est pas le froid qui provoque le rhume », sur letemps.ch, .
  4. « Mythes et réalités des bobos d’hiver », Canoe (consulté le ).
  5. Marielle Court : « Un temps froid et sec, une aubaine pour la grippe », Le Figaro, 12/01/2017, https://sante.lefigaro.fr/article/un-temps-froid-et-sec-une-aubaine-pour-la-grippe/.
  6. (en) Zuger, Abigail 'You'll Catch Your Death!' An Old Wives' Tale? Well… The New York Times (4 mars 2003). Consulté le 12 octobre 2008.
  7. (en) Dowling HF, Jackson GG, Spiesman IG, Inouye T, « Transmission of the common cold to volunteers under controlled conditions. III. The effect of chilling of the subjects upon susceptibility », American journal of hygiene, vol. 68, no 1,‎ , p. 59–65 (PMID 13559211).
  8. (en) Eccles R, « Acute cooling of the body surface and the common cold », Rhinology, vol. 40, no 3,‎ , p. 109–14 (PMID 12357708).
  9. (en) Douglas, R.G.Jr, K.M. Lindgren, et R.B. Couch, « Exposure to cold environment and rhinovirus common cold. Failure to demonstrate effect », New Engl. J. Med, vol. 279,‎ .
  10. (en) Douglas RC, Couch RB, Lindgren KM, « Cold doesn't affect the "common cold" in study of rhinovirus infections », JAMA, vol. 199, no 7,‎ , p. 29–30 (PMID 4289651, DOI 10.1001/jama.199.7.29).
  11. (en) Di Huang, Maie S. Taha, Angela L. Nocera, Alan D. Workman, Mansoor M. Amiji, Benjamin S. Bleier, « Cold exposure impairs extracellular vesicle swarm–mediated nasal antiviral immunity », The journal of allergy and clinical immunology, vol. 151, no 2,‎ (PMID 36494212).
  12. « Les chercheurs ont découvert comment nous prenons froid » (consulté le ).
  13. « Santé : pourquoi le froid peut-il nous rendre malade ? » (consulté le ).
  14. (en) S Cohen, W J Doyle, D P Skoner, B S Rabin, J M Gwaltney Jr, « Social ties and susceptibility to the common cold », JAMA,‎ 1997 jun 25 (lire en ligne)
  15. a et b Duane Mellor & James Brown, « Six idées reçues sur le rhume (et comment s’en débarrasser) passées au crible des experts », sur The Conversation, .
  16. « Peut-on «booster» son système immunitaire? », sur noovomoi.ca, .
  17. « Gérer les effets secondaires », sur sllcanada.org, Société de leucémie et lymphome du Canada (consulté le )
  18. SAILLANT Francine, Le rhume et la grippe. Recettes québécoises de médecine populaire, Ethnologie française, XXI, 2, 1991a, pp. 126-134
  19. (en) Garibaldi RA, « Epidemiology of community-acquired respiratory tract infections in adults. Incidence, etiology, and impact », American Journal of Medicine, 1985;78:32-7
  20. (en) Fendrick AM, Monto AS, Nightengale B, Sarnes M, « The economic burden of non-influenza-related viral respiratory tract infection in the United States », Archives of Internal Medicine, 2003;163:487-94
  21. (en) Eccles Pg. 3
  22. Eccles Pg.6

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Maël Lemoine, Petite philosophie du rhume ou le remède pour ne plus jamais "attraper froid", Hermann, 2017

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]