Rhodochrosite — Wikipédia

Rhodochrosite
Catégorie V : carbonates et nitrates[1]
Image illustrative de l’article Rhodochrosite
Alma King, le plus grand cristal de rhodochrosite connu.
Général
Nom IUPAC Carbonate de manganèse(II)
Classe de Strunz
Classe de Dana
Formule chimique CMnO3 MnCO3
Identification
Masse formulaire[2] 114,9469 ± 0,0017 uma
C 10,45 %, Mn 47,79 %, O 41,76 %,
Couleur rose, rose-rouge, jaune, marron
Système cristallin trigonal
Réseau de Bravais rhomboédrique R
Classe cristalline et groupe d'espace ditrigonale-scalénoédrique
R3c
Macle sur {1012}
Clivage [1011] parfait
Cassure inégale, conchoïdale
Habitus cristallisé, botryoïdal, massif, grenu, croûte, agrégat
Faciès rhomboédrique, prismatique, scalénoédrique, tabulaire
Échelle de Mohs 3,5 - 4,5
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction Mp = 1,596 à 1,598
Mg = 1,814 à 1,816
Biréfringence uniaxe négatif ; 0,2180
Pléochroïsme nul à faible dans les pierres transparentes rouge intense : nuance de rouge, magenta à orange
Fluorescence ultraviolet oui (faible rouge)- Luminescence
Transparence Transparent à Translucide
Propriétés chimiques
Densité 3,69
Fusibilité brunit dans la flamme mais ne fond pas
Solubilité soluble dans les acides chauds
Propriétés physiques
Radioactivité aucune

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.
Pierre grisonnante dans laquelle sont insérés des cristaux transparents roses.
Une rhodochrosite.

La rhodochrosite est une espèce minérale composée de carbonate de manganèse de formule MnCO3 avec des traces de fer, calcium, magnésium, zinc, cobalt et cadmium (respectivement Fe, Ca, Mg, Zn, Co et Cd).

Historique de la description et appellations[modifier | modifier le code]

Inventeur et étymologie[modifier | modifier le code]

Connu dès la fin du XVIIIe siècle par les premières descriptions faites par Cronstedt, Bergmann [3] et Kirwan sous le nom de "Manganèse oxydé par l'acide aérien", il est décrit par René Just Haüy en 1806 sous le terme de "manganèse oxydé carbonaté" mais c'est la description de Johann Friedrich Ludwig Hausmann en 1813[4] qui fait référence. Son nom vient du grec ρόδον "rhodon" rose et χρώσις "chros (is)" couleur.

Topotype[modifier | modifier le code]

Mine de Cavnic (Kapnikbánya), Cavnic (Kapnic; Kapnik), Marmatie, Roumanie

Synonymie[modifier | modifier le code]

  • diallogite (du grec dialogé = choix)(Beudant)[5]
  • manganèse carbonaté ferrifère (Lelièvre 1806)[6]
  • manganèse oxydé carbonaté (Haüy 1806)[7]
  • manganèse oxydé par l'acide aérien
  • rhodocrosite (variante orthographique)
  • torrensite (H. Lienau 1899)[8]
  • villaurite : Le nom provient du gisement topotype la mine de Villaure Haute-Pyrénées France[9].

Caractéristiques physico-chimiques[modifier | modifier le code]

Variétés et mélanges[modifier | modifier le code]

  • capillitite : variété ferro-zincifère de rhodochrosite de formule idéale (Mn,Zn,Fe)CO3. Le nom provient du topotype, et seul gisement connu pour ce minéral, la mine de Capillitas en Argentine[10].
  • cobalto-rhodochrosite : Variété cobaltifère de rhodochrosite de formule idéale (Mn,Co)CO3 dont la seule occurrence connue est la mine de Virneberg (St Josephsberg Mine), Rheinbreitbach, Linz am Rhein, Westerwald, Rhénanie-Palatinat, Allemagne.
  • ponite (Butureanu 1912) : Variété ferrifère de rhodochrosite de formule idéale (Mn,Fe)CO3 qui est regardé comme le terme médian de la série rhodochrosite-sidérite [11].
  • sphaerodialogite (A.W. Woodland, 1939) [12] variété d'habitus pour une rhodochrosite en petits nodules dans les minerais de manganèse, trouvé dans une seule occurrence : la mine de Gwynedd (Caernarvonshire), Pays de Galles.
  • zincorhodochrosite (Manasse 1911) : variété zincifère de rhodochrosite[13].

Cristallochimie[modifier | modifier le code]

  • La rhodochrosite forme deux séries: l'une avec la calcite, l'autre avec la sidérite.
  • Elle fait partie d'un groupe de minéraux isostructuraux : le groupe de la calcite.
Groupe de la calcite

La substitution avec le calcium est limitée et l'existence de la kutnohorite Ca(Mn,Mg,Fe)(CO3)2, qui a une structure ordonnée type dolomite, suggère que la solution solide calcite – rhodochrosite soit limitée, du moins à température ordinaire. Le magnésium peut aussi remplacer le manganèse, mais la solution solide entre rhodochrosite et magnésite est incomplète. Quantités remarquables de zinc ont été aussi trouvées.

Cristallographie[modifier | modifier le code]

  • Paramètres de la maille conventionnelle : = 4,777 Å, = 15,67 Å ; Z = 6 ; V = 309,68 Å3
  • Densité calculée = 3,70 g/cm3

Gîtes et gisements[modifier | modifier le code]

Gîtologie et minéraux associés[modifier | modifier le code]

Gîtologie
elle se rencontre principalement en tant que gangue de filons hydrothermaux de basse à moyenne température, mais également comme produit du métamorphisme.
Minéraux associés
calcite, sidérite, dolomite, fluorite, barytine, quartz, pyrite, tétraédrite, sphalérite, hübnérite (conditions hydrothermales)
rhodonite, grenats, alabandite, hausmannite ( métamorphisme).

Utilisation[modifier | modifier le code]

Elle représente une source mineure de manganèse et est utilisée comme pierre ornementale. Elle peut difficilement être taillée à cause de sa faible dureté.

La rhodochrosite est la pierre nationale de l’Argentine.

Gisements remarquables[modifier | modifier le code]

Afrique :

Amérique :

  • Argentine ;
  • États-Unis : Sweet Home Mine, Alma, Colorado[15] ; American Tunnel Mine, Silverton, Colorado ; Butte, Montana ;
  • Mexique ;
  • Pérou (Pasto Bueno).

Asie :

  • Russie : Oural ;
  • Chine.

Europe :

Références[modifier | modifier le code]

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  3. Bergmann, T. (1782) Sciagraphia regni mineralis
  4. Hausmann, J.F.L. (1813) Handbuch der Mineralogie 3 volumes, Göttingen. Second edition: 302.
  5. François S. Beudant - Traité élémentaire de minéralogie, Volume 2 p.352 1830
  6. Mémoires de la Classe des sciences, mathématiques et physiques de l'Institut 1807 p.90
  7. Haüy, R.J. - Tableau méthodique des espèces minérales, Volume 2 1806 p.460
  8. H. Lienau - Chem. Ztg., 23, (1), 418, 1899
  9. (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 171
  10. Milka K. de Brodtkorb (2002) Las Especies Minerales de la Republica Argentina. Vol. 1 (elements, sulphides and sulphosalts). (Asociacion Mineralogica Argentina)
  11. Butureanu (1912) Ann. sc. univ. Jassy: 7: 185.
  12. AW Woodland, 1939. Quart. Journ. Geol. Soc. London, vol. 95, p. 34.
  13. Manasse (1911) Società Toscana di scienze naturali di Pisa. Atti. Memorie: 27: 76.
  14. Lheur, C. (2001). « Le gisement de manganèse de Moanda (Gabon). » Le Règne Minéral (41), 26-27.
  15. Rocks & Min. : 61:7, 9 et 75:305.
  16. Roger De Ascenção Guedes, Y. Tixador, A. Casteret, J. C. Goujou, « La Mine de Coustou, Vielle-Aure, Hautes-Pyrénées », in Le Règne minéral, no 47, 2002, p. 23–31

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Charles Palache, Harry Berman et Clifford Frondel, The System of Mineralogy of James Dwight Dana and Edward Salisbury Dana, Yale University 1837–1892, vol. II : Halides, Nitrates, Borates, Carbonates, Sulfates, Phosphates, Arsenates, Tungstates, Molybdates, etc., New York (NY), John Wiley & Sons, , 7e éd., 1124 p., p. 171–175
  • W. A. Deer, R. A. Howie, J. Zussman (1962) Rock-forming minerals, v. 5: Non-Silicates, 263–271; L. L. Y. Chang, R. A. Howie, J. Zussman (1996) Rock-forming minerals, (2nd edition), v. 5B: Non-Silicates, 150–162
  • H. Effenberger, K. Mereiter, J. Zemann (1981) "Crystal structure refinements of magnesite, rhodochrosite, siderite, smithsonite, and dolomite, with discussion of some aspects of the stereochemistry of calcite type carbonates", Zeits. Krist., 156, 233–243
  • (1957) NBS Circ. 539, 7, 32

Articles connexes[modifier | modifier le code]