René Lenoir (homme politique) — Wikipédia

René Lenoir
Fonctions
Directeur de l'École nationale d'administration

(3 ans, 7 mois et 28 jours)
Prédécesseur Roger Fauroux
Successeur Jean Coussirou
Secrétaire d'État chargé de l'Action sociale

(3 ans, 9 mois et 23 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Barre I et II
Prédécesseur Marie-Madeleine Dienesch
Biographie
Nom de naissance René Lenoir
Date de naissance
Lieu de naissance Alger (Algérie française)
Date de décès (à 90 ans)
Lieu de décès Arcachon (France)
Nationalité Français
Diplômé de ENA
Profession Écrivain

René Lenoir est un haut fonctionnaire et homme politique français centriste né le à Alger et mort le à Arcachon[1].

Il a été secrétaire d’État à l'action sociale sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing du au .

Biographie[modifier | modifier le code]

Jeunesse et études[modifier | modifier le code]

Fils de pieds-noirs, il fait ses études au lycée Gautier à Alger. Il quitte l'Algérie en 1948 pour suivre sa scolarité à Paris[2]. Il suit des études de droit à l'université de Paris et obtient une licence de droit[3]. Il s'inscrit à l'Institut d'études politiques de Paris où il prépare le concours de l'ENA[4]. Il y est admis en 1952.

Parcours professionnel[modifier | modifier le code]

Sorti de l'ENA en 1954 et est nommé inspecteur des Finances en . Il entame une carrière administrative au Maroc, où il fait notamment la rencontre du futur Hassan II, dont il devient un proche. Nommé Inspecteur des Finances, il devient en 1962 un haut collaborateur du gouvernement malgache, fonction qu'il exerce pendant deux ans.

En 1969 il devient directeur de cabinet de Michel Debré lorsque celui-ci est nommé ministre de la Défense. L'année suivante, il devient directeur de l'action sociale au ministère de la santé.

Mais c'est la publication, en 1974, de son ouvrage Les Exclus : un Français sur dix qui tire ce haut fonctionnaire de l'anonymat et le fait connaître du grand public[réf. nécessaire]. Il s'y intéresse en effet à la situation faites aux handicapés et à ceux qu'on appelle encore alors les « inadaptés sociaux ».

C'est sans doute cet ouvrage qui lui vaut d'être nommé en secrétaire d’État à l'action sociale dans le gouvernement Jacques Chirac, sur décision du président de la République, alors qu'il n'a aucun mandat électoral et n'est membre d'aucun parti.

Il est, pendant les quatre ans de son mandat, très actif. Dès 1975, il fait adopter la première loi d'orientation en faveur des handicapés de la législation française. C'est cette loi qui fonde notamment l'allocation pour adulte handicapé, qui assure un minimum vital aux personnes qui ne peuvent travailler du fait de leur handicap. Dans les décrets d'application figure l'obligation d'accessibilité de toutes les nouvelles constructions d'habitation collective à partir de 1978.

Situé à l'aile la plus centriste, voire de centre-gauche, de la majorité présidentielle, il fonde en 1977 avec Olivier Stirn et Lionel Stoléru le Carrefour social-démocrate[5].

Il tente de se faire élire dans la Cinquième circonscription de l'Oise, en 1978[6], mais est éliminé dès le premier tour.

Après son départ du gouvernement, il reprend cependant une activité dans la haute fonction publique, sans s'impliquer plus avant dans les luttes politiques. Directeur général des relations publiques du ministère des finances jusqu'en 1982, puis intègre en 1983 la Caisse des dépôts et consignations.

Alors en fin de carrière, il accepte sa nomination par Édith Cresson comme Directeur de l'ENA, fonction qu'il occupe de 1988 à 1992. Il est cependant en porte à faux du fait de son désaccord avec le transfert de l'école à Strasbourg[7].

Il revient en politique après l'élection à la présidence de la République de Jacques Chirac, dont il est, jusqu'en 2000, un des conseillers, chargé de mission à l’Élysée.

Il est le père du philosophe Frédéric Lenoir[8].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Ouvrages[modifier | modifier le code]

  • Les Exclus : un Français sur dix, Le Seuil, coll. « Points Actuels », 1974.
  • Le Tiers Monde peut se nourrir, Fayard, 1985.
  • Les Cerisiers d'Ighil, Fayard, 1991.
  • Mon Algérie tendre et violente, Plon, 1994.
  • Quand l'État disjoncte, La Découverte, 1995.
  • Repères pour les hommes d'aujourd'hui, Fayard, 1998.
  • Brèves de couloir : petit bêtisier du langage d'entreprise, Mots et Cie, 2007.
  • Orages désirés, roman, L'Harmattan, 2010.
  • Le Chant du monde est là, Albin Michel, 2017.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Décès de René Lenoir, haut-fonctionnaire, "avocat des exclus" », sur lepoint.fr, 17 décembre 2017
  2. René Mayer, Français d'Afrique du Nord, René Mayer, , p. 117.
  3. Le Point magazine, « Décès de René Lenoir, haut-fonctionnaire, "avocat des exclus" », sur Le Point, (consulté le )
  4. « Mort de René Lenoir, père d’une importante loi pour les personnes handicapées », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  5. MM. Lenoir, Stirn et Stoléru lancent Carrefour social-démocrate, sur lemonde.fr, 8 juillet 1977
  6. « Profession de Foi Cinquième circonscription de l'Oise »
  7. Favier, Pierre, 1946-, La décennie Mitterrand. 4, Les déchirements (1991-1995), Paris, Ed. du Seuil, , 641 p. (ISBN 2-02-029374-9, 978-2-02-029374-7 et 2-02-014427-1, OCLC 41340549, lire en ligne)
  8. Benjamin Coste, « Frédéric Lenoir : des Frères de Saint-Jean au « Monde des religions » », sur Famille chrétienne,
  9. [1]
  10. « Carnet », Le Monde 17 mai 1995, p. 11.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]