René Babonneau — Wikipédia

René Babonneau, né le à Nantes et mort le à Saint-Avold, est un légionnaire et résistant français.

Biographie[modifier | modifier le code]

Issu d'une famille de Loire-Atlantique, son père, Louis Pierre Auguste Babonneau, était ingénieur de première classe des Travaux publics de l'Indochine à Hanoï au Tonkin (Indochine française)[1]. Sa mère était Marie Émilie Parmentier. Ensemble ils ont eu 4 enfants : Marguerite, Suzanne, René et Pierre. Seul René est né à Nantes, les trois autres sont nés à Hanoï.

Bachelier, il entre à Saint-Cyr en 1924 (promotion du Rif).

Sous-lieutenant en 1926, il sert au 11e bataillon de tirailleurs pendant deux ans avant d'être promu lieutenant et affecté, en qualité de chef de section, à la 3e compagnie du 171e régiment d'infanterie.

Après avoir servi au 4e régiment étranger d'infanterie (4e REI) de 1930 à 1933, il est affecté au 16e bataillon de chasseurs à pied puis, en 1935, au 1er régiment étranger.

Promu capitaine en , il commande, toujours au 1er RE, la compagnie de sapeurs-pionniers qui réalisa d'importants travaux dans la région de Tébessa.

En 1939, il est affecté au 6e REI au Levant. Commandant de compagnie, fait prisonnier en pendant la campagne de Syrie par les Anglo-australiens, il rallie les Forces françaises libres le mois suivant avec 87 légionnaires[2] et est affecté à la 13e demi-brigade de Légion étrangère (13e DBLE).

Promu chef de bataillon en , René Babonneau prend le commandement du 2e bataillon qui, à Bir Hakeim, le , repousse l'attaque de plus de 70 chars de la division Ariete, en en détruisant 35[3]. Son bataillon reçoit une citation à l'ordre de l'armée. Resté à l'arrière pour assurer le repli, lors de la sortie de vive force de Bir Hakeim, dans la nuit du 10 au , il est fait prisonnier et transféré en Italie, d'où il tente de s'évader par deux fois. La troisième fois, blessé par balle à l'épaule et au poumon, il parvient malgré tout à rejoindre le PC de la 13e DBLE le après deux années de captivité.

Décoré de la croix de la libération par le général de Gaulle en Italie en juillet[4], il reçoit le même mois, malgré sa blessure, les fonctions de commandant en second de la 1re brigade de la 1re division française libre (1re DFL).

Chargé, lors du débarquement de Provence, de regrouper et d'organiser les formations FFI mises à la disposition de la 1re division française libre, à la tête de sa brigade volante, il se distingue lors des combats de Hyères et Toulon. Il combat jusqu'en sur le Doubs, dans la Haute-Saône et sur les contreforts des Vosges.

Promu lieutenant-colonel en , René Babonneau prend le commandement du 158e RI, à la tête duquel il participe à la libération de l'Île d'Oléron fin , montrant une fois de plus sa bravoure et son sens du combat.

En , il est affecté comme commandant en second du 2e REI en partance pour l'Extrême-Orient.

Rapatrié sanitaire en 1947 à la suite d'un grave accident de voiture, il commande ensuite 6e régiment étranger d’infanterie en Tunisie de 1949 à 1952.

Affecté au GALE, chargé de la formation légionnaire des jeunes officiers en 1953, il quitte la Légion en 1954 pour le commandement de la subdivision de Teleghma.

Un soir dans une ville de garnison, un haut gradé surprend sa femme avec un homme. C'est un légionnaire. Une bagarre dans la chambre, le légionnaire s'enfuit avec des ecchymoses. Le haut gradé va le lendemain voir l'officier responsable des légionnaires, c'est René Babonneau, surnommé « Babs » par ses hommes. René Babonneau ne peut s'opposer à la requête du cocu : « je veux voir vos hommes, je reconnaîtrai le coupable car il a un œil au beurre noir ». René Babonneau va au-devant de ses hommes, et leur décrit la situation. Les hommes savent ce qu'ils doivent faire. Quand le cocu gradé passe en revue les légionnaires, ils ont tous un œil au beurre noir. C'est cela l'esprit légion et l'esprit « Babs »[5].

Il prend sa retraite comme colonel en 1960 et meurt à Saint-Avold (Moselle) le . Il a été inhumé à Sainte-Marie-sur-Mer en Loire-Atlantique.

Hommage[modifier | modifier le code]

Le , une rue au nom du « colonel-René-Babonneau » est inaugurée sur la commune de Pornic à Sainte-Marie-sur-Mer à quelques mètres du cimetière où il repose[6].

Distinctions[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Fiche de René Babonneau sur le site de l'Ordre de la Libération.
  2. Erwan Bergot, Bir Hakeim février-juin 1942.
  3. Pierre Kœnig, Bir-Hakeim, 10 juin 1942, Paris, R. Laffont, , 427 p. (OCLC 303347).
  4. Vladimir Trouplin, Dictionnaire des Compagnons de la Libération, Elytis, , 1230 p. (ISBN 978-2-35639-033-2 et 2-35639-033-2).
  5. Paul Bonnecarrère, Par le sang versé : La légion étrangère en Indochine, Le Livre de poche, , 633 p., chapitre 3.
  6. « La rue Maréchal-Foch devient rue Colonel-Babonneau - Pornic », sur ouest-france.fr, (consulté le )
  7. René Babonneau, sur Ordredelaliberation.fr
  8. « - Mémoire des hommes », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr (consulté le )
  9. Français libre, sur france-libre.net
  10. Liste des volontaires des Forces Françaises Libres

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]