Rang taxonomique — Wikipédia

Principaux rangs taxinomiques.

En nomenclature biologique, on nomme rangs taxinomiques, ou rangs taxonomiques, les niveaux hiérarchiques de la classification scientifique du monde vivant, qui du règne à l'espèce, forment les étages de la pyramide accueillant les taxons de la systématique d'un groupe donné d'animaux, de plantes, de champignons, de protistes, de bactéries ou d’archées.

La classification classique propose une hiérarchie codifiée en 7 rangs principaux et 5 rangs secondaires, présentée, dans l'ordre décroissant, de la façon suivante :

Monde vivant : règneembranchement, division ou phylumclasseordrefamilletribugenre → section → série → espècevariétéforme

RECOFGE est le sigle mnémotechnique des 7 rangs principaux : Règne / Embranchement / Classe / Ordre / Famille / Genre / Espèce.

Des rangs supplémentaires (dits « intercalaires ») sont également admis en ajoutant les préfixes « sous- », « infra », « micro » ou « super » aux rangs principaux ou secondaires (superordre, sous-genre, infraclasse, etc.).

Il est possible en outre de créer de nouveaux rangs (sans validation, car ce ne sont pas des noms de taxons, mais des noms de rang, qui peuvent donc être formés de manière quelconque) à condition d'en préciser la position relative (par exemple, en mycologie, la stirpe est souvent adoptée comme rang immédiatement supérieur à l'espèce).

L'espèce constitue le rang de taxon de base de la classification Linnéenne. Plus le rang du taxon est élevé et plus le degré de ressemblance entre les individus concernés (plantes, animaux, champignons, bactéries) diminue, et inversement. Le second en importance est le genre (en latin genus), une espèce ne pouvant pas recevoir un nom scientifique sans être affectée à un genre. Le rang de troisième importance est la famille (en latin familia).

Principaux rangs taxinomiques[1][modifier | modifier le code]

Les rangs taxonomiques[2] utilisés en systématique pour la classification hiérarchique du monde vivant sont les suivants (par ordre décroissant) :


Il existe également la forma specialis (« forme spéciale ») dans le code botanique, abrégé en f.sp..

Terminaisons latines indiquant le rang[modifier | modifier le code]

La nomenclature a établi une terminologie codifiée qui permet, au vu de la seule terminaison (ou suffixe) d'un taxon quelconque, de savoir quel est son rang taxinomique dans la hiérarchie systématique :

Rang \ Règne Plantes
Plantae
Algues
Algae
Champignons
Fungi
Bactéries
Bacteria
Animaux[5]
Animalia
Virus
Virus
Realm ce rang n’est utilisé qu’en virologie -viria
Subrealm ce rang n’est utilisé qu’en virologie -vira
Règne -virae
Sous-règne -virites
Embranchement, Division ou Phylum -phyta -mycota -ota -viricota
Sous-embranchement, Sous-division ou Sous-phylum -phytina -mycotina -viricotina
Classe -opsida -phyceae -mycetes -viricetes
Sous-classe -idae -phycidae -mycetidae -viricetidae
Super-ordre -anae
Ordre -ales -virales
Sous-ordre -ineae -virineae
Infra-ordre -aria
Super-famille -acea -oidea
Famille -aceae -idae -viridae
Sous-famille -oideae -inae -virinae
Tribu -eae, ae -eae -ini
Sous-tribu -inae -ina
Genre -us, -a, -um, -is, -os, -ina, -ium, -ides, -ella, -ula, -aster, -cola, -ensis, -oides, -opsis, etc. -virus
Sous-genre -us, -a, -um, -is, -os, -ina, -ium, -ides, -ella, -ula, -aster, -cola, -ensis, -oides, -opsis, etc. -virus

Au-dessous du rang de genre, tous les noms de taxons sont appelés combinaisons. Bien qu'elles ne figurent pas dans ce tableau, la plupart reçoivent également une terminaison latine plus ou moins codifiée selon les disciplines. On distingue plusieurs catégories de combinaisons :

  • entre genre et espèce (sous-genre, section, sous-section, série, sous-série, etc.), les combinaisons sont infragénériques et binominales (ou binomial en Botanique et en Mycologie) : nom de genre, puis après indication du rang, une épithète infragénérique, par exemple le cèpe appartient à la section « Boletus sect. Edules » ;
  • au rang d'espèce, les combinaisons sont spécifiques et binominales ;
  • au-dessous de l'espèce les combinaisons sont infraspécifiques et trinominales.

Les terminaisons de ces épithètes suivent les mêmes règles de syntaxe latine et d'exception que les épithètes spécifiques.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Guy Redeuilh (2002) - « Vocabulaire nomenclatural », Bull. Soc. Mycol. France 118(4) : 299-326;
  2. En gras les sept rangs principaux (RECOFGE, sigle mnémotechnique pour Règne/Embranchement/Classe/Ordre/Famille/Genre/Espèce), en maigre les rangs secondaires. En romain les noms vulgaires, en italique les noms scientifiques.
  3. Un embranchement en zoologie, ou division en botanique, est traditionnellement caractérisé par une description schématique appelée « plan d'organisation ».
  4. a b et c Les taxons aux rangs de race et de sous-race (animaux domestiques principalement) n'ont pas de nom scientifique. Ils ne sont pas régis par le Code international de nomenclature zoologique (CINZ).
  5. Pour le règne animal, des suffixes par défaut sont seulement mis en place à partir du rang (zoologique) de super-famille (ICZN article 27.2).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Pour les détails, chaque discipline biologique ayant des règles nomenclaturales sensiblement différentes, voir les articles suivants :

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Constantine S. Rafinesque, Principes fondamentaux de Somiologie ou les Loix de la nomenclature et de la classification de l'empire organique ou des animaux et végétaux, contenant les règles essentielles de l'art de leur imposer des noms immuables et de les classer méthodiquement Abate, 1814. Lire en ligne.