Ramlati Ali — Wikipédia

Ramlati Ali
Illustration.
Fonctions
Députée française

(4 ans, 2 mois et 26 jours)
Élection 25 mars 2018
Circonscription 1re de Mayotte
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique NI (2018)
LREM (2018-2022)
Prédécesseur Elle-même
Successeur Estelle Youssouffa

(6 mois et 29 jours)
Élection 18 juin 2017
Circonscription 1re de Mayotte
Législature XVe (Cinquième République)
Groupe politique LREM
Prédécesseur Boinali Saïd
Successeur Elle-même
Secrétaire de l'Assemblée nationale

(6 mois et 22 jours)
Président François de Rugy
Législature XVe (Cinquième République)
Biographie
Date de naissance (62 ans)
Lieu de naissance Pamandzi (France)
Nationalité Française
Parti politique PS
Profession Médecin

Ramlati Ali, née le à Pamandzi, est une femme politique française, originaire de Mayotte. Elle est maire de Pamandzi de 2008 à 2014. Élue à l'Assemblée nationale en 2017 sous l'étiquette du Parti socialiste, elle appartient au groupe La République en marche avant de voir, l'année suivante, son élection invalidée par le Conseil constitutionnel. Elle est réélue lors du scrutin partiel organisé dans la foulée.

Biographie[modifier | modifier le code]

Carrière professionnelle[modifier | modifier le code]

En 1996, elle est la première femme à devenir médecin à Mayotte[1]. Elle prend ensuite la tête du pôle médecine, psychiatrie et rééducation du centre hospitalier de Mayotte[2].

Élue locale à Mayotte[modifier | modifier le code]

Lors des élections municipales de 2008 à Pamandzi, sa ville natale, elle conduit une liste sans étiquette qui recueille 35,02 % des suffrages exprimés au second tour, dans le cadre d'une quadrangulaire, 22 voix seulement devant celle de Souf Madi (MDM)[3]. Le conseil municipal l'élit ensuite maire.

Membre du Parti socialiste, elle se présente aux élections législatives de 2012 dans la première circonscription de Mayotte. Pendant la campagne, elle réclame la non-application du mariage homosexuel à Mayotte en raison du « mode de vie de la population mahoraise, qui est à l'opposé des valeurs défendues par cette proposition »[1],[4]. Cette déclaration – qui s'inscrit dans un contexte de réticence de la France d'outre-mer envers le « mariage pour tous » – lui attire notamment les critiques de l'association Act Up-Paris[4]. Elle obtient 7,98 % des suffrages et se voit éliminée dès le premier tour[5].

Après le scrutin, elle est rendue inéligible du fait de l'irrégularité de ses comptes de campagne[6]. Cette sanction l'empêche de briguer un second mandat de maire de Pamandzi à l'occasion des élections municipales de 2014[7]. Elle est élue présidente de la Société immobilière de Mayotte (SIM) le , par six voix contre deux[1],[8].

Candidate aux élections départementales de 2015 dans le canton de Pamandzi en binôme avec Mohamed Ali, elle obtient 41,7 % au second tour de scrutin, qui voit la victoire des candidats divers droite Soihirat El-Hadad et Daniel Zaïdani[9].

Députée française[modifier | modifier le code]

Au premier tour des élections législatives de 2017 dans la première circonscription de Mayotte, à nouveau candidate du Parti socialiste, elle recueille 16,8 % des suffrages, au coude-à-coude avec le candidat LR, Elad Chakrina[10]. Au soir du second tour, le , la préfecture de Mayotte annonce l'élection d'Elad Chakrina avec 12 voix d'avance[11]. Mais le lendemain, après un recompte des voix, la victoire de Ramlati Ali est annoncée par la préfecture avec 54 voix d'avance[12].

Elle devient ainsi la première femme députée élue à Mayotte[1]. Lors de ses débuts de parlementaire, elle suscite la polémique en apparaissant tête voilée à l'Assemblée nationale et sur sa photo officielle de députée[13]. Elle répond qu'il ne s'agit pas d'un « voile » mais d'un « châle de Mahoraise » appelé « kishali » en shimaore, sans connotation religieuse[14].

Bien qu'élue avec le soutien du Parti socialiste, elle rejoint le groupe La République en marche et vote la confiance au gouvernement Édouard Philippe[2],[15]. Elle siège à la commission des Affaires culturelles et de l'Éducation et se voit élue secrétaire de l'Assemblée nationale le [16]. Elle est également membre de droit de la délégation aux outre-mer de l'assemblée[17]. Pendant son mandat, elle cosigne cinq propositions de loi : deux qui portent sur des questions de compétences des collectivités territoriales, deux liées à des sujets environnementaux et une sur la promotion des symboles de l'Union européenne[16].

Le , son élection comme députée est invalidée par le Conseil constitutionnel, notamment en raison de recours à « au moins 40 […] procurations litigieuses »[18]. Elle est réélue à l'issue du second tour de l'élection législative partielle de , avec 54,8 % des suffrages, face à Elad Chakrina[19]. Elle rejoint à nouveau le groupe LREM[20].

Poursuites pour fraude électorale[modifier | modifier le code]

Le , moins d'un mois après l'annulation de son élection de députée, elle est placée en garde à vue pour complicité de fraude électorale. Le lendemain, elle est mise en examen et placée sous contrôle judiciaire[21]. Elle est soupçonnée de complicité d'établissement et d'utilisation de fausses procurations lors des élections législatives de 2017[22],[23]. Elle nie les faits qui lui sont reprochés et ne renonce pas à se présenter à l'élection législative partielle organisée en mars[22],[24]. Elle est réélue avec 54,77 % des votants.

Détail des mandats et fonctions[modifier | modifier le code]

Décoration[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a b c et d « Qui est Ramlati Ali, la première femme députée de Mayotte ? », sur La 1ere, .
  2. a et b « Une ex-députée de Mayotte placée en garde à vue puis présentée à un juge », (consulté le ).
  3. « Résultats des élections municipales 2008 », sur Ministère de l'intérieur, (consulté le ).
  4. a et b 2013 AFP, « Outre-mer, le poids de la religion explique un rejet certain du mariage gay », 20 minutes,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  5. « Résultats des élections législatives 2012 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  6. « Ramlati Ali est nommée Chevalier de la légion d’honneur », sur Orange.re (consulté le ).
  7. « Les femmes (re)prennent Mayotte en main », sur mayottehebdo.com (consulté le ).
  8. « lejournaldemayotte.com/une/ram… »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?).
  9. « Résultats des élections départementales 2015 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  10. « Résultats des élections législatives 2017 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  11. [1]
  12. franceinfo avec AFP, « Mayotte : l'ex-députée LREM Ramlati Ali mise en examen pour complicité de fraude électorale », sur francetvinfo.fr, (consulté le ).
  13. L'Opinion, « Ramlati Ali, la députée mahoraise «voilée» répond à la polémique », L'Opinion,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  14. « Assemblée nationale : le "châle" d'une députée mahoraise créé la polémique », RTL.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. « Analyse du scrutin n° 1 - Première séance du 04/07/2017 », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  16. a et b « Mme Ramlati Ali », sur Assemblée nationale (consulté le ).
  17. Assemblée Nationale, « Mme Ramlati Ali - Mayotte (1re circonscription) - Assemblée nationale », sur www2.assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  18. « Décision n° 2017-5126 AN du 19 janvier 2018 », sur conseil-constitutionnel.fr, (consulté le ).
  19. « Législative partielle : En marche sauve son siège à Mayotte », sur Le Journal du dimanche (consulté le ).
  20. « Modifications à la composition des groupes », sur assemblee-nationale.fr (consulté le ).
  21. « Une ex-députée LREM mise en examen pour complicité de fraude électorale », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  22. a et b « Mise en examen de Ramlati Ali / « Je ne suis coupable de rien du tout » », sur mayottehebdo.com (consulté le ).
  23. Chamsudine Ali, « Ramlati Ali est mise en examen après son audition par un juge d'instruction dans la nuit de mardi », sur la-croix.com, (consulté le ).
  24. « Ramlati Ali est mise en examen après son audition par un juge d'instruction dans la nuit de mardi - Mayotte la », sur francetvinfo.fr, Mayotte 1ère, (consulté le ).

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]