Ramah (Terre-Neuve-et-Labrador) — Wikipédia

Ramah
Photographie de Ramah en 1909.
Géographie
Pays
Province
Territoire autonome
Aire protégée
Coordonnées
Fonctionnement
Statut
Mission
Histoire
Fondation
1871
Fondateur
Événement clé
Abandon en 1908
Dissolution
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Carte

Ramah est une ancienne communauté morave située dans le nord du Labrador, à environ 300 kilomètres au nord de Nain.

Géographie[modifier | modifier le code]

Ramah était la mission la plus au nord de la côte du Labrador, située environ 70 kilomètres au nord de Hebron[1].

Toutefois, la mission morave la plus septentrionale était celle de Killinek sur l'île de Killiniq, entre la baie d'Ungava et la mer du Labrador.

La baie de Ramah borde la mer du Labrador. Le fjord est relativement peu profond mais entouré de montagnes abruptes marquées par l'érosion glaciaire. Le fjord est prolongé à l'ouest par une vallée encaissée dominée par les monts Torngat.

La mission de Ramah était établie dans la plaine côtière au pied des montagnes, sur la rive nord non loin de l'entrée de la baie.

La végétation locale se compose de toundra avec une flore riche mais sans arbres compte tenu du climat polaire.

Histoire[modifier | modifier le code]

En 1771, le roi George III de Grande-Bretagne accorda une concession de terres à l'Église morave afin d'établir des missions pour les Inuits du nord du Labrador. Au XVIIIe siècle, le missionnaire Jens Haven[2] et ses disciples ont construit des missions à Nain (1771), Okak (1776) et Hopedale (1782). Ces missions ont également servi de postes de traite. Plus tard, d'autres colonies moraves furent établies à Hebron (1830), Zoar (1865), Ramah (1871), Makkovik (1896) et Killinek (1904).

La mission de Ramah tire son nom de la ville de Ramallah en Palestine.

Implantée tardivement en 1871, Ramah était une petite mission comptant seulement une église avec quelques habitations en bois entourées de palissades en bois.

La population était composée de missionnaires moraves, mais était fréquentée par les Inuits. La mission vivait de la pêche, de la chasse d'été et de la cueillette des baies.

La mission fut abandonnée dès 1908, la communauté étant demeurée très modeste et trop isolée dans un lieu hostile au climat très rude.

Aujourd'hui, tout ce qui reste de la mission de Ramah est quelques pierre tombales. On trouve également des cairns près du site de l'ancienne mission. Les lieux, sauvages, sont désormais visités par les navires de croisière et les randonneurs se rendant dans le parc national des Monts-Torngat.

Chert de Ramah[modifier | modifier le code]

Photographie de Ramah vers 1900.

La baie de Ramah est le site d'une pierre semi-translucide gris clair peu commune avec des bandes foncées appelées chert de Ramah. Le chert de Ramah affleure dans un étroit lit géologique s'étendant du fjord Saglek au fjord Nachvak. À la baie de Ramah, la pierre de la plus haute qualité, destinée à l'écaillage des outils en pierre taillée (principalement des bifaces et des pointes de projectiles), est la plus facilement accessible.

Découvert par des groupes amérindiens pionniers, que les archéologues identifient comme la culture archaïque maritime, il y a environ 7 000 ans, la pierre était très appréciée pour ses qualités fonctionnelles aussi bien que spirituelles. Le chert de Ramah était la matière première préférée des amérindiens de l'archaïque maritime (il y a environ 7 000 à 3 500 ans) et des populations suivantes de la culture de Dorset (il y a environ 2 200 à 800 ans) et des ancêtres immédiats des Innus (environ 2 000 ans). Il y eut des contacts avec les Européens à partir du XVIIIe siècle.

Le chert de Ramah a été échangé aussi loin au sud que la Nouvelle-Angleterre et même la baie de Chesapeake et à l'ouest jusqu'aux Grands Lacs[3].

Municipalités limitrophes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • (en) Ronald Rompkey, Labrador Odyssey : The Journal and Photographs of Eliot Curwen on the Second Voyage of Wilfred Grenfell 1893, McGill-Queen's University Press, , 272 p. (lire en ligne), page 125.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Gouvernement du Canada, « Ramah », sur Ressources naturelles Canada (consulté le ).
  2. (en) Douglas H. Shantz, An Introduction to German Pietism : Protestant Renewal at the Dawn of Modern Europe, Johns Hopkins University Press, coll. « Young Center books in Anabaptist and Pietist studies », , 520 p. (lire en ligne).
  3. Gouvernement du Canada, « Kitjigattalik – Les carrières de chert de Ramah, le parc national des Monts-Torngat, Terre-Neuve-et-Labrador », sur Parcs Canada, (consulté le ).

Annexes[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]