Rama IX — Wikipédia

Rama IX
Illustration.
Le roi Rama IX en 2010.
Titre
Roi de Thaïlande

(70 ans, 4 mois et 4 jours)
Couronnement
Régent Rangsit Prayurasakdi
Premier ministre Pridi Banomyong
Thawan Thamrongnawasawat
Khuang Aphaiwong
Plaek Phibunsongkhram
Phot Sarasin
Thanom Kittikhachon
Sarit Thanarat
Sanya Thammasak
Seni Pramot
Kukrit Pramot
Thanin Kraiwichian
Kriangsak Chamanan
Prem Tinsulanonda
Chatchai Chunhawan
Anan Panyarachun
Suchinda Khra-prayun
Chuan Likphai
Banhan Sinlapa-acha
Chawalit Yongchaiyut
Thaksin Shinawatra
Surayut Chulanon
Samak Sunthorawet
Somchai Wongsawat
Aphisit Wetchachiwa
Yingluck Shinawatra
Prayut Chan-o-cha
Prédécesseur Rama VIII
Successeur Prem Tinsulanonda (régent)
Rama X
Président du conseil suprême de l'État de Thaïlande

(21 ans, 4 mois et 21 jours)
Prédécesseur Rangsit Prayurasakdi
Héritier présomptif du trône de Thaïlande

(11 ans et 7 jours)
Monarque Rama VIII
Prédécesseur Ananda Mahidol
Biographie
Dynastie Chakri
Nom de naissance Bhumibol Adulyadej
Date de naissance
Lieu de naissance Cambridge (États-Unis)
Date de décès (à 88 ans)
Lieu de décès Hôpital Siriraj
Bangkok (Thaïlande)
Nature du décès Insuffisance rénale aiguë
Nationalité thaïlandaise
Père Mahidol Adulyadej, prince de Songkla
Mère Srinagarindra
Fratrie Galyani Vadhana, princesse de Naradhiwas
Rama VIII
Conjoint Sirikit Kitiyakara
Enfants Princesse Ubolratana Rajakanya
Rama X
Princesse Maha Chakri Sirindhorn
Princesse Chulabhorn Walailak
Héritier Maha Vajiralongkorn
Religion Bouddhisme theravāda
Résidence Palais royal de Bangkok

Signature de Rama IX

Rama IX
Monarques de Thaïlande

Bhumibol Adulyadej (en thaï : ภูมิพลอดุลยเดช ; Écouter ou RTGS : Phumiphon Adunyadet), né le à Cambridge (Massachusetts, États-Unis) et mort le à Bangkok, couronné en 1950[1] sous le nom dynastique de Rama IX, est roi de Thaïlande de 1946 à 2016. Souverain constitutionnel, il est le chef de l'État et protecteur des religions de Thaïlande. À sa mort, il est le plus ancien chef d'État en exercice, étant resté sur le trône pendant 70 ans, 4 mois et 4 jours. Son fils Maha Vajiralongkorn, désigné en 1972 héritier du trône, lui succède.

Sa fortune, estimée en 2012 à 21 milliards d'euros voire près de 27 milliards d'euros (soit 16% du PIB thaïlandais), fait de lui l'un des hommes les plus riches de la planète[2],[3]. Adulé dans son pays à l'image d'un souverain exceptionnel, son rôle social et politique suscite également des critiques sévères, remettant en question ses décisions politiques comme le culte de la personnalité qui lui est voué, le régicide commis en 1946, intentionnellement ou accidentellement, sur son frère aîné tout juste devenu roi, et du rôle qu'il aurait joué en 1976 dans le massacre des étudiants « communistes » de Thammasat par l'armée, soit en l'encourageant soit en laissant faire l'armée[4].

Historique dynastique[modifier | modifier le code]

Fondée en 1782, la dynastie Chakri succède aux rois d'Ayutthaya défaits par les Birmans. Ce changement dynastique se matérialise également par la fondation de Bangkok, déclarée capitale du Royaume. Les rois Chakri prennent le nom dynastique de « Rama » ; dix d'entre eux se sont succédé sur le trône depuis 1782, Bhumibol Adulyadej étant le neuvième. En 1932, la monarchie absolue est devenue constitutionnelle sur le modèle britannique, à la suite d’une révolution militaire et populaire.

Naissance et jeunes années[modifier | modifier le code]

Naissance et premières années[modifier | modifier le code]

Le prince Bhumibol Adulyadej, fils de Mahidol Adulyadej, prince de Songkla, est né le à Cambridge (Massachusetts) (États-Unis) où son père étudiait la médecine.

En 1933, il suit sa mère à Lausanne (Suisse) avec son frère, le prince Ananda Mahidol, et sa sœur aînée, la princesse Galyani Vadhana (morte le )[5]. Le prince Bhumibol effectue ses études en Suisse, montrant une grande aptitude pour la musique, le français, l'anglais, le dessin et la science, en particulier dans le domaine des ponts et chaussées. il vit à Lausanne de 1933 à 1945[6].

Héritier du trône de son frère[modifier | modifier le code]

En 1935, son frère le prince Ananda, alors âgé de dix ans, est appelé sur le trône, mais il ne rejoint la Thaïlande qu'à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en . Il ne règne effectivement que quelques mois sous le nom de Rama VIII et disparaît, dans des circonstances tragiques et controversées, d'un accident avec une arme à feu dans le palais royal.

Roi de Thaïlande[modifier | modifier le code]

Régence, mariage et couronnement[modifier | modifier le code]

Le prince Bhumibol succède à son frère Rama VIII le . S'ouvre une période de régence, le temps, pour le jeune roi, de commencer et terminer des études intensives en droit international et sciences politiques en Suisse.

Le 4 octobre 1948, au volant d'un coupé décapotable Delahaye sur la route Genève-Lausanne, il percute l'arrière d'un camion à hauteur de Préverenges[7]. Entre autres blessures, ce grave accident provoque la cécité totale et définitive de l'œil droit du roi, qui a heurté le rétroviseur de son véhicule.

Le couple royal en 1963 par Erling Mandelmann.

Bhumibol revient en Thaïlande en 1950 pour se marier le 25 avril avec la princesse Sirikit Kitiyakorn, la fille de l'ambassadeur de Thaïlande en France qu'il a rencontrée à Paris (au château de Fontainebleau en 1947) avant de discrètement se fiancer avec elle à Lausanne (le 19 juillet 1949) ; et aussi pour être, une semaine après, le 5 mai 1950, couronné[8] sous le nom de Rama IX[9].


Le roi Bhumibol dans ses premières années de règne est guidé fermement par le maréchal Plaek Phibunsongkhram, autoritaire Premier ministre. Mais très vite le roi gagne en assurance, en indépendance et il s'émancipe : dès 1957, il entérine le coup d'état du maréchal Sarit Thanarat contre Phibul (Phibunsongkhram) ; et 5 ans après, en 1962, il force Sarit l'ultranationaliste à se plier au jugement de la cour internationale de justice de La Haye attribuant au Cambodge le temple de Preah Vihear.

Années 1970[modifier | modifier le code]

Lors de la crise majeure de contestation sociale et étudiante des thaïlandais au mois d'octobre 1973, après que l'armée eut tiré sur les manifestants, l'intervention du roi Bhumibol est décisive : elle pousse à l'exil les dictateurs Thanom Kittikhachon et Prapat Charusathien  ; et permet ainsi à la société thaïlandaise de se démocratiser comme jamais auparavant.

En revanche, le rôle joué par le roi dans le massacre de l'université Thammasat le , au cours duquel des dizaines d'étudiants sont tués par des militants ultraroyalistes assistés par la police et l'armée[10], reste très controversé[11]. Ce jour-là, le roi rencontre l'ancien dictateur militaire Thanom Kittikhachon lors de son retour d’exil. Et quelques heures après le massacre, il approuve un coup d’État militaire qui met fin à trois années de démocratie[10].

Années 1980 et 1990[modifier | modifier le code]

Dans les années 1980, le roi Bhumibol refuse d'entériner plusieurs putschs.

Et lors de la crise majeur de mai 1992, après la répression sanglante de l'armée à Bangkok, il intervient de nouveau de façon décisive pour contraindre le général Suchinda Kraprayoon à démissionner de son poste de Premier ministre.

Jubilé de diamant[modifier | modifier le code]

En , le roi Bhumibol Adulyadej, âgé de 78 ans, célèbre le soixantième anniversaire de son accession au trône. De grandes fêtes se déroulent à Bangkok, de nombreux membres des familles royales et chefs d'État sont présents et trois jours fériés sont décrétés à cette occasion[12]. La même année, les Thaïlandais portaient des tee-shirts jaunes en l'honneur du roi tous les lundis[13], jour de sa naissance. Par tradition, le jour anniversaire du roi est aussi celui de la fête des pères en Thaïlande, tout comme celui de l'anniversaire de la reine est celui de la fête des mères[14].

Selon le quotidien The Independent, le roi était en 2009 le dirigeant politique le plus riche du monde, possédant une fortune estimée à 23 milliards d'euros[15].

Fin de règne et mort[modifier | modifier le code]

Rama IX meurt à l’hôpital Siriraj de Bangkok le , à 15 h 52 heure locale, à l'âge de 88 ans. Son règne, d’une durée de 70 ans, quatre mois et quatre jours, est alors le septième règne asiatique le plus long de l’histoire.

Le jour suivant, son corps est porté en cortège au palais royal pour le rite de baignade traditionnel. Des milliers de personnes bordent la route en affichant leur affection au « roi des rois ». Le cortège arrive au Grand Palais par la porte Viset Chaisri à 17 h. Le prince héritier Maha Vajiralongkorn, fils unique du roi, préside le rituel du bain dans la salle du trône. Son fils aîné et héritier, âgé de 64 ans, lui succède sur le trône sous le nom de Rama X[16],[17].

La cérémonie de crémation royale se déroule en cinq jours sur la place Sanam Luang de Bangkok[18]. La crémation proprement dite, qui n'est pas diffusée à la télévision, a lieu en fin de soirée du . Les cendres du roi sont ensuite retirées et consacrées à la salle du trône Chakri Maha Phasat (vestiges royaux), au cimetière royal de Wat Ratchabophit et au temple royal de Wat Bowonniwet Vihara (cendres royales). La période de deuil se termine officiellement le , les Thaïlandais pouvant dès lors porter à nouveau des couleurs régulières, en attendant le couronnement du roi Rama X, qui a eu lieu du 4 au [19].

La famille royale[modifier | modifier le code]

Le couple régnant a quatre enfants :

  1. la princesse Ubol Ratana Rajakanya, née le . La princesse a perdu son prédicat d'altesse royale (Chao Fa) quand elle a épousé le roturier étranger Peter Ladd Jensen ;
  2. le roi Rama X, né le  ;
  3. la princesse Maha Chakri Sirindhorn, née le , qui a une formation en sciences historiques et a obtenu un doctorat en études développementales. Elle a aussi effectué ses études supérieures en France. Elle est également professeur invité à l'École militaire ;
  4. la princesse Chulabhorn Walailak, née le , qui a obtenu son doctorat en chimie. Également professeur invité dans plusieurs universités publiques.

Postérité[modifier | modifier le code]

La constitution thaïlandaise précise que la personne du roi est inviolable, toute expression d'une opinion défavorable envers la famille royale étant un crime de lèse-majesté[20], crime dont n'importe quel citoyen peut accuser n'importe quel autre[11]. Au-delà de la protection qu'offre ce statut, le roi Bhumibol, qui a beaucoup fait pour restaurer le prestige de la monarchie, jouit à titre personnel d'une réelle popularité au sein de la population thaïlandaise où il reste vénéré comme un demi-dieu[21],[22]. La longueur de son règne, son intérêt constant pour le développement des zones défavorisées du royaume, son attitude conciliatrice et sage lors des nombreux coups d'État militaires qu'il a eu à traverser sont les principaux points qui forment cette aura. Cette protection royale contre le "mal" s'étend à la lutte contre le communisme et à la réussite économique thaïlandaise de la fin du XXe siècle[11].

La dévotion dont il fait l'objet, bien aidée par une propagande omniprésente (les médias consacrant une bonne partie de leurs nouvelles aux activités de bienfaisance du monarque et de sa famille) le place parmi les souverains thaïlandais les plus respectés, en compagnie de son aïeul Chulalongkorn Rama V.

Le journaliste Arnaud Dubus le décrit comme un roi-humaniste[23] et il écrit : « Pendant l'un des règnes les plus longs de l'histoire […], le roi Bhumibol a infatigablement travaillé à améliorer le sort des plus mal lotis, les minorités montagnardes du Nord, visitant les villageois du Nord-Est […] ou dénonçant la corruption de fonctionnaires de gouvernement[24]. » Inspiré par la lecture de Small is Beautiful, d'E.F. Schumacher, il est à l'origine du concept d'économie de suffisance, destinée à permettre un meilleur le développement économique du pays[25].

Lors de chaque cérémonie, les Thaïlandais, selon le principe de la charité collective, font des offrandes à la famille royale, ce qui a fait de Rama IX le monarque le plus fortuné du monde, ouvrant le flanc aux critiques. Le culte de la personnalité qui lui est consacré est d'ailleurs comparé par les opposants à la monarchie à celui de la dynastie Kim, qui dirige la Corée du Nord depuis sa création[11].

Des voix discordantes, se fondant sur les travaux d'historiens dissidents, lui reprochent entre autres son rôle dans l'instauration des successives dictatures militaires. Son intérêt pour les blogs et les forums des exilés politiques thaïlandais est également pointé du doigt. Certains estiment qu'au contraire de la vision d'un roi au-dessus de la politique, légende entretenue durant la scolarité des Thaïlandais, le pouvoir royal reste absolu, sans respect pour la constitution ni la démocratie. Son paternalisme et sa vision de la société thaïlandaise, où chacun devrait rester à sa place, déplaisent également fortement à ses opposants, regroupés pour une bonne partie dans le mouvement des Chemises rouges. Le renversement du premier ministre Thaksin Shinawatra, condamné pour crime de lèse-majesté et exilé, lui est également imputé - Rama IX n'aurait pas accepté que la popularité de Shinawatra puisse lui faire de l'ombre[11].

Œuvres[modifier | modifier le code]

Décorations étrangères[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « LE ROI PHUMIPHOL ADULYADEJ A ÉTÉ COURONNÉ EN 1950 », sur lemonde.fr, Le Monde,
  2. « Voici les rois les plus riches du monde », Challenges,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Arnaud Dubus, « Thaïlande : un monarque à qui la fortune sourit », sur asialyst.com, 13 mai 2015 (mis à jour le 01 mars 2016)
  4. Eugénie Mérieau, « Le vol du vote thaïlandais », sur Le Monde diplomatique,
  5. Martine Helen, « Saga royale en Suisse : Le roi Bhumibol a passé une grande partie de sa jeunesse en Suisse, à Lausanne, encadré par un précepteur entièrement dévoué à sa tâche. Aujourd'hui, dans un livre extrêmement documenté, son fils raconte », Gavroche Thaïlande, no 230,‎ , p. 53 à 55 (lire en ligne [PDF])
  6. « La jeunesse lausannoise du roi de Thaïlande - Le Temps », letemps,‎ (ISSN 1423-3967, lire en ligne, consulté le )
  7. « 217 – LA VIE EN SUISSE DES DEUX FUTURS ROIS DE THAÏLANDE, RAMA VIII ET RAMA IX. », sur alainbernardenthailande.com, 30 janvier 2016.
  8. « Bangkok : visite royale », sur lextension.com, 10 mai 2008.
  9. Raymond Vergé, « Anniversaire de Sa Majesté le Roi Bhumibol Adulyadej "Protecteur de la terre, glorieux et sans pareil" », Gavroche Thaïlande, no 125,‎ , p. 14 et 15 (lire en ligne [PDF])
  10. a et b « Thaïlande : Thammasat, le massacre oublié », Le Monde,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. a b c d et e Anatole Perrot, « Ceux qui osent défier le roi », Le Nouvel Observateur, no 2583,‎ (lire en ligne)
  12. Kanchana Bunnag, Jean Marcel, Daniel Jonhsson et Raymond Vergé, « Soixante ans de règne : La Thaïlande fête son Roi éternel », Gavroche Thaïlande, no 142,‎ , p. 12 à 23 (lire en ligne [PDF])
  13. Dans la tradition culturelle thaïe, chaque jour de la semaine a une couleur déterminée : lundi, jaune ; mardi, rose ; mercredi, vert ; jeudi, orange ; vendredi, bleu ; samedi, violet ; dimanche, rouge.
  14. « Fêtes et jours feriés en Thaïlande », sur fr-thai.com, 8 juillet 2015.
  15. « Des dirigeants fortunés », Courrier international, 28 mai 2010.
  16. « Le roi Bhumipol de Thaïlande est mort », sur lemonde.fr, consulté le 13 octobre 2016.
  17. « Le roi de Thaïlande Bhumibol Adulyadej est décédé », Le Progrès,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  18. Arnaud Dubus (photogr. Arnaud Dubus, Lionel de Coninck et Office of Architecture. Fine Arts Department), « Crémation de Rama IX : La divinisation d'un roi », Gavroche Thaïlande, no 276,‎ , p. 32 à 36 (lire en ligne [PDF])
  19. « Thaïlande : dernier hommage au roi Rama IX », Franceinfo,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  20. « En finir avec le crime de lèse-majesté », Courrier international,‎ (lire en ligne)
  21. « Le roi Bhumibol reste indiscutablement le pilier du pays, et la ferveur du peuple à son encontre est pour l’heure inaltérable », Le Monde diplomatique, novembre 2006.
  22. « Rama IX le roi de marbre », L'Express, 17 août 2007.
  23. Arnaud Dubus, « Le Roi-humaniste », Gavroche Thaïlande, no 27,‎ , p. 7 et 8 (lire en ligne [PDF])
  24. Arnaud Dubus, Les Guides de l’état du monde – Thaïlande, Paris, La Découverte, coll. « Histoire, société, culture », , 224 p. (ISBN 978-2-7071-5866-6)
  25. Mongsawad, « The Philosophy of the Sufficiency Economy: A Contribution to the Theory of Development », Asia-Pacific Development Journal, vol. 17, no 1,‎ , p. 123–143 (DOI 10.18356/02bd5fb3-en, lire en ligne, consulté le )
  26. « Thaïlande : emprisonné pour avoir insulté le chien du roi », Le Soir,‎ (lire en ligne).
  27. « On ne badine pas avec la chienne du roi de Thaïlande », blog.lemonde.fr, 15 décembre 2015.

Annexes[modifier | modifier le code]

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Article connexe[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]