République du Texas — Wikipédia

République du Texas
(en) Republic of Texas

1836–1845

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
La République du Texas (en vert foncé). En vert clair, territoires contestés avec le Mexique.
Informations générales
Statut République
Capitale Washington-on-the-Brazos (1836), Harrisburg (1836), Galveston (1836), Velasco (1836), Houston (1837–1839), Austin (1839–1845)
Langue(s) Anglais (officielle de facto)
espagnol, français, allemand et diverses langues amérindiennes locales
Monnaie Dollar de la République du Texas
Démographie
Population ~ 70 000 (1840)
Superficie
Superficie 1 007 935 km²
Histoire et événements
2 mars 1836 Indépendance du Mexique
29 décembre 1845 Annexion par les États-Unis
19 février 1846 Transfert de pouvoir

Entités suivantes :

La république du Texas est le nom que porta l'État américain du Texas qui fit sécession du Mexique, de 1836 à 1845 durant la révolution texane, avant son annexion par les États-Unis.

Historique[modifier | modifier le code]

À l'automne 1835, le Texas mexicain fait partie du département de Coahuila y Texas de la république du Mexique (ce n'est plus un État dans le sens de la Constitution de 1824 mais un département, le Mexique étant devenu « centraliste » et non « fédéraliste »).

Les États-Unis, intéressés par d'autres territoires dans la cadre de la conquête de l'Ouest, aident ou fomentent d'autres vocations séparatistes telles celles des éphémères république du Yucatán et république du Rio Grande. Cependant, ces tentatives se heurtent notamment aux intérêts britanniques au Yucatán.

Le Texas, alors peuplé majoritairement de colons anglo-américains, se révolte contre l'État central mexicain dirigé par le président Miguel Barragán de 1835 à 1836, puis par José Justo Corro de 1836 à 1837. Après le siège de Fort Alamo en , les colons proclament l'indépendance du Texas, qui n'est jamais reconnue par le gouvernement mexicain. Le Texas demeure constamment sous la menace d'une invasion par les troupes mexicaines.

La panique de 1837, née d'un excès de spéculation financière sur les riches terres à coton du Mississippi a pour conséquence les faillites de nombre de fermes, la chute des cours du coton, et l'émigration de milliers de planteurs ruinés vers les terres mexicaines du Texas.

Cette république indépendante perdure neuf années, jusqu'au , date à laquelle le Texas est finalement intégré aux États-Unis, devenant le 28e État américain. Cette annexion entraîne la guerre américano-mexicaine.

Après cette lutte pour la liberté (« Freedom and Liberty »), l'indépendance permet de prolonger de 29 ans l'esclavage sur ce territoire, le Mexique ayant aboli cette pratique dès 1829[1],[2].

Frontières contestées[modifier | modifier le code]

La République du Texas (en jaune) de 1836 à 1845 et ses revendications territoriales (en vert). Ces dernières seront provisoirement intégrées au Texas lors du traité de Guadalupe Hidalgo jusqu'au compromis de 1850.

Avant son indépendance, le territoire de l'État mexicain de Coahuila y Texas se limite à la partie orientale du Texas actuel. Après la proclamation de l’indépendance, deux factions s'opposent sur la destinée du pays.

Les « nationalistes », conduits par Mirabeau Bonaparte Lamar, souhaitent notamment l'expansion du Texas vers l'ouest et revendiquent des territoires encore mexicains, dont une portion de la Haute-Californie, ainsi que ceux de Santa Fe de Nuevo México, de Chihuahua, de Coahuila et de Tamaulipas, situés sur la rive gauche du Rio Grande et à l'est du 107e méridien au nord de sa source.

Les « modérés », menés par Samuel Houston, refusent cette politique et préconisent la coexistence pacifique avec les Américains, avant l'annexion du pays aux États-Unis.

Le comté de Miller, dans le Territoire de l'Arkansas, alors situé dans les limites de la nouvelle république, constitue également un point de friction américano-texan : les habitants commençant à choisir une identité texane ; cette situation conduit les deux gouvernements à avoir chacun des représentants provenant de ce comté.

L'intégration en 1845 de la République comme 28e État de l'Union déclenche la guerre américano-mexicaine, qui dure trois années. Le , le traité de Guadalupe Hidalgo y met fin et consacre la cession par le Mexique des territoires revendiqués par les Texans et de ceux baptisés « Cession mexicaine » formant aujourd'hui le Sud-Ouest des États-Unis.

Gouvernement[modifier | modifier le code]

Stephen Austin.

Après l'indépendance, le Texas élit un Congrès de 29 représentants et 14 sénateurs en 1836. La Constitution texane permet au président d'effectuer un mandat de deux ans, plus tard élargi à trois ans.

La première session du Congrès a lieu en , à Columbia (actuellement West Columbia). Stephen Austin, parfois appelé le « père du Texas », meurt le , après avoir servi pendant deux mois comme secrétaire d'État de la toute jeune république. À cause des relations toujours tendues avec la république mexicaine, cinq capitales se succèdent en 1836 : Washington-on-the-Brazos, Harrisburg, Galveston, Velasco et Columbia (appelée « West Columbia » à l'époque). La nouvelle ville de Houston sert de capitale de 1837 à 1839. Le gouvernement s'établit ensuite dans la nouvelle ville de Waterloo, aménagée en 1835, qui sera renommée Austin et qui demeure la capitale de l'État texan actuel.

Le fonctionnement juridique de l'État est semblable à celui des États-Unis actuels, avec une Cour suprême et vingt-trois comtés ayant chacun un shérif. Il existe deux grandes factions politiques. Les nationalistes, dirigés par Mirabeau Bonaparte Lamar, qui revendiquaient la totale indépendance du Texas, l'extension de l'État vers le Pacifique et l'expulsion des Cherokee et autres Amérindiens. Les opposants, dirigés par Sam Houston, veulent l'annexion du Texas par les États-Unis et la coexistence avec les Amérindiens.

Relations diplomatiques[modifier | modifier le code]

Plaque marquant l'emplacement de l'ambassade de la République du Texas à Paris au no 1 de la place Vendôme en 1842-1843.

Le , le président américain Andrew Jackson nomme Alcée Louis la Branche, membre louisianais de la Chambre des Représentants, chargé d'affaires au Texas, reconnaissant ainsi officiellement l'indépendance de la République.

La France fait de même le , lorsque le roi Louis-Philippe nomme le diplomate Jean Pierre Isidore Alphonse Dubois de Saligny chargé d'affaires du royaume.

Le Royaume-Uni ne reconnaît pas l'indépendance texane, en raison des relations amicales qu’il entretient avec le Mexique. Mais cette non-reconnaissance n'empêche pas l'existence de liens commerciaux entre les deux États.

Présidents et vice-présidents de la République du Texas[modifier | modifier le code]

Mandat Président Vice-président
- David G. Burnet (interim) Lorenzo de Zavala (interim)
- Samuel Houston Mirabeau B. Lamar
- Mirabeau B. Lamar David G. Burnet
- Samuel Houston Edward Burleson
- Anson Jones Kenneth L. Anderson

Annexes[modifier | modifier le code]

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Bibliographie[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]