Réjane — Wikipédia

Réjane
Réjane dans La Parisienne d'Henry Becque vers 1900.
Biographie
Naissance
Décès
Sépulture
Nom dans la langue maternelle
Gabrielle RéjuVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Gabrielle Charlotte RéjuVoir et modifier les données sur Wikidata
Pseudonyme
RéjaneVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Formation
Activités
Période d'activité
Conjoint
Paul Porel (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfants
Jacques Porel (d)
Germaine Porel (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Jacqueline Porel (petite-fille)
Jean-Marie Périer (arrière-petit-fils)
Anne-Marie Périer (arrière-petite-fille)
Marc Porel (arrière-petit-fils)
Bérangère de Lagatinerie (arrière-arrière-petite-fille)
Jean-Pierre Périer (arrière-petit-fils)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Maîtres
Distinction

Gabrielle-Charlotte Réju, dite Réjane, est une comédienne française, née le à Paris et morte le dans la même ville[1].

Elle fut l'une des comédiennes françaises les plus populaires au début du XXe siècle aux côtés de Sarah Bernhardt.

Biographie[modifier | modifier le code]

Fille d'un contrôleur, ancien comédien et directeur de troupe, et d'une caissière du théâtre de l'Ambigu, elle devient à quinze ans l'élève de Regnier au Conservatoire.

Après un second prix de comédie en 1874[2], elle débute dans des pièces à succès comme Un père prodigue (1880). Influencée par le Théâtre-Libre, elle se tourne vers le naturalisme et crée Germinie Lacerteux des frères Goncourt (1888), La Parisienne d'Henry Becque (1893).

C'est le rôle-titre de Madame Sans-Gêne de Victorien Sardou, créée au théâtre du Vaudeville en 1893, qui lui apporte la célébrité. Cette même année, enceinte de son amant, le comédien et directeur de l'Odéon, Paul Porel, avec lequel elle entretient une liaison depuis plusieurs années (c'est pour elle que Porel avait accepté de créer Germinie Lacerteux), elle l'épouse et lui donne un fils, Jacques, puis une fille, Germaine. Ils s'installent au 25, avenue Franklin-Roosevelt (alors « avenue d'Antin »), dans le 8e arrondissement.

Elle crée en France le rôle principal d’Une maison de poupée d'Henrik Ibsen (1894).

En 1895, sa tournée en Amérique dans le rôle de Madame Sans-Gêne décuple sa notoriété et New York lui fait un triomphe.

En 1898, Albert Besnard fait d'elle un portrait en pied[3]. Le guide Paris-Parisien la considère, en 1899, comme une « notoriété de la vie parisienne », « la plus parisienne des comédiennes »[4].

Réjane et sa fille Germaine Porel en 1896, par Paul Nadar.

Elle divorce de Porel en 1905, puis rachète l'année suivante le Nouveau-Théâtre de Lugné-Poe, rue Blanche (9e), qu'elle rebaptise théâtre Réjane après de grands travaux. Elle y donne la première française de L'Oiseau bleu de Maurice Maeterlinck en 1911 et reprend avec le même succès Madame Sans-Gêne. Elle cède la salle en 1918 au producteur Léon Volterra qui lui donne son nom actuel de théâtre de Paris.

Le mondain Gabriel-Louis Pringué l'évoque ainsi : « Je déjeunais de temps à autre chez Mme [Louis] Stern avec Mme Réjane [...] qui arrivait rue du Faubourg-Saint-Honoré dans un équipage particulier : une voiture affectant la forme d'un cab anglais, mais à quatre roues, traînée par des mules harnachées de grelots et de pompons, cadeau du roi d'Espagne, Alphonse XIII, qui admirait la conversation de la célèbre artiste (qui) avait un esprit de vif-argent, sa conversation se montrait un perpétuel feu d'artifice[5]. ».

Tombe de Réjane et François Périer au cimetière de Passy.

Malade, elle fit un bref retour sur scène dans La Vierge folle d'Henry Bataille avant de mourir d'une crise cardiaque[6],[7], le , dans son appartement parisien du 8 bis rue Laurent Pichat.

Elle repose au cimetière de Passy (division 8)[8],[9] aux côtés de son ex-mari et de plusieurs de ses descendants et co-latéraux dont François Périer, mari de sa petite-fille Jacqueline Porel entre 1941 et 1947.

Elle habitait à Asnières-sur-Seine, au 24, villa Davoust, une « folie » démolie en 1992 malgré l'avis défavorable de l'architecte des Bâtiments de France. À sa place s'élève aujourd'hui l'école maternelle et élémentaire Réjane.

Marcel Proust[modifier | modifier le code]

Marcel Proust vit Réjane sur scène pour la première fois le soir de la première de Germinie Lacerteux. Réjane disputait alors à Sarah Bernhardt le titre de plus grande actrice de la Belle Époque. Ces deux grandes comédiennes servirent de modèle au personnage de la Berma auquel rêve le narrateur d'À la recherche du temps perdu.

Jacques Porel, fils de Réjane, et Marcel Proust devinrent bons amis après la Grande Guerre. Réjane invita Proust à occuper un appartement dans sa maison. Le jour où Proust y emménagea, il reçut les premières épreuves du Côté de Guermantes et ajouta certains traits de la personnalité de Réjane au personnage fictif de la Berma.

Une dynastie d'artistes[modifier | modifier le code]

Madame Réjane par Giovanni Boldini (v. 1885).

Réjane et Paul Porel sont les parents de la comédienne Germaine Porel, mariée en 1916 au chirurgien américain Philip Duncan Wilson[10] (1886-1969), et de l'écrivain Jacques Porel (1893-1982), qui épousa en secondes noces la comédienne Jany Holt (1909-2005).

Jacques Porel est le père, avec sa première épouse Anne-Marie Duval (1890-1935), de la comédienne Jacqueline Porel (1918-2012) qui a eu, elle-même, quatre enfants :

Marc Porel est le père, avec l'actrice et modèle française Bénédicte Lacoste, de la comédienne Bérangère de Lagatinerie (1968-1991), et d'une fille, Camille, avec l'actrice italienne Barbara Magnolfi.

Théâtre[modifier | modifier le code]

Réjane par Théobald Chartran (1884).
Réjane photographiée par Nadar en 1883.

Filmographie[modifier | modifier le code]

Hommage[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Acte de décès à Paris 16e, n° 1084, vue 18/21.
  2. Gabriella Asaro, « Réjane, comédienne et interprète de la Belle Époque », L'Histoire par l'image (consulté le )
  3. Albert Besnard, Portrait de théâtre, 1898, anc. collection Emil Sauer, localisation inconnue. Cf. Les Œuvres d'Albert Besnard sur le site de l'Académie française.
  4. Paris-Parisien, Ollendorff, , p. 28
  5. 30 ans de dîners en ville, éditions Revue Adam, 1948, p. 205. Rééd. éd. Lacurne, Paris, 2012 (ISBN 9782356030092).
  6. « Réjane est morte », Le Ménestrel (journal de musique), Heugel (Paris),‎ (lire en ligne)
  7. « L'éphéméride du mardi 5 juin », Le Figaro,‎
  8. Jacques Hillairet, Dictionnaire historique des rues de Paris, Les Éditions de minuit, septième édition, 1963, t. 2 (« L-Z »), « Rue des Réservoirs », p. 336-337.
  9. Tombe de Réjane sur Find-a-grave
  10. (en) Philip Duncan Wilson sur library.cornell.edu [PDF]
  11. « Jean-Pierre Périer » (présentation), sur l'Internet Movie Database
  12. Anne-Marie Périer est la troisième épouse du chanteur Michel Sardou.

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Le Théâtre no 36, - numéro spécial consacrée à Réjane
  • Jacques Porel, Fils de Réjane, Plon, Paris, 1954.
  • François Baudot, Réjane, la Reine du boulevard, Éditions 7L, 2001. Non paginé [82] p. : fig., pl., portr., dépl. ; 38 cm. (ISBN 3882437529 et 978-3882437522)
  • Réjane ou la Belle Époque, Privat/Loin de Paris, 2020, 226p.. Jacques Porel. Préambule par François Baudot, avant-propos par Jean-Marie Périer, Le texte de Jacques Porel est issu de l'ouvrage "Fils de Réjane, souvenirs", Plon, 1951 et le préambule de François Baudot est issu de l'ouvrage "Réjane", 7L, 2001
  • Les Hommes du jour, n° 205, daté du 23 Décembre 1911. Étude de Maurice Verne et portrait par Poulbot.
  • Nos jolies actrices photographiées par Reutlinger. Paris : L. Baschet, (1896).- In-4° oblong, 82 p., suite de portraits"Le Panorama", livraisons 1-16 Titre orné en r. et bleu Photogr. de : Gabrielle Réjane-Porel.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Sur les autres projets Wikimedia :