Région de Kayes — Wikipédia

Région de Kayes
Région de Kayes
La région de Kayes au Mali
Administration
Pays Drapeau du Mali Mali
Géographie
Coordonnées 14° 06′ 54″ nord, 10° 34′ 07″ ouest

La région de Kayes est la première région administrative du Mali, située à l'ouest du pays. Elle s’étend sur 120 760 km2 et son chef-lieu est la ville de Kayes.

Géographie[modifier | modifier le code]

Paysage au nord-ouest de la région de Kayes, à la frontière avec le Sénégal.
Forêt de la région de Kayes.

La région de Kayes est limitée au sud par la Guinée, à l’est par la région de Koulikoro, au nord par la Mauritanie et à l’ouest par le Sénégal.

Chutes de Gouïna.

Plusieurs fleuves et rivières traversent la région : le Baoulé, le Bafing et le Bakoye qui se rejoignent à Bafoulabé pour former le Sénégal. Dans la région se trouvent les chutes du Félou (à 17 km de Kayes), les chutes de Gouina (à 82 km au sud-est de Kayes sur le fleuve Sénégal), le lac Magui et le lac de Doro.

À la frontière guinéenne, le climat est assez humide. En remontant vers le nord, on traverse une zone soudanienne puis on arrive à une zone sahélienne. Kayes connaît des températures très élevées, faisant d’elle la ville la plus chaude d’Afrique.[réf. souhaitée]

Les grandes villes de la région sont Kayes, Diangounté, Djéma, Yélimané, Sadiola, Bafoulabé et Kéniéba.

La région de Kayes compte 21 forêts classées couvrant une superficie de 260 545 ha[1].

Dans la région sont situés deux parc nationaux (Kouroufing et Wango), un sanctuaire des chimpanzés et une zone d’intérêt cynégétique dans le cercle de Bafoulabé, et la réserve totale de faune de Talikourou dans le cercle de Kita, ainsi que la réserve de la biosphère de la boucle du Baoulé[2].

Démographie[modifier | modifier le code]

La région compte 1 996 812 habitants en 2009[3].

La population a été multipliée par près de 1,5 depuis 1998, soit un taux d'accroissement moyen annuel de 3,5 % entre 1998 et 2009. Le cercle de Kayes a connu la plus forte augmentation de la population (+57 %) suivi par ceux de Diéma et Yélimané (respectivement +49 % et +47 %).

Les femmes représentent 50,7 % de la population.

Différentes ethnies vivent dans la région : Soninkés, Khassonkés, Malinkés, Maures, Peuls et Bambaras.

Transport et économie[modifier | modifier le code]

Andradite de Sibinndi.

La région est très enclavée. Le désenclavement au niveau routier est actuellement en cours. Les axes Dakar-Kayes, Nouakchott-Kayes et Kayes-Diema-Bamako ainsi que Kita-Kati sont bitumés[4].

La ligne de chemin de fer Dakar-Niger traverse la région en passant par Kayes, Bafoulabé et Kita avant de rejoindre Kati et Bamako.

La région est desservie par l’aéroport international de Kayes Dag Dag, deuxième aéroport du pays quant au trafic aérien après celui de Bamako[5]. Des travaux en vue d’extension sont en cours.

La région de Kayes est riche en minéraux : or, diamant, fer, bauxite, etc. Les mines d’or de Sadiola et celles de Yatela sont exploitées respectivement depuis 1996 et 2001[6].

Le barrage hydroélectrique de Manantali, construit sur le Bafing, est géré par l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS). Le les présidents malien Amadou Toumani Touré, sénégalais, Abdoulaye Wade et mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et le Premier ministre de Guinée Kabiné Komara ont procédé à la pose de la première pierre de l’aménagement hydroélectrique de Felou[7].

La région de Kayes étant la principale région d'émigration vers la France, les transferts d'argent des émigrés constituent la source de revenus la plus importante pour la région. Le montant des transferts des migrants vers les familles s’est élevé à 120 milliards de francs Cfa en 2008 selon Badara Aliou Macalou, ministre des Maliens de l’extérieur[8].

Histoire[modifier | modifier le code]

La région de Kayes est le berceau du Royaume du Khasso fondé au début du XVIIe siècle.

En 1855, Faidherbe, gouverneur du Sénégal, fait construire un fort à Médine qui sera assiégé par El Hadj Oumar Tall, en guerre contre le souverain du Khasso en 1857.

En 1892, Kayes devient la capitale du Haut Sénégal-Niger. La construction de la ligne du chemin de fer de Dakar au Niger, inaugurée en 1904, fait de Kayes une ville-carrefour. Dès lors, le chemin de fer prend une place importante dans la vie des habitants ; elle est décrite dans le roman d’Ousmane Sembène Les Bouts de bois de Dieu.

La région est historiquement marquée par le phénomène de l'esclavage par ascendance, dont certaines formes persistent encore aujourd'hui[9],[10].

Politique[modifier | modifier le code]

Le , Bandiougou Diawara (Adéma-Pasj) a été élu président de l'assemblée régionale de Kayes pour un mandat de 5 ans. Il est secondé par deux vice-présidents, Djadjéni Sidibé (Adéma-Pasj) et Famory Michel Dansoko (Urd)[11].

Culture et éducation[modifier | modifier le code]

École de Maréna.

La région de Kayes est considérée comme le berceau de la teinture à l’indigo.

Plusieurs langues sont parlées dans la région : le Bambara, le malinke, le khassonké, le soninké et le peul.

Au niveau de l’enseignement, la région de Kayes est divisée en trois académies : Kayes, Kita et Nioro (académie créés en 2010)[12].

L’académie de Kita compte 4 centres d’animations pédagogiques (Kita 1 et 2, Diéma et Bafoulabé. En 2008, les 629 écoles du premier cycle (423 publiques, 13 privées et 193 communautaires) accueillent 95 894 élèves, les 119 écoles du second cycle, dont 5 privées accueillent 24 777 élèves. L’académie de Kita compte également 77 médersas et 25 jardins d’enfants[13].

Le Festival de Kayes Médine Tambacounda, initié depuis 2005 par Guéguen Alice Dakouo avec comme objectif de « promouvoir les échanges culturels entre les pays pour la paix entre les peuples » et « développer un tourisme durable par la promotion des richesses culturelles » est organisé à Kayes et dans sa région[14].

Le Festival de Gouïna, initié depuis 2003 par Fousseyni Fainké sur les abords des chutes de Gouïna, se tient au mois de janvier de chaque année.

Subdivisions administratives[modifier | modifier le code]

Les cercles de la région de Kayes au Mali.

La région de Kayes est divisée en sept cercles (Bafoulabé, Diéma, Kayes, Kéniéba, Kita, Nioro du Sahel et Yélimané) regroupant 129 communes.

Jumelages et coopération décentralisée[modifier | modifier le code]

Le conseil régional de Tambacounda (Sénégal) et le conseil régional de Kayes (Mali) ont signé le à l’hôtel de région à Tambacounda un accord de coopération dans différents domaines, notamment l’éducation et la formation la santé, les équipements publics collectifs de base, la promotion de l’emploi, le tourisme, l’environnement et les ressources naturelles, l’action sociale et les mines[15].

La région de Kayes a signé des accords de coopérations avec les régions françaises Île-de-France[16] et Nord-Pas-de-Calais[17]. Ce dernier ayant permis de développer un projet de lutte contre le diabète en région de kayes en partenariat avec l'ONG Santé Diabète. Plusieurs collectivités françaises ont aussi des accords de coopération avec des villes de la région de Kayes.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Forêts classés de Djoubeba, Fangala, Falémé, Dinguira, Dag Dag, Paparah, Bangassi, Kayaba, Gangara, Gallé, Kassaro, Kobiri, Nafadji, Sebekoro, Siguifiry, Tinienko, Nioro, Lorack-Bane, Bagougo Est et Dinguiraye Ouest. République du Mali, Ministère de l’Environnement, Direction nationale de la conservation de la nature, Rapport annuel d’activités 2007, Bamako, janvier 2008, annexe 1
  2. République du Mali, Ministère de l’Environnement, Direction nationale de la conservation de la nature, Rapport annuel d’activités 2007, Bamako, janvier 2008, annexe 2
  3. Résultats provisoires du Recensement général de la population et de l'habitat 2009
  4. Inauguration de la route Djidiéni-Djéma : un boulevard sur Dakar et Nouakchott, L’Essor du 21 juillet 2008
  5. Assemblée nationale Six milliards F CFA pour l'aéroport de Kayes, Les échos (Mali), 20 juillet 2006
  6. Daba Balla Keïta, Exploitation minière au Mali : Semos et Yatéla-SA, une contribution de plus de 425 milliards à l'économie malienne, Nouvel Horizon, 18 novembre 2005 « http://www.malikounda.com/nouvelle_voir.php?idNouvelle=5311 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  7. Dieudonné Diama, Barrage de Felou : Un investissement de 120 milliards F CFA au profit de Quatre États !, Le Quotidien de Bamako, 9 novembre 2009
  8. Réponse de Badara Aliou Macalou, ministre des Maliens de l’extérieur à une question de Oumar Mariko, député, lors de la séance des questions au gouvernement du 11 juin 2009, cité par A. Lam, Séance de question orale à l’Assemblée nationale : la situation des maliens de l’extérieur anime les débats, l'Essor, 12 juin 2009 [1]
  9. M. Rodet , B. Camara et Lotte Pelckmans, « Pourquoi l’« esclavage par ascendance » subsiste encore au Mali », The Conversation,‎ (lire en ligne)
  10. (en) Marie Rodet, « Under the Guise of Guardianship and Marriage : Mobilizing Juvenile and Female labor in the Aftermath of Slavery in Kayes, French Soudan, 1900-1939 », dans Trafficking in Slavery's Wake: Law and the Experience of Women and Children in Africa, (lire en ligne), p. 86-100
  11. Youssouf Camara, Présidence de l’Assemblée régionale de Kayes : Un nouveau mandat de 5 ans pour Bandiougou Diawara de l’ADEMA, L'Indépendant, 1er juillet 2009
  12. Le Conseil des ministres a adopté le 17 mars 2010 le projet de décret portant création des académies de Nioro et Bougouni. Communiqué du conseil des ministres du 17 mars 2010
  13. C. Diawara, Le ministre de l’Éducation de base à Kita : l’invitation à l’action, l'Essor, 26 janvier 2009
  14. Youssouf Camara, Festival de Kayes Médina Tamba du 14 au 17 février : Une édition sous le signe du rapprochement culturel Mali – Sénégal, L'Indépendant, 1er février 2009 [2]
  15. .Boubacar Dembo Tamba, Coopération décentralisée Kayes et Tambacounda paraphent une convention, Sud quotidien, 24 octobre 2008 « http://www.sudonline.sn/spip.php?article14617 »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  16. Site internet de la région Ile-de-France [3] consulté le 5 janvier 2009
  17. Site internet de la région Nord Pas de Calais [4] consulté le 5 janvier 2009

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]