Référendum de 1961 au Cameroun britannique — Wikipédia

Référendum de 1961 au Cameroun britannique
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Un référendum a lieu le au Cameroun britannique afin de déterminer si le territoire sous tutelle britannique doit intégrer le Cameroun ou le Nigeria. Finalement, le Cameroun septentrional, partie nord du territoire à majorité musulmane, rejoindra le Nigeria tandis que le Cameroun méridional, partie sud du territoire à majorité chrétienne et animiste, fusionnera avec le Cameroun.

Contexte[modifier | modifier le code]

Le Cameroun britannique est issu du partage, après la Première Guerre mondiale, du Kamerun allemand, dont la partie occidentale est confiée par la Société des Nations (SDN) au Royaume-Uni et la partie orientale à la France.

Avec l'indépendance du Cameroun () et du Nigeria (), se pose la question de l'avenir du Cameroun britannique. Le territoire, divisé en deux parties, est alors soumis à un référendum. La possibilité d'une indépendance totale est écartée, le représentant britannique au conseil de tutelle des Nations unies, Andrew Cohen y étant opposé[1].

Sous administration britannique, cette partie de l'ancien Kamerun allemand fut divisée dès le départ en deux régions placées sous une administration territoriale différente ayant leur siège respectif à Kaduna pour le nord et Enugu pour le sud. Le Cameroun septentrional habité par des Peuls musulmans fut aussitôt réquisitionné par l'administration nigériane, le Cameroun méridional peuplé de Bamilékés chrétiens et animistes bénéficia quant à lui d'un régime d'autonomie avec un gouvernement régional[1].

Sur le plan social, le Cameroun septentrional, les notables étaient des vassaux des sultanats nord-nigérians. Au contraire, le Cameroun méridional était plus hostile vis-à-vis le Nigeria que le Cameroun septentrional à cause de la forte immigration igbo. Les élites méridionales sentaient plus proches de l'Occident et sur le plan historique, le Cameroun méridional partageait des liens précoloniaux avec le Cameroun. Néanmoins, le caractère autoritaire de la République camerounaise, l'hégémonie francophone et la guerre civile au Cameroun inquiétaient. Cependant, les partisans d'un Cameroun réunifié mirent de l'avant l'idée que le Cameroun britannique sera plus autonome au sein de la République du Cameroun que le Nigeria, vu que les Britanniques refusaient l'indépendance de ce territoire[2].

Résultat[modifier | modifier le code]

Le Cameroun septentrional vote majoritairement en faveur de l'intégration au Nigeria (60 %), tandis que le Cameroun méridional choisit l'intégration au Cameroun à 70,5 %[3].

Choix Cameroun septentrional Cameroun méridional
Votes % Votes %
Intégration au Cameroun 97 659 40,0 233 571 70,5
Intégration au Nigeria 146 296 60,0 97 741 29,5
Votes blancs/invalides
Total 243 955 100 331 312 100
Inscrits 292 985 349 652

Suites[modifier | modifier le code]

Le Northern Cameroons intègre officiellement le Nigeria le . Le Southern Cameroons rejoint l'ex-Cameroun français le 1er octobre 1961.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. a et b Jacques Leclerc, « CAMEROUN », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  2. Jean-François Bayart, L’État au Cameroun, Paris, Presses de Sciences Po, coll. « Références », , 348 p. (ISBN 9782724605105), chap. IV (« Le régime de parti unique 1962-1976 »), p. 110
  3. (en) « Elections in Cameroon », sur tripod.com (consulté le ).