Province de Brabant — Wikipédia

Province de Brabant
(nl) Provincie Brabant

1830 – 1995

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
Carte de la province de Brabant en 1995, avant sa scission.
Informations générales
Statut Province de Belgique
Chef-lieu Bruxelles
Langue(s) Français et néerlandais

Démographie
Population  
1994 2 283 000 habitants
Densité  
1994 680 hab./km²
Gentilé Brabançons
Superficie
Superficie 3 357,38 km2
Histoire et événements
Création des limites territoriales en tant que département de la Dyle de la Première République française
Renommage en « province du Brabant-Méridional » du royaume uni des Pays-Bas
Renommage en « province de Brabant » du royaume de Belgique
Scission

La province de Brabant ou Brabant était l'une des neuf provinces de Belgique jusqu'à sa scission, le . Son chef-lieu était Bruxelles.

Lors de la quatrième réforme de l’État belge, la province fut divisée en trois nouvelles entités le long de la frontière linguistique (fixée le ) : au nord la province du Brabant flamand, majoritairement néerlandophone, au sud la province du Brabant wallon, majoritairement francophone, et la Région de Bruxelles-Capitale, qui devient extraprovinciale. Depuis lors, la Belgique comporte dix provinces et non plus neuf.

Caractéristiques[modifier | modifier le code]

Géographie[modifier | modifier le code]

La province de Brabant était située sur le plateau brabançon (nl) au centre de la Belgique, autour de Bruxelles.

Elle était limitrophe des provinces suivantes :

Les deux seules provinces desquelles elle n'était pas limitrophe étaient la province de Flandre-Occidentale et la province de Luxembourg. Elle était également la seule province du royaume à n'être en contact avec aucune frontière de la Belgique et à être totalement entourée d'autres provinces.

Elle s'étendait sur 3 357,38 km2 et était, de ce fait, la 5e des neuf provinces de Belgique en termes de superficie, devant la province de Flandre-Occidentale et derrière la province de Namur.

Démographie[modifier | modifier le code]

La province de Brabant était la province la plus peuplée de la Belgique avec 2 283 000 habitants en 1994, loin devant la province d'Anvers qui, à la même époque, comptait 1 656 000 habitants (et qui est aujourd'hui devenue la province plus peuplée du pays).

Le graphique suivant représente l'évolution de la population de la province du Brabant au fil des années, en milliers d'habitants[1] :

Divisions administratives[modifier | modifier le code]

Avant sa scission le , la province de Brabant était divisée en[2] :

Le , lors de la création de la frontière linguistique, l'arrondissement administratif de Bruxelles disparait au profit de l'arrondissement administratif de Hal-Vilvorde, de l'Arrondissement de Bruxelles-Périphérie et de l'Arrondissement administratif de Bruxelles-Capitale.

En 1971 les arrondissement d'Hal-Vilvorde et de Bruxelles-Périphérie fusionnent pour former l'actuel arrondissement administratif d'Hal-Vilvorde.

Le , la Région de Bruxelles-Capitale est officiellement créée.

Histoire[modifier | modifier le code]

Origines[modifier | modifier le code]

Carte du royaume uni des Pays-Bas qui créa la province du Brabant-Méridional le en lieu et place de l'ancien département français de la Dyle et qui fut ensuite nommée « province de Brabant » après la révolution belge de 1830.

Pendant le Moyen Âge, le duché de Brabant était initialement un État féodal issu du démembrement de la Basse-Lotharingie en 1106 et intégré au Saint-Empire romain germanique. Il fut partagé de facto en 1581 par l'Acte de La Haye et en droit en 1648 par le Traité de Münster : le nord devint une des entités des Provinces-Unies et le sud resta dans le Saint-Empire jusqu'en 1794 et la seconde annexion française des États de Belgique.

En effet, après l'échec de la première tentative en 1792, la France révolutionnaire annexe officiellement les Pays-Bas autrichiens le . L'ancien duché est alors séparé en deux départements de la Première République française : le département de la Dyle (du nom de la rivière éponyme), autour de Bruxelles et le département des Deux-Nèthes, autour d'Anvers (du nom des rivières Grande Nèthe et Petite Nèthe).

Toutefois, après la chute de Napoléon lors de la bataille de Waterloo le , le Premier Empire et démembré et un nouvel État est créé par le congrès de Vienne la même année : le royaume uni des Pays-Bas. Celui-ci se compose alors de dix-sept provinces : les neuf provinces de l'ancienne Principauté souveraine des Pays-Bas unis et huit autres, créées par la loi fondamentale du dont les deux anciens départements français. Ceux-ci sont transposés tels quels en :

Un arrêté royal de 1819, appliqué à partir de 1823, impose le néerlandais comme langue officielle dans l'ensemble de cette province (comme dans les autres provinces flamandes), à l'exception de Nivelles. Cette réforme suscita de vives oppositions et le roi des Pays-Bas, Guillaume Ier, rétablit la liberté linguistique le .

Création[modifier | modifier le code]

Part de francophones dans l'ancienne province du Brabant.
  • > 80% de francophone
  • 50 à 80% de francophone
  • 20 à 50% de francophone
  • 5 à 20% de francophone
Sources[3],[4],[5].

A la suite de la révolution la Belgique proclame son indépendance vis-à-vis du royaume uni des Pays-Bas le et divise son territoire en neuf provinces. La province de Brabant est alors créée en reprenant le tracé de l'ancienne province du Brabant-Méridional (qui était autrefois le département français de la Dyle). Elle a pour chef-lieu la ville de Bruxelles.

Les réformes constitutionnelles du XXe siècle[modifier | modifier le code]

Le a lieu la création de la frontière linguistique, qui sépare la région de langue néerlandaise et la région de langue française, à la suite de tensions communautaires de plus en plus importantes dans le pays. Le Brabant était alors la seule province traversée par celle-ci, après le transfert de Mouscron et de Comines-Warneton de la Flandre-Occidentale à la province de Hainaut et des Fourons de la province de Liège à la province de Limbourg. À cette époque, le canton de Landen passa également de la province de Liège à la province de Brabant.

Le dix-neuf communes autour de Bruxelles reçoivent le statut de « bilingue » français / néerlandais.

Le , la première réforme de l’État belge divise le Royaume en différentes entités fédérées :

La province de Brabant se trouva alors au milieu de plusieurs de ces nouvelles entités mais elle subsista encore le temps que celles-ci se mettent chacune en place, ce qui prit plusieurs dizaines d'années. Il fallut, par exemple, dix-neuf ans pour que la région de Bruxelles-Capitale ne soit officiellement opérationnelle, le .

Scission[modifier | modifier le code]

La province du Brabant était devenue difficilement gérable puisqu'elle s'étendait à cheval sur bon nombre d'entités fédérées différentes et que son chef-lieu, Bruxelles, n'était plus sur son territoire depuis la création de la Région de Bruxelles-Capitale le .

Entre 1993 et 1994, le premier gouvernement de Jean-Luc Dehaene lança la quatrième réforme de l’État belge qui fit, entre autres, dépendre les provinces des régions administratives et non plus du pouvoir fédéral. Par conséquent, la province de Brabant était devenue difficilement gérable du fait qu'elle s'étendait alors sur :

L'alinéa 1er de l'article 5 de la Constitution belge fut donc modifié en conséquence lors de la révision du et scinda la province de Brabant en deux nouvelles provinces de part et d'autre de la frontière linguistique :

La loi entra officiellement en vigueur le créant les deux nouvelles subdivisions et faisant passer le nombre de provinces de neuf à dix.

Entités issues de la scission de la Province de Brabant[modifier | modifier le code]

La scission de la province du Brabant le créa les dix actuelles provinces de Belgique.

Province du Brabant flamand[modifier | modifier le code]

Le Brabant flamand est officiellement néerlandophone et comporte 65 communes, 35 dans l'arrondissement administratif de Hal-Vilvorde et 30 dans l'arrondissement administratif de Louvain. Elle fait partie de la Région flamande et son chef-lieu est la ville de Louvain, Leuven en néerlandais. Elle s'étend sur 2 106 km2, soit environ 63% de l'ancien territoire de la province du Brabant, qui en faisait 3 357,38 km2.

En 2012, selon le journal La Libre Belgique, 15,7% de la population était francophone (le plus fort taux en Région flamande)[7], soit 172 000 francophones. La province est officiellement unilingue mais propose des facilités linguistiques pour les francophones dans six communes à facilités de la périphérie bruxelloise : Kraainem, Drogenbos, Linkebeek, Rhode-Saint-Genèse, Wemmel et Wezembeek-Oppem, ainsi que dans la commune de Biévène limitrophe de la Région wallonne.

Province du Brabant wallon[modifier | modifier le code]

Le Brabant wallon regroupe les 27 communes francophones unilingues de l'arrondissement de Nivelles (n'ayant donc aucune facilités linguistiques pour les néerlandophones) et faisant partie de la Région wallonne. Son chef-lieu, est Wavre. Elle s'étend sur 1 090 km2, soit environ 32% de l'ancien territoire de la province du Brabant, qui en faisait 3 357,38 km2.

Extraprovincialité de la Région de Bruxelles-Capitale[modifier | modifier le code]

La région de Bruxelles-Capitale crée en 1989, devient extraprovinciale en 1995. Elle comporte 19 communes, toutes officiellement bilingues, mais majoritairement francophones, de par la situation linguistique actuelle.

Gouverneurs[modifier | modifier le code]

La liste ci-dessous recense les différents gouverneurs de la province belge de Brabant[8], de sa création en 1830 jusqu'à sa scission en 1995.

Nr. Nom Durée du mandat Parti politique
[9] Pierre-François Van Meenen 1830 1830 Libéral
1 Feuillien de Coppin de Falaën
(1800-1887)
1830 1834 Indépendant
2 Goswin de Stassart
(1780-1854)
1834 1838 Libéral
3 Guillaume de Viron
(1791-1857)
1839 1845 Démocrate-chrétien
4 Charles Liedts
(1802-1878)
1845 1852 Libéral
[9] Pierre Annemans
(1792-1865)
1852 1855 (Inconnu)
4 Charles Liedts
(1802-1878)
1855 1861 Libéral
[9] Pierre Annemans
(1792-1865)
1861 1862 (Inconnu)
5 François Dubois-Thorn
(1805-1886)
1862 1883 Indépendant
6 Theodore Heyvaert
(1834-1907)
1883 1884 Parti libéral
7 Auguste Vergote
(1818-1906)
1885 1906 Parti libéral
8 Emile de Béco
(1843-1928)
1906 1928 Parti catholique
August Friedrich Wilhelm Ludwig von Schroeder 1914 1915 Empire allemand
Friedrich Hermann Anton von Hurt 1915 1918 Empire allemand
Karl Gerstein 1914 1916 Empire allemand
Eugen Kranzbühler 1917 1918 Empire allemand
Oskar Freiherr von der Lancken-Wakenitz 1918 1918 Empire allemand
9 François-André Nens 1928 1935 Parti catholique
10 Albert Houtart
(1887-1951)
1935 1942 Union catholique
[9] Mathieu Croonenberghs
(1904-1976)
1942 1943 VNV
[9] Frans Wildiers
(1905-1986)
1943 1943 VNV
[9] Adrien Gillès de Pélichy 1943 1944 REX
[9] Jean Herinckx
(1888-1961)
1944 1945 Union catholique
[9] Jules Hansez 1945 1945 Parti libéral
11 Fernand Demets
(1884-1952)
1945 1951 Parti libéral
12 Jean de Néeff
(1909-1999)
1951 1976 PSC
13 Ivan Roggen
(1921-1997)
1976 1989 PRL
14 André Degroeve
(1931-2014)
1989 1994 PS

Hommages[modifier | modifier le code]

Le quadrige de bronze qui surmonte les Arcades du Cinquantenaire à Bruxelles, représente « le Brabant élevant le drapeau national ».
Une croyance populaire veut que les neuf boules de l'Atomium de Bruxelles représentaient également les neuf provinces de Belgique lors de sa construction pour l'exposition universelle de 1958. Ce fut cependant une pure coïncidence et, depuis la scission de la province du Brabant le , la Belgique compte dix provinces et non plus neuf.

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « L'évolution linguistique et politique du Brabant (III), chapitre VI – Composition linguistique actuelle des organes provinciaux du Brabant. », sur cairn/revues hebdomadaires.
  2. « Belgique: données démolinguistiques », sur www.axl.cefan.ulaval.ca (consulté le )
  3. Clotilde Bonfiglioli, « Maintenir une homogénéité culturelle et linguistique : mise en perspective diachronique des stratégies de découpages territoriaux de la périphérie flamande de Bruxelles-Capitale », L’Espace Politique. Revue en ligne de géographie politique et de géopolitique, no 39,‎ (ISSN 1958-5500, DOI 10.4000/espacepolitique.7138, lire en ligne, consulté le )
  4. Hayt, Atlas d'histoire, Bruxelles, De Boeck, , 30e éd., 176 p. (ISBN 978-2-8041-4390-9), Belgique régionalisée
  5. « Brabant | CRISP asbl » (consulté le )
  6. « Il y a aujourd’hui 367 000 francophones en Flandre », La Libre Belgique,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a b c d e f g et h ad interim
  8. « L'Atomium. », sur duvoyage.com

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • (fr) Legrand R. (1968), Le massif de Brabant. Mémoire pour servir à l’explication des cartes géologiques et minières de la Belgique. Mém.Serv.Géol.Bel., 9, 148 pages