Prise accessoire — Wikipédia

Le terme « prise accessoire » ou « capture accessoire » (en anglais by-catch) désigne, dans le domaine halieutique, « toute capture faite pendant la pêche qui ne correspond pas aux espèces et tailles des organismes marins visés »[1]. La prise est qualifiée d' « accessoire » lorsqu'elle est de sexe, de taille, d'âge ou d'espèce différent(e) que la prise cible.

Selon le contexte, cette expression peut avoir tout ou partie des sens suivants[2] :

Une des espèces de tortues marines susceptibles d'être capturées par un filet de pêche
  • les cétacés, phoques, loutres de mer ou tortues accidentellement et involontairement capturées dans les filets de pêche (dont les chaluts peu sélectifs) ;
  • certains oiseaux plongeurs (albatros par exemple) capturés par le filet ou un hameçon alors qu'ils tentaient de manger des poissons piégés par ces dispositifs ;
  • les poissons, crustacés ou autres organismes non ciblés (espèces sans intérêt commercial, ou non commercialisables pour des raisons de taille (immatures, juvéniles) ou d'interdiction de pêche) par une pêcherie et ramenés à bord par les filets ou hameçons ;
  • des espèces de poissons non visées, mais conservés ou vendus au rebut [3] ;
  • des espèces indésirables d'invertébrés dont échinodermes et crustacés non commercialisables.

Mesures de réduction[modifier | modifier le code]

Dispositif permettant à des espèces de grande taille d'échapper à la capture dans le fond de chalut ou filet

Pour diminuer les prises accessoires diverses solutions sont testées ou en développement, telles que :

  • les pingers (dispositifs sonores d'effarouchement des cétacés),
  • les dispositifs d'évasion du filet, qui sont des systèmes adaptables à certains chaluts permettant à certaines espèces prisonnières du filet (cétacés ou tortues marines) de s'en échapper. Un dispositif d'exclusion des tortues mis au point aux États-Unis, a été étudié en fait non seulement pour exclure les tortues, mais aussi pour que toutes les prises accessoires de plus de 10 cm sortent indemnes des filets, notamment ceux de pêche aux crevettes.
  • une meilleure connaissance des comportements et déplacement des espèces non cibles de manière à essayer d'éviter leurs zones de présence ou de migration. Ainsi la pêche crevettière de Guyane est elle particulièrement concernée car se pratiquant sur les voies de migrations de la Tortue Luth (Dermochelys coriacea) jusqu'à leurs plages de pontes[4],[5],[6].

Pour l'OCDE (définition de 1997) les prises accessoires correspondent au total des espèces mortes lors d'une opération de pêche, non compris les espèces-cibles effectivement capturées.

Galerie[modifier | modifier le code]

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Alverson D L, Freeberg M K, Murawski S A and Pope J G. (1994). A global assessment of fisheries bycatch and discards. FAO Fisheries Technical Paper No 339 Rome.
  • Demaster, DJ, Fowler, CW, Perry, SL, and ME Richlen (2001). Predation and competition: the impact of fisheries on marine mammal populations over the next one hundred years. Journal of Mammology. 82: 641-651.
  • Epperly, S; Avens, L; Garrison, L; Henwood, T; Hoggard, W; Mitchell, J; Nance, J; Poffenberger, J; Sasso, C; Scott-Denton, E and Young, C (2002) Analysis of Sea Turtle Bycatch in the Commercial Shrimp Fisheries of Southeast US Waters and the Gulf of Mexico. NOAA Technical Memorandum NMFS-SEFSC-490.
  • Gulf of Mexico Fishery Management Council (GMFMC) (2006) Scoping Document for Amendment 15 to the Shrimp FMP
  • GMFMC(2005) Final Amendment Number 13 to the Fishery Management Plan for the Shrimp Fishery of the Gulf of Mexico US Waters with Environmental Assessment Regulatory Impact Review, and Regulatory Flexibility Act Analysis.
  • Hall M A (1996) On bycatches. Reviews in Fish Biology and Fisheries vol. 6 (3) pp 319 – 352 (1996)
  • Hall, M; D.L. Alverson, DL and Metuzals, KI (2000) By-Catch: Problems and Solutions. Marine Pollution Bulletin. Vol. 41, Nos. 1-6: 204-219
  • Morgan, LE and Chuenpagdee, R (2003) Shifting Gears. Addressing the Collateral Impacts of Fishing Methods in U.S. Waters.
  • OECD (1997) Towards sustainable fisheries: economic aspects of the management of living marine resources. OECD Paris.
  • Read, AJ, Drinker, P, and S Northridge (2006). Bycatch of marine mammals in the U.S. and Global Fisheries. Conservation Biology. 20(1): 163-169.
  • SAFMC (1998) Final Habitat Plan for the South Atlantic Region Essential Fish Habitat Requirements for Fishery. Management Plans of the South Atlantic Fishery Management Council. The Shrimp Fishery Management Plan (FMP), the Red Drum FMP, the Snapper Grouper FMP, the Coastal Migratory Pelagics FMP, the Golden Crab FMP, the Spiny Lobster FMP, the Coral, Coral Reefs, and Live/Hard Bottom Habitat FMP, the Sargassum Habitat FMP, and the Calico Scallop FMP.
  • Southeast Data, Assessment, and Review (SEDAR) (2005) Stock Assessment Report of SEDAR 7 Gulf of Mexico Red Snapper: Assessment Summary Report.

Liens externes[modifier | modifier le code]

Filmographie[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Guide du gestionnaire des pêcheries. Les mesures d'aménagement et leur application. », sur www.fao.org (consulté le )
  2. Alverson et al. (1994)
  3. (en) Martin A. Hall, « On bycatches », Reviews in Fish Biology and Fisheries, vol. 6, no 3,‎ , p. 319–352 (ISSN 0960-3166 et 1573-5184, DOI 10.1007/BF00122585, lire en ligne, consulté le )
  4. Gueguen F (2000) Captures accidentelles de tortues marines par la flottille crevettière de Guyane française. Bulletin de la Société herpétologique de France, (93), 27-36.
  5. Chevalier, J., Cazelles, B., & Girondot, M. (1998). Apports scientifiques à la conservation des tortues luths en Guyane française. Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 40(1), 485-507.
  6. Frétey, J., & Lescure, J. (1998). Les tortues marines en Guyane française: bilan de vingt ans de recherche et de conservation. Journal d'agriculture traditionnelle et de botanique appliquée, 40(1), 219-238.