Prière eucharistique — Wikipédia

La prière eucharistique ou paroles de la consécration est l'ensemble des formules prononcées lors de la consécration des hosties — ou du pain pour les orthodoxes — et du vin. Il s'agit de la partie eucharistique de la messe, c'est-à-dire de l'ensemble des formules comprises entre l’offertoire et le Notre Père. C'est la partie la plus importante de la messe.

Église catholique[modifier | modifier le code]

La prière eucharistique est dite par des prêtres seulement.

La prière eucharistique est une « prière d'action de grâce et de sanctification. […] Le sens de cette prière est que toute l'assemblée des fidèles s'unisse au Christ dans la confession des hauts faits de Dieu et dans l'offrande du sacrifice » (P.G.M.R. 78[1]). La prière eucharistique est la réactualisation non sanglante du sacrifice du Christ lors du Calvaire[2]. C'est au cours de la prière eucharistique que la transsubstantiation se manifeste par la présence réelle du Christ dans les espèces consacrées.

Messe de Vatican II[modifier | modifier le code]

Dans la messe de Vatican II, le prêtre a le choix entre plusieurs prières eucharistiques (PE) auxquelles l'assemblée répond par diverses acclamations. Les quatre principales prières eucharistiques sont :

  1. la première est la reprise avec quelques modifications de l’unique prière eucharistique du rite romain avant Vatican II, le Canon (c’est-à-dire la norme) romain. D'inspiration certainement plus ancienne, la partie centrale est livrée par saint Ambroise dans les années 380 (De Sacr. IV, 5, 21-27) et le texte est quasi définitivement fixé avec saint Grégoire, mort en 604, puis modifié au IXe siècle[3].
  2. la deuxième prière eucharistique est tirée d’une prière inscrite dans un ouvrage du début du IIIe siècle : la Tradition apostolique (le plus communément attribuée à Hippolyte de Rome vers 215[3]).
  3. la troisième prière eucharistique, rédigée en 1967, reprend des éléments des traditions gallicanes et hispaniques, sur le plan de la seconde prière eucharistique[3].
  4. la quatrième prière eucharistique s’inspire de la liturgie orientale (prière eucharistique de Saint Basile utilisée dans le rite byzantin) et reprend, depuis la préface jusqu’à la doxologie finale, toute l’histoire du salut.

Les autres prières eucharistiques sont : les trois prières eucharistiques pour assemblées d'enfants, les deux prières eucharistiques pour la réconciliation et la prière eucharistique pour les circonstances particulières avec ses quatre variantes.

Les prières eucharistiques de la messe de Vatican II essayent de montrer les richesses de toute l'histoire de l'Église catholique. Deux épiclèses (invocations au Saint-Esprit) ont lieu : la première invocation est dite sur les offrandes (pain et vin qui deviendront corps et sang du Christ), la deuxième invocation est dite après le récit de l'institution pour bénir l'assemblée. Ce récit de l'institution n'est pas une histoire simplement racontée mais plutôt la mémoire des gestes et paroles du Christ lors du repas de la Cène.

Messe tridentine[modifier | modifier le code]

Dans la messe tridentine, il existe une seule prière dénommée Canon, c'est-à-dire la première prière eucharistique de la messe de Vatican II.

Essai sur les origines de la prière eucharistique[modifier | modifier le code]

Église byzantine[modifier | modifier le code]

L'Église byzantine utilise deux « prières eucharistiques », celle de saint Jean Chrysostome et celle de saint Basile. Mais on parle plutôt, dans les rites orientaux, d'« anaphores ».

Église syriaque (ou syrienne occidentale)[modifier | modifier le code]

La tradition syriaque possède plusieurs dizaines d'anaphores, dont les principales sont publiées dans la collection Anaphoræ Syriacæ (ISBN 88-7210-281-2) à Rome. Sept fascicules comprenant une vingtaine d'anaphores sont parus entre 1939 et 1981.

Sources[modifier | modifier le code]

L'ouvrage de référence contenant les principaux formulaires de prière eucharistique connus (nonobstant les développements récents dans les Églises en Occident) est : A. Hänggi - I. Pahl, Prex eucharistica. Textus e variis liturgiis antiquioribus selecti (Spic. Frib. 12, 3e éd.), vol. I, Fribourg, 1998.

Références[modifier | modifier le code]

  1. Présentation Générale du Missel Romain n° 78.
  2. « Le sacrifice de la croix et le sacrifice de l’Eucharistie sont un unique sacrifice. La victime et celui qui l’offre sont identiques. Seule la manière de l’offrir diffère. Le sacrifice est sanglant sur la croix, non sanglant dans l’Eucharistie », in Compendium du catéchisme de l'Église catholique, 2005, question n°280.
  3. a b et c Paul De Clerck, La prière eucharistique, in Dans vos assemblées, manuel de pastorale liturgique, sous la direction de Joseph Gelineau. Éd. Desclée, 1989.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]