Préfet du prétoire — Wikipédia

Le préfet du prétoire (præfectus prætorio) est l'officier commandant la garde prétorienne à Rome, sous le Haut-Empire, et un haut fonctionnaire à la tête d'un groupe de provinces, la préfecture du prétoire, dans l'Antiquité tardive.

Le préfet du prétoire sous le Principat[modifier | modifier le code]

Fonction[modifier | modifier le code]

Cette charge a été créée par Auguste en [1] et réservée aux membres de l'ordre équestre. À ce poste il nomma deux chevaliers, P. Salvius Aper et Q. Ostorius Scapula[2],[3]. Leur successeur, peut-être préfet unique, fut Valerius Ligur, suivi plus tard, de Lucius Seius Strabo, le père de Séjan, préfet du prétoire unique de manière certaine[4]. Cette magistrature dura jusqu'à la fin de l'Empire, au VIe siècle[réf. nécessaire].

Le ou les deux préfets du prétoire avaient ainsi en charge la protection de l'empereur. Tibère donna cette charge à un seul homme ; toutefois il plaça la cohorte de service au palais sous son commandement direct. Il réunit également à Rome, en une seule caserne, des cohortes qui auparavant étaient dispersées[5] : 3 à Rome, 3 à Aquilée, et 3 en une autre ville non définie[6]. L'empereur Vespasien marqua sa volonté d'associer au trône son fils Titus en lui confiant la charge de préfet du prétoire, bien qu'il ne fût pas chevalier.

Stèle érigée par Flavius Constans, un préfet du prétoire de Marc Aurèle, à Cologne (Germanie inférieure). CIL XIII, 12057

Antonin le Pieux, brièvement, puis Marc Aurèle presque systématiquement et Commode — sauf à la fin de son règne — nommèrent à nouveau deux préfets, ce qui fut la norme au IIIe siècle. Plus tard Constantin Ier en porta le nombre à quatre, lorsqu'il partagea l'empire en quatre préfectures. Depuis le principat de Septime Sévère, la surveillance de l'entretien des routes italiennes semble être assurée par le préfet du prétoire, dont dépendent les curateurs des routes italiennes.

Ils étaient au début uniquement chefs de la garde prétorienne, alors seule force armée présente à Rome. Ses cohortes avaient des effectifs doubles de ceux d'une légion normale. Peu à peu, les préfets du prétoire acquirent une juridiction, au point d'obtenir un pouvoir proche de celui de l'empereur, et aux IIe et IIIe siècles, ils accaparèrent presque toute l'autorité. Ce fut alors l'époque de leur plus grande puissance : ils donnèrent parfois l'empire à un prétendant ou se l'attribuèrent.

Le préfet du prétoire était alors le deuxième personnage de l'Empire ; cette fonction était le sommet d'une carrière équestre et militaire.

Liste des préfets du prétoire des dynasties julio-claudienne et flavienne[modifier | modifier le code]

Empereurs

(période de règne)

Nom date d'entrée en charges date de sortie de charges Nom date d'entrée en charges date de sortie de charges
Auguste
(- apr. J.-C.)
Publius Salvius Aper -2 ?? Quintus Ostorius Scapula -2 ??
Lucius Seius Strabo ?? 15 ?? ?? 14
Tibère
(14-37 apr. J.-C.)
Lucius Aelius Seianus 15 31
Quintus Naevius Sutorius Macro 31 38
Caligula
(37-41 apr. J.-C.)
Marcus Arrecinus Clemens 38 41 Lucius Arruntius Stella 38 41
Claude
(41-54 apr. J.-C.)
Ruffrius Pollio 41 44 Catonius Justus 41 43
Lucius Lusius Geta 44 51 Rufrius Crispinus 43 51
Sextus Afranius Burrus 51 62
Néron
(54-68 apr. J.-C.)
Lucius Faenius Rufus 62 65 Gaius Ofonius Tigellinus 62 68
Gaius Nymphidius Sabinus 65 68
Galba
(68-69 apr. J.-C.)
Cornelius Laco 68 69
Othon
(69 apr. J.-C.)
Plotius Firmus 69 69 Licinius Proculus 69 69
Vitellius
(69 apr. J.-C.)
Publius Sabinus 69 69 Alfenius Varus 69 69
Junius Priscus 69 69
Vespasien
(69-79 apr. J.-C.)
Arrius Varus 69 70 Tiberius Julius Alexander 69 ??
Marcus Arrecinus Clemens 70 71
Titus Flavius Vespasianus 71 79
Titus
(79-81 apr. J.-C.)
Domitien
(81-96 apr. J.-C.)
Lucius Julius Ursus 81 83 Cornelius Fuscus 81 87
Lucius Laberius Maximus 83 84
Casperius Aelianus 84 94
Titus Flavius Norbanus 94 96 Titus Petronius Secundus 94 97
Nerva (96 -98 apr. J.C.) Casperius Aelianus II 96 98
Trajan

(98- 117 apr. J.C.)

Sextus Attius Suburanus 98 101
Tiberius Claudius Livianus 101 117?
Servius Sulpicius Similis vers 112 vers 113 Publius Acilius Attianus vers 112/113 vers 120 (ou 124)
Hadrien (117 - 138 apr. J.C.) Quintus Marcius Turbo vers 120 (ou 125) vers 136/137 Caius Septimius Clarus vers 120 (ou 125) 122 (ou 128)
Marcus Petronius Mamertinus 138 143 Marcus Gavius Maximus 138 158
Antonin le Pieux (138 - 161 apr. J.C.)
Caius Tattius Maximus 158 160
Sextus Cornelius Repentinus 160 166/167 Titus Furius Victorinus 160 168
Marc-Aurèle (161 - 180 apr. J.C.) Titus Flavius Constans vers 168 vers 168
Marcus Macrinus Vindex 168 172 Marcus Bassaeus Rufus 168 177
Publius Tarrutenius Paternus vers 178/179 182 Sextus Tigidius Perenis 180 185
Commode (180 - 192 apr. J.C.) Titus Longaeus Rufus 185 187 Publius Atilius Aebutianus 185 187
Marcus Aurelius Cleander 187 189 Lucius Iulius Vehilius Gratus Iulianus 188 189
Regillus 190
Motilenus 190 Quintus Aemilius Laetus 191/192 Mars 193
Didius Julianus(193 apr. J.C.) Titus Flavius Genialis Avril 193 Juin 193 Tullius Crispinus Avril 193 Juin 193
Septime Severe (192-211 apr. J.C.) Flavius Iuvenalis Juin 193 197? Decimus Veturius Macrinus Juin 193 197?

Le préfet du prétoire dans l'Antiquité tardive[modifier | modifier le code]

Fonction[modifier | modifier le code]

En 312, Constantin, après sa victoire sur Maxence supprima les cohortes prétoriennes. Dans les années qui suivirent, sous Constantin lui-même et sous le règne de ses fils, la fonction fut profondément remaniée, la réduisant à un pouvoir civil. Mais il leur donna toutefois autorité à chacun sur un quart de l'empire, déjà divisé en quatre préfectures, qu'ils gouvernèrent désormais : les Gaules, l'Italie, l'Illyrie et l'Orient. À præfectus prætorio, on ajouta alors per Gallias, per Italiam, per Illyricum, per Orientem.

Les préfets du prétoire devinrent des administrateurs civils, formant un collège de deux à six membres, les plus élevés en grade, juste en dessous des empereurs. Ils avaient les pouvoirs de ministres du souverain dans les quatre parties citées, mais leurs actes n'étaient valables que sous son approbation.

Liste des préfets du prétoire de l'Antiquité tardive[modifier | modifier le code]

Préfecture du prétoire d'Italie[modifier | modifier le code]

La préfecture du prétoire d'Italie est ensuite remplacée par l'exarchat de Ravenne.

Préfecture du prétoire d'Afrique[modifier | modifier le code]

En principe préfecture Afrique ou Illyrie, mais il semble qu'en 375, les préfectures d'Afrique et d'Illyrie soient distinctes.

Préfecture du prétoire d'Orient[modifier | modifier le code]

Le préfet du prétoire d'Orient s'est peu à peu fixé à Constantinople qui se trouvait dans son ressort (comme la Thrace) ce qui explique qu'il soit parfois nommé préfet du prétoire de Constantinople.

Préfecture du prétoire des Gaules[modifier | modifier le code]

Les préfets, d'origine pour la plupart gallo-romaine, souvent tiraillés entre leurs attaches locales et leur fonction romaine (cf. Arvandusetc.), ont un rôle civil et non militaire bien que parfois dans le contexte de l'époque, la distinction soit difficile à faire (voir Exuperantius, Tonantius Ferreolus, Pæonius). Une autre caractéristique des préfets du prétoire des Gaules, réside dans la présence de véritables « dynasties » familiales récipiendaires de cette fonction, comme au Ve siècle les familles d'Avitus et de Sidoine Apollinaire.

En 407, le siège de la préfecture du prétoire des Gaules est rapatrié de Trèves à Arles.

L’Histoire critique de l'établissement de la monarchie françoise dans les Gaules - Livre 1 Chapitre 7 de 1734 décrit l'organisation de la préfecture du prétoire des Gaules à ce début du Ve siècle :

« Il y avoit sous le préfet du prétoire du département des Gaules trois vicaires géneraux, dont l'un étoit pour les Gaules, le second pour l'Espagne, et le troisième pour la Grande-Bretagne. Nous nous bornerons ici à celui des Gaules, qui s'appelloit le vicaire des dix-sept provinces. Cet officier avoit sous lui les dix-sept gouverneurs ou recteurs de ces provinces ; six d'entre eux portoient le titre de président, et les onze autres celui de proconsul. Les comtes qui dans chaque cité particuliere veilloient à l'administration de la justice, et aux affaires de police et de finance, étoient subordonnés au gouverneur dans la province dont étoit leur cité, soit que ce gouverneur s'appellât président, soit qu'il s'appellât proconsul[10]. »

Après 477, à la suite de l'annexion de la Provence par les Wisigoths, la préfecture du prétoire des Gaules disparaît jusqu'en 509, date de son rétablissement par Théodoric.

La préfecture du prétoire des Gaules s'étendait du Maroc jusqu'en Grande-Bretagne, comprenant la Gaule et l'Espagne[11].

Liste des préfets

  • fin IIIe - début IVe siècle : Rictiovarus apparaît dans plusieurs vies de saints du Nord de la Gaule (Picardie et Rhénanie), comme un persécuteur de chrétiens sous Dioclétien : il aurait présidé au supplice de saint Quentin à Saint-Quentin, Crépin et Crépinien à Soissons, Valère et Rufin à Bazoches (Aisne), Fuscien, Victoric et Gentien à Sains-en-Amiénois (Somme), sainte Macre à Fismes (Marne) et de l'enfant Just à Saint-Just-en-Chaussée (Oise). Son existence reste discutée, de même que son statut. Il s'agirait plutôt d'un préfet d'aile de cavalerie, c'est-à-dire, un officier subalterne.
  • vers 337-340 : Apollinaris, préfet des Gaules sous Constantin II ; il aurait été un ascendant d'Apollinaris, préfet des Gaules en 408-409.
  • vers 340 : Ambrosius, père d'Ambroise de Milan.
  • 341 : Aconius Catullinus (ou d’Italie ou d’Illyrie).
  • 342-350 : Fabius Titianus ; nommé préfet avant 343, il sert Constant Ier en Gaule jusqu'à la toute fin de son règne puis se met au service de Magnence qui le nomme préfet de Rome le .
  • ?353-354 : Vulcacius Rufinus ; ancien préfet d'Italie (345-347) et d'Illyrie (347-353) ; consul en 347.
  • 354-355 : C.Ceionius Rufius Volusianus
  • 355-357 : Honoratus
  • vers 357-360 : Flavius Florentius, homme de Constance II. Dans le courant de l’hiver 358-359, il aurait eu à juger un fonctionnaire accusé de péculat et se serait opposé à Sallustius (préfet d'Orient en 361), conseiller de Julien ; consul en 361 ?
  • 360-361 : Nebridius
  • 361 : Decimius Germanianus
  • 361-363 : Flavius Sallustius (note : probablement une erreur, cf. Sallustius, préfet d'Orient en 361-363).
  • vers 361-363 : Felix Philagre, patricien, aïeul présumé d'Avitus, préfet du prétoire des Gaules sous Julien. Il aurait été arien.
  • 376-377 : Flavius Claudius Antonius
  • 377-378 : Ausone, copréfet des Gaules ; en 376, Gratien nomme le poète gaulois Ausone préfet des Gaules.
  • 378-380 : Hespére, fils d'Ausone avec qui il a probablement partagé la charge de préfet.
  • avant Théodore : Hilarius.
  • 382-383 : Flavius Manlius Theodorus, dit aussi Flavius Mallius Theodorus ou Théodore ; d'après de.wiki, préfet des Gaules en 382-383 et d'Italie en 397-399.
  • vers 384 - 386 : Evodius, chargé par Maxime de l'affaire Priscillien, il condamna à mort Priscillien et ses compagnons pour hérésie; rencontre l'évêque saint Martin.
  • 389 : Constantius ; .
  • vers 389 : Arbogast – Il fait exécuter le césar Victor, fils de Maxime, sur ordre de Théodose Ier, à Trèves, au printemps 389.
  • avant Théodore : Hilarius (ici ou entre 380 et 382 ?).
  • avant 396 : Flavius Manlius Theodorus, dit aussi Flavius Mallius Theodorus ou Théodore ; d'après de.wiki, préfet des Gaules en 382-383 et d'Italie en 397-399 ; deux fois préfet des Gaules (cf. 382-383) ?
  • 396-400 : Vincent (Flauius Vincentius (la)), successeur de Théodore. Il est préfet du prétoire des Gaules pendant cinq ans et séjourne souvent à Tours ; on a deux lois d'Honorius de l'année 400, adressées à Vincentius, alors préfet des Gaules[12] ; consul en 401[13].
  • vers 401 : Andromachus.
  • vers 402 : Claudius Posthumus Dardanus, fidèle à l'empereur légitime Honorius contre l'usurpateur Jovin — deux fois préfet — riche propriétaire arlésien, Dardanus se convertit au christianisme et se retire dans les Alpes où il entreprend une relation épistolaire avec Jérôme de Stridon et Augustin d'Hippone.
  • 404-405 : Romulianus ; après le [14] au .
  • … : probablement un autre préfet du prétoire (Pétronius ?) entre Romulianus et Limenius.
  • 402-408 ? : Pétronius, premier préfet du Prétoire résidant en Arles[15].
  • vers 408 : Limenius – assassiné le à Pavie[16] — Sidoine Apollinaire, souvent partial, évoque sa lâcheté.
  • 408-409 : Apollinaris, grand-père paternel de Sidoine Apollinaire. Il fut le premier de sa famille à renoncer à l'idolâtrie pour embrasser le christianisme ; il exerça la préfecture dans les Gaules sous Constantin et soutiendra l'usurpateur Jovin, ce qui explique les propos peu amènes de Sidoine Apollinaire sur le préfet Claudius Posthumus Dardanus, homme d'origine modeste, qui exécutera en 413 Jovin.
  • 409-411 : Decime Rustique, successeur et ami d'Apollinaris ; il soutient Constantin III et Jovin puis est mis à mort par les représentants de l'empereur Honorius.
  • 412-413 : Claudius Posthumus Dardanus, fidèle à l'empereur légitime Honorius contre l'usurpateur Jovin, il aurait personnellement exécuté Jovin après sa capture en 413 et dirigé une sévère répression contre les aristocrates gallon-romains qui avaient suivi cet usurpateur.
  • 413 : Vicentius ; .
  • vers 414 : Julius – il aurait séjourné à Autun.
  • 416-418 : Agricola, destinataire en 418 de l'édit d'Honorius fixant à Arles l'assemblée des Sept-Provinces, consul de Rome en 421.
  • 422 : Flavius Avitus Marianus : il aurait été préfet du prétoire en 422 et consul ordinaire en 423.
  • 421-424 : Exsuperantius, citoyen du diocèse de Poitiers, il est nommé préfet par Constance III puis tué par la garnison romaine d'Arles à l'époque du siège de la cité par les Wisigoths[17]. Sous Honorius, probablement en 416 ou 417, il traite avec les Armoriques, pour les ramener sous l'autorité de Rome.
  • vers 425 : Amatus ou Amatius. Destinataire le , avec l'évêque d'Arles Patrocle, d'un des premiers décrets de l'empereur Valentinien III où il est stipulé l’interdiction faites aux Juifs d’occuper des fonctions judiciaires, de servir dans l’armée et de posséder des serviteurs chrétiens. Ce même décret, ou un autre toujours de Valentinien III et de la même année, rétablit le privilège des clercs aboli par Jean et prescrit au préfet des Gaules Amatius d'informer les gouverneurs de provinces que les juges séculiers doivent s'abstenir, sous peine de sacrilège, de citer les clercs devant leur tribunal, l'évêque étant seul compétent.
  • 426-427? : Ætius ; il obtient de Galla Placidia la préfecture des Gaules.
  • 430 : Castus ou Cassius ? Un certain Castus affublé du titre de gouverneur aurait intercepté, en 430, le moine Hilaire qui partait d'Arles après les funérailles de l'archevêque Honorat ; d'après Émilienne Demougeot, il existe un dénommé Cassius, magister militum per Gallias en 430. En conclusion ce Castus ou Cassius n'était probablement pas préfet du prétoire.
  • 435-437 : Auxiliaris ; il accorde des remises d'impôts à saint Germain évêque d'Auxerre. Auxiliaris est alors préfet des Gaules et réside à Arles[18]. Ami de l'archevêque d'Arles Hilaire, on connaît une lettre de lui à l'archevêque datant probablement de 445[19] ; il intervient également en 446 ou 447, pour réconcilier ce dernier avec le pape Léon Ier. Auxiliaris occupe à cette époque le poste de préfet de Rome ou d'Italie[20].
  • 439 ? : Avitus, préfet du prétoire d'origine arverne, beau-père du poète Sidoine Apollinaire, grand diplomate gaulois, et futur empereur en 455-456.
  • 439 : Florentius ; , ,  ; possible ancien préfet d'Orient de 438 (Flavius Florentius).
  • 440-??? : Albinus ; il aurait eu des démêlés avec Ætius vers 440[21].
  • vers 441-445 : Marcellus ; vers 441-445, il aurait participé financièrement avec l’évêque de Marseille Venerius (431-452) et Agroecius et Salutius, riches laïcs narbonnais, sous la direction de Rusticus, évêque de Narbonne de 427 à 461, à la reconstruction de la cathédrale de Narbonne détruite par un incendie.
  • 448-449 : le père de Sidoine Apollinaire, dont le nom exact ne nous est pas conservé[22], peut-être Alcime Apollinaire.
  • entre 419 et 455 : Trigetius, ami de Sidoine Apollinaire, peut-être préfet des Gaules (ou préfet de Rome) sous Valentinien III (probablement plutôt vers les années 450).
  • 451-453 : Tonantius Ferreolus, préfet du prétoire des Gaules de 451 à 452-453 (d'autres sources indiquent 450-453).
  • avant 456 : Priscus Valerianus cousin de l'empereur Avitus et parent de saint Eucher, évêque de Lyon († 449).
  • après 456-458 : Paeonius – Après la déposition de l'empereur Avitus en 456, suivie peu de temps après de sa mort, Sidoine Apollinaire écrit sur une « conjuration Marcelliana » en Gaule, dirigée par un nommé Paeonius qui, assumant de facto le titre vacant de préfet du prétoire des Gaules. Participe avec l'empereur Majorien et l'ancien préfet Magnus à une réunion à Arles en 461.
  • 459-460 : Magnus — originaire de Narbonne, nommé par Majorien, il aurait succédé à Paeonius — consul en 460. Il aurait eu trois enfants : Magnus Felix, Probus, Araneola.
    D'autres sources indiquent fin 458 - fin 459[23].
  • 464-469 : Arvandus d'origine gauloise (ou arménienne ?) ; condamné à mort à Rome pour trahison au profit d'Euric, sa peine est commuée en un bannissement sur intervention de Sidoine Apollinaire.
  • Vers 470 : Magnus Felix dit parfois Félix (préfet du prétoire, mais doute s'il s'agit de celui d'Italie ou des Gaules), fils du consul Magnus. Ami et condisciple de Sidoine Apollinaire, patrice vers 468, abandonne la vie politique et se retire à Arles entre 475 et 480 auprès de l'évêque Léonce[24]. D'après une lettre de l'évêque Fauste, il est encore en vie en 483. Son fils devient sous Théodoric II, le consul unique de 511[25].
  • vers 471 : Seronatus. Peut-être simple vicaire du préfet des Gaules, il est exécuté en 471 pour tentative de trahison au profit d'Euric. Évoqué par Sidoine Apollinaire qui loin de le défendre comme Arvandus, l'accable.
  • vers 471 : Entrope, ami de Sidoine Apollinaire, il est originaire de l'Auvergne ou du Lyonnais[26] (note : possible aussi vers 474).
  • vers 473 : Aurelianis ou Trotadius.
  • ??? - Ecdicius – fils d'Avitus, il devint préfet des Gaules (? /douteux) ; nommé magister militum præsentalis en 474.
  • 475 - après 477 : Polème, issu d'une famille romaine mais né à Bordeaux ou dans ses environs, il est probablement parent de Sidoine Apollinaire. Il est nommé préfet du prétoire des Gaules par Julius Nepos et il assume cette charge pendant plus de deux ans, même après la destitution de l'empereur Népos[27].

Le préfet du prétoire au Haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Fonction[modifier | modifier le code]

Comme de nombreuses institutions (comme le Sénat romain), la préfecture du prétoire survécut en Occident à la chute de l'Empire romain en 476. Elle fut attribuée par des souverains barbares qui gouvernaient des territoires anciennement romains, et qui perpétuaient les coutumes romaines. La nature exacte de leur rôle n'est pas connue, mais l'on sait que Libère, nommé par l'Ostrogoth Théodoric, roi d'Italie à Ravenne, eut par exemple à se battre contre les Burgondes dans les années 520, ce qui montre une nouvelle évolution : de strictement administrative, la fonction redevint probablement militaire.

D'après Édouard Baratier[28], le préfet des Gaules aurait subsisté à Arles après 536, date du rattachement de la Provence aux Francs ; il aurait été le représentant, pour la Provence gouvernée indivis, des rois Thibert et Childebert.

Les préfets du prétoire disparaissent au VIIe siècle, le dernier connu étant Alexandre, attesté en 626.

Liste[modifier | modifier le code]

  • Préfecture du prétoire d'Orient :
  • Préfecture du prétoire des Gaules :

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. de Laet 1946, p. 510
  2. de Laet 1943, p. 84
  3. Dion Cassius, Histoire romaine, LV, 10.[1]
  4. de Laet 1943, p. 85-86
  5. Dion Cassius, Histoire romaine, LVII, 19. [2]
  6. de Laet 1943, p. 85 ; et Tacite, qui atteste cette réunion des différentes cohortes prétoriennes en un seul camp, mais les situe toutes initialement dans Rome : Tacite, Annales, IV, 2. [3].
  7. « Dion Cassius : Histoire Romaine : livre LXXVII (bilingue) », sur remacle.org (consulté le )
  8. Gilbert Dagron, Naissance d'une capitale. Constantinople et ses institutions de 330 à 451 (Bibliothèque byzantine), Paris, Presses universitaires de France, 1974, pp. 268-272.
  9. Cf. lettre des empereurs Valentinien et Marcien, Augustes, à Palladius, préfet du prétoire ici.
  10. Cf. Détails Jean Baptiste Dubois s:Histoire critique de l’établissement de la monarchie françoise dans les Gaules/Livre 1/Chapitre 7, 1734.
  11. Introduction historique au droit, Jean-François Brégi, Éditions Ellipses, p.137.
  12. Claude Charles Fauriel, Histoire de la Gaule méridionale sous la domination des conquérants, Paulin, 1836, page 374.
  13. Cf. Histoire littéraire de la France, Congrégation de Saint-Maur, 1865, pages 63 et suivantes, sur Gallica ici.
  14. Cf. édit d'Honorius du 22/04/404 adressé à Romulianus, concernant notamment les limitations des droits des juifs.
  15. En principe, le transfert de la préfecture des Gaules de Trèves en Arles est datée de 407.
  16. Cf. Zosime, Histoire nouvelle, 5,32,2-7. « … Alors que quatre jours seulement s'étaient écoulés depuis que l'Empereur (NDLR. Il s'agit d'Honorius) s'était installé à Ticinum, les soldats furent convoqués au quartier impérial, l'empereur parut à leurs yeux et les encouragea à faire la guerre contre l'usurpateur Constantin ; aucune agitation ne se manifestant au sujet de Stilicon, Olympius parut faire signe aux soldats et comme leur remettre en mémoire ce dont il s'était précisément entretenu avec eux en secret. Ceux-ci, devenus en quelque sorte déments, égorgent Liménius, le préfet du prétoire dans les provinces transalpines, et en même temps que lui Chariobaude, le général des corps de troupes stationnés là-bas ; il se trouvait en effet qu'ils avaient échappé à l'usurpateur et étaient venus à la rencontre de l'empereur à Ticinum ; après ceux-ci ils massacrent Vincent et Salvius, l'un commandant des cavaliers, l'autre chef du corps des domestici. »
  17. Cf. L’évolution politique de Galla Placidia, Émilienne Demougeot, page 16 « ici »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?). « En outre le préfet du prétoire des Gaules Exsuperantius, nommé en 421 par Constance III, avait si peu réagi à l’attaque des fédérés wisigoths qu’en 424 la garnison romaine d’Arles s’était mutinée et l’avait tué. »
  18. Cf. L’Évolution politique de Galla Placidia, Émilienne Demougeot, page 19 « ici »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?). « 5 l’évêque d’Auxerre fit le voyage d’Arles pour aller demander au préfet Auxiliaris, praefectus praetorio Galliarum entre 435 et 437, de dégrever ses concitoyens d’un impôt extraordinaire et il obtint d’emblée cette exonération, sans doute sur l’ordre d’Aetius. »
  19. Joseph-Hyacinthe Albanès, Gallia christiana novissima, tome 3, 1901, page 29, no 55.
  20. Louis Duchesne, Fastes épiscopaux de l'ancienne Gaule, 1907, page 118 ; sur Gallica ici.
  21. François Eude de Mezelay, Histoire de France, 1685, page 207 ici
    On sait aussi qu'à la mort de Sixte III, le 19 août 440, le futur pape Léon, l'homme de confiance de Sixte, est en Gaule à la demande de la cour de Ravenne afin d'arbitrer un conflit entre le patrice Ætius et le préfet du prétoire Albinus.
  22. En 449, Sidoine Apollinaire assiste à dix-neuf ans, debout à côté de la chaise d'ivoire de son père, aux fêtes données en Arles pour l'inauguration du consulat d'Astère (Flauius Astyrius) et de Protogène (Flauius Florentius Romanus Protogenes).
  23. Quand Majorien franchit les Alpes en novembre 458, il est accompagné de Magnus, déjà nommé préfet du prétoire des Gaules, ainsi que de hauts-fonctionnaires dont le « questeur du sacré palais », Domnulus et le chef de la chancellerie (magister epistolarum), Petrus.
  24. Cf. Histoire littéraire de la France, Congrégation de Saint-Maur, 1865, pages 658 et suivantes, sur Gallica ici.
  25. Cf. Arthur Malnory, Saint Césaire, évêque d'Arles, 1894, page 100 ici.
  26. Cf. Histoire littéraire de la France, Congrégation de Saint-Maur, 1865, pages 438 et suivantes, sur Gallica ici.
  27. Cf. Histoire littéraire de la France, Congrégation de Saint-Maur, 1865, pages 514 et suivantes, sur Gallica ici.
  28. Cf. Histoire de la Provence, éd. Privat, coll. Univers de la France, Toulouse, 1969, (ISBN 2708916491), page 92.

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

  • Michel Absil, Les préfets du prétoire d'Auguste à Commode : 2 avant Jésus-Christ, 192 après Jésus-Christ, 1997, De Boccard, (ISBN 2701801117), 293 p.
  • (en) Alexander Kazhdan (dir.), Oxford Dictionary of Byzantium, t. 3, New York et Oxford, Oxford University Press, , 1re éd., 3 tom. (ISBN 978-0-19-504652-6 et 0-19-504652-8, LCCN 90023208), p. 1710, s. v. « Praetorian Prefect ».
  • Jean-Rémy Palanque, Essai sur la préfecture du prétoire du Bas-Empire, Paris, 1933.
  • Sigfreid J. de Laet, « La préfecture du prétoire sous le Haut-Empire et le principe de la collégialité », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 22, nos 1,2,‎ , p. 73-95 (lire en ligne)
  • Sigfreid J. de Laet, « Les pouvoirs militaires des Préfets du Prétoire et leur développement progressif », Revue belge de philologie et d'histoire, vol. 25, nos 3,4,‎ , p. 509-554 (lire en ligne)
  • Cahiers du Centre Gustave Glotz, 18, 2007, Préfets du prétoire :
    • Michel Christol, « Préfecture du prétoire et haute administration équestre à la fin du règne d’Antonin le Pieux et au début du règne de Marc Aurèle », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 18,‎ , p. 115-140 (lire en ligne).
    • Benoît Rossignol, « Les préfets du prétoire de Marc Aurèle », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 18,‎ , p. 141-177 (lire en ligne).
    • Jean-Pierre Coriat, « Les préfets du prétoire de l’époque sévérienne : un essai de synthèse », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 18,‎ , p. 179-198 (lire en ligne).
    • Michel Molin, « Préfets et préfecture du prétoire dans l’Histoire romaine de Dion Cassius », Cahiers du Centre Gustave Glotz, no 18,‎ , p. 199-216 (lire en ligne).
    • Michel Christol, « Comes per omnes expeditiones : l’adulation de Plautien, préfet du prétoire de Septime Sévère », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 18,‎ , p. 217-236 (lire en ligne).
    • Pierfrancesco Porena, « « À l’ombre de la pourpre » : l’évolution de la préfecture du prétoire entre le IIIe et le IVe siècle », Cahiers du Centre Gustave Glotz, vol. 18,‎ , p. 237-262 (lire en ligne)