Poulet — Wikipédia

Poulet d'élevage en France (2018).

Un poulet est une jeune volaille, mâle ou femelle, de la sous-espèce Gallus gallus domesticus, élevée pour sa chair. S'il s'agit du même animal, les conditions de production des poulets de chair diffèrent de celles des poules pondeuses qui sont élevées pour leurs œufs. Par exemple, le rythme de croissance des poules pondeuses est bien moins important que celui des poulets de chair.

Les poulets sont les animaux terrestres les plus nombreux à être élevés pour leur consommation : en 2016, 66 milliards de poulets ont été élevés et mangés par les humains. Les États-Unis, le Brésil et la Chine sont les principaux pays où sont élevés des poulets.

En France l'élevage de poulets est majoritairement[1] intensif, c'est-à-dire que les animaux sont élevés en grand nombre dans des bâtiments fermés pendant 35 jours en moyenne avant d'être abattus.[réf. non conforme]

La sélection des reproducteurs et le développement de nouveaux types d'alimentation permettent d'accélérer la croissance des oiseaux afin de produire beaucoup de muscles, ce qui n'est pas sans risque pour la santé des animaux.

Définitions

Animal

Un poulet mâle est un coquelet, un poulet femelle est une poulette. Un jeune coq châtré pour que sa chair soit plus tendre est un chapon, une poulette à qui on a donné une nourriture riche pour retarder la ponte pour le même motif est une poularde.

Morceaux

La découpe du poulet, tirée du Livre de cuisine de Jules Gouffé (1867).

Les parties suivantes sont distinguées dans la découpe du poulet :

  • les filets ou « blancs », dits aussi « poitrines » au Québec, masse pectorale de part et d'autre du bréchet ; ces parties ont parfois tendance à se dessécher lors des cuissons rôties ;
  • les sot-l'y-laisse ;
  • les ailes ;
  • les cuisses ;
  • les pilons (entre cuisses et pattes) ;
  • les abats de poulet : le gésier, le foie, le cœur, les reins, les pattes.

Évolution génétique

Élevage de poulets en Finlande en 1962.

Au fil des siècles, les humains ont sélectionné les poulets pour leurs caractéristiques (poids, taille, vitesse de croissance, etc). La taille moyenne d'un poulet a doublé entre la fin du Moyen Âge et l'époque contemporaine, et son poids a été multiplié par cinq depuis le milieu du XXe siècle[2].

Cuisine

Poulet à griller, viande blanche rôtie
Valeur nutritionnelle moyenne
pour 100 g
Apport énergétique
Joules 723 832 kJ
(Calories) (173 kcal)
Principaux composants
Glucides 1.76 g
Amidon 0 g
Sucres 0 g
Fibres alimentaires 0 g
Protéines 30.9 g
Lipides 4.5 g
Saturés 1.3 g
Mono-insaturés 1.5 g
Poly-insaturés 1.0 g
Eau ? g
Minéraux et oligo-éléments
Calcium 0 mg
Fer 0 mg
Vitamines
Acides aminés
Acides gras

Source : https://www.passeportsante.net/fr/Nutrition/EncyclopedieAliments/Fiche.aspx?doc=poulet_nu

Préparation et cuisson

Le poulet se cuisine de multiples façons :

  • le poulet rôti, qui peut se préparer dans un plat au four ou à la broche, sur une rôtissoire ; le poulet peut être farci avec une préparation aromatique ;
  • diverses préparations en sauce ;
  • le poulet frit, typique, entre autres, du sud des États-Unis ;
  • le poulet Marengo, préparé avec du vin, de la farine et de l'eau ; ainsi nommé en référence à une recette préparée par le cuisinier de Napoléon Bonaparte, au lendemain de la Bataille de Marengo.

Nutrition

La viande de poulet contient, en pourcentage de masse, deux à trois fois plus de graisses polyinsaturées que la plupart des viandes rouges[3].

La viande de poulet contient en général peu de graisses (excepté la viande de chapon). La graisse est essentiellement concentrée dans la peau du poulet. Une portion de 100 g de poulet cuit contient :

  • g de gras et 31 g de protéines pour du blanc de poulet[4] ;
  • g de gras et 27 g de protéines pour de la cuisse de poulet sans la peau[5] ;
  • 14 g de gras et 26 g de protéines pour de la cuisse de poulet avec la peau[6].

En comparaison, une même portion de bifteck de bœuf contient 10 g de gras et 27 g de protéines[7].

Production

Principaux pays producteurs en 2018[8]
Pays Production
(en t)
1 Drapeau des États-Unis États-Unis 19 568 042
2 Drapeau du Brésil Brésil 14 914 563
3 Drapeau de la République populaire de Chine Chine 13 957 911
4 Drapeau de la Russie Russie 4 543 002
5 Drapeau de l'Inde Inde 3 590 525
6 Drapeau du Mexique Mexique 3 338 372
7 Drapeau de l'Indonésie Indonésie 2 544 105
8 Drapeau du Japon Japon 2 250 347
9 Drapeau de l'Iran Iran 2 187 068
10 Drapeau de la Turquie Turquie 2 156 671
Source : Faostat

En chiffres

Les poulets sont de tous les animaux terrestres les plus nombreux à être élevés pour la consommation alimentaire. En 2016, ont été élevés et abattus : 66 milliards de poulets dans le monde, 7,4 milliards de poulets au sein de l’Union européenne, 800 millions de poulets en France[9]. 23 milliards de poulets vivent à tout moment sur Terre, soit 10 fois plus que n'importe quelle autre espèce d'oiseaux[10] et 40 fois plus que le nombre de moineaux[11]. La chercheuse Carys Bennett indique que « la masse totale des poulets domestiques est trois fois supérieure à celle de toutes les espèces d'oiseaux sauvages réunies »[12].

L'élevage standard de poulets

En France, l'élevage de poulets est majoritairement intensif puisqu'en 2020, 64 % des poulets de chair sont élevés d'après ce mode de production[1]. Aucun label n'est donc assigné à ce produit (Certifié, Label Rouge, bio...).

Dans ce type d'élevage, les oiseaux sont détenus à 22 par mètre carré en moyenne[13] dans de grands bâtiments fermés. Contrairement à certains élevages de poules pondeuses, en France, les poulets de chair ne sont pas élevés en cage. La grande promiscuité entre les animaux est une grande source d'inconfort et de stress pour les oiseaux. Les densités élevées tout comme la présence de litière souvent sale et humide (cette dernière est rarement changée entre l'arrivée des poussins dans l'élevage et leur départ à l'abattoir un mois plus tard) sont favorables à la propagation des maladies. L'élevage intensif est ainsi l'un des responsables de la survenue d'épidémies de type grippe aviaire.

Les poulets d'élevage intensifs sont issus de souches à croissance rapide, souches sélectionnées génétiquement pour donner des individus qui grandissent et grossissent rapidement[14]. Cette croissance est de plus en plus rapide au fil des siècles puisque les oiseaux atteignent en 2014 leur poids d’abattage en 35 jours[13], soit 4 fois plus rapidement qu’en 1950[15]. Cette croissance rapide est susceptible d'entraîner des problèmes locomoteurs et respiratoires chez les oiseaux[15].

3 à 5 % des poulets meurent en élevage du fait de ces conditions de production[16]. Afin de limiter le taux de mortalité et d'augmenter la productivité des oiseaux, des antibiotiques sont souvent distribués en permanence dans la nourriture des poulets[17].

L'élevage des poulets est réglementé au niveau européen par la directive européenne de protection des poulets de chair. Entré en vigueur en 2010, ce texte est régulièrement décrié par les associations de protection animale comme insuffisamment protecteur pour assurer aux animaux des conditions d'élevage sans souffrances[18].

Les autres modes d'élevage

Gauloises blanches qui seront transformées en poulets de Bresse (2011).

En 2020, en France, la répartition de la production de poulets de chair selon leur type d'élevage est[1] :

  • 64 % de poulets élevés dans un système standard
  • 8 % élevés en système Certifié
  • 15 % élevés en Label Rouge
  • 2 % élevés bio
  • 3 % élevés selon d'autres modes d'élevage
  • 8 % sont exportés

Cependant, la proportion des types d'élevage change au fil des années.

Dans les élevages Label Rouge et bio, les poulets ont accès à un parcours extérieur une partie de leur vie. Les animaux sont issus de souches à croissance médium ou lente. Ils sont envoyés à l'abattoir à l'âge de 81 jours en moyenne[19].

À noter qu'après une période d'engraissement à l'extérieur, les oiseaux élevés sous le cahier des charges poulets de Bresse sont « finis » en épinettes, c'est-à-dire qu'ils sont enfermés dans des cages individuelles et nourris aux céréales pendant 10 jours minimum avant de partir à l'abattoir[20].

Ramassage et transport

Afin d'être amenés à l'abattoir, les poulets sont ramassés à la main[21] ou à la machine[22], le plus souvent par des sociétés spécialisées. Cette étape est souvent une source de stress et de souffrance importante pour les animaux déjà fragilisés par leurs conditions d'élevage et la sélection génétique.

Le temps de transport des animaux est réglementé par le règlement Européen CE 1/2005[23] qui autorise les trajets de 12 heures consécutives sans accès à l'eau (et ne limite pas la durée de transport si les oiseaux ont de l'eau et de la nourriture dans les caisses). Le cahier des charges Label rouge est l'un des rares à imposer une durée maximum de transport de deux heures entre l'élevage et l'abattoir.

Abattage

Abattoir de poulets (Vendée) (2017).

La méthode d'abattage la plus répandue en France est l'électronarcose. Les oiseaux sont sortis des caisses de transport et accrochés conscients par les pattes sur un rail métallique. La tête à l'envers, ils sont alors plongés dans un bain d'eau électrifié, étape visant à les rendre inconscients avant la saignée[24].

L'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) déconseille fortement cette méthode d'abattage du fait des souffrances importantes qu'elles occasionne pour les poulets. L'INRA avait déjà pointé du doigt en 2009 les souffrances liées à cette méthode (fractures, luxations, hémorragies)[25] qui demeure pourtant majoritaire en France.

Statistiques de consommation

En France

Poulet rôti dans une rôtissoire.

La consommation de poulet a augmenté de près de 40 % entre 2005 et 2015[26], pour atteindre 18,8 kg par an et par habitant en 2017[27]. Cette évolution doit beaucoup au développement des fast-foods, des sandwicheries et autre restauration collective. La part de consommation de poulet à domicile n'est plus que de 65 % en 2023 contre 92 % en 2005[28].

Il s'agit d'une des rares consommations de viande qui ne diminue pas[29].

Autres pays

Autres

L'élevage intensif de poulets a des impacts sur la santé humaine. Ainsi, la présence importante d'antibiotiques en élevage standard de poulets est accusée de favoriser le phénomène d'antibiorésistance[30]. L'impact environnemental est également important : pour produire 1 kg de poulet, 6 000 litres d'eau sont nécessaires[31].

Selon certains chercheurs, les caractéristiques morphologiques et physiologiques des poulets modernes ont à ce point changé en 60 ans et leur présence sur Terre est devenue à ce point massive qu'on pourrait prendre cette base pour caractériser l'Anthropocène[2],[12]. Bertrand Bed'hom, spécialiste de la génétique du poulet et chercheur à l'Institut National de Recherche Agronomique, estime quant à lui que le plastique, la pollution ou le réchauffement climatique sont de meilleurs marqueurs[11].

Notes et références

  1. a b et c « Volailles de chair - Itavi »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur itavi.asso.fr, (consulté le ).
  2. a et b (en) Carys E. Bennett, Richard Thomas, Mark Williams et Jan Zalasiewicz, « The broiler chicken as a signal of a human reconfigured biosphere », Royal Society Open Science, vol. 5, no 12,‎ , p. 180325 (ISSN 2054-5703, PMID 30662712, PMCID PMC6304135, DOI 10.1098/rsos.180325, lire en ligne, consulté le )
  3. « Nutrition Fact Sheet: Lipids, Nutrition, Feinberg School of Medicine », sur nuinfo-proto4.northwestern.edu, (version du sur Internet Archive)
  4. « Chicken, broilers or fryers, breast, meat only, cooked, roasted Nutrition Facts & Calories », sur nutritiondata.self.com (consulté le ).
  5. « Chicken, broilers or fryers, leg, meat only, cooked, roasted Nutrition Facts & Calories », sur nutritiondata.self.com (consulté le ).
  6. « Chicken, broilers or fryers, leg, meat and skin, cooked, roasted Nutrition Facts & Calories », sur nutritiondata.self.com (consulté le ).
  7. « Beef, plate, inside skirt steak, separable lean only, trimmed to 0" fat, all grades, cooked, broiled [Plate Skirt Steak] Nutrition Facts & Calories », sur nutritiondata.self.com (consulté le ).
  8. « FAOSTAT », sur fao.org (consulté le ).
  9. (en) « Faostat - Livestock Primary, producing animals/slaughtered ».
  10. Guru Med, « Anthropocène : l’ère de l’humain est en faite [sic] celle du poulet », sur GuruMeditation, (consulté le )
  11. a et b Sophie Bécherel, « La patte de l’homme sur celle du poulet », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  12. a et b Grégory Rozières avec AFP, « L'évolution spectaculaire du poulet en 60 ans témoigne de notre impact sur la nature », sur huffingtonpost.fr, (consulté le ).
  13. a et b « Performances techniques et coûts de production - Résultats 2014 », sur itavi.asso.fr (consulté le ).
  14. « L'évolution spectaculaire du poulet en 60 ans témoigne de notre impact sur la nature », sur Le Huffington Post, (consulté le ).
  15. a et b « Rapport de la commission au Parlement européen et au conseil sur l'incidence de la sélection génétique sur le bien-être des poulets destinés à la production de viande », sur ec.europa.eu (consulté le ).
  16. (en) « EFSA, Scientific Opinion on the influence of genetic parameters on the welfare and the resistance to stress of commercial broilers ».
  17. « Des poulets déplumés, entassés, dopés aux antibiotiques : où en est le gavage médicamenteux dénoncé par L214 ? », sur LCI (consulté le ).
  18. « La réglementation sur l’élevage de poulets », sur l214.com (consulté le ).
  19. « Volailles fermières Label Rouge : un élevage différent | Synalaf » (consulté le ).
  20. « La Volaille de Bresse, une Appellation d'origine Protégée », sur pouletdebresse.fr (consulté le ).
  21. Association L214, « Ramassage des poulets à la main » (consulté le ).
  22. Association L214, « Ramassage mécanique des poulets » (consulté le ).
  23. « EUR-Lex - Official Journal of the European Union », sur eur-lex.europa.eu (consulté le ).
  24. L214, « L'abattage par décharge électrique », sur L214, (consulté le ).
  25. « INRA Expertise Prospective Études - Douleurs animales », sur paris.inra.fr (consulté le ).
  26. Itavi, 2016, Actualité des relations commerciales entre industriels de la volaille et grande distribution, Entretiens de l’Observatoire de la formation des prix et des marges.
  27. « Volailles de chair : les chiffres clés français »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ITAVI.
  28. Laurence Girard, La France vers une agriculture d'inportation dans Le Monde du 5 mars 2023, p. 19
  29. « Le poulet garde la santé », sur La France agricole.
  30. « Consommation d'antibiotiques et résistance aux antibiotiques en France : soyons concernés, soyons responsables ! », sur anses.fr (consulté le ).
  31. (en) « A Global Assessment of the Water Footprint of Farm Animal Products », sur waterfootprint.org (consulté le ).

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

  • Mireille Sanchez, Le Poulet voyageur : Chicken around the world, Paris, Editions BPI, , 888 p. (ISBN 978-2-85708-821-9) : histoire du poulet et de ses traditions culinaires dans 200 pays.

Articles connexes

Il existe une catégorie consacrée à ce sujet : Poulet.

Liens externes