Poméranie suédoise — Wikipédia

Poméranie suédoise
(sv) Svenska Pommern

16481815

Drapeau Blason
Description de cette image, également commentée ci-après
La Poméranie suédoise (orange) au sein de l'Empire suédois en 1656.
Informations générales
Statut Dominion suédois, membre du Saint-Empire romain germanique
Capitale Szczecin et Stralsund
Histoire et événements
1648 Traités de Westphalie
1720 Traités de Stockholm
1814 Traité de Kiel

Entités précédentes :

Entités suivantes :

La Poméranie suédoise (en suédois : Svenska Pommern) est une partie de la Poméranie située au bord de la mer Baltique, qui fut une possession du royaume de Suède de 1648 à 1815. Les villes les plus importantes étaient Stralsund, Greifswald, et, jusqu'en 1720, Stettin (actuelle Szczecin). L'île de Rügen faisait partie de ce territoire, aujourd'hui réparti entre l'Allemagne et la Pologne.

Histoire[modifier | modifier le code]

Au début du XVIIe siècle, le duché de Poméranie est un territoire allemand, relevant du Saint-Empire romain germanique. En 1618 commence le long conflit de la guerre de Trente Ans, auquel la Poméranie ne participe pas au départ.

La guerre de Trente Ans et ses conséquences[modifier | modifier le code]

En , le duc de Poméranie, Bogusław XIV signe un traité avec le roi de Suède, Gustave-Adolphe, adversaire de l'Empereur. Le traité de Stettin du établit même un « pacte éternel » entre la Suède et la Poméranie. À la fin de l'année, l'armée suédoise s'installe en Poméranie et c'est Gustave-Adolphe qui la gouverne dans les faits. En 1637, le duc meurt sans héritier et la Poméranie passe sous administration suédoise.

Les traités de Westphalie (1648), qui mettent fin à la guerre, attribuent la partie occidentale du duché à la Suède, tandis que la partie orientale (Poméranie ultérieure) est attribuée à l'électeur de Brandebourg. Cependant, les deux parties revendiquent la totalité du duché et ce n'est qu'en 1653 qu'un nouveau traité de Stettin entérine le partage de 1648. Les deux Poméranies furent officiellement appelées duché de Poméranie, car elles continuèrent d'être des territoires d'immédiateté impériale du Saint-Empire, avec chaque partage gouverné en union personnelle par deux dynasties étrangères, celles du Brandebourg et de la Suède. À la diète d'Empire les chefs des deux dynasties votèrent en tant que ducs de Poméranie. Au traité de Saint-Germain (29 juin 1679), mettant fin à la guerre de Scanie, la Poméranie suédoise céda une langue de terre frontalière à la Poméranie brandebourgeoise.

Un nouvel accord, le traité de Stockholm, est signé le , à la suite de la mort du roi de Suède Charles XII, entre la reine Ulrique-Éléonore et l'électeur de Brandebourg devenu roi de Prusse, Frédéric-Guillaume Ier. La Suède lui cède la ville de Stettin, les îles de Wollin (Wolin) et Usedom (Uznam), la Poméranie antérieure jusqu'à la Peene (dite la Vieille Poméranie antérieure [Altvorpommern])[1] ainsi que les villes de (Alt-)Damm (aujourd'hui, Dąbie, quartier de Szczecin) et Gollnow (Goleniów) est de l'Oder[2]. Avec la chute du Saint-Empire en 1806, la diète d'Empire et les droits de vote poméraniens ont cessé d'exister.

Le règlement des guerres napoléoniennes[modifier | modifier le code]

Le , par le traité de Kiel, le roi de Suède, Charles XIII, cède le duché de Poméranie et principauté de l'île de Rügen au roi du Danemark, Frédéric VI[3].

Mais ce texte n'est pas confirmé par le traité de Vienne, au terme duquel le duché et la principauté sont cédés au roi de Prusse[4].

Au sein de la Prusse, ce territoire (dite la Nouvelle Poméranie antérieure [Neuvorpommern]) constitue depuis 1818 le district de Stralsund de la province de Poméranie (Provinz Pommern), situation qui se prolonge jusqu'en 1932. Le , le district de Stralsund est incorporé dans celui de Stettin.

Conséquences de la Seconde Guerre mondiale[modifier | modifier le code]

À la suite de la Seconde Guerre mondiale, le territoire de l'ancienne Poméranie suédoise est réparti entre :

Population[modifier | modifier le code]

En 1767, la population de la Poméranie suédoise était de 82 827 sujets germanophones luthériens, dont 58 682 paysans. Quarante pour cent de ces derniers étaient encore serfs.

La population s'élève à 89 000 en 1766, 113 000 en 1802 (dont un quart dans l'île de Rügen), 118 112 en 1805, dont 79 087 paysans (46 190 serfs).

Liste des gouverneurs généraux de Poméranie suédoise[modifier | modifier le code]

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Traité de Stockholm, article 3 : « Sa majesté le roi de Suède cède à perpétuité à sa majesté le roi de Prusse, à sa maison et à ses successeurs, la ville de Stettin, le district entre l'Oder et la Pehne, avec les îles de Wollin et Usedom, les embouchures de la Swine et du Dievenow, le Frisches Haff et l'Oder, jusqu'à l'endroit où il se jette dans la Pehne, et perd son nom ; ladite Pehne servant de limites, et restant en commun aux deux parties, avec tous droits et appartenances, ainsi que la susdite ville, districts, îles, bouches et eaux, ont été cédées à la couronne de Suède par le traité d'Osnabrück du 13 (24) octobre 1648, et de la même manière qu'en ont dû jouir les rois et la couronne de Suède ».
  2. Traité de Stockholm, article 19 : « La reine et le royaume de Suède cèdent encore à perpétuité à sa majesté prussienne les villes de Damm et Gollnow, situées au-delà de l'Oder, avec leurs droits et juridictions, de la même manière que sa majesté et la couronne de Suède ont possédé et joui desdites places, en vertu de l'article 10 du traité de Westphalie ».
  3. Traité de Kiel, article 8 : « S. M. le roi de Suède renonce, pour elle et ses successeurs, en faveur de S. M. le roi de Danemark et de ses successeurs, irrévocablement et pour toujours, à tous droits et prétentions au duché de la Poméranie suédoise et à la principauté de Rügen. Ces provinces, avec tous leurs habitants, villes, ports, forteresses, villages et îles, ainsi que leurs dépendances, prérogatives, droits et émoluments, appartiendront dorénavant, comme pleine propriété, à la couronne de Danemark, et seront incorporés à ce royaume. À cette fin, S. M. le roi de Suède promet et s'engage de la manière la plus formelle, tant pour elle que pour ses successeurs et pour tout le royaume de Suède, de ne jamais faire aucune prétention directe ou indirecte aux provinces, îles et territoires susdits ; aussi par la présente, et en vertu de cette renonciation, tous leurs habitants sont dégagés du serment de fidélité qu'ils ont prêté au roi et à la couronne de Suède ».
  4. Traité de Vienne, article 1er : « S. M. le roi de Suède et de Norvège cède à toute perpétuité, pour lui et ses successeurs au trône de Suède, d’après l’ordre de succession du 16 septembre 1810, à S. M. le roi de Prusse et ses successeurs au trône, le duché de Poméranie et la principauté de Rügen, avec toutes ses dépendances, îles, forteresses, villes et pays ».